lundi 31 décembre 2012

tamoudre

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Dessin
Ahmed Boudane Abdoulaye
Grâce au label allemand Glitterhouse, la compilation « Songs For Desert Refugees » au profit des populations réfugiées du Nord-Mali est maintenant disponible en CD !
Cette compilation regroupe de très nombreux artistes de la musique touarègue contemporaine avec des titres inédits de Tinariwen, Terakaft, Tamikrest, Bambino, Nabil Othmani …
100% des sommes récoltées seront reversées à 2 associations françaises: TAMOUDRE (sur Tessalit, Kidal et la frontière Algérienne) et ETAR (sur Aguel’hoc) .

Vente par correspondance à 16,50€ (port compris).


- Classé 5° des ventes de la Wordl Music Charts Europe en septembre 2012, Songs for Desert Refugees connait un joli succès.Merci pour le peuple touareg qui va directement en bénéficier.
- « Songs For Desert Refugees » fait partie des 10 meilleurs albums de l’année 2012 selon Songlines !
http://www.songlines.co.uk/world-music-news/2012/10/songlines-best-albums-2012-announced/
- Voir l’article de » The Quietus » !



PRESS RELEASE
On January 17th insurgents fighting for the National Movement for the Liberation of Azawad (NMLA) attacked the town of Menaka in the far east of Mali. The fighting soon spread all over the deserts of northern Mali, provoking the most serious crisis that the country has faced since independence in 1960.
Tens of thousands of Touareg, Songhoi, Peulh and Arab people fled from the fighting to the relative safety of neighboring countries like Niger, Algeria, Mauritania and Burkina Faso. Riots in Bamako, Kati and other southern towns also forced Touareg and Arabs living in there to escape abroad.
The result is the worst refugee crisis in the southern Sahara for decades. The UN’s Office for the Coordination of Humanitarian Affairs now claims that at least 280.000 people have been driven from their towns, villages and camps by want and fear. Many of them of them are eking out an existence in camps across the border in Algeria, Mauritania, Niger and Burkina Faso. For them, life is on hold. Their animals and possessions have gone. Their future has narrowed down to the next handout from a government or NGO. And over the horizon drought and famine are looming.
‘Songs For Desert Refugees’ is a benefit album whose aim is to raise funds for refugees in and around the rural communities of Aguel’hoc and Tessalit in the north east Mali. Both villages have seen the fiercest fighting in this conflict and their nomadic populations are in severe distress. Many families have lost everything.
‘Songs For Desert Refugees’ features a superb mix of desert music, including rare or unreleased tracks by some of the world best known Touareg groups, from Mali (Tinariwen, Tamikrest, Terakaft, Tartit…), Niger (Bombino, Toumast, Etran Finatawa) or Algeria (Nabil Baly Othmani, Faris).
The music on this compilation is the sound of what the Malian deserts can be; intense, joyful, beautiful, proud, poetic and peaceful. It is dedicated to all those who are working to make it so again.
All proceeds from the sale of this CD will go to two trusted NGOs who work with refugees in Northern Mali. The first is called TAMOUDRÉ and it works with nomads in the pastures around Tessalit, scene of some of the fiercest fighting in the recent months. TAMOUDRÉ helps these nomads to make their livelihoods more prosperous and secure, socially, economically and culturally.
The other NGO is called ETAR. It supports education projects and helps to protect and disseminate the beauty of Tamashek culture and to develop cultural exchanges between the desert and Europe. It is currently raising funds to build a cultural centre in Aguel’hoc, another community that has suffered a great deal in this war.
The money raise will be used for food, blankets and medicines. All involved in producing the album are giving their services for free.

Sortie de crise : Les convictions des Etats-Unis - maliweb.net

Sortie de crise : Les convictions des Etats-Unis - maliweb.net

La situation politique et sécuritaire dans notre pays était au centre d’une conférence téléphonique que le sous-secrétaire adjoint américain aux affaires africaines, Michael Pelletier, a animée jeudi depuis ses bureaux à Washington. Le responsable américain qui a, par le passé, servi dans notre pays, a donné la vision américaine de plusieurs aspects de la crise dans notre pays : la démission

Mali, la guerre aux mille inconnues - maliweb.net

Mali, la guerre aux mille inconnues - maliweb.net
Après le vote de la résolution 2085, l’ONU autorise, enfin, une intervention armée au Mali… qui n’a jamais semblé aussi loin… et à laquelle tout le monde veut se substituer.
Séance d’entraînement de l’armée malienne, Sévaré, novembre 2012. © REUTERS/Stringer .
Adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 20 décembre, la résolution 2085 autorise le déploiement d’une Mission internationale de soutien au Mali (Misma) «pour une durée initiale d’un an», afin de libérer les régions du nord du Mali occupées depuis neuf mois par des groupes djihadistes.
Comme un défi à la communauté internationale —et de quoi lui donner raison— le Mujao a amputé deux personnes vendredi et annoncé que «huit autres vont bientôt connaître le même sort».
Le «oui» de l’ONU à une intervention armée est donc à priori une bonne nouvelle pour les Maliens, qui ne comptent plus sur les militaires pour leur salut, neuf mois après un coup d’Etat mené en réaction à «l’incapacité notoire du régime à gérer la crise qui sévit au nord du Mali».
A Douentza, «les gens sont contents mais chacun se garde de le montrer, témoigne un habitant touareg. Depuis longtemps les gens attendaient ça. C’est un premier pas dans la récupération des régions du nord».
Car en fait tout ne fait que commencer.
«On est loin d’un résultat auquel on aspire tous, mais il y a des progrès manifestes, notamment dans l’implication de chacun», observe le député français François Loncle, rapporteur du groupe permanent sur le Sahel, de retour du Mali.
Les huit députés membres de ce groupe remettront, le 15 janvier 2013, à l’Assemblée nationale française, un premier rapport, la veille d’une rencontre entre le président malien Dioncounda Traoré et le président français François Hollande, à Paris.
Si la résolution 2085 sonne le temps de la reconquête, elle laisse surtout aux groupes armés de longs mois pour se renforcer et jouer les caméléons avec la communauté internationale —favorable à la négociation avec «les acteurs du nord qui ont rompu tout lien avec les organisations terroristes»— en prenant la couleur qui leur sera la plus favorable.
L’intervention armée ne serait en effet déclenchée qu’à l’automne 2013, après la saison des pluies. Si intervention il y a.
«Il est prématuré d’indiquer quand l’opération militaire aura lieu. En fait la question est même de savoir si cette intervention aura lieu», a déclaré le 20 décembre Bernard Arnaud, représentant de la France aux Nations unies.
Une aubaine pour le chef malien d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, accepté comme interlocuteur par le Mali et la communauté internationale en dépit d’un parcours de girouette, de crimes revendiqués et de son refus de renoncer à la charia, le 21 décembre, à Alger.
Seule une intervention de l’armée malienne, dans un sursaut d’orgueil, ou celle des milices, à force d’impatiente, pourrait bouleverser le calendrier de l’ONU.
Mais les milices sont pour le moment peu armées, et François Loncle doute que l’armée malienne aille seule au combat.
«Pour que cela réussisse il faudrait s’en donner les moyens, explique-t-il. La cote de Sanogo n’est pas forcément en hausse (…) On ne peut pas dire qu’il soit l’homme de la situation.»
La grande peur
Alors que la paix profite aux groupes armés, qui n’ont aucune revendication politique à l’exception du MNLA, la guerre ne profitera pas forcément au Mali.
L’ambassadeur étasunien à l’ONU Susan Rice aurait dit selon Foreign Policy que le plan d’intervention franco-africain est «de la merde». Les ONG ne sont pas loin de penser la même chose.
Elles ont publié à la veille et au lendemain du vote de la résolution 2085 une rafale de communiqués et de rapports alarmistes. Irin estime à 700.000 le nombre de personnes qui pourraient être déplacées en cas d’intervention militaire (il y en a déjà près de 400.000).
Dix ONG dont Oxfam et Handicap International ont demandé à l’ONU «d’accorder une priorité élevée à la recherche d’une solution pacifique».
Human Rights Watch pousse pour sa part le gouvernement malien à «adopter de toute urgence des initiatives pour faire face aux tensions ethniques croissantes dans le pays».
«Les milices comme les résidents locaux ont fait des listes de ceux qui devront payer… Qu’il s’agisse de rebelles, d’islamistes, de trafiquants de drogue ou de ceux qui ont profité personnellement de la souffrance des résidents, ils sont dessus», rapporte un homme «ayant eu connaissance des listes», cité par l’ONG.
«D’où la nécessité que la Cédéao vienne pour que les choses se passent le moins mal possible», pense François Loncle.
La Cédéao n’est pas le seul acteur à se voir comme le soldat idéal pour cette guerre.
Le MNLA pense que «si la communauté internationale [lui] faisait confiance et [lui] déléguait la libération du Nord-Mali (…) il y aurait moins de dommages collatéraux, de dégâts, de massacres et l’opération serait un succès».
Les milices s’estiment également les seules à connaître suffisamment les subtilités démographiques et culturelles du nord pour faire la différence entre les civils et les combattants, et éviter les bavures.
Le mot qui fait peur est prononcé par Moussa Ag Assarid, du MNLA:
«Cette intervention sera un génocide. Derrière l’intervention étrangère pour libérer le territoire des mouvements narco-terroristes, il y a un objectif très clair des autorités maliennes : éliminer les populations de teint clair et nomades de l’Azawad», affirme-t-il sans plus de détails.
Fabien Offner-Slate Afrique

Oumou Sall Seck, maire de Goundam (Mali) « tamoudre

Oumou Sall Seck, maire de Goundam (Mali) « tamoudre

Oumou Sall Seck, maire de Goundam (Mali)

Dans la région désertique de Goundam au Mali.
Dans la région désertique de Goundam au Mali.
« J’ai quitté Goundam mi-avril. J’ai assisté à la destruction de tous nos biens : écoles, archives, santé… La population est traumatisée, des enfants sont abandonnés, ils ne vont plus à l’école. (…), les islamistes ne supportent pas qu’une femme gouverne dans leur charia et donc, je suis leur ennemie, c’est sûr !… »
« Sauvez le Mali avant qu’il ne soit trop tard ! »… C’est le titre de la tribune parue vendredi dernier dans le New York Times. Une tribune signée par Oumou Sall Seck, la première femme élue maire au nord du Mali. En avril 2012, Oumou Sall Seck a dû quitter sa commune de Goundam, près de Tombouctou. Pour elle, c’était une question de vie ou de mort. En ligne de Bamako, madame la maire de Goundam répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

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New York Times

Save Mali Before It’s Too Late

For Op-Ed, follow@nytopinion and to hear from the editorial page editor, Andrew Rosenthal, follow@andyrNYT.
HOW would the United States government react if a huge section of its territory were occupied by terrorists and drug traffickers who raped women and forced them to marry? If children were conscripted and deprived of their education? If citizens had their hands and feet cut off? That is precisely what has happened to the once peaceful and democratic nation of Mali.
Life in northern Mali before the rebels and Islamic extremists arrived was calm; we lived together harmoniously in a community of various languages and backgrounds, including people of Tuareg, Sonraï, Bambara and Peul ethnicities. Coexistence of different ethnic groups in a secular society has long been a fundamental value in Mali, and our cultural diversity enriched us.
In 2004, I became the first woman to be elected mayor of a town in northern Mali. It wasn’t easy in this ultraconservative region. We built a community center to encourage the economic self-sufficiency of women, who accounted for more than half the town’s population of about 16,000. Despite many difficulties, the initiation of development projects created a real sense of hope among the population. Even if the economy was slow to take off, it was progress. Now it is all in shambles.
Jihadist criminal groups like Ansar Dine and the Movement for Unity and Jihad in West Africa, working with drug traffickers and armed separatists, are threatening democratic institutions, national unity and secularism in Mali.
Our democracy, achieved through great struggle, has shown its weaknesses. Poorly handled rebellions, a failure to decentralize political power and an influx of armed men and drug traffickers during and after the 2011 war in Libya have all contributed to our present crisis.
In the spring of 2011, a group of secular Tuareg separatists, the National Movement for the Liberation of Azawad, grew stronger when its fighters returned from nearby Libya with heavy weapons to liberate northern Mali, which they call Azawad. The movement formed a military alliance of convenience with jihadists in the region. Together, they quickly routed the Malian Army, but simmering mistrust and bitter disagreements eventually led to a split, with the jihadists gaining the upper hand. The collapse of our military in the north left us in an appalling situation: a country without an army to protect its citizens.
I was forced to flee the town I govern earlier this year when jihadists and separatists took over. Goundam, like other northern towns, was left foundering in total chaos: there was no government, no schools, no libraries, no electricity and no freedom for our citizens.
The rebels and extremists looted our health center’s stores of medicine and equipment. Not even our personal belongings were spared. Women were driven from the community center, where they had been working to earn a living — and all of this was supposedly in the name of establishing Shariah.
Lawless and godless men — who hide behind Shariah and demands for Tuareg independence — are now beating and raping women and conscripting children to fight their “holy” war.
And the greatest tragedy is that people are starting to get used to it. Isolated from public life, women can no longer dress as they wish or freely go about their business. Children no longer attend school. In short, our development efforts have been destroyed.
Immediately reclaiming northern Mali from violent extremists must become a priority. And it can’t be done without international help, especially from key powers like America and France. The United Nations, the European Union, the African Union and the Economic Community of West African States must all do their part to resolve the crisis before it becomes a greater threat.
After recovering its lost territory, Mali needs help in organizing free, transparent and credible elections to choose representatives who are elected by — and not imposed upon — the citizens. We also need help reconstituting a national army, accelerating political decentralization, strengthening civil society groups and making economic development a fundamental part of re-establishing security.
I was staggered to hear the United Nations secretary general, Ban Ki-moon, express his fear in a report last month that a humanitarian disaster might result from military intervention in Mali. The disaster is already upon us. Could there be any disaster more grave than the one we’re already living?
President Obama must not allow northern Mali to become a hotbed of terrorists and drug traffickers that poses a danger to the entire world.
The United States has intervened in less dire situations. I call upon its conscience. Please help us get our families out of their wretched distress. We are innocent victims. We cannot do it alone.
Oumou Sall Seck is the mayor of Goundam, a town in northern Mali. This essay was translated by Edward Gauvin from the French.
http://www.nytimes.com/2012/12/29/opinion/save-mali-before-its-too-late.html?_r=0

Moussa Mara, Président du parti YELEMA : « Nous devons mener la guerre seuls » - maliweb.net

Moussa Mara, Président du parti YELEMA : « Nous devons mener la guerre seuls » - maliweb.net

Moussa Mara, Président du parti YELEMA : « Nous devons mener la guerre seuls »



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Moussa Mara, maire Commune IV
Le parti Yèlèma a organisé mercredi à la Maison de la presse une conférence de presse sur les recommandations de sa 1re conférence nationale tenue les 22 et 23 décembre à Koulikoro. Moussa Mara, président du parti et maire de la Commune IV, a saisi l’occasion pour inviter l’armée et tous les Maliens à « s’organiser pour mener la guerre seuls ».
Face à la presse, Moussa Mara, président du parti Yèlèma, a expliqué les recommandations de la 1re conférence nationale de son parti. Le parti conformément à son statut a tenu cette conférence nationale statutaire à Koulikoro sur deux thèmes : les crises politico-sociale et sécuritaire au Mali et la relance du parti Yèlèma.
« Pour ce qui concerne les crises, il a été fortement recommandé l’unité de toutes les composantes de la nation derrière les autorités et l’armée. La seconde recommandation importante, c’est que le parti s’engage à accompagner les autorités de la transition sur tous les chantiers menant aux deux objectifs de la transition ; à savoir : la libération des régions du Nord et l’organisation des élections. Nous sommes à la disposition de toutes les autorités nationales », a expliqué Moussa Mara. Il a ajouté que l’heure n’est pas à la division, mais la cohésion, à l’accompagnement de nos autorités.
« La troisième recommandation, c’est que le parti engage les autorités à faire de la libération du Nord la priorité principale de la transition. Il y a des choses qui ne sont pas négociables. Parmi ces choses vous avez l’intégrité du territoire, la laïcité et la justice », a dit M. Mara. Il a noté que la guerre est favorable à la négociation.
Moussa Mara a prévenu que le déploiement des forces étrangères au Mali n’est pas pour maintenant. « Nous devons nous organiser pour mener la guerre et si possible seuls ». « Le déploiement de la force prendra quelques mois. Nous devons nous mobiliser pour soutenir nos forces armées pour mener cette guerre si possible seuls. Sinon on risque d’être ballotés de gauche à droite. Au niveau du parti nous estimons que la mobilisation générale est plus que jamais une actualité. C’est la mobilisation générale qui permettra de requérir les personnes. Trop c’est trop en matière d’occupation de nos territoires », a tonné Moussa Mara.
Pour le conférencier, si les 15 millions de Maliens se lèvent aujourd’hui, les militaires vont avancer. Le président du parti du changement a jugé que le budget qui vient d’être voté pour l’armée (120 milliard) n’est pas suffisant. « Ce budget n’est pas un budget de guerre. C’est un budget d’atterrissage ».
Autres recommandations de la conférence nationale du parti Yèlèma, c’est l’organisation des élections crédibles et transparentes. Selon Moussa Mara, son parti veut que le Nord soit libéré avant les élections. Mais, à l’en croire, il y beaucoup de choses qui peuvent être faites avant la libération du Nord.
« Nous voulons des élections, mais nous voulons des élections sur la base des fichiers biométriques ». A l’entendre, pour libérer tout le Nord, il faut compter sur 10 ans. « La logique veut que nous libérions les grandes agglomérations. Comme ça on peut tenir les élections dans une période très restreinte », a-t-il proposé.
Sur la relance du parti, M. Mara a noté que la conférence nationale a recommandé l’élaboration d’une stratégie de communication en vue des prochaines élections (présidentielle, législatives, municipales), le renforcement de la stratégie d’implantation, d’accueil et de gestion des nouveaux militants du parti. A ses dires, « le parti avait organisé deux congrès. La conférence nationale était une expérience inédite. Il y a 49 cercles qui étaient présents ».
Sidiki Doumbia

Mali : « La France a un dilemme : sauver les otages et soutenir l’intervention » - maliweb.net

Mali : « La France a un dilemme : sauver les otages et soutenir l’intervention » - maliweb.net

Montage des photos des quatre otages français enlevés en septembre 2010 au Niger (Photo AFP)
L’ONU a donné son autorisation pour le déploiement d’une force internationale au Mali en vue d’une intervention militaire au Nord du pays, pour combattre les islamistes notamment d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Selon Philippe Hugon, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), l’hypothèse d’un conflit au premier trimestre de l’année 2013, comme l’a annoncé le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, n’est pas crédible car l’armée malienne est désorganisée. Selon lui, la solution la moins risquée serait de mener des actions ciblées contre Aqmi et le Mujao par des drones. Car « La France est prise dans un dilemme : sauver la vie des otages et soutenir une intervention militaire ». Interview.
Jean-Yves Le Drain, le ministre français de la Défense, prévoit une intervention militaire au Nord-Mali au premier trimestre de l’année 2013. Cet agenda est-il crédible ?
Philippe Hugon : Non, je ne pense pas qu’il soit crédible, l’armée malienne n’est pas constituée dans sa hiérarchie, dans son équipement, et les conditions de la force de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) doivent être davantage efficientes, adaptées à ce genre de terrain. L’intervention militaire peut avoir lieu en automne 2013. Mais, il ne faut pas que la menace de l’intervention soit renvoyée aux calendes grecques car c’est parce qu’il y a une pression qu’il peut avoir des négociations avec les terroristes.
Quels sont les enjeux de cette intervention militaire ?
Philippe Hugon : L’intervention militaire est le dernier recours, le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ne pose pas de problèmes, Ansar Dine (Groupe de Touaregs pro-charia) est plus extrémiste, et se base sur la loi islamique et la destruction des mausolées. Même s’il se sépare du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et d’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique), la négociation avec Ansar Dine est difficile d’autant qu’il n’y a pas de gouvernement légitime à Bamako. La zone sahélo-sahélienne devient une zone non contrôlée c’est pour cela que c’est compliqué d’entamer les négociations. Intervenir militairement peut avoir des effets collatéraux graves : les populations peuvent être touchées, des prises en otage. Il peut se passer ce qui s’est passé en Afghanistan, des actions terroristes peuvent être relancées. Mais, sans intervention, il y a le risque d’effet de contagion et de prolifération de trafics.
La France va-t-elle droit dans le mur ?
Philippe Hugon : Une intervention peut nuire à la vie des otages, un otage est une arme qui permet aux groupes terroristes de gagner de l’argent. En revanche, s’ils sont exécutés il n’y a plus d’arme de chantage. La France est plus exposée car elle a plus de liens avec des pays sahéliens que d’autres pays européens, par exemple l’Allemagne et la Suède. Cependant, la France ne va pas droit dans le mur. Elle est prise dans un dilemme : sauver la vie des otages et soutenir une intervention militaire qu’elle ne réalise pas elle-même. Ce n’est pas une position française de soutenir l’intervention militaire au Nord-Mali, également défendue par tous les pays de la Cedeao et de l’Union africaine (UA). Aqmi joue un jeu classique en utilisant les otages comme bouclier pour éviter une intervention militaire, et ainsi revendiquer des choses : notamment la suppression de l’interdiction du port du niqab ; ce qui rend difficile les négociations c’est parce qu’il n’y a pas d’intermédiaires avec Aqmi, les négociateurs ne savent pas à qui parler.
Pourquoi la France persiste-t-elle à soutenir cette intervention militaire annoncée alors que la vie des otages est menacée ?
Philippe Hugon : La France n’a pas des intérêts économiques particuliers, en termes de pétrole ou de gaz. De toute façon, l’exploitation de ces ressources ne peut être faite dans l’immédiat. Si la France a soutenu une intervention militaire au Nord-Mali, c’est parce qu’il y a une grande communauté malienne en France. Le Mali, une ancienne colonie française, est un pays où la France a toujours eu une influence. La France a un double discours, comme les Anglais, Italiens et Américains. Généralement, pour libérer les otages, il faut payer une rançon et aucun pays ne le reconnait. La force des preneurs d’otages, c’est que les journalistes médiatisent leur rapt, la guerre se gagne aujourd’hui par les forces mass médias. Le risque de l’exécution des otages existe dès lors qu’ils ont été enlevés. Aqmi, par exemple, avait dans un premier temps réclamé le retrait des troupes françaises d’Afghanistan.
Quelle est la meilleure stratégie à adopter ?
Philippe Hugon : L’action la moins risquée c’est d’avoir un plan de développement de la région permettant aux populations de retrouver de l’emploi et des revenus. Ce qui dissuadera les jeunes d’être attirés par ces mouvements terroristes. Le pouvoir de Bamako doit par ailleurs répondre aux attentes du MNLA. En outre, il faudrait mener des actions ciblées contre le Mujao et Aqmi par des drones. Pour les inciter à quitter le terrain. Car il ne peut pas avoir des négociations politiques avec ces terroristes qui sont dans le champ d’un rapport de force.
Afrik.com

dimanche 30 décembre 2012

Conférence de presse du ministre Tieman Hubert Coulibaly : « Les élections ne sont pas envisageables avant la reconquête des régions du Nord », selon le ministre des Affaires étrangères du Mali - maliweb.net

Conférence de presse du ministre Tieman Hubert Coulibaly : « Les élections ne sont pas envisageables avant la reconquête des régions du Nord », selon le ministre des Affaires étrangères du Mali - maliweb.net

Mali : «Les manifestations religieuses ou ethniques de cette crise ne sont que des épiphénomènes» - Mali - RFI

Mali : «Les manifestations religieuses ou ethniques de cette crise ne sont que des épiphénomènes» - Mali - RFI

2012, année chaotique pour le Mali - Mali - RFI

2012, année chaotique pour le Mali - Mali - RFI

Otages français au Sahel: «Ils sont les otages de la situation géopolitique» - France / Sahel - RFI

Otages français au Sahel: «Ils sont les otages de la situation géopolitique» - France / Sahel - RFI

jeudi 27 décembre 2012

Moussa Balla Coulibaly : «Le Mali, c’est le déroulement d’une histoire faite de mauvaise option …» - maliweb.net

Moussa Balla Coulibaly : «Le Mali, c’est le déroulement d’une histoire faite de mauvaise option …» - maliweb.net

Crise malienne : les anciens présidents, motus et bouches cousues | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Crise malienne : les anciens présidents, motus et bouches cousues | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
 
Moussa Traoré (à g.), ni Alpha Oumar Konaré (à dr.), ni ATT (au centre).
Moussa Traoré (à g.), ni Alpha Oumar Konaré (à dr.), ni ATT (au centre).
© Glez
Ils sont trois. Trois hommes qui, pendant plus de quarante ans, ont tenu les rênes du pouvoir. Leur pays, le Mali, est en train de sombrer, et pourtant Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré n'estiment toujours pas nécessaire de faire entendre leur voix.
À Bamako, on évoque un gentlemen's agreement, une règle non écrite à laquelle personne n'oserait déroger : lorsque l'on quitte le pouvoir, on se tait. Depuis le 17 janvier dernier pourtant, « le Mali s'enfonce si profondément que l'on finira par trouver du pétrole », ironise un homme d'affaires. Il y a eu d'abord une énième poussée d'irrédentisme touareg en début d'année, puis le coup d'État qui a renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) le 21 mars, puis la chute des grandes villes du Nord, passées sous le joug des salafistes et des trafiquants... Dernier rebondissement en date : la démission forcée du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, dans la nuit du 10 au 11 décembre... Mais rien de tout cela n'aura suffi à faire sortir du silence les trois hommes qui ont présidé à la destinée du Mali ces quarante dernières années : ni Moussa Traoré (1968 à 1991), ni Alpha Oumar Konaré (1992 à 2002), ni ATT (2002 à 2012) n'ont jugé bon de prendre la parole depuis le début de cette crise. Une crise pourtant si grave qu'il est anormal qu'un homme d'État garde le silence.
Soldats dans les rues de Bamako, le 22 mars.
Amadou Toumani Touré : dépité, il se tait et se terre
Il y a comme du dépit amoureux dans la réaction d'ATT. Exilé à Dakar presque dans l'indifférence générale depuis le 20 avril, il a très mal vécu les violentes critiques qui ont suivi sa chute, les accusations de corruption, de collusion avec les islamistes et même de trahison. Alors s'exprimer publiquement ? « Pourquoi maintenant, rétorque un de ses amis. Quand il a voulu le faire, on l'en a empêché. » Le 10 avril en effet, alors qu'il s'apprêtait à démissionner, il avait prévu de s'adresser à ses concitoyens, mais ses pairs de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), Blaise Compaoré en tête, l'en ont dissuadé. Gentiment mais fermement.
Aujourd'hui, il n'en voit plus l'utilité. Président pendant dix ans, il ne comprend pas d'où vient ce désamour. N'est-ce pas lui qui, en 1991, en renversant Moussa Traoré, a ouvert la voie à la démocratie ? Revenu aux affaires en 2002, n'a-t-il pas multiplié les grands chantiers et les programmes de construction de logements sociaux ? Pourquoi ceux qui l'acclamaient n'ont-ils pas tenté de sauver sa fin de mandat ? « Au moins, je m'en suis sorti indemne, a-t-il soufflé à l'un de ses visiteurs. Je n'aurais pas connu une fin de règne à la Laurent Gbagbo, et ma femme n'aura pas connu l'indignité de Simone. » Rentrera-t-il un jour au Mali ? Ce n'est pas à l'ordre du jour, mais vivre loin de son pays est « une torture », assure un de ses anciens conseillers. « Il ne pourra pas rester à l'étranger indéfiniment. »
En attendant, il a pris ses quartiers à la villa Pasteur, la résidence des hôtes de marque de la présidence sénégalaise. Située dans le quartier du Plateau, elle offre une vue imprenable sur la baie de Dakar... ATT, 64 ans, a repris du poids mais s'ennuie ferme. Celui qui, durant ses deux mandats, se plaignait de ne pas avoir une minute à lui ne sait plus comment occuper ses journées. Alors, accompagné des quatre fidèles gardes du corps qui l'ont suivi dans son exil, il fait du sport. De la marche et, parfois, du jogging, mais à petites foulées pour ne pas fatiguer son genou, récemment opéré en France. Il prie aussi, lit le Coran... et tient salon. On a pu croiser chez lui Seydou Sissouma, son ancien conseiller en communication ; Hamed Diané Séméga, son ex-ministre de l'Équipement et des Transports ; ou encore le footballeur Seydou Keïta, beau-frère de sa fille Fanta, avec qui ATT discute football des heures durant. Et puis il y a ses amis sénégalais, dont le journaliste et conseiller du président Macky Sall, El Hadj Kassé, qui a joué de son entregent pour lui permettre de s'installer à Dakar. L'ancien président se réjouit enfin de pouvoir profiter de sa famille, de ses cinq petits-enfants, qui vivent avec lui, de son épouse, Lobbo, de ses filles, Fanta et Mabo, et de ses gendres. Ensemble, ils se sont offert des vacances en Espagne, les premières depuis de nombreuses années. Loin, très loin du chaos de Bamako.
Alpha Oumar Konaré : Retranché dans sa tour d'ivoire
Dire que son mutisme surprend est un euphémisme. Comment Alpha Oumar Konaré, grand pourfendeur du régime autocratique de Moussa Traoré et premier président démocratiquement élu du Mali, peut-il continuer de se taire ? Comment lui, l'ancien président de la Commission de l'Union africaine (UA, de 2003 à 2008) dont les coups de sang ont résonné au siège d'Addis-Abeba, peut-il rester sans réaction ? Et pourquoi n'entend-on pas davantage son épouse, Adame Ba Konaré, une femme engagée dont les prises de position contre le discours prononcé à Dakar par Nicolas Sarkozy ou contre l'intervention de l'Otan en Libye avaient été fort remarquées ?
« Son mutisme ne m'étonne guère, lâche, féroce, un de ses adversaires politiques. Vous l'avez entendu s'exprimer lors de la chute de Kaddafi, dont il était pourtant l'obligé ? Non, pas un mot ! » « On aura beau défendre le bilan de Konaré, le silence de celui qui fut notre premier responsable sonne comme un aveu de culpabilité », s'agace de son côté un membre du bureau politique de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), le parti qui a porté l'ancien président au pouvoir. « Mais que peut-il faire, s'interroge un de ses proches. Konaré nous l'a dit lui-même : au-delà de la condamnation de principe, il n'a aucun moyen d'agir. »
Au camp de Kati, siège de l'ancienne junte, Konaré, 66 ans, n'est pas mieux vu qu'ATT. « Konaré est tout aussi responsable de la déliquescence de l'armée, affirme un lieutenant-colonel. Il a mis les militaires à genoux parce qu'il avait peur d'être renversé. » ATT « a fini le travail », conclut-il, après avoir cité, pêle-mêle, la réduction des budgets de l'armée, la diminution des stages de perfectionnement à l'étranger et le manque « de vision » des hommes politiques. Dans l'entourage du capitaine Amadou Haya Sanogo, on explique que, après le 21 mars, la question de savoir s'il fallait arrêter ou placer Konaré en résidence surveillée s'est posée à maintes reprises. Selon des témoins, des hommes de rang ont bruyamment manifesté leur mécontentement devant le refus du capitaine. L'ancien président sait donc qu'il a intérêt à se faire discret. D'autant qu'en mai l'un de ses fils, Mamadou Lamine, a été interpellé. Commandant d'aviation, ancien membre de la Sécurité d'État (les renseignements), « Malamine » a été arrêté après la tentative de contre-coup d'État menée par des paras-commandos fidèles à ATT. Accusé d'y avoir participé, il est toujours en prison, et la justice prend tout son temps dans l'instruction du dossier.
Indifférent à l'agacement qu'il suscite, Alpha Oumar Konaré vit donc retranché dans sa luxueuse résidence de Titibougou, un quartier huppé de l'est de Bamako, réduisant au minimum ses déplacements. Des visites, il en reçoit peu et surtout pas de ses anciens compagnons de l'Adema, dont il craint qu'ils n'instrumentalisent ses propos. Fin mars, quelques jours après la chute d'ATT, il a ouvert sa porte au ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé (dont le pays joue les médiateurs dans le Nord-Mali) ; il a reçu aussi l'Italien Romano Prodi, devenu début octobre le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahel. Mais c'est tout. Il n'a pas vu la nouvelle patronne de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, en déplacement à Bamako mi-octobre. Même le président nigérian, Goodluck Jonathan, très préoccupé par la montée en puissance des islamistes, a dû se contenter fin octobre, alors qu'il était à Bamako, d'un entretien téléphonique. Dans son nid, Konaré passe beaucoup de temps à lire et à écrire, selon un de ses proches. Il voyage aussi (il était encore en France début décembre), mais toujours dans la discrétion.
Moussa Traoré : il se montre, beaucoup, mais ne pipe mot
La photo a fait la une de tous les journaux maliens. Prise le 21 août dernier lors des funérailles d'un général de brigade, elle montre, installés côte à côte dans des fauteuils capitonnés, le président Dioncounda Traoré, Cheick Modibo Diarra, le capitaine Sanogo et... le général Moussa Traoré, 76 ans. L'image a fait jaser. Les commentateurs ont vite fait le lien entre la chute d'ATT et les apparitions publiques, de plus en plus fréquentes, de l'ancien président. Certains n'ont pas hésité à dire que le 21 mars était la revanche de Traoré le Béret vert contre Touré le Béret rouge. Car en 1991 c'est ATT, alors jeune capitaine des commandos parachutistes, qui a pénétré dans les appartements privés du puissant général pour lui annoncer sa destitution par l'armée après vingt-trois ans au pouvoir.
La rumeur bamakoise, Moussa Traoré en a eu vent et ne s'est même pas donné la peine de la démentir. Pourquoi l'aurait-il fait ? S'il ne s'était jamais épanché dans la presse, il n'avait, en privé, jamais caché sa méfiance pour ATT, qui, selon l'entourage du général, « lui a fait miroiter pendant dix ans une réhabilitation qu'il n'était pas prêt à lui donner ». « À chaque rencontre, c'était des promesses sans suite », continue un proche de Moussa Traoré. Condamné à mort en 1993 (une peine commuée par la suite en prison à vie), puis gracié par Konaré en 2002, il bénéficie pourtant du statut d'ancien chef de l'État.
« Il n'a pas célébré la chute d'ATT », assure pourtant un des amis. Moussa Traoré, affirme-t-il, est devenu très pieux lors de sa détention : il a appris l'arabe et connaît le Coran par coeur ; il fait aujourd'hui figure d'autorité morale et religieuse. C'est pour cela qu'il aurait refusé de s'exprimer publiquement.
Pourtant, quelques jours après le coup d'État, des putschistes se sont rendus à son domicile pour l'assurer de leurs bonnes intentions. Lui, il n'a jamais été question de le faire arrêter. En avril, c'est son gendre, Cheick Modibo Diarra, qui a été nommé à la primature. Traoré a-t-il lui-même proposé son nom ? Sans doute pas, mais, consulté par les militaires, il aurait donné son aval après coup. La composition du gouvernement rappelait d'ailleurs l'époque Traoré : le général a beaucoup insisté pour que Tiéna Coulibaly, son ancien ministre de l'Économie dans les années 1990, récupère le même poste. Oumar Kanouté, le directeur de cabinet de Diarra, avait été chargé de la jeunesse à l'Union démocratique du peuple malien (UDPM), son parti. Idy Traoré, son fils cadet, était quant à lui chargé de mission à la primature.
La démission forcée de Diarra est-elle un revers pour Traoré ? Pas nécessairement. Son successeur, Diango Cissoko, avait été secrétaire général de la présidence sous son règne, et Traoré n'est pas mécontent de cette nomination. Dans sa demeure aux murs saumon du quartier de Djicoroni-Para, il continue de recevoir des visiteurs à un rythme soutenu : militaires, politiques, anonymes et religieux (parmi lesquels le chérif de Nioro, Mohamed Ould Cheichnè). Et à chacune de ses apparitions publiques lors de cérémonies auxquelles on ne peut se soustraire au Mali (baptêmes ou funérailles), c'est le même scénario : on se presse, on se bouscule pour serrer la main du général ou recevoir sa bénédiction. Des attentions que Moussa Traoré, officiellement réhabilité ou non, a toujours soin de savourer.


Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Crise malienne : les anciens présidents, motus et bouches cousues | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

lundi 24 décembre 2012

Jean-Yves Le Drian : « L’intégrité du Mali est essentielle pour la sécurité de l’Europe » | La-Croix.com

Jean-Yves Le Drian : « L’intégrité du Mali est essentielle pour la sécurité de l’Europe » | La-Croix.com
Jean-Yves Le Drian : « L’intégrité du Mali est essentielle pour la sécurité de l’Europe »
Dans un entretien à « La Croix », le ministre de la défense confirme qu’un contingent européen de 400 militaires formera l’armée malienne à partir de début 2013, afin de la préparer à reconquérir le Nord-Mali.

Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense.
Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense.
(FRED TANNEAU / AFP)
Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense.

(FRED TANNEAU / AFP)

Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense.


Jean-Yves Le Drian précise que l’armée française apportera « un soutien technique » à la force constituée de son côté par l’Afrique de l’Ouest.
Il se montre optimiste sur la relance de l’Europe de la défense en 2013.


Avec cet article
C’est au final l’Union européenne, et non la France seule, qui va aider l’armée malienne. Pourquoi ?
Jean-Yves Le Drian : La relance de l’Europe de la défense est une priorité du gouvernement. Elle a débouché sur des progrès ces six derniers mois. Les 13 et 14 décembre dernier, lors d’un sommet à Bruxelles, les dirigeants européens se sont engagés à établir, dans l’année qui vient, une feuille de route visant à développer concrètement l’Europe de la défense.
Avant même la tenue de cette réunion, la France a réussi à convaincre ses partenaires européens d’approuver le principe d’une mission de l’Union européenne au Mali afin d’aider l’armée malienne à se reconstituer. Voilà une avancée, comme le fut la décision prise fin 2008, au sein de l’UE, de lancer l’opération Atalante pour lutter contre la piraterie maritime au large de la Somalie.
Quelle forme prendra l’implication de l’Europe au Mali et dans quels délais sera-t-elle effective ?
J.-Y. L. D. : Un contingent européen de 400 militaires sera constitué au début de l’année prochaine, puis envoyé au Mali pour former l’armée malienne et la préparer à rendre à ce pays la souveraineté sur l’ensemble du territoire.
Ces militaires ne participeront pas aux opérations de combat. Mais l’UE considère qu’il faut aider le Mali à éradiquer la menace djihadiste. L’initiative européenne est indépendante de la résolution, qui a été adoptée par le conseil de sécurité des Nations unies afin de permettre à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) d’intervenir militairement aux côtés de l’armée malienne.
Des troupes maliennes acclamées à Bamako. «C’est aux Africains d’intervenir militairement» au Mal...
Des troupes maliennes acclamées à Bamako. «C’est aux Africains d’intervenir militairement» au Mali, affirme le ministre français de la défense.


Que pensez-vous des doutes émis sur la capacité de la Cedeao à intervenir militairement ?
J.-Y. L. D. : La France apporte un soutien technique à la Cedeao dans la constitution d’une force capable d’aider le Mali à retrouver l’intégralité de son territoire. Le concept opératoire est en train de s’affiner. L’intervention militaire pourra avoir lieu au premier semestre de l’année prochaine. C’est aux Africains d’intervenir militairement, pas aux Français ou aux Européens.
La France et les États-Unis apporteront à la coalition africaine un soutien dans le domaine de la logistique, de l’observation, du renseignement et de la formation. Pour l’instant, il n’y a pas de solution politique. Les États de la région ont conscience des risques que représentent, pour leur sécurité, les agissements des bandes terroristes armées, qui s’en prennent aux populations et se livrent à toutes sortes de trafics.
L’implication européenne ne va-t-elle pas compliquer la situation des otages français retenus par les terroristes au Sahel ?
J.-Y. L. D. : La situation des otages français est, de toutes les façons, compliquée. Les prises d’otages sont dans une logique infernale, que nous ne pouvons pas laisser évoluer ainsi. Nous nous occupons de très près des otages et faisons tout notre possible pour obtenir leur libération.
Mais cela ne nous empêche pas de considérer que l’enjeu de l’intégrité du Mali est essentiel pour la sécurité de ce pays, comme pour celle de la France et de l’Europe.
L’Union européenne peut-elle s’impliquer aussi dans une sortie de crise en Syrie ?
J.-Y. L. D. : Dans le cas de la Syrie, la question d’une implication de l’Europe ne se posera que s’il y a une décision internationale de mise en œuvre d’une force d’interposition.
La Russie peut-elle aider à sécuriser les armes biologiques et chimiques syriennes ?
J.-Y. L. D. : Ces armes peuvent être utilisées par un Assad aux abois, mais celui-ci sait que, dans ce cas, la France, l’Europe et les États-Unis considéreront que la ligne rouge aura été franchie. Il y a aussi le risque qu’elles tombent dans les mains de forces d’opposition aux intentions non louables.
Nous savons où sont ces armes et nous les surveillons. Mais nous ne sommes pas sur place. Si la Russie pouvait jouer un rôle positif dans la sécurisation de cet arsenal, ce ne serait pas plus mal.
Pourquoi la relance de l’Europe de la défense devient-elle nécessaire ?
J.-Y. L. D. : Pour trois raisons : rééquilibrage des intérêts stratégiques des États-Unis vers la région Asie-Pacifique, permanence de la menace terroriste en particulier au Sahel, contraintes budgétaires dues à la crise économique.
Cette relance ne doit pas en rester au stade des déclarations. Elle doit s’effectuer avec pragmatisme, quitte à ne concerner au départ que quelques États membres. La défense de l’Europe suppose, d’une part, de mener des opérations militaires en commun et, d’autre part, de mutualiser des programmes industriels de fabrication de matériels ou d’équipements militaires.
L’Europe a-t-elle la capacité de réaliser des interventions militaires ?
J.-Y. L. D. : Oui. Il existe des dispositifs de mobilisation des armées des pays européens qu’il suffit d’actionner. Je pense notamment à la formule des groupements tactiques, mise en place au sein de l’UE en janvier 2007. Comprenant chacune environ 1 500 hommes, ces unités doivent pouvoir être projetées dans les meilleurs délais. La constitution de ces forces d’action rapide est rendue possible dans le cadre d’une veille, qui est assurée tous les six mois conjointement par trois États membres, à tour de rôle. Durant le premier semestre 2013, cette veille sera assurée par l’Allemagne, la France et la Pologne.
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Les destructions de mausolées reprennent à Tombouctou

À coups de pioches, les islamistes qui occupent le nord du Mali ont à nouveau détruit, dimanche 23 décembre à Tombouctou, des mausolées de saints musulmans, promettant de les anéantir tous.
Considérant la vénération des saints comme de l’idolâtrie, ils avaient débuté ces destructions en juillet 2012, puis en octobre. Par ailleurs, deux voleurs présumés ont eu la main amputée à Gao (nord-est) vendredi 22 décembre.
Ces exactions ont été commises après l’adoption la veille aux Nations unies d’une résolution autorisant, par étapes et sous condition, une intervention militaire pour reconquérir le nord du pays.


Recueilli par François d’Alançon et Antoine Fouchet

Mali : une intervention possible au début de l'année prochaine

Mali : une intervention possible au début de l'année prochaine

Le Monde.fr avec Reuters |

Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté jeudi à l'unanimité une résolution autorisant le déploiement d'une force africaine pour une période initiale d'un an afin de reprendre le contrôle du nord du Mali tombé en avril aux mains d'islamistes et de rebelles touareg.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté jeudi à l'unanimité une résolution autorisant le déploiement d'une force africaine pour une période initiale d'un an afin de reprendre le contrôle du nord du Mali tombé en avril aux mains d'islamistes et de rebelles touareg. | AFP/ISSOUF SANOGO
L'intervention militaire de la force africaine visant à chasser les rebelles islamistes du nord du Mali pourra avoir lieu au premier semestre 2013, déclare le ministre de la défense français dans une interview au quotidien La Croix, lundi 24 décembre.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité, jeudi 20 décembre, une résolution autorisant le déploiement d'une force africaine pour une période initiale d'un an afin de reprendre le contrôle du nord du Mali, tombé en avril aux mains d'islamistes et de rebelles touaregs. La force africaine, qui prendra le nom d'Afisma (African-led International Support Mission in Mali), devrait compter jusqu'à 3 300 hommes et aidera les forces gouvernementales maliennes à reprendre les zones du nord du pays.
"L'intervention militaire pourra avoir lieu au premier semestre de l'année prochaine", déclare Jean-Yves Le Drian dans les colonnes du quotidien catholique, estimant que "pour l'instant, il n'y a pas de solution politique" au Mali.
SOUTIEN TECHNIQUE DE LA FRANCE
"La France apporte un soutien technique à la Cédéao (la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) dans la constitution d'une force capable d'aider le Mali à retrouver l'intégralité de son territoire. Le concept opératoire est en train de s'affiner", poursuit le ministre de la défense.
Un contingent européen de 400 militaires sera constitué au début de l'année prochaine avant d'être envoyé au Mali pour y "former l'armée malienne et la préparer à rendre à ce pays la souveraineté sur l'ensemble du territoire", ajoute M. Le Drian, précisant que ces militaires ne participeront pas aux opérations de combat.
Le groupe islamiste nigérian Ansaru a revendiqué dimanche l'enlèvement d'un ingénieur français capturé dans le nord du Nigeria, expliquant notamment son geste par le soutien de la France à une intervention militaire dans le nord du Mali.
Concernant les neuf otages français détenus sur le sol africain, Jean-Yves le Drian dénonce une "logique infernale que nous ne pouvons pas laisser évoluer ainsi". "Nous nous occupons de très près des otages et faisons tout notre possible pour obtenir leur libération. Mais cela ne nous empêche pas de considérer que l'enjeu de l'intégrité du Mali est essentiel pour la sécurité de ce pays, comme pour celle de la France et de l'Europe", souligne-t-il.

Guerre anti Aqmi au Mali : la rébellion touareg veut être de la bataille • bamada.net

Guerre anti Aqmi au Mali : la rébellion touareg veut être de la bataille • bamada.net
Servir de troupes de choc pour aller attaquer Aqmi au Mali ? Ce n’est pas la première fois que le MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad, avance l’idée. Les rebelles touaregs, dès le mois d’avril dernier, avaient proposé de faire la guerre aux katibas d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui tiennent une partie du Nord du Mali. Cela pouvait ressembler à une idée lumineuse, à une tentative d’opportunisme politique ou à un geste pour se racheter après avoir été sur le point d’être confondu avec des groupes dont certains entretenaient des relations de proximité, justement, avec les chefs d’Aqmi.
Mais à l’époque, la proposition était restée sans lendemain. Et depuis, le MNLA, en proie à des difficultés sans nombre, s’était fait plus que discret. Le creux de la vague, pour les rebelles touaregs, a eu des allures de naufrage depuis que fin juin, leurs hommes se sont fait chasser de Gao et Tombouctou par les groupes armés islamistes radicaux avec lesquels ils avaient mené certaines actions militaires et cohabité tant bien que mal depuis les victoires communes du mois d’avril.
A la suite du coup d’Etat à Bamako du 22 mars, alors que l’armée malienne finissait de s’effondrer, la prise de ces deux villes par la rébellion s’était faite sous la bannière des rebelles touaregs, oriflammes aux couleurs de l’Azawad, comme ils appellent ce Nord du Mali dont ils réclament l’indépendance, bientôt remplacé par le drapeau noir des islamistes radicaux.
Certains spécialistes en concluent que le MNLA aurait constitué, à son corps défendant, un « faux nez » pour Aqmi, ou l’un de leurs alliés dans la seconde phase de la rébellion : Ansar Eddine, le groupe d’Iyad ag Ghali, ou le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest). La difficulté tient à ce que des mouvements de vases communicants se sont établis entre groupes armés, concernant aussi bien les hommes que les armes.
Mais le grand perdant, dans le courant de l’année 2012, ce fut bien le MNLA, qui a vu une partie de ses hommes migrer vers d’autres groupes, tandis qu’il perdait ses positions essentielles sur le terrain. Il lui reste à présent des forces dans la région de Ménaka (proche du Niger), et vers Léré (proche de la Mauritanie).
Alors qu’approche le vote d’une résolution (aux alentours du 26 novembre) par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui ouvrirait la voie à une opération internationale au Mali pour y attaquer les groupes « terroristes », dont on se demande toujours qui cela désigne, exactement, le MNLA renouvelle sa proposition de faire partie de l’opération, et même à y jouer le rôle principal.
En substance, les responsables de la structure politique dont s’est dotée le MNLA, le Conseil transitoire de l’état de l’Azawad (CTEA), sont prêts à l’action contre Aqmi dans le Nord Mali. Ils ont envoyé une lettre à ce sujet au Secrétaire général des Nations unies et à diverses organisations internationales.
Aujourd’hui, Hama Ag Mahmoud, chargé des relations extérieures et de la coopération internationale au sein du CTEA, met en garde : « Les Occidentaux veulent donner les moyens d’une intervention à des personnes qui vont en faire un très mauvais usage : contre les populations civiles. » Le responsable du MNLA entend par là qu’il redoute des exactions et des vengeances contre les touaregs dans le cas où l’armée malienne avec des soldats « du Sud » viendrait opérer au Nord, avec l’appui de soldats d’Afrique de l’Ouest

Mali-Onu : La résolution, pas la guerre - maliweb.net

Mali-Onu : La résolution, pas la guerre - maliweb.net
Pas de calendrier précis, trop de conditions avant de se lancer dans une quelconque offensive. Il faut dire qu’à travers la résolution 2085, adoptée jeudi dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies est resté très prudent sur une intervention militaire au Mali.
Elle était très attendue au Mali et même au-delà. Elle a finalement été adoptée à l’unanimité, le 20 décembre, par les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu. Mais, il n’y a aucune raison de jubiler car, loin d’être une autorisation de guerre, cette résolution vise plutôt à obtenir un accord politique entre les autorités maliennes et les rebelles non terroristes. En effet, même si l’Onu autorise le déploiement d’une force régionale dans notre pays, la guerre n’est pourtant envisagée qu’en dernier recours. D’ailleurs elle n’aura probablement pas lieu avant septembre 2013 comme l’avait prédit Romano Prodi, envoyé spécial des nations unies pour le Sahel. Ceux qui déclaraient, il y a peu, que le Mali et ses amis n’attendront pas cette date pour aller à la reconquête du Nord devront donc chercher d’autres arguments pour convaincre les Maliens.
En effet, au-delà du fait qu’il n’avance pas de calendrier précis, le Conseil de sécurité, à travers cette résolution, retient un chapelet de conditions, préalables à une intervention armée dans notre pays. D’abord, il n’accorde qu’un an à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), celle-ci ne se bornant, dans un premier temps, de former les troupes maliennes. Ce n’est qu’en cas d’échec du volet politique, autrement dit les négociations, que la Misma interviendra dans le Nord du Mali, à condition que l’Onu soit satisfaite de la préparation des troupes. Aussi, l’Onu réclame l’instauration d’un pouvoir légitime à Bamako à travers l’organisation des élections présidentielle et législatives d’ici à avril 2013. Autre condition posée, l’organisation mondiale demande que l’Etat malien engage des négociations avec les groupes armés qui se seront dédouanés de tout lien avec les bandes terroristes. Il est donc clair que l’intervention dans le nord du Mali est désormais hypothéquée au profit de négociations politiques du reste dénoncées par beaucoup de Maliens. Il faut dire que cette situation était prévisible au regard des divergences de vue que les grandes puissances, notamment la France et les Usa, ont affichées, depuis, sur ce dossier. A défaut de faire totalement échec au vote de la résolution en question, elles ont vraisemblablement impacté son contenu. Pire, la France, jadis prompte à brandir la carte de l’intervention militaire au Mali, se faisait de plus en plus réservée. Cette résolution est donc un signal fort pour notre pays, surtout son armée. Une chose est claire, c’est que le peuple malien est, dans sa grande majorité, réticent à la tenue des élections générales avant la délivrance des régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Les autorités de la transition l’ont d’ailleurs réaffirmé à plusieurs reprises. Or, à l’analyse de la résolution que le Conseil de sécurité de l’Onu vient de voter, on comprend aisément que la communauté internationale est demeurée encore une fois sous le joug des Usa. En effet, le pays de l’oncle Sam, depuis le début de la crise, n’a jamais caché son désir de voir un pouvoir légitime à Bamako avant toute action militaire dans le nord de notre pays.
La gravité de la situation qui prévaut au Mali aurait voulu que nos forces armées soient appuyées par des troupes étrangères. Mais, il faut en convenir, il ne sert à rien d’implorer une communauté internationale qui a, jusque là, dessus sur le dossier Mali. Il importe de nos jours que le peuple malien et son armée tirent toutes les leçons de la résolution 2085 et prennent enfin leur destin en main. A cet effet, chaque Malien devra faire preuve d’engagement citoyen aux côtés des forces armées et de sécurité pour que nous nous engagions véritablement dans la voie de la reconquête de nos terres. Mais, quoiqu’on dise, il reviendra à l’armée de notre pays et à elle seule d’administrer la correction militaire souhaitée pour qu’enfin le peuple fier et digne du Mali puisse relever la tête.
Bakary SOGODOGO

Nord du Mali : Amputations et destructions de mausolées - maliweb.net

Nord du Mali : Amputations et destructions de mausolées - maliweb.net

Ansar-Dine et Mnla à Alger : La fuite en avant des rebelles maliens - maliweb.net

Ansar-Dine et Mnla à Alger : La fuite en avant des rebelles maliens - maliweb.net
Les groupes armés du nord malien MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et Ansar Dine islamiste ont suivi avec beaucoup d’attention l’adoption, le jeudi, par le Conseil de sécurité, à l’unanimité de ses membres, de la résolution 2085 autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali. Ces groupes qui sèment la terreur, depuis janvier 2012, dans les régions nord qui occupent plus des 2/3 du territoire du Mali, ont annoncé vendredi à Alger leur engagement à cesser les hostilités et à négocier avec les autorités maliennes.
Les leaders d’Ançardine
Les représentants d’Ansar Dine et du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont convenu de « s’abstenir de toute action susceptible d’engendrer des situations de confrontation et toute forme d’hostilité dans les zones qui sont sous leur contrôle, et tout mettre en œuvre pour y faire respecter cet engagement », selon une déclaration distribuée aux journalistes. Cette déclaration lue lors d’une conférence de presse organisée à l’issue d’une réunion sous l’égide de l’Algérie ne dit pas que les groupes armés du MNLA et jihadistes d’Ansar Dine vont se retirer de ces régions occupées, encore moins renoncer à l’application de la charia dans le nord du Mali. Au contraire, ils veulent « sécuriser les zones sous leur autorité, à travers la mise en place de forces de sécurité composées des éléments de leurs groupes respectifs », selon leur déclaration.
Médiation algérienne
Les groupes armés Ansar Dine et MNLA récusent-ils le médiateur de la CEDAO, le Président burkinabé Blaise Compaoré ? Selon une déclaration du représentant d’Ansar Dine Mohamed Ag Akharib, « il appartient maintenant au pays médiateur (l’Algérie) de fixer un calendrier des négociations. C’est un processus qu’on vient d’engager, il faut qu’on aille vite ». Cependant, il « refuse catégoriquement de renoncer à la charia », sachant bien qu’il s’agit d’un préalable pour Bamako. L’émissaire du MNLA, Bay Dikmane s’est également inscrit dans cette médiation, qu’il croit être « une opportunité pour le Mali de se remettre sur les rails et de trouver une voie pour le dialogue », alors que le 4 décembre dernier à Ouagadougou les mêmes groupes ont eu une première rencontre avec le gouvernement malien, sous la médiation de Blaise Compaoré. « … Nous demandons à l’Algérie et la communauté internationale de nous accompagner à la recherche d’une solution pacifique », a ajouté Mohamed Ag Akharib.
Cette rencontre d’Alger vise certainement à relancer des bases de négociations pour les groupes armés qui ont dit leur disponibilité à la négociation avec les autorités maliennes de la transition. Ils se sont également engagés « à agir de manière à permettre la libération de toute personne se trouvant en état de captivité et/ou d’otage dans la zone affectée ». Mais, selon certains connaisseurs du dossier, il s’agit là d’un moyen de se poser en négociateur pour la libération des otages, ce qui est une position privilégiée pour mieux profiter des rançons exigées au pays d’origine des personnes enlevées. Ce serait une passerelle permettant de maintenir des liens solides avec Alqaida au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unité du Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) que la résolution 2085 vise à démanteler. Actuellement dix Européens, dont sept Français, et au moins trois otages algériens sont détenus dans cette région, par des groupes islamistes, dont Aqmi et le Mujao.
A Bamako, les autorités maliennes se disent certes disposées au dialogue avec ces Maliens, mais indiquent des points non négociables comme l’intégrité du territoire national, la laïcité et le caractère républicain de l’Etat. Ce qui veut dire que pour Bamako, Ansar Dine doit s’engager, comme préalable à toute négociation, à renoncer à l’application de la charia et le MNLA doit s’inscrire dans le cadre d’un Etat unitaire, sans ambigüité. La déclaration des groupes rebelles et islamistes sous l’égide de l’Algérie au lendemain du vote de la résolution 2085 qu’ils ont dénoncée à cette occasion n’est pas plus qu’une fuite en avant, parce que n’apportant rien de nouveau sinon qu’un recadrage de leur feuille de négociation. La résolution 2085, outre le déploiement des forces internationales, invite aussi les autorités de transition à Bamako à engager des négociations « crédibles » avec les groupes présents dans le Nord.
Nouvelles amputations
Pendant ce temps, les islamistes d’Ansar Dine ont perpétré de nouvelles amputations de la main sur deux personnes à Gao, et donné des coups de fouet, au lendemain du vote de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant le déploiement d’une force armée internationale. Ils affirment que les amputations vont continuer en application de la charia.
B. Daou