mardi 31 juillet 2012

le président malien réduit les pouvoirs de Modibo Diarra - International - El Watan

le président malien réduit les pouvoirs de Modibo Diarra - International - El Watan

le président malien réduit les pouvoirs de Modibo Diarra

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le 31.07.12 | 10h00 Réagissez

Le nouveau gouvernement d’union nationale que va former M. Traoré doit avoir la légitimité suffisante pour pouvoir lancer, avec le soutien de la Cédéao, une contre-offensive dans le nord du pays.

La réorganisation des institutions de la transition à Bamako, annoncée par le président intérimaire Dioncounda Traoré, dépouille en partie de ses pouvoirs le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, dont l’inaction depuis trois mois était de plus en plus contestée. Dans un discours hier à la nation se voulant rassembleur, M. Traoré, rentré deux jours auparavant de Paris où il s’est fait soigner après une violente agression dans son bureau le 21 mai à Bamako, a estimé que son pays était engagé dans une «course contre la montre» et que l’heure était désormais «à l’union sacrée».
Il n’a pas démis son Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, mais la création annoncée par le chef de l’Etat de nouveaux organes de la transition – mise en place en avril pour un an après le retrait du pouvoir de militaires auteurs d’un coup d’Etat le 22 mars – réduit ses pouvoirs de manière considérable. Il en est ainsi du Haut-Conseil d’Etat (HCE), dont M. Traoré va prendre la direction assisté de deux vice-présidents, dont l’un sera chargé des questions de défense et de sécurité et de la gestion de la crise dans le nord occupé depuis fin mars par des islamistes armés liés à Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI).  M. Traoré a également indiqué qu’il se chargerait lui-même de former le gouvernement d’union nationale exigé par les voisins du Mali, membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Il a théoriquement jusqu’à aujourd’hui pour le former, mais la médiation burkinabé dans la crise malienne a indiqué qu’il pourrait demander un délai supplémentaire s’il le souhaitait. Hamadoun Touré, ministre de la Communication, a affirmé à l’AFP à Dakar que c’était «une lecture erronée» du discours du président Dioncounda Traoré de dire qu’il avait écarté M. Diarra des prises de décision. Mais selon Mamadou Diarra, sociologue malien s’exprimant au nom de la société civile, le discours du président par intérim, qui a eu «les mots qu’il faut», constitue «un tournant». «Il est clair qu’avec le nouvel attelage, les pouvoirs du Premier ministre sont vraiment réduits», a-t-il dit.        
«Répartition des tâches»
«Le cap est fixé», s’est quant à elle réjouie Fatoumata Siré Diakité, membre du Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), influent groupement de partis et organisations qui s’étaient opposés au coup d’Etat du 22 mars. «M. Traoré a fait une répartition des tâches, parce que c’est seulement en fixant les rôles qu’on peut arriver à sortir le Mali d’où il est», a-t-elle dit. Astrophysicien de renommée internationale, Cheick Modibo Diarra, entré en fonction le 24 avril, a été contesté par une grande partie de la classe politique malienne, en particulier le parti de Dioncounda Traoré, qui a exigé sa démission, dénonçant son «incompétence», son «amateurisme» et son manque de «stratégie» pour tenter de régler la crise dans le Nord. Il lui est reproché de ne pas avoir officiellement demandé l’intervention d’une force militaire ouest-africaine au Mali pour combattre les islamistes, mais également sa complaisance à l’égard du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes ayant renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT).
Les hommes du capitaine Sanogo restent influents à Bamako où ils sont soupçonnés de commettre depuis trois mois et en toute impunité des exactions contre des proche d’ATT, militaires, hommes politiques, hommes d’affaires et   journalistes. Dans une interview à une télévision privée malienne diffusée samedi, M. Diarra a déclaré qu’il n’avait nullement l’intention de démissionner. Le nouveau gouvernement d’union nationale que va former M. Traoré doit avoir la légitimité suffisante pour pouvoir lancer, avec le soutien de la Cédéao, une contre-offensive dans le nord du pays. Outre la demande officielle du Mali, la Cédéao veut un mandat de l’ONU pour intervenir, et va déposer une nouvelle demande de résolution auprès du Conseil de sécurité, a déclaré le week-end dernier le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, qui estime une intervention   «inévitable».  
AFP

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