mercredi 11 juillet 2012

Mali: L'option militaire que privilégie la France | Slate Afrique

Mali: L'option militaire que privilégie la France | Slate Afrique

Paris est de plus en plus favorable au principe d'une intervention militaire au nord du Mali, mais compte apporter son soutien selon des modalités bien précises.

France signant un accord avec la Cédéao à Bondoukou, Côte d'Ivoire,15 mars 2003, REUTERS/Stringer












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La mise hors-jeu du Mouvement national de
 libération de l’Azawad (MNLA) du Nord-Mali, qui laisse maintenant le terrain entièrement libre aux islamistes d’Ansar Dine (Défenseur de l’islam) et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), semble avoir décidé la France à s’engager davantage dans la crise malienne.

La détermination, enfin

D’une attitude au début indifférente ou
 prudente (c’est selon), l’Hexagone se montre maintenant préoccupé par ce qui se passe dans le septentrion malien.
L’ancienne puissance coloniale, par la voix de son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, se dit désormais déterminée à «empêcher des groupes comme Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) de constituer, au nord du Mali, des bastions du terrorisme international.»
Le ton est donné et fait oublier que c’est le même pays qui était vu d’un œil suspicieux du côté de Bamako où certaines personnes déclaraient ouvertement que Paris soutenait, au début de la rébellion, le MNLA en offrant le gîte et le couvert à des représentants de ce mouvement sur son sol. C’est vrai que cela, c’était sous le régime de Nicolas Sarkozy.
Mais le successeur de ce dernier, François Hollande, ne s’est guère montré plus enthousiaste par rapport au dossier malien. Cette attitude a achevé de convaincre des observateurs que la France a les mains liées dans ce dossier, en raison notamment des otages détenus quelque part dans la bande sahélo-saharienne par Aqmi.

Engagement timide

Toutefois, il ne faut pas attendre un engagement à fond de la France. En effet, ce n’est pas demain la veille que l’on verra Paris envoyer des troupes au sol pour participer à la reconquête du Nord-Mali.
Ce que l’Hexagone compte faire avant tout, c’est de peser de ton son poids à l’Onu pour que le Conseil de sécurité donne son feu vert à une intervention militaire. Déjà, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dit «avoir bon espoir» quant à l’obtention du fameux quitus.
Après, il restera l’intervention elle-même, sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Le rôle que compte jouer la France après avoir fait bouger les lignes au Conseil de sécurité de l’Onu est connu de longue date.

Il n’y aura pas de Côte d’Ivoire bis

Comme d’autres puissances occidentales, son implication se bornera à un appui logistique et financier. Pas d’intervention directe comme dans la crise post-électorale ivoirienne où la Licorne, après avoir obtenu le feu vert de l’Onu, a été obligée de détruire les armes lourdes de Laurent Gbagbo.
A l’époque, la Cédéao avait envisagé une intervention militaire sans qu’elle n’ait jamais été concrétisée. Aujourd’hui, on est un peu dans le même scénario avec la crise malienne où il est également question de mobiliser plus de 3 000 hommes sans que l’on n’ait rien vu jusque-là. Faut-il en déduire que la solution au problème malien viendra de l’intérieur?
On n’est pas loin de le croire. Seulement, à Bamako, il sera difficile d’entreprendre la reconquête du Nord en l’absence d’une armée capable de relever le défi, d’une entente de la classe politique et d’un gouvernement fort.
Un gouvernement dont la mollesse face au problème du Nord a été dénoncée le 4 juillet 2012 au cours d’une manifestation de ressortissants du Nord résidant à Bamako.
Séni Dabo (Le Pays)
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