mardi 31 juillet 2012

Mali: les grandes vacances de BHL – Post-Afriques

Mali: les grandes vacances de BHL – Post-Afriques

L'Auteur

Sabine Cessou

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Où est passé Bernard Henri-Lévy? Plus occupé à la promotion de son film, Le Serment de Tobrouk, qu’à ses indignations sélectives? Les blogueurs de France et d’Afrique sont frappés par le silence de l’éminence grise de la République française sur le Mali. On peut lire sur Fils de France, un blog de Français musulmans: «On notera que le philosophe au poitrail avantageux, sans doute parti bronzer sur son yacht après avoir si brillamment réglé l’affaire libyenne, est enfin devenu silencieux. Ça repose.»
Ca interpelle aussi. Que BHL parle ou pas, il énerve… Après la Libye, après Kadhafi, tout se passe comme si la destruction du Mali n’avait aucune importance. Du moins pour le philosophe français, en semi-retraite depuis la non réélection de Sarkozy, un «Babacommandant» et «Zorrokozy» dénoncé par un autre intellectuel, malien celui-là, ulcéré par les conséquences prévisibles mais pourtant imprévues de l’intervention de l’Otan et de la chute du régime de Kadhafi sur son pays.
La déstabilisation du Mali, «dégât collatéral» de la crise libyenne, avait inquiété le président Amadou Toumani Touré (ATT) bien avant le retour au Mali d’un millier d’ex-combattants touaregs de l’armée libyenne. Le «dégât» s’est soldé par une rébellion touarègue, un massacre de 70 militaires maliens dans leur caserne, fin janvier, un putsch le 22 mars, une sécession du Nord-Mali en avril puis une crise à durée indéterminée.
Sur la Syrie, on ne pourra pas reprocher à BHL de n’avoir rien dit… Au nouveau président français, François Hollande, il a recommandé la même solution toute simple qu’à Sarkozy: la guerre à Bachar el-Assad. Quitte à énerver certains chroniqueurs, comme sur le Plus du Nouvel Observateur: «Qu’importe le chaos en Libye, les milices désormais au pouvoir, qu’importe aussi la déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest, du Mali en particulier, conséquences directes de la guerre de BHL en Libye, qu’importe la circulation d’armes, les morts et les tueries qui perdurent, les tortures, qu’importe ! BHL a eu son épopée guerrière, et il en voudrait bien une autre. Il faut un plan B en Syrie, B comme BHL.»
Après Tobrouk, Tombouctou? Pour l’instant, la «perle du désert» ne vaut pas une messe, même médiatique. «Ne soyez pas trop chagriné, Monsieur Bernard. L’Unesco recèle bien d’autres trésors de par le monde où vous pourrez aller briller à défaut d’y passer vos vacances», lance un autre internaute sur Agoravox. Avec ou sans BHL, on redoute un «nouvel Afghanistan» dans le Sahel, comme le note sur son blog le journaliste d’Africa n°1 Francis Laloupo. Et beaucoup, dont c’est le rôle – comme le diplomate français Laurent Bigot ou l’analyste béninois Gilles Yabi – mettent en garde sur les dangers d’une nouvelle intervention militaire.

Mali: « une classe politique pathétique », selon un diplomate français – Post-Afriques

Mali: « une classe politique pathétique », selon un diplomate français – Post-Afriques

Mali: « une classe politique pathétique », selon un diplomate français

L'Auteur

Sabine Cessou

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Laurent Bigot, lors d'un colloque de l'Ifri à Paris le 2 juillet 2012.
Le Mali, «une démocratie de façade où l’on choisit les présidents par cooptation»? Un pays où l’alternance vécue en 2002 n’a été qu’une imposture? C’est l’analyse qu’un diplomate français de haut rang, Laurent Bigot, sous-directeur pour l’Afrique de l’Ouest au ministère des Affaires étrangères depuis 2008, livre ouvertement, sous l’objectif d’une caméra. Il a laissé l’habituelle réserve  au vestiaire, le 2 juillet, pour s’exprimer à titre «personnel» lors d’un colloque à l’Institut français des relations internationales (Ifri), dans un cadre qui était censé rester restreint. Et sans se douter que son intervention se retrouverait ensuite sur Daily Motion.
«C’est Konaré qui a décidé qu’ATT serait président»
«C’est Alpha Oumar Konaré (le président sortant, ndlr) qui a décidé qu’Amadou Toumani Touré (ATT) deviendrait président en 2002. A l’issue du premier tour ATT arrive en tête en 2002, avec une marge de 1% devant Soumaïla Cissé, dans un mouchoir de poche. Et la commission électorale annule 500.000 votes, environ 10% du corps électoral. Pour 300.000 votes de plus on a déclenché le feu sur Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire l’année dernière. (…) Il y a eu des manipulations pour que ce soit Soumaïla Cissé et non Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui arrive en seconde position. Des missions d’observation des élections étaient là, mais on s’est contenté des résultats. (…) En 2007, rebelote. ATT est élu dès le premier tour avec près de 70% des suffrages et un taux de participation de 30%, ce qui veut dire que 21% des électeurs maliens l’ont choisi. Cela fait une légitimité extrêmement faible. Et même sur ce scrutin, nous savions très bien que les fraudes ont été très importantes. C’est ça, la démocratie malienne.»
Sans mâcher ses mots, Laurent Bigot estime que le pire reste à venir au Mali. «Seule la façade est tombée et les déterminants de la crise étaient là depuis longtemps: corruption impliquant toutes les sphères, au plus haut niveau, jusqu’au palais présidentiel de Koulouba, une économie largement informelle (…), des trafics en tout genre.»
«La classe politique malienne? Pathétique!»
«C’est pathétique, le discours de la classe politique malienne est pathétique! Pas un homme ne sort du lot… Un conseiller de Blaise Compaoré me disait : « Le Mali peut s’effondrer, pourvu que Bamako reste, et ils vont tous se battre pour des parcelles de pouvoir à Bamako ». C’est exactement ce qu’on observe. Les deux tiers du territoire échappent à la souveraineté de l’Etat malien et on a une classe politique qui se bat encore pour entrer au gouvernement…»Laurent Bigot affirme aussi que le président de transition Dioncounda Traoré a été victime d’une «tentative d’assassinat», raison pour laquelle il ne veut pas rentrer au Mali.
Il rappelle qu’au Nord, «les populations touarègues sont minoritaires et les clivages ethniques très exacerbés, avec des rivalités qui peuvent se transformer en affrontements».
Le Burkina, élément perturbateur et Etat en danger
Pourquoi n’a-t-on pas su ou voulu regarder la réalité en face? Une fois n’est pas coutume, le haut fonctionnaire français bat sa coulpe. Il évoque «un sentiment de supériorité et une paresse intellectuelle» à Paris, qui ont empêché de faire une bonne analyse. Et d’ajouter que le Burkina, «élément perturbateur dans la médiation qui a aggravé la crise au Mali» en imposant l’actuel gouvernement de transition, pourrait être le prochain à s’effondrer.
«Ce n’est pas passé loin il y a un an (lors de la mutinerie des militaires, ndlr), ça peut tout à fait se reproduire. Il n’y a pas d’armée, pas de classe politique, une société civile plus ou moins organisée et surtout une économie en coupe réglée par le clan présidentiel, une corruption qui dépasse l’entendement, une implication dans les trafics de la sous-région jusqu’au proche entourage du président».
«La faute aux puissances coloniales? De la foutaise!»
Conclusion du diplomate, qui cite Achille Mbembe: «Si les Africains veulent la démocratie, c’est à eux d’en payer le prix». La communauté internationale n’a pas la solution, et une intervention extérieure risque de créer un nouvel Afghanistan avec une crise qui va s’installer dans la durée. La solution, à son avis, doit impérieusement venir du Mali. Une occasion pour lui de tacler les critiques qui fusent toujours à Bamako contre le rôle réel ou supposé de la France, à laquelle on prête toutes sortes d’intentions (y compris soutenir la rébellion touarègue pour combattre Aqmi et faire main basse sur les gisements de pétrole en cours d’exploration au Nord Mali).
Laurent Bigot le dit aux Maliens: «C’est votre pays, souverain depuis 50 ans. Il faut arrêter de dire que c’est la faute aux anciennes puissances coloniales. Tout ça c’est de la foutaise! Les choses ont bien changé, heureusement. Plus de la moitié de la population n’a pas connu l’époque coloniale
Pas un mot dans la presse française
Cette prise de parole pour le moins courageuse a été largement commentée en Afrique de l’Ouest, certains y voyant une analyse sérieuse, d’autres contestant les compétences de Bigot sur le Burkina… La presse a relayé les protestations de Djibril Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères.
En revanche, pas un mot dans la presse française. La sortie de Bigot est pourtant sans précédent. Elle rompt avec une langue de bois toujours teintée de paternalisme sur l’Afrique et les «amis» africains de la France. C’est peut-être qu’elle gêne aux entournures en fustigeant le «racisme» de certains commentateurs français, pour lesquels la corruption serait «culturelle» en Afrique.
Alors qu’on perçoit déjà – à tort – Laurent Bigot dans certaines capitales africaines comme la «main invisible de François Hollande», on se demande quel prix le sous-directeur va devoir payer, au Quai d’Orsay, pour son «parler vrai».

le président malien réduit les pouvoirs de Modibo Diarra - International - El Watan

le président malien réduit les pouvoirs de Modibo Diarra - International - El Watan

le président malien réduit les pouvoirs de Modibo Diarra

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le 31.07.12 | 10h00 Réagissez

Le nouveau gouvernement d’union nationale que va former M. Traoré doit avoir la légitimité suffisante pour pouvoir lancer, avec le soutien de la Cédéao, une contre-offensive dans le nord du pays.

La réorganisation des institutions de la transition à Bamako, annoncée par le président intérimaire Dioncounda Traoré, dépouille en partie de ses pouvoirs le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, dont l’inaction depuis trois mois était de plus en plus contestée. Dans un discours hier à la nation se voulant rassembleur, M. Traoré, rentré deux jours auparavant de Paris où il s’est fait soigner après une violente agression dans son bureau le 21 mai à Bamako, a estimé que son pays était engagé dans une «course contre la montre» et que l’heure était désormais «à l’union sacrée».
Il n’a pas démis son Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, mais la création annoncée par le chef de l’Etat de nouveaux organes de la transition – mise en place en avril pour un an après le retrait du pouvoir de militaires auteurs d’un coup d’Etat le 22 mars – réduit ses pouvoirs de manière considérable. Il en est ainsi du Haut-Conseil d’Etat (HCE), dont M. Traoré va prendre la direction assisté de deux vice-présidents, dont l’un sera chargé des questions de défense et de sécurité et de la gestion de la crise dans le nord occupé depuis fin mars par des islamistes armés liés à Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI).  M. Traoré a également indiqué qu’il se chargerait lui-même de former le gouvernement d’union nationale exigé par les voisins du Mali, membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Il a théoriquement jusqu’à aujourd’hui pour le former, mais la médiation burkinabé dans la crise malienne a indiqué qu’il pourrait demander un délai supplémentaire s’il le souhaitait. Hamadoun Touré, ministre de la Communication, a affirmé à l’AFP à Dakar que c’était «une lecture erronée» du discours du président Dioncounda Traoré de dire qu’il avait écarté M. Diarra des prises de décision. Mais selon Mamadou Diarra, sociologue malien s’exprimant au nom de la société civile, le discours du président par intérim, qui a eu «les mots qu’il faut», constitue «un tournant». «Il est clair qu’avec le nouvel attelage, les pouvoirs du Premier ministre sont vraiment réduits», a-t-il dit.        
«Répartition des tâches»
«Le cap est fixé», s’est quant à elle réjouie Fatoumata Siré Diakité, membre du Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), influent groupement de partis et organisations qui s’étaient opposés au coup d’Etat du 22 mars. «M. Traoré a fait une répartition des tâches, parce que c’est seulement en fixant les rôles qu’on peut arriver à sortir le Mali d’où il est», a-t-elle dit. Astrophysicien de renommée internationale, Cheick Modibo Diarra, entré en fonction le 24 avril, a été contesté par une grande partie de la classe politique malienne, en particulier le parti de Dioncounda Traoré, qui a exigé sa démission, dénonçant son «incompétence», son «amateurisme» et son manque de «stratégie» pour tenter de régler la crise dans le Nord. Il lui est reproché de ne pas avoir officiellement demandé l’intervention d’une force militaire ouest-africaine au Mali pour combattre les islamistes, mais également sa complaisance à l’égard du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes ayant renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT).
Les hommes du capitaine Sanogo restent influents à Bamako où ils sont soupçonnés de commettre depuis trois mois et en toute impunité des exactions contre des proche d’ATT, militaires, hommes politiques, hommes d’affaires et   journalistes. Dans une interview à une télévision privée malienne diffusée samedi, M. Diarra a déclaré qu’il n’avait nullement l’intention de démissionner. Le nouveau gouvernement d’union nationale que va former M. Traoré doit avoir la légitimité suffisante pour pouvoir lancer, avec le soutien de la Cédéao, une contre-offensive dans le nord du pays. Outre la demande officielle du Mali, la Cédéao veut un mandat de l’ONU pour intervenir, et va déposer une nouvelle demande de résolution auprès du Conseil de sécurité, a déclaré le week-end dernier le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, qui estime une intervention   «inévitable».  
AFP

BBC Afrique - Afrique - Amnesty accuse l'ex-junte malienne

BBC Afrique - Afrique - Amnesty accuse l'ex-junte malienne
Dernière mise à jour: 31 juillet, 2012 - 05:57 GMT
La junte malienne
La junte malienne
Amnesty International dénonce des exactions commises par l'ex-junte sur des militaires après le 30 avril dernier.
L'ONG demande aux autorités maliennes d'ouvrir des enquêtes sur les dizaines de cas de disparitions forcées, d'exécutions extrajudiciaires et de tortures.
Selon le rapport publié aujourd'hui, 21 militaires arrêtés après leur participation au « contre-coup d'Etat » du 30 avril ont été victimes de tortures et sévices sexuelles commises par des soldats fidèles à l’ex-junte militaire.

Une délégation d'amnesty a pu s'entretenir avec des prisonniers, qui se trouvent actuellement dans un centre de détention officiel après avoir été détenus "dans des conditions effroyables" au camp militaire de Kati.
Ces prisonniers ont notamment fait état de la disparition de 21 personnes.

Un policier a également affirmé avoir été contraint avec trois autres prisonniers de se sodomiser mutuellement sous la menace d'être exécutés.

Selon l'ong de défense des droits de l'Homme, "le gouvernement de transition du Mali a failli dans sa tâche de protection des droits humains de ses citoyens"
"Cette absence de droit ne peut pas continuer", conclut Amnesty International.

Mali. Il faut enquêter sur les disparitions, les homicides et les tortures d'opposants à la junte | Amnesty International France

Mali. Il faut enquêter sur les disparitions, les homicides et les tortures d'opposants à la junte | Amnesty International France
Le Mali doit mettre un terme à l'engrenage infernal de violations des droits humains et ouvrir des enquêtes sur les dizaines de cas de disparitions forcées, d'exécutions extrajudiciaires et de tortures documentées par Amnesty International.
Le Mali doit mettre un terme à l'engrenage infernal de violations des droits humains et ouvrir des enquêtes sur les dizaines de cas de disparitions forcées, d'exécutions extrajudiciaires et de tortures documentées par Amnesty International.

Dans un rapport publié aujourd'hui et qui fait suite à une mission de dix jours au Mali en juillet 2012, Amnesty International documente de graves violations des droits humains commises par des soldats fidèles à la junte militaire contre des militaires et des policiers impliqués dans un contre-coup d'État le 30 avril 2012.

Dans les jours qui ont suivi cette tentative de contre-coup d'État, des dizaines de militaires et de policiers ont été arrêtés et conduits au camp militaire de Kati (à 20 kilomètres au nord de Bamako, la capitale). Ils y ont été détenus durant plus de 40 jours dans des conditions effroyables et soumis à des tortures et des sévices sexuels. Vingt-et-un détenus ont été enlevés de leur cellule en pleine nuit et on est sans nouvelles d'eux depuis lors.

« Les autorités maliennes ont l'obligation d'enquêter sur tous les cas que nous avons documentés. Les personnes responsables de ces atrocités qui visaient à venger la tentative de contre-coup d'État doivent répondre de leurs actes », a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur d'Amnesty International sur l'Afrique de l'ouest.

« Ces actes de vengeance vont à l'encontre des obligations internationales relatives aux droits humains qui incombent au Mali et des mesures doivent être prises afin de s'assurer que la junte militaire ne puisse plus agir en toute impunité. »

Le rapport d'Amnesty International décrit les conditions dans lesquelles au moins 21 personnes ont été victimes de disparitions forcées après avoir été enlevées de leur cellule dans la nuit du 2 au 3 mai 2012.

L'un des co-détenus de ces disparus a raconté à Amnesty International :

« Vers 2 heures du matin, la porte de notre cellule s'est ouverte. Nos geôliers sont restés devant la porte et ils ont commencé à lire une liste. Un à un, les militaires appelés sont sortis. Nous n'avons plus revu nos compagnons de cellule depuis cette date. »

Amnesty International s'inquiète également du sort d'un certain nombre de soldats blessés lors du contre-coup d'État qui ont été enlevés, le 1er mai 2012, par des membres de la junte militaire à l'hôpital Gabriel Touré de Bamako où ils étaient soignés. En dépit de ses demandes, Amnesty International n'a pas pu obtenir la liste de ces militaires ni établir le lieu où ils se trouvent.

Les prisonniers ont décrit les conditions inhumaines et dégradantes auxquelles ils ont été soumis au camp militaire de Kati. Détenus en sous-vêtements dans une cellule de cinq mètres carrés qui a contenu jusqu'à plus de 80 personnes, les prisonniers ont été contraints de faire leurs besoins dans un sac en plastique et ont été privés de nourriture pendant les premiers jours de leur détention. Certains détenus ont été régulièrement extraits de la cellule pour être passés à tabac.

Un prisonnier a décrit la manière dont on l'avait été torturé dans le but de lui extorquer des « aveux » :

« Ils nous ont demandé d'avouer que nous voulions faire un coup d'État. Ils nous ont fait coucher sur le ventre, ils nous ont menottés les mains dans le dos et les ont liées à nos pieds. L'un des militaires a enfoncé un chiffon à l'aide d'un bâton dans nos bouches. On ne pouvait plus parler et encore moins crier. Ils ont éteint des cigarettes sur nos corps et l'un d'eux en a éteint une dans mon oreille gauche. »

Dans certains cas, les prisonniers ont été victimes de sévices sexuels à Kati. Un policier a raconté :

«Nous étions au nombre de quatre, ils nous ont demandés de nous déshabiller complètement, ils nous ont ordonnés de nous sodomiser mutuellement, autrement ils nous exécuteraient. (…) Durant l'acte, nos gardes hurlaient en nous demandant d'aller plus fort. »

En 2009, le Mali a ratifié la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Ce pays est donc tenu, aux termes du droit international, de révéler sans délai le lieu où sont détenus tous les militaires et policiers qui ont disparu suite à la répression de la tentative de contre-coup d'État. Une liste de personnes disparues figure dans le rapport d'Amnesty International.

« Le gouvernement de transition du Mali a failli dans sa tâche de protection des droits humains de ses citoyens et cette absence de droit ne peut pas continuer », a déclaré Gaëtan Mootoo.

« Les responsables du système judiciaire malien doivent immédiatement initier une enquête sur ces événements très graves et restaurer la stabilité dans un pays qui a énormément souffert au cours des six derniers mois. »

Notes aux rédacteurs
  • Tous les prisonniers avec lesquels Amnesty International s'est entretenue - 17 officiers et 33 hommes de rang qui ont été arrêtés après le contre-coup d'État du 30 avril 2012 - sont actuellement détenus dans un centre de détention officiel.
  • Le contre-coup d'État du 30 avril a opposé des parachutistes connus sous le nom de « bérets rouges » et favorables à l'ancien président Touré et des militaires connus sous le nom de « bérets verts » qui soutenaient le putsch du capitaine Sanogo.
  • La répression, qui a fait suite à ce contre-coup d'État, a été d'autant plus violente que les militaires et policiers arrêtés n'ont pas été incarcérés dans un lieu de détention officiel mais ont été conduits au camp de Kati (à 20 km de Bamako), siège de la junte, où ils se sont retrouvés livrés, aux mains des militaires auxquels ils s'étaient opposés.
31 juillet 2012

Le président Traoré de retour au Mali après sa convalescence

Le président Traoré de retour au Mali après sa convalescence

Le président Traoré de retour au Mali après sa convalescence

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
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Diacounda Traoré, le président par intérim du Mali, le 3 mai 2012.
Diacounda Traoré, le président par intérim du Mali, le 3 mai 2012. | AFP/SEYLLOU

Le gouvernement malien a confirmé, jeudi au soir, le retour vendredi 27 juillet, à Bamako, du président intérimaire Dioncounda Traoré, qui était en convalescence à Paris depuis le 23 mai après une violente agression commise dans son bureau par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir.

A Paris, des sources diplomatiques avaient indiqué jeudi matin que le président Traoré prévoyait de regagner Bamako vendredi. L'une d'elles avait assuré qu'il ne rentrait pas sous la pression internationale, mais qu'il entendait "assumer ses responsabilités".

Les pays voisins du Mali, dont le nord est occupé depuis fin mars par des groupes islamistes liés à Al-Qaida au Maghreb islmique (AQMI), ont récemment sommé les autorités intérimaires maliennes de constituer un "gouvernement d'union nationale" d'ici au 31 juillet, sous peine de sanctions.
ENVOI D'UNE FORCE AFRICAINE
Ils ont aussi "exhorté" le président Traoré à demander "sans délai" à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'ONU l'envoi d'une force africaine au Mali. Des chefs militaires de la Cédéao ont affirmé jeudi à Abidjan ne plus attendre qu'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour déployer au Mali quelque 3 000 hommes. Le Conseil de sécurité s'est abstenu jusque-là de donner un mandat à une éventuelle force ouest-africaine au Mali, attendant plus de précisions sur ses contours et sa mission.
Le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, a déclaré jeudi à Paris espérer une résolution "dans les tout prochains jours" pour "une éventuelle intervention militaire". La Cédéao attend aussi une demande formelle de Bamako et une aide extérieure, notamment logistique.
Les autorités de transition au Mali ont été été mises en place en avril, moins d'un mois après un coup d'Etat qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et précipité l'occupation du nord du pays – plus de la moitié du territoire – par des groupes islamistes qui ont commencé à y imposer la charia (loi islamique). Les putschistes ont quitté le pouvoir après un accord signé le 6 avril avec la Cédéao, qui prévoyait la formation d'un gouvernement de large union. Dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, les ex-putschistes restent influents à Bamako.
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Appel à témoignage
Coup d'Etat au Mali : quelle est la situation sur place ?
Après la tentative de coup d'Etat au Mali, quelle est la situation dans la capitale, Bamako, ou dans les autres villes du pays ? Restez-vous chez vous ou circulez-vous librement ? Manquez-vous de vivres ? Avez-vous été témoin de pillages ou d'exactions ? Une sélection de vos témoignages sera publiée sur Le Monde.fr.
Une sélection de vos témoignages sera publiée sur Le Monde.fr

De retour à Bamako, le président malien « pardonne » à ses agresseurs | International | Radio-Canada.ca

De retour à Bamako, le président malien « pardonne » à ses agresseurs | International | Radio-Canada.ca

De retour à Bamako, le président malien « pardonne » à ses agresseurs

Mise à jour le vendredi 27 juillet 2012 à 17 h 17 HAE
  |  Radio-Canada avec Agence France-Presse
Le président malien par intérim à sa descente de l'avion, à Bamako. Le président malien par intérim à sa descente de l'avion, à Bamako  Photo :  AFP/HABIBOU KOUYATE
Après deux mois de convalescence à Paris, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, est rentré vendredi à Bamako. À son arrivée, il a déclaré qu'il pardonnait ceux qui l'ont violemment frappé dans son bureau de la présidence, le 21 mai.
« Je pardonne à mes agresseurs », a déclaré M. Traoré à sa descente de l'avion. « Le peuple malien qui traverse une période très difficile a soif d'unité, je m'y emploierai », a-t-il ajouté.
Le président malien, âgé de 70 ans, a été accueilli par le premier ministre de transition Cheick Modibo Diarra. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur d'un coup d'État le 22 mars qui a renversé le président démocratiquement élu Amadou Toumani Touré, était également présent dans le salon d'honneur de l'aéroport.
La première mission de Dioncounda Traoré sera de former un gouvernement d'union nationale. Les voisins ouest-africains du Mali lui ont donné jusqu'au 31 juillet pour le faire, sous peine de sanctions économiques et politiques.
L'enjeu pour le président intérimaire est de former une coalition qui ait la légitimité suffisante pour pouvoir lancer une contre-offensive dans le nord du pays. Depuis quatre mois, ce secteur est totalement occupé par les islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cette contre-offensive sera menée avec le soutien de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Si M. Traoré « estime avoir besoin de temps » supplémentaire pour former ce gouvernement d'union nationale, « il peut saisir ses pairs chefs d'État » de la région, a indiqué vendredi le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, à l'issue d'un entretien avec son homologue français Laurent Fabius.
Le retour à Bamako du président malien signifie qu'il a en principe reçu toutes les garanties nécessaires pour assurer sa sécurité personnelle. Le 21 mai dernier, de jeunes manifestants surexcités avaient réussi à entrer dans son bureau, à la présidence. Ils l'avaient violemment frappé, le blessant grièvement.
Ce retour intervient aussi à un moment où M. Traoré est contesté au sein de son propre parti. L'Alliance pour la démocratie au mali (Adéma), qui appartient au front formé contre le coup d'État du 22 mars, a réclamé sa démission. L'Adéma accuse le président « d'incompétence et d'amateurisme » face aux immenses défis auxquels le pays est confronté.

Malijet - Mali, l’effondrement d’une grande Nation-VII- : du putsch militaire à la tutelle sous-régionale

Malijet - Mali, l’effondrement d’une grande Nation-VII- : du putsch militaire à la tutelle sous-régionale

Mali, l’effondrement d’une grande Nation-VII- : du putsch militaire à la tutelle sous-régionale

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Mali, l’effondrement d’une grande Nation-VII- : du putsch militaire à la tutelle sous-régionale
AVRIL 2012 : la pseudo-normalité. 1 avril 2012 : Après la prise de Kidal et de Gao, les rebelles touaregs rentrent dans la ville de Tombouctou, dernière grande ville encore libre du Nord-Mali, mais abandonnée à elle-même. En effet, l’armée régulière s’est repliée de la Cité des « 333 Saints » depuis l’annonce la veille de la chute de Gao.

Des miliciens arabes se sont alors organisés pour défendre Tombouctou. Mais, se rendant compte que le rapport des forces était en leur défaveur, ils ont engagé des négociations avec les assaillants afin d’éviter l’envahissement de la Cité Mystérieuse (Tombouctou) livrée à elle-même. Finalement, les forces du MNLA sont entrées dans cette dernière localité sans combattre, contrairement à Gao, tombée hier après une journée de combats violents.
1eravril 2012 : Le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, a annoncé un retour à l’ordre constitutionnel dans le cadre d’une transition dont il n’a pas précisé la durée. Devant la presse, il a pris « l’engagement solennel de rétablir à compter de ce jour la Constitution de la république du Mali du 25 février 1992, ainsi que les institutions républicaines ».
1er avril 2012 : Le CNRDRE annonce la tenue, à partir du 5 avril, d’une conférence nationale sur l’avenir du Mali à laquelle sont conviés tous les partis politiques et la société civile, et annonce des poursuites judiciaires contre Amadou Toumani Touré pour « haute trahison et malversation financière ».
«Compte tenu de la situation de crise multidimensionnelle que vit notre pays et afin de permettre une transition de bonnes conditions et de préserver la cohésion nationale, décidons d’engager sous l’égide du médiateur des consultations avec toutes les forces vives du pays dans le cadre d’une convention nationale pour la mise en place d’organe de transition» afin d’organiser des élections libres, auxquelles les membres de la junte ne vont pas prendre part, a-t-il indiqué.
Le capitaine Sanogo a indiqué que cette convention devrait fixer le délai de la transition permettant l’organisation d’élections crédibles et la formation d’un gouvernement de consensus entre la classe politique et la société civile.
2 avril 2012 : L’issue d’un sommet tenu à Dakar en marge de l’investiture du président Macky Sall, le président ivoirien et président en exercice de la CEDEAO, Alassane Ouattara, annonce l’application immédiate d’un « embargo total » contre le Mali : « Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd’hui et ne seront levées que quand l’ordre constitutionnel sera effectivement rétabli ». L’Algérie et la Mauritanie, qui ne sont pas membres de la CEDEAO, soutiennent ces mesures. La plupart des opérations d’aide humanitaire sont suspendues dans le nord du pays. Les chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, réunis à Dakar, ont en outre menacé d’intervenir militairement au Mali
2 avril 2012 : Le mouvement islamiste Ançar Dine prend le contrôle de Tombouctou après en avoir chassé le MNLA. Les islamistes sont entrés à Tombouctou le 2 avril 2012 en chassant les combattants du MNLA. Ils ont arraché et brûlé le drapeau du MNLA et hissé celui du Mali sur plusieurs drapeaux. A côté des couleurs nationales, flotte un autre drapeau sur lequel on peut écrire : Allah Akbar (Dieu est Grand) ». Dans une déclaration publique, Omar Hamaha, chef militaire d’Ansar Dine, a affirmé mener une guerre « contre l’indépendance » de l’Azawad et « pour l’Islam » : « Notre guerre, c’est une guerre sainte, une guerre légale, au nom de l’islam. Nous sommes contre les rébellions. Nous sommes contre les indépendances ».
Les nouveaux maîtres de la ville ont appelé les populations à vaquer normalement à leurs occupations.
2 avril 2012 : Au cours d’une rencontre avec la presse nationale et internationale, à son domicile, le 2 avril, le président du RPM, Ibrahim Boubacar KEITA, a appelé tous les partis politiques, les organisations de la société civile, tous les acteurs à un dépassement de soi pour sauver la Nation malienne. Aussi, il a mis les points sur les  »i » en ce qui concerne sa propre personne.
3 avril 2012 : L’ambassadeur français à l’ONU, Gérard Araud, annonce que le Conseil de sécurité s’est accordé sur une déclaration sur le Mali et qu’une résolution devrait être votée dans les heures qui suivent. « Certains des 15 pays membres vont proposer des amendements qui pourront être intégrés au texte proposé par la France. Il ne s’agit pas de changements de substance, mais de vocabulaire », précise-t-il. Selon des sources diplomatiques, ce projet de déclaration condamne le coup d’État mené par les militaires maliens, exige le retour à l’ordre constitutionnel et soutient les efforts de la CEDEAO.
3 avril 2012 : Après la CEDEAO, c’est au tour de l’UA de prononcer un ensemble de sanctions contre les membres de la junte malienne. « Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA a décidé d’imposer avec effet immédiat des mesures individuelles, parmi lesquelles une interdiction de voyager et le gel des actifs, contre le chef et les membres de la junte militaire», explique le commissaire de l’UA chargé de la paix et de la sécurité, Ramtane Lamramra. Les militaires putschistes ne sont toutefois pas les seuls visés par ces sanctions, les rebelles touaregs et les islamistes actifs dans le nord du pays étant eux aussi sous le coup de ces sanctions. « La commission de l’UA va établir la liste des individus concernés en coopération avec la CEDEAO », annonce-t-on.
3 avril 2012 : Un ex-ministre malien se présentant comme le négociateur en chef des putschistes, Mohamed Ag Erlaf, a indiqué que le Mouvement national de libération de l’Azaouad (MNLA), principal groupe rebelle touareg ayant pris le contrôle du Nord, était disposé à discuter avec la junte de l’avenir du pays. Cette affirmation a toutefois été démentie par un porte-parole du MNLA, Moussa Ag Attaher, qui a affirmé que son mouvement n’avait pas de contact direct avec les militaires et que le MNLA ne considérait pas la junte comme un interlocuteur valable.
3 avril 2012 : Le chef de l’État ivoirien et président de la CEDEAO, Alassane Ouattara, a annoncé hier que les chefs d’États de la CEDEAO ont décidé lors du sommet de Dakar « de la mise en place immédiate » de sa force militaire en attente et, à cette fin, « demandé au comité des chefs d’état-major de se réunir dès cette semaine à Abidjan pour voir les modalités d’activation de cette force». Une force de 2 000 hommes avait déjà été mise en alerte la semaine dernière suite à la prise par les Touaregs de la ville de Kidal. Cette annonce coïncide avec la prise de la ville historique de Tombouctou par les rebelles islamistes qui contrôlent déjà Kidal et Gao. Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU doit avoir lieu ce jour même 3 avril pour examiner la crise au Mali.
3 avril 2012 : Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé aujourd’hui son soutien aux efforts de la CEDEAO de rétablir l’ordre constitutionnel au Mali. Dans une déclaration, les 15 pays du Conseil ont de nouveau condamné le coup d’État des putschistes maliens et a demandé à ce que soit respecté le calendrier électoral mis en place par les autorités renversées, calendrier prévoyant un scrutin présidentiel à la fin du mois. Le Conseil de sécurité a également exprimé son soutien à la CEDEAO qui a récemment décrété un embargo contre les putschistes et qui a menacé d’envoyer une force de quelque 2000 soldats afin d’aider au rétablissement de l’ordre constitutionnel au pays. Par ailleurs, la déclaration condamne les attaques menées au nord du pays par différents groupes rebelles et exige un arrêt immédiat des hostilités.
4 avril 2012 : Le capitaine Amadou Haya Sanogo a appelé les Occidentaux à intervenir militairement dans le nord du Mali, contre les groupes islamistes armés, dans un entretien publié aujourd’hui dans les quotidiens français Libération et le Monde.
« La situation est critique depuis longtemps. C’est la raison pour laquelle nous avons renversé le pouvoir en place. Il y a eu des trahisons, l’armée a été abandonnée face à la rébellion touareg. Aujourd’hui, ce n’est plus une simple rébellion, ce sont des groupes islamistes qui s’installent dans le nord du pays. Et si on laisse le Mali seul avec ce problème, l’Afrique et le monde en paieront les conséquences(…) Pourquoi faire des distinctions entre les groupes armés ? Tant qu’ils continuent à semer la terreur, je ne les différencie pas. Pour le reste, les portes du dialogue sont ouvertes, mais on ne négociera pas l’intégrité du territoire malien (…) Si les grandes puissances ont été capables de traverser les océans pour aller lutter contre ces structures intégristes en Afghanistan, qu’est-ce qui les empêche de venir chez nous ? Notre comité veut le bien du pays. L’ennemi est connu et il n’est pas à Bamako. Si une force devait intervenir, il faudrait qu’elle le fasse dans le Nord (…) A Bamako, la vie continue, l’administration tourne, les gens vaquent à leurs affaires, notre comité est respecté. Donc, il n’y a pas d’urgence à Bamako. L’urgence, c’est le Nord »,
Le 4 avril 2012 : Les organisations de la société civile et quelque 50 partis politiques membres du front anti-putsch refusent de participer aux discussions sur l’avenir du Mali avec les leaders de la junte militaire.
5 avril 2012 : Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), sous forte pression internationale et régionale, ont annoncé hier la fin de leurs opérations militaires dans le nord du Mali après avoir atteint leur objectif militaire.
« Le MNLA décide unilatéralement de proclamer la fin des opérations militaires à compter de jeudi minuit », indique un communiqué de la rébellion.
«Cette décision a été prise suite à la libération complète du territoire de l’Azawad et compte tenu de la forte demande de la communauté internationale, notamment du Conseil de sécurité de l’ONU, des États-Unis, de la France ainsi que des États de la sous-région (…) », est-il expliqué.
«Le MNLA invite en conséquence les États de la sous-région et la communauté internationale à garantir le peuple de l’Azawad contre toutes agressions du Mali », poursuit le texte.
5 avril 2012 : Les chefs d’état-major des pays de la CEDEAO se réunissent à nouveau à Abidjan pour étudier le déploiement d’une force militaire régionale au Mali qui pourrait compter jusqu’à 3 000 soldats. Présidée par le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, la réunion doit aboutir à l’adoption d’ « un plan d’action opérationnel de la force en attente de la CEDEAO, assorti d’un calendrier et d’un budget pour les actions concrètes qui seront menées » pour « stopper l’avancée de la rébellion » touarègue dans le nord et « aider à sécuriser le retour à la légalité constitutionnelle » à Bamako. « Il faudra préciser les effectifs à déployer, la répartition des effectifs par pays, la taille des unités à composer, les moyens logistiques à mobiliser et les délais d’une telle campagne », explique M. Koffi. Le président de la CEDEAO, Alassane Ouattara, avait annoncé lundi, à l’issue d’un sommet, la mise en place immédiate de la force régionale en attente, déjà en alerte, et indiqué que les chefs d’état-major se rencontreraient cette semaine pour « voir les modalités d’activation de cette force ».
5 avril 2012 : Les chefs d’État-major de la CEDEAO ont déclaré hier à l’issue de la rencontre d’Abidjan attendre un « mandat » des chefs d’État et de gouvernement pour déployer la Force en attente de la CEDEAO (FAC) au Mali pour y rétablir l’ordre constitutionnel. Suite aux travaux des chefs d’État-major qui se sont achevés tard dans la nuit, ceux-ci ont « proposé au comité des chefs d’État de la CEDEAO un mandat pour l’engagement de la FAC ». Selon le chef d’état-major de la Côte d’Ivoire, le général Soumaïla Bakayoko, les armées ouest-africaines n’attendent qu’une autorisation de leurs chefs d’État pour engager la FAC au Mali. D’autre part, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a annoncé aujourd’hui que le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) se réunira dans les prochains jours à Nouakchott pour examiner la situation au Mali.
6 avril 2012 : Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a proclamé, le 6 avril 2012, « l’indépendance de l’Azawad ». Dans une « Déclaration d’indépendance de l’Azawad », publiée sur son site Internet, le groupe proclame la « reconnaissance des frontières en vigueur avec les États limitrophes et leur inviolabilité », « l’adhésion totale à la Charte des Nations unies » et « l’engagement ferme du MNLA à créer les conditions de paix durable, à initier les fondements institutionnels de l’État basés sur une Constitution démocratique de l’Azawad indépendant ». Signé : Bilal Ag Chérif, secrétaire général de la rébellion.
La France, l’Algérie, l’UA et l’UE ont aussitôt rejeté cette déclaration unilatérale, refusant de remettre en question l’intégrité territoriale du Mali. Dans un communiqué, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a fermement condamné ce geste, qu’il considère comme nul et sans aucune valeur, et a appelé toute la communauté internationale à soutenir pleinement cette position de principe de l’Afrique.
6 Avril 2012 : L’engagement pris par le Président du CNRDRE est matérialisé par la signature d’un accord cadre. Le 6 avril, la junte signe un accord de sortie de crise avec la médiation ouest-africaine dans lequel elle s’engage à rendre le pouvoir au civil après la démission du président de la république renversé lors du coup d’État. Cet accord cadre précise les conditions de mise en œuvre, détermine les organes de transition, les mesures d’accompagnement et les engagements des parties. Cet accord prévoit également une amnistie pour les putschistes. Le président de l’Assemblée nationale assurera la transition. L’accord prévoit la nomination d’un Premier ministre de transition qui aura tous les pouvoirs pour l’organisation des élections dans un délai de 40 jours. Une loi d’amnistie contre les auteurs du coup d’État sera adoptée.
L’accord stipule encore que le président intérimaire aura « comme mission d’organiser une élection présidentielle dans le délai constitutionnel de 40 jours ».
La Cédéao a également demandé que le président malien, Amadou Toumani Touré, renversé le 22 mars par la junte, soit protégé et libre du choix de sa résidence, a ajouté le ministre burkinabè, représentant du médiateur dans la Crise malienne.
ACCORD-CADRE
7 avril 2012 : Le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, se félicite aujourd’hui, au nom de l’UA, du retour à un gouvernement civil au Mali en vertu de l’accord conclu par les militaires à la tête de la junte et les représentants de la CEDEAO. Il exhorte tous les acteurs maliens concernés à mettre en œuvre de bonne foi cet accord pour permettre à leur pays de relever les défis majeurs auxquels il doit faire face pour rétablir son processus démocratique ainsi que l’autorité de l’État sur le territoire du pays en entier.
7 avril 2012 : de Ouaga où était réfugié, depuis le putsch du 22 mars, le président de l’Assemblée nationale et futur président intérimaire du pays, le Pr Dioncounda Traoré, arrive à Bamako et rencontre brièvement à l’aéroport des membres de la médiation de la CEDEAO et de la junte militaire. Puis, il sera logé à l’Hôtel Salam jusqu’à son investiture.
7 avril : retour d’exil de Dioncounda
8 Avril 2012: le président Amadou Toumani Touré a officiellement présenté sa démission dans une lettre remise à Djibrill Bassolé, ministre des Affaires étrangères burkinabè. M. Touré a assuré démissionner « sans pression du tout », « de bonne foi » et « surtout pour l’amour » de son pays, près de trois semaines après le coup d’État mené par des mutins de l’armée. La médiation de la CEDEAO obtient la démission de l’ancien Président de la République, Amadou Toumani Toure, et la saisine par une lettre conjointe du Président de l’Assemblée Nationale et du Premier Ministre de la Cour Constitutionnelle. Le Président de l’Assemblée Nationale, Dioncounda Traore, est confirmé constitutionnellement Président de la République par intérim pour une durée de 40 jours.
8 avril 2012 : Création du Front de libération national de l’Azawad (FNLA) dans le nord-est du pays.
Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), dissident d’Aqmi, revendique le rapt de sept diplomates algériens à Gao
9 Avril 2012 : L’ADPS organise un point de presse au siège de la CNAS-FH (Convention nationale pour une Afrique solidaire), un point de presse focalisé sur la mise en œuvre de l’Accord cadre, signé le dimanche dernier, entre le CNRDRE et la CEDEAO pour une sortie de crise au Mali. Elle a élaboré un aide-mémoire, en dix points, dans lequel, elle évoque la nécessité d’éclaircissement de certaines questions.
10 Avril 2012 : Le 10 avril, la Cour constitutionnelle du Mali constate officiellement la vacance de la présidence, annonce que Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, assure l’intérim du président de la République et précise que «le scrutin en vue de l’élection du nouveau président de la République doit être organisé 21 jours au moins et 40 jours au plus à compter de la notification du présent arrêt ».
Mais, la Cour constitutionnelle annonce que l’investiture du chef intérimaire de l’État malien, l’actuel président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, est reportée au 12 avril. Ce dernier a rencontré hier le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, qui lui a assuré qu’il respecterait intégralement l’accord signé avec la CEDEAO et promis une « tolérance zéro » envers ceux qui chercheraient à entraver l’exécution de ce plan qui prévoit la tenue d’élections présidentielles et législatives dont les dates restent encore à fixer.
10 avril 2012 : Le Conseil de sécurité de l’ONU qui exhorte les militaires auteurs du coup d’État à immédiatement mettre en œuvre l’accord-cadre signé la semaine dernière avec les médiateurs de la CEDEAO, réaffirme son soutien aux efforts de cette dernière et fait part de sa profonde préoccupation concernant la menace terroriste au nord du Mali ainsi que l’aggravation de la situation humanitaire.
10 avril 2012 :
A travers un communiqué de presse, le Bureau Politique National du RPM se réjouit de la conclusion de l’accord intervenu le 6 avril 2012 entre le Médiateur de la CEDEAO et le Président du Comité National de Redressement de la Démocratie et de la Restauration de l’État (CNRDRE).
Le RPM a apprécié que cet acte peut permettre de sortir le Mali de la crise institutionnelle pour faire face à l’agression perpétrée par un «soit-disant» mouvement indépendantiste allié à des bandits armés, trafiquants de drogue (AQMI, Ansardine, etc.).
11 avril 2012 : La médiation menée par la CEDEAO pour tenter de résoudre la crise malienne affirme que l’organisation sous-régionale est partagée quant à la possibilité de déployer un contingent de 3000 soldats au Mali. « La CEDEAO a les hommes et il nous faut désormais définir un mandat clair ». En effet, reste à définir si l’éventuel déploiement d’un contingent viserait à freiner l’avancée des rebelles qui contrôlent le nord du pays afin de stabiliser la situation, ou bien à reprendre cette région. Outre l’obtention d’un mandat clair la CEDEAO pourrait peiner à trouver les troupes nécessaires à un déploiement. En effet, le Nigeria, la Guinée et la Guinée-Bissau, aux prises avec leurs propres problèmes internes, ne seraient pas prêts à envoyer des soldats au Mali. L’option d’envoyer un contingent ouest-africain actuellement déployé en Côte d’Ivoire au sein de l’ONUCI serait également discuté, mais cette solution pose la question du matériel et de la logistique, même si la France serait disposée à fournir une aide substantielle.
12 avril 2012 : Le nouveau président malien par intérim, Dioncounda Traoré, prête aujourd’hui serment, conformément à l’accord signé la semaine dernière entre les militaires putschistes et la CEDEAO.
« J’ai conscience d’être président d’un pays en guerre », déclare-t-il lors de son discours d’investiture, exhortant « avec insistance et avec fermeté » les groupes armés à « revenir dans les rangs, à arrêter les exactions, les pillages, les viols, à quitter les cités qu’ils ont occupées ».
S’ils refusent, « nous n’hésiterons pas à mener une guerre totale et implacable à leur encontre », avertit-il.
Ces déclarations interviennent alors que les ministres ouest-africains des Affaires étrangères et de la Défense se réunissent pour discuter du mandat d’une éventuelle force ouest-africaine qui pourrait être envoyée dans le pays.
13 avril 2012: Pour venir en appui aux populations restées sur place dans les zones occupées par la rébellion, le Collectif « Cris du cœur » a lancé une caravane humanitaire. Elle est partie de Bamako pour Gao et Tombouctou. L’objectif de cette caravane, qui a pris son départ à Bamako, consistait à aider les populations restées dans les zones occupées par la rébellion.
14 Avril 2012 : Les partis politiques maliens et la société civile rencontrent le Médiateur CEDEAO de la crise Mali à Ouagadougou pour discuter des modalités de la transition en accord avec la feuille de route instaurée par l’Accord cadre du 6 avril 2012.
En effet, des discussions menées par le médiateur désigné par la CEDEAO et président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, débutent ce 14 avril à Ouaga afin de fixer une feuille de route pour la transition après le retrait des militaires putschistes et trouver une issue à la crise dans le nord du pays, actuellement aux mains de la rébellion touarègue. La composition du prochain gouvernement est au menu des discussions.
14 avril 2012 : A la faveur de la conférence des cadres RPM, IBK a rendu compte de sa rencontre avec le président du CNRDRE, le capitaine Amadou Haya SANOGO. Selon IBK, le Mali a perdu une bataille mais pas la guerre.
«Et ce que je vais vous dire, c’est ce que notre gestion de cette crise (coup d’État), bien complexe, a été honorable à tout point de vu, à tout point de vu. Nous avons à tout point de vu été dans l’honneur et la dignité. Quand il a fallu le tout 1er de dire ce qu’un démocrate devait dire, nous l’avons dit», a relaté IBK.
15 avril 2012 : Le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé, a indiqué que le nom du prochain Premier ministre malien sera annoncé sous les 48 heures. Il sera désigné sur la base des propositions des militaires putschistes et du médiateur principal de la CEDEAO, Blaise Compaoré. Les parties se sont toutefois entendues sur le fait que les membres de la junte ainsi que le président, le Premier ministre et les membres du gouvernement de transition ne pourront pas se présenter lors des prochaines élections.
16 Avril 2012 : 22 personnalités civiles et militaires ont été arrêtées à Bamako, selon le Directeur de la Gendarmerie Nationale, Diamou Keita. Il justifie la vague d’arrestations par le fait que des caisses d’armes ne faisant pas partie de la dotation de l’armée régulière ont été saisies dans certains domiciles. Parmi eux figurent l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, le directeur général de la police, Mahamadou Diagouraga, l’ancien ministre de la Défense, Sadio Gassama, le chef d’état-major de l’ex-président Amadou Toumani Touré, Hamidou Sissoko, ou encore l’ancien ministre Soumaïla Cissé, un des principaux candidats à la présidentielle prévue le 29 avril prochain.
«Le moment venu, on dira ce qu’on leur reproche », explique un officiel proche de la junte.
Ils seraient « soupçonnés de vouloir mener un contre-coup d’État », alors que le pays n’a « toujours pas de gouvernement de transition » et que les « négociations se poursuivent ».
16 avril 2012: Le Front pour le Mali et la république (FMR) a été mis sur les fonts baptismaux par 12 partis et 23 associations, au-dessus des positions pro et anti putsch 22 mars, pour ne voir que le Mali et les intérêts supérieurs du pays.
Présidé par Siaka DIARRA, le président du parti UFD, fondé par feu Me Demba DIALLO, le FMR a fait sa déclaration politique le 20 avril pour exposer, devant la presse, ses objectifs, sa lecture de la crise et sa vison pour une sortie de crise.
En rapport avec ses objectifs, le FMR a fait don, en natures, aux populations déplacées du Nord, le 23 avril, en présence des responsables du Collectif des ressortissants du Nord, notamment M. DICKO.
17 avril 2012: L’astrophysicien Cheick Modibo Diarra est nommé aujourd’hui Premier ministre de transition au Mali, conformément à un accord signé le 6 avril entre la CEDEAO et la junte malienne sous la médiation du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré.
Selon l’accord cadre, le Premier Ministre dispose des « pleins pouvoirs » et aura pour mission de conduire la transition, de gérer la crise du Nord du pays, d’organiser les élections à venir et de former un gouvernement d’Union Nationale.
La tâche prioritaire de Cheick Modibo Diarra sera de tenter de résoudre la crise dans le nord où, à la faveur du coup d’État de mars, des rebelles touareg, des mouvements islamistes et divers groupes criminels ont mené une offensive foudroyante et occupent depuis fin mars cette immense région aride.
18 avril 2012 : Le Président de la Commission de l’UA, Jean Ping, demande aujourd’hui la libération des responsables militaires et civils arrêtés au Mali au cours des derniers jours. Condamnant fermement « l’arrestation arbitraire et la séquestration de ces responsables, en violation flagrante de leurs droits les plus élémentaires », M. Ping demande « la libération immédiate des personnalités détenues et le respect de leur intégrité physique et de leur dignité ». M. Ping estime de plus que ces incarcérations « contribuent à entretenir une atmosphère préjudiciable au processus de retour effectif à l’ordre constitutionnel, sur la base de l’esprit et de la lettre de l’Accord-cadre du 6 avril 2012, ainsi qu’à la recherche du consensus indispensable à l’aboutissement des efforts visant à permettre au Mali de relever les graves défis auxquels le pays est confronté, notamment le rétablissement, sans délai, de l’autorité de l’État sur l’ensemble de son territoire ».
18 avril: Le regroupement «IBK Mali 2012» salue la nomination du Dr Cheick Modibo Diarra comme Premier Ministre de transition. Il se félicite de cette nomination qui intervient deux jours seulement après la Conférence des Forces politiques et sociales du Mali tenue à Ouagadougou sous l’égide du Médiateur de la CEDEAO. Avec la nomination de Dr Cheick Modibo Diarra à ce poste, notre pays vient de franchir une nouvelle étape dans le processus de normalisation institutionnelle.
Le Collectif « IBK Mali 2012 » invite le Premier Ministre à s’atteler immédiatement à la formation du Gouvernement d’union nationale à l’exécution des missions assignées à la transition, notamment: la gestion de la crise du Nord et l’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques
18 Avril 2012: IBK condamne avec fermeté les arrestations. Selon IBK, depuis le 16 avril 2012, des personnalités militaires et politiques ont été victimes d’arrestations extrajudiciaires par des soldats en armes. Ces arrestations, selon lui, vont à l’encontre de l’État de droit et du respect des libertés individuelles, des principes partagés par l’écrasante majorité du peuple malien.
 »Ce sont des actes inacceptables que je condamne avec la plus grande fermeté. Alors que la nomination le 17 avril d’un Premier ministre de transition est un pas de plus vers la normalisation, ces actes portent une atteinte grave au processus de retour à une vie constitutionnelle. Les arrestations arbitraires sapent la confiance entre les différentes parties prenantes alors que l’heure est à l’union nationale. Je demande aux responsables du CNRDRE de libérer toutes les personnalités arrêtées et encourage le Président de la République par intérim et le Premier ministre de transition à tout mettre en œuvre pour que leur libération intervienne sans délai. » a insisté le président du RPM.
19 avril 2012 : Le Président de la Commission de l’UA, Jean Ping, « condamne fermement » aujourd’hui « l’arrestation arbitraire et la séquestration » de plusieurs responsables politiques et militaires maliens et demande leur « libération immédiate » ainsi que « le respect de leur intégrité physique et de leur dignité ». Il considère de plus « que ces actes, en ce moment critique de l’histoire du Mali, contribuent à entretenir une atmosphère préjudiciable au processus de retour effectif à l’ordre constitutionnel ».
La junte a annoncé que les enquêtes de la police judiciaire contre ces personnalités seront bientôt remises aux autorités compétentes pour que celles-ci lancent les poursuites judiciaires.
19 Avril 2012 : L’ancien président Amadou Toumani Touré est exilé au Sénégal pour un temps indéterminé, partant de Bamako en avion présidentiel sénégalais, et arrivant à Dakar avec une quinzaine de membres de sa famille, cet exil ayant été autorisé par la junte du CNRDRE.
L’avion de la présidence sénégalaise avec à son bord l’ancien président et sa famille a décollé de Bamako dans la soirée pour Dakar. Son départ a été mouvementé, le président s’est trouvé confronté à des soldats mécontents qui ont voulu s’opposer à son départ. Des coups de feu ont été tirés en l’air provoquant une panique, mais il n’y a eu aucun blessé. Le départ de l’ex président malien s’est fait avec l’accord du président de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo.
19 Avril 2012 : les 22 responsables civils et militaires arrêtés les jours précédents sont libérés mais toujours menacés de poursuites judiciaires ultérieures, notamment pour détention d’armes qui auraient été découvertes au domicile de certains d’entre eux, selon la gendarmerie.
Le Directeur général de la Gendarmerie Nationale précise que les intéressés doivent rester à la disposition de la justice pour les besoins de l’enquête.
19 avril 2012 : L’Assemblée nationale du Mali a déclaré nulle et non avenue la proclamation d’indépendance de l’État d’Azawad, dans le nord du pays, par les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad.
« Le Mali est une république indépendante, souveraine, indivisible, laïque et sociale », a rappelé le corps législatif.
20 avr. 2012 : La présidence ivoirienne annonce aujourd’hui que les chefs d’État des pays membres de la CEDEAO se réuniront le 26 avril prochain à Abidjan pour un sommet extraordinaire consacré aux crises au Mali et en Guinée-Bissau. L’organisation régionale a par ailleurs condamné hier la mise en place d’un Conseil national de transition (CNT) par la junte, la suspectant de ne pas vouloir céder le pouvoir tel qu’il avait été convenu plus tôt cette semaine.
20 Avril 2012 : Après sa détention à Kati en compagnie d’autres personnalités, Soumaila Cisse, mentor de l’URD et candidat à la présidentielle (déjà gravement blessé lors de son interpellation musclée) a eu des malaises qui nécessitaient son évacuation en France pour des soins médicaux. Son départ mouvementé n’a pu avoir lieu qu’après l’intervention des Ambassadeurs de France, du Burkina Faso et du Premier Ministre Cheick Modibo Diarra.
20 avril 2012: Après leur mission humanitaire organisée pour des régions Nord du Mali, des responsables de ce jeune regroupement (le Collectif cri de cœur) ont animé une conférence de presse au Grand Hôtel de Bamako sur l’opération humanitaire qu’ils ont effectuée dans les régions du Nord du pays, du 13 au 18 avril. Cette opération humanitaire a permis, selon ses initiateurs, d’apporter une lueur d’espoir à la population qui se sentait jusque-là oubliée. A travers cette mission, ils ont apporté des vivres et des médicaments destinés à la population, aux centres de santé et aux hôpitaux de ces différentes régions victimes du pillage.
20 Avril 2012 : L’ADPS, dont le DR. Soumana SAKO est le Président, a appris avec indignation sur les antennes de l’ORTM, le 19 avril 2012, les déclarations de Monsieur Hamadoun Amion GUINDO, Secrétaire Général de la CSTM, faisant état d’un prétendu ralliement du Mouvement de Soumana SAKO à la COPAM lors de la rencontre des Forces Vives du Mali à Ouagadougou les 14 et 15 avril 2012. L’ADPS rappelle qu’elle est et demeure un mouvement entièrement autonome qui ne fait partie ni de la COPAM, ni du MP22, ni de la CSM, ni du FDR. L’ADPS a ses orientations politiques propres: toujours fidèle au Peuple et aux valeurs de la Révolution du 26 Mars 1991.
24 avril 2012 : Le ministère des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire annonce que les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO se réuniront à nouveau jeudi à Abidjan sur invitation du président ivoirien, Alassane Ouattara, pour examiner la situation en Guinée-Bissau et au Mali. Alors que la formation du gouvernement de transition malien est imminente, la situation en Guinée-Bissau risque de contraindre les dirigeants de la CEDEAO à envoyer la force en attente afin de rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays.
24 avril 2012 : Les «Sofas de la République», un collectif de jeunes artistes et de journalistes créé au lendemain du putsch en collaboration avec le collectif « Cri du cœur pour le Nord », est l’initiative des « Journées du Nord », au musée de Bamako. Il s’agissait pour les Sofas de la république et ses partenaires d’expliquer et de sensibiliser la situation qui prévaut au Nord du pays, mais aussi de colleter des fonds, des vivres et autre biens pour les populations des régions du Nord du pays.
24 avril 2012 : Le bureau du procureur de la CPI annonce aujourd’hui que la Cour envisageait d’enquêter sur les meurtres, viols et autres crimes de guerre commis depuis janvier au Mali.
«Le bureau suit de près les développements au Mali depuis que des affrontements ont éclaté le 17 janvier 2012 », indique un communiqué du bureau.
«Selon plusieurs sources, y compris des responsables de l’ONU, des crimes tels que des meurtres, des enlèvements, des viols et des recrutements d’enfants ont peut-être été commis par divers groupes dans la partie nord du pays », explique le texte.
24 Avril 2012 : Le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra annonce la composition de son nouveau gouvernement composé essentiellement de technocrates.
Le gouvernement de transition, réduit à 24 membres, est composé surtout de techniciens et de militaires, avec notamment pour mission difficile de ramener la paix dans le nord du pays occupé par des groupes armés. Trois militaires, des gradés proches de la junte militaire, y figurent : le colonel-major Yamoussa Camara à la Défense, le colonel Moussa Sinko Coulibaly à l’Administration territoriale (Intérieur) et le général Tiéfing Konaté à la Protection civile. Cette nouvelle équipe comprend aussi trois femmes, dont l’une est originaire du Nord.
La nomination du nouveau gouvernement du Mali intervient 24h avant l’ouverture du Sommet Extraordinaire de la CEDEAO. Les partis politiques protestent et disent ne pas avoir été consultés pour la composition de ce gouvernement censé être d’Union Nationale.
26 avril 2012 : Le sommet de la CEDEAO se penche sur toutes les questions relatives au processus de la normalisation institutionnelle au Mali ainsi que la préservation de l’intégrité territoriale avec la participation du effective du Président de la République et du Premier Ministre. La conférence a pris des décisions sur la restauration de l’ordre constitutionnel au Mali et sur la rébellion au Nord Mali. Parmi les plus importantes : la décision de fixer la période de transition à 12 mois et d’étendre le mandat du Président de la République par intérim aussi à 12 mois. Elle instruit également la Commission de la CEDEAO de commencer, avec effet immédiat, le déploiement de la Force en Attente de la CEDEAO conformément au mandat approuvé. Les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont instruit la commission de « commencer avec effet immédiat le déploiement de la force en attente de la CEDEAO » pour aider le pays à retrouver sa souveraineté nationale et assurer son intégrité territoriale menacée par la rébellion touareg au nord du pays.
Communiqué final
26 avril: La Convention nationale pour une Afrique solidaire Faso hère (CNAS-FH), à travers son mouvement national des femmes, a remis au Collectif des ressortissants du Nord (COREN), trois tonnes de riz, un important lot de produits pharmaceutiques et des cahiers à l’effigie de l’hymne national et de la carte du Mali, d’une valeur de deux millions. C’était, hier jeudi, à son siège, sis à Hamdallaye.
26 avril 2012: Le mouvement « Plus jamais ça » rentre, lui aussi, dans la danse. La première grande activité qu’il a organisée en faveur des régions Nord du Mali occupées était la chaîne humaine. Leur engagement et détermination à soutenir ces populations, ils l’ont prouvé à travers cette chaîne humaine. Des centaines de jeunes regroupés au sein de ce mouvement «Plus jamais ça ! » ont marché, la main dans la main, sur le Boulevard de l’indépendance, en soutien aux populations du Nord. Le symbole de ce geste était de dire que le Mali est Un et Indivisible, aussi qu’ils partagent la souffrance des familles qui sont en train subir le traumatisme de cette crise.
26 avril 2012 : Le président de la Commission de la CEDEAO, Désiré Kadré Ouédraogo, annonce que la force régionale déployée au Mali aura pour mission de « sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire », a-t-il déclaré, ajoutant qu’elle devra en outre « parer à toute éventualité dans l’hypothèse de l’usage de la force pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali ».
27 avril 2012 : Le chef de la junte malienne, Amadou Haya Sanogo, a qualifié de « trahison » la récente décision des chefs d’État de la CEDEAOde déployer une force de 600 soldats dans le pays et de nommer de suite l’actuel président par intérim, Dioncounda Traoré, au poste de président de la transition.
Après trois heures d’entretien à huis clos avec les médiateurs, au camp de Kati, le capitaine Sanogo a clarifié sa position devant la presse. Des propos fermes et sans appel. Il n’est pas question que le président par intérim, Dioncounda Traoré, reste un an au pouvoir comme l’ont demandé les chefs d’État de la Cédéao, jeudi. Il n’est pas question non plus que des troupes de la Cédéao entrent à Bamako.
«Monsieur Dioncounda Traoré restera président par intérim, comme prévu, pendant les quarante jours -pas une heure de plus-,… aucun militaire ne foutra les pieds ici si ce n’est sur la demande du gouvernement malien -et on a un gouvernement en bonne et due forme. Et j’en profite pour dire ici que le gouvernement ne le demandera pas. Si la Cédéao… veut nous aider, cette aide est la bienvenue, mais à une condition : c’est à nous d’en exprimer le besoin…Toutes les décisions prises à Abidjan ont été prises sans concertation avec nous», voilà ce qu’a déclaré le capitaine Sanogo ce samedi 28 avril 2012, devant la presse, au camp militaire de Kati, près de Bamako, pour expliquer son attitude vis-à-vis de la Cédéao.
Le capitaine Sanogo avait reçu auparavant le Burkinabé Djibril Bassolé, qui représente le médiateur de la Cédéao, et Adama Bictogo, ministre ivoirien de l’Intégration africaine.
Les militaires ont été fermes : à leurs yeux, le seul accord qui vaille, c’est le texte signé le 6 avril, qui ménage -il est vrai- beaucoup plus les putschistes. Une chose est certaine, a martelé le capitaine Sanogo, celui qui assure aujourd’hui l’intérim de la présidence restera 40 jours et pas une heure de plus. Le comité militaire prendra ensuite ses responsabilités, a-t-il dit
zzzzzzzzzzzz Conférence de presse Sanogo à Kati.
27 avril 2012 : Un nouveau groupe armé, le Front national de libération de l’Azawad (FNLA), a pris hier le contrôle de Tombouctou, avant de le céder dans la soirée aux groupes déjà présents dans la ville, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Dine, à la demande des dirigeants du groupe Al-Qaïda au Maghreb Islamiste (AQMI).
28 avril 2012: L’Alliance des Démocrates Patriotes pour une Sortie de Crise (ADPS) a rencontré une délégation du Regroupement politique IBK-Mali 2012 au siège de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS-Faso Hèrè). Les deux regroupements politique s’opposent à toute tentative d’inversion des priorités. Aussi, maintiennent-ils, la durée de l’intérim ne saurait dépasser le délai constitutionnel de 40 jours et que les questions relatives à la Présidence et à la durée de la Transition ne sauraient être réglées en dehors de toute implication des forces vives à travers les cadres de concertation prévus par l’Accord Cadre et la Déclaration de Ouagadougou. Par ailleurs, ils invitent l’ensemble des Forces démocratiques, patriotiques et progressistes à se retrouver dans un sursaut national autour, d’une part, des principes sacro-saints de l’unité nationale, de la restauration de l’intégrité territoriale, de sauvegarde de la souveraineté et de la dignité nationales et, d’autre part, de la nécessité incontournable d’un retour rapide et durable à la Constitution du 12 Janvier 1992 ainsi qu’à un ordre véritablement démocratique au service exclusif du Peuple malien.
29 avril 2012 : Le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé, a affirmé qu’une délégation de la junte militaire malienne serait reçue aujourd’hui par le président du Burkina Faso et médiateur de la CEDEAO pour le conflit au Mali, Blaise Compaoré. Le chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a rejeté les demandes posées par les chefs d’État des pays membres de la CEDEAO, jeudi dernier, dans le cadre de l’ultimatum qui lui avait été lancé de faciliter le retour.
30 Avril 2012: Les responsables de la Convention nationale pour une Afrique solidaire Faso-Hère (CNAS-FH) ont animé, le 30 avril, à leur siège, sis à Hamdallaye, une conférence de presse dont l’objectif était de clarifier leurs opinions et positions sur les décisions «graves» que la CEDEAO a prises contre le Mali, lors de son dernier sommet à Abidjan. Tout en réitérant sa condamnation du Coup d’État du 22 mars 2012, son refus du fait accompli ainsi que son attachement à la Constitution du 12 Janvier 1992 et à l’intégrité territoriale du Mali, la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire –Faso Hèrè (CNAS-Faso Hèrè) tient à marquer son indignation face au Communiqué final d’Abidjan et à l’attitude inacceptable d’arrogance et de mépris que la CEDEAO affiche à l’endroit du Peuple malien.
30 avril 2012 : Une fusillade éclate à l’université de Bamako, tuant une étudiante par «balle perdue» et plusieurs blessés.
30 avril 2012 : la radio-télé (ORTM) est attaquée vers 19h, l’aéroport ainsi que le camp militaire de Kati.
Lundi, en fin d’après-midi et jusqu’au milieu de la nuit, les forces restées loyales au président Amadou Toumani Touré ont mené des attaques contre le camp des ex-putschistes à Kati (15 km de Bamako), l’aéroport et la radio-télévision nationale (ORTM), occupée par les partisans du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte.
La population vit une nuit d’affrontements violents, à l’arme lourde notamment. Un mois et demi après le putsch, cette offensive s’apparente à une tentative de « contre-coup d’État » des « bérets rouges » restés fidèles à Amadou Toumani Touré.
Le 1er mai au matin, l’ex-junte affirme contrôler la situation après des combats ayant opposé des bérets-vert des ex-putschistes du capitaine Sanogo, à des bérets-rouge des partisans de l’ex-président ATT.
Un lieutenant de l’ex-junte, entouré d’hommes en armes, s’exprimant au nom du capitaine Sanogo, est apparu au petit matin mardi à l’ORTM pour dénoncer « des forces obscures » à l’origine des « attaques », faisant état d’arrestations sans autre précision. Bilan: 14 morts