vendredi 30 novembre 2012

Mali : Iyad Ag Ghali, renard du désert - maliweb.net

Mali : Iyad Ag Ghali, renard du désert - maliweb.net
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Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Eddine. © AFP

Alors qu’une intervention dans le Nord-Mali se précise, le chef d’Ansar Eddine lâche Aqmi, son allié d’un temps. Portrait d’un rebelle touareg aussi rusé que pragmatique.

Iyad Ag Ghali n’était pas à Ouagadougou, le 14 novembre, quand ses émissaires ont annoncé qu’Ansar Eddine, le groupe qu’il dirige, allait aider « à débarrasser » le nord du Mali des « mouvements étrangers ». Il n’était pas là non plus quand, deux jours plus tard, le chef de la diplomatie burkinabè a annoncé qu’Ansar Eddine et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) étaient prêts à dialoguer avec Bamako. « Iyad n’aime pas plus se montrer que dire ce qu’il pense, confie un intermédiaire qui l’a souvent côtoyé. Mais c’est sûr, il a gagné sur toute la ligne ! »

N’est-ce pas plutôt devant la menace d’une intervention au Nord-Mali qu’il a choisi de se démarquer d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ? Sans doute en partie, assure Mohamed Bazoum, le chef de la diplomatie nigérienne. Oubliant peut-être un peu vite le passé d’Iyad Ag Ghali – c’est lui qui, prenant la tête du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA), avait lancé l’assaut contre Ménaka en 1990 -, le ministre assure que ce dernier n’était « pas homme à faire la guerre ». « Il n’a pas cette vocation-là, dit-il. Pendant vingt ans, sa vocation a été de trafiquer, de jouer de ses relations avec ATT [Amadou Toumani Touré, l'ex-président malien] et de profiter des compromissions [des autres] ».

Humiliations

Cela suffit-il à expliquer son revirement ? Probablement pas. À 54 ans, Ag Ghali appartient à l’aristocratie des Ifoghas. Il n’a pas toujours joué, comme entre 2003 et 2006, les libérateurs d’otages pour le compte d’ATT. Originaire de la région de Kidal, il est encore enfant lorsque le président Modibo Keita conteste le pouvoir des Ifoghas en tentant de mettre fin aux chefferies. Il n’est pas beaucoup plus âgé quand, en 1973, une grande sécheresse s’abat sur le Nord, contraignant beaucoup de jeunes à l’exil. Pour Iyad Ag Ghali, ce sera la Libye, le Liban et le Tchad, avec la Légion verte de Kaddafi.

Les années passent. Ag Ghali rentre au Mali. En 2006 éclate une nouvelle rébellion. Pour mieux asseoir son autorité sur le Nord, ATT a créé la milice Delta, constituée d’Arabes et de Touaregs, dont il confie le commandement à Elhadji Ag Gamou, un Imghad [tribu vassale des Ifoghas]. Ag Gamou et ses hommes deviennent les nouveaux maîtres de Kidal. « Pour comprendre pourquoi Ag Ghali a pris les armes et créé Ansar Eddine, il faut se mettre dans sa tête, insiste l’intermédiaire. Il n’a connu que des années difficiles : la sécheresse, l’exil, les humiliations… Il voulait rendre leur prestige aux Ifoghas. »

Honneur lavé

Début 2012, quand les Touaregs se soulèvent à nouveau, Iyad Ag Ghali n’a rien. À peine trois véhicules, alors que le MNLA – qui, arguant de sa proximité passée avec ATT, n’a pas voulu de lui pour chef – en a déjà plusieurs dizaines. Il décide alors de se rapprocher d’Aqmi et, pour obtenir son soutien, prône lui aussi la charia.

La suite est connue. Fin mars, Kidal tombe et Ag Gamou, resté fidèle à Bamako, fuit vers le Niger. Les semaines suivantes, le MNLA perd une à une ses positions, tandis qu’Iyad parvient à rallier à sa cause les Touaregs qui s’étaient égarés du côté d’Aqmi. L’honneur des Ifoghas est lavé.

Ag Ghali le sait : il doit maintenant prendre ses distances avec les salafistes. « Ni sa communauté ni l’amenokal [le chef traditionnel] ne veulent de cette alliance, conclut notre intermédiaire. Les combattants d’Aqmi n’ont jamais été les bienvenus à Kidal. » La confrontation paraît inévitable. « Mais c’est Iyad qui choisira le moment de l’affrontement. Et il le fera quand il sera sûr d’être en position de force. »
 Lire l’article sur Jeuneafrique.com

Le 1er Secrétaire à l’organisation du RPM, Mamadou Diarrassouba, à propos de la crise: « Les principaux animateurs du MNLA sont des élus de l’Adéma et de l’URD » - maliweb.net

Le 1er Secrétaire à l’organisation du RPM, Mamadou Diarrassouba, à propos de la crise: « Les principaux animateurs du MNLA sont des élus de l’Adéma et de l’URD » - maliweb.net
L’analyse du cadre institutionnel de la transition fait ressortir un paradoxe. D’un côté, il y a le président de la République par intérim, le Premier ministre disposant des pleins pouvoirs et le Gouvernement d’union nationale, qui depuis plus de huit mois à la tête du pays, n’ont posé aucun acte significatif en faveur ni de la libération du pays, ni de l’organisation des prochaines élections. Ils sont investis cependant des pouvoirs constitutionnels et reconnus de ce fait par la communauté internationale comme les seules autorités légales. De l’autre côté, il y a le CNRDRE, dont l’existence formelle devait prendre fin avec le vote de la loi portant création du Conseil militaire de suivi des réformes des forces armées et de sécurité. Il peine à instaurer son autorité à cause des menaces, des chantages et des crises au sein de l’armée. Il détient, néanmoins, la réalité du pouvoir militaire qui rejaillit sans nul doute sur celui politique, même s’il est écarté des instances officielles de prise de décision.

L’analyse du cadre institutionnel de la transition fait ressortir un paradoxe. D’un côté, il y a le président de la République par intérim, le Premier ministre disposant des pleins pouvoirs et le Gouvernement d’union nationale, qui depuis plus de huit mois à la tête du pays, n’ont posé aucun acte significatif en faveur ni de la libération du pays, ni de l’organisation des prochaines élections. Ils sont investis cependant des pouvoirs constitutionnels et reconnus de ce fait par la communauté internationale comme les seules autorités légales. De l’autre côté, il y a le CNRDRE, dont l’existence formelle devait prendre fin avec le vote de la loi portant création du Conseil militaire de suivi des réformes des forces armées et de sécurité. Il peine à instaurer son autorité à cause des menaces, des chantages et des crises au sein de l’armée. Il détient, néanmoins, la réalité du pouvoir militaire qui rejaillit sans nul doute sur celui politique, même s’il est écarté des instances officielles de prise de décision.

Le président de la République par intérim principalement semble plutôt préoccupé par le renforcement de ses pouvoirs que par la gestion de l’agenda de la transition. Il avait indiqué dans son message à la nation la proposition de création de la Commission nationale aux négociations à l’occasion des concertations nationales dont il vient de repousser la tenue. Si l’on considère que le dialogue reste l’option préférée dans la résolution de la crise politique au Mali, les concertations nationales en sont l’instrument de mise en œuvre.

Initialement proposées aux dates des 5, 6, et 7 novembre, puis les 12, 13 et 14 novembre, puis les 26, 27, et 28 novembre, le président de la République par intérim vient de fixer, en dehors de toute consultation, les nouvelles dates concertations nationales aux 10, 11, et 12 décembre 2012, repoussées un peu plus tard aux 11, 12 et 13 décembre 2012, parce que la date du 10 décembre coïnciderait avec l’organisation de l’Espace d’interpellation démocratique.

A l’opposé, des autorités de la transition n’ont pris aucune initiative crédible de sortie de crise à ce jour : aucune mission de prise de contact auprès des populations du nord du pays au nom du Gouvernement, alors que les principaux animateurs du MNLA sont des élus de l’Adéma-PASJ et de l’URD ; blocage systématique du financement des dépenses militaires par le Premier ministre ; pas de signal fort de la part du Gouvernement, genre comité interministériel sur la crise sécuritaire ou sur les élections ; pas de rencontre avec la hiérarchie militaire de la part du chef suprême des forces armées, genre conférence des officiers pour aborder la question de la restructuration des forces armées et de sécurité ; pas d’action diplomatique visible pour lever le blocage sur l’importation des armes au Mali ; pas de projet de chronogramme électoral proposé par le Gouvernement ; pas d’assises nationales.

La dernière pomme de discorde pourrait constituer la décision de la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO du 11 novembre 2012, avec la participation du président de la République par intérim, relative à l’invitation lancée aux  » autorités de la transition à procéder avec diligence, à la mise en place du comité national chargé de conduire, avec la facilitation du Médiateur, le dialogue interne entre les différentes parties prenantes à la transition et aussi avec les groupes armés non impliqués dans des activités terroristes et criminelles, et qui acceptent, sans conditions de reconnaître l’unité et l’intégrité territoriale du Mali ainsi que le caractère laïc de l’Etat « .

Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, après s’être illustré dans une diatribe contre les partis et les hommes politiques et dans une lutte sans merci pour le contrôle des ministères stratégiques et pour assurer sa mainmise sur la haute administration publique et les finances du pays vient de faire une proposition insensée inadmissible, celle de soumettre la feuille de route à l’Assemblée nationale.

Cette proposition ne passera pas. Cette situation laisse transparaître un manque de cohérence, une dispersion des initiatives et un blocage de fait du processus de la transition, rendant aléatoire les chances de réalisation du seuil optimal de sécurité pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les délais de la transition. Il va alors s’offrir à notre pays deux perspectives, soit proroger les délais de la transition pour une durée très hypothétique, soit organiser dans les délais de 12 mois des élections imposées par la communauté internationale sur la portion non occupée du territoire national.

Par Mamadou DIARRASSOUBA

La Palestine à l'ONU : le rendez-vous manqué de Barack Obama - le Plus

La Palestine à l'ONU : le rendez-vous manqué de Barack Obama - le Plus

Par Daniel Salvatore Schiffer
Philosophe

LE PLUS. La Palestine vient d'accéder au statut d'Etat observateur non-membre de l'ONU, à la suite d'un vote durant lequel Barack Obama a marqué le refus des États-Unis de considérer la Palestine. Un geste extrêmement lourd de sens pour Daniel Salvatore Schiffer, qui se demande ce que le président américain a fait de son prix Nobel de la paix.
Édité par Henri Rouillier   Auteur parrainé par Jean-Marcel Bouguereau

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Le siège symbolique de la Palestine à l'ONU, à New York (AFP).



Israël et la Palestine, deux Etats vivant côte à côte dans une paix juste et durable : tel est, pour tout authentique démocrate, Juifs et Arabes confondus, le sens profond, uni à la véritable portée politique, du vote qui vient d’avoir lieu, ce 29 novembre 2012, à l’assemblée générale des Nations unies.



Cette admission de la Palestine au statut d’État observateur et non-membre de cette même Assemblée n’est, du reste, que légitime : cela faisait, très exactement 65 ans, depuis la partition de la Palestine advenue le 29 novembre 1947, que les Palestiniens attendaient ce jour devenu désormais historique pour eux.



La paix des braves



Dont acte ! Attention, cependant. Car cette admission de la Palestine à l’ONU, pour significative qu’elle soit, ne constitue encore là qu’une étape, aussi importante soit-elle, vers quelques chose de plus nécessaire et essentiel à la fois : la reprise, sans plus tarder, de négociations directes, afin d’aboutir enfin à cette véritable paix des braves, entre Israël et l’Autorité palestinienne, dont Mahmoud Abbas est, par la modération de ses discours théoriques comme par la sagesse de sa pensée politique, le plus digne et fiable, à l’heure actuelle, des représentants. C’est d’ailleurs à lui, bien plus qu’aux positions belliqueuses du Hamas, que la Palestine doit cet immense et très mérité succès diplomatique auprès du concert des nations.
 Siège symbolique de la Palestine à l'ONU (AFP)
Prudence, toutefois, là encore. Car il ne faudrait pas que cette très officielle et juste reconnaissance internationale de la Palestine ne devienne, à présent, une nouvelle pierre d’achoppement, source d’autres conflits latents ou déclarés, entre Juifs et Arabes.
 Du coté palestinien, tout d’abord. Il doit s’abstenir, s’il ne veut pas ruiner ces efforts de paix, acquis de haute lutte, d’instrumentaliser, du point de vue juridique, cette reconnaissance : une mise en cause de l’État d’Israël, ou même d’un quelconque de ses dirigeants, devant la Cour pénale internationale anéantirait, a priori, toute ultérieure tentative de dialogue. De même doit-il renoncer définitivement à toute action terroriste (lancement de roquettes, attentats kamikazes, explosions…) à l’encontre d’Israël.
 Du côté israélien, ensuite. Il doit éviter d’utiliser cette même reconnaissance internationale de la Palestine comme un prétexte pour sanctionner financièrement l’Autorité palestinienne, qui s’avère à la fois un facteur de paix, en cette turbulente région, et un gage de sécurité, par la modération de ses responsables politiques, pour Israël même, dont le gouvernement doit également mettre un terme, conformément à ses frontières internationalement reconnues depuis 1967, à l’extension de ses implantations, synonymes d’occupation, en Cisjordanie.
 Ce n’est qu’ainsi, à force de sagesse politico-diplomatique et de solutions équitablement négociées, auxquelles il faut encore ajouter l’indispensable retour des réfugiés dans leurs territoires, que les dirigeants palestiniens et israéliens œuvreront définitivement pour cette paix tant désirée par les hommes et femmes, à travers le monde civilisé, de bonne volonté.
 Barack Obama, que faites-vous de votre prix Nobel de la paix ?
Ainsi ne pourra-t-on que regretter très amèrement que l’actuel président des États-Unis, Barack Obama, que l’on dit démocrate et humaniste, ne s’associe pas à cette admission de la Palestine à l’ONU. C’est là une grave erreur politique, préjudiciable pour Israël même, pays toujours plus isolé sur l’échiquier international, en même temps qu’une non moins impardonnable faute morale au regard de sa propre personne, qui se montre là indigne, encore une fois, de ce prix Nobel de la paix dont il a été un peu trop vite, et inconsidérément, honoré.
Car, contrairement au courage politique tout autant qu’à la lucidité diplomatique dont firent preuve deux ses deux prédécesseurs, l’ex-Président Jimmy Carter lors des accords de Camp David (traité de paix, signé le 17 septembre 1978, entre l’Egypte et Israël) et l’ex-Président Bill Clinton avec les Accords d’Oslo (traité, signé le 13 septembre 1993, préconisant la résolution du conflit israélo-palestinien), Barack Obama ne répond, dans ce cas, qu’aux exigences, très ponctuelles et sans aucune vision d’ensemble pour l’avenir, d’une absurde et inconsistante "Realpolitik", que l’on pourrait donc dire là, sans vouloir froisser personne, à l’aveugle solde d’un Israël demeurant incompréhensiblement sourd aux revendications, pourtant légitimes, des Palestiniens.
 Et là, l’erreur, de la part du président américain, se révèle colossale sur le plan stratégique : celle de prendre le risque, en s’obstinant à vouloir priver les Palestiniens de leur Etat, de favoriser la guerre – une guerre sanglante et interminable – plus que la paix. Le paradoxe, pour un prix Nobel de la paix, est énorme…
Conclusion ? Oui : l’Amérique d’Obama a manqué là, en se refusant à admettre l’existence de la Palestine aux Nations-Unies, son rendez-vous avec l’Histoire ! 

Mali : la rébellion touareg chassée de son dernier bastion au nord-Mali

Mali : la rébellion touareg chassée de son dernier bastion au nord-Mali

Tamazgha appelle à la mobilisation pour l'Azawad

Tamazgha appelle à la mobilisation pour l'Azawad...
Source : TAMAZGHA
 Porte-parole:Masin FERKAL
Publié le 28/11/12 23:38
Fille touarègue de l'Azawad

AZAWAD—Huit mois après la libération de l'Azawad par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), la communauté internationale s'obstine à ignorer la volonté des Azawadiennes et Azawadiens d'accéder à leur indépendance. Alors même que cette libération est l'aboutissement d'une lutte qui a duré plus d'un demi-siècle face à un État colonial qui n'a pas hésité à pratiquer une politique génocidaire à l'égard des Touaregs.
La communauté internationale qui brille dans certains cas par son soutien aux combats des peuples pour leur autodétermination semble, en ce qui concerne l'Azawad, totalement indifférente, voir hostile, à l'appel du MNLA. Il semblerait donc qu'il y ait des peuples méritant plus que d'autres d'accéder à leur indépendance.
Pour stigmatiser le MNLA et anéantir les chances d'aboutissement de son combat pour l'indépendance, on a fait croire que ce mouvement avait des accointances avec des groupes islamistes, notamment Ansar-Dine. Les médias, en particulier l'AFP, ont alimenté cette idée mensongère et ont contribué à entretenir la confusion entre le MNLA et les terroristes islamistes. L'entretien de cette confusion vise à discréditer le MNLA et son combat pour l'indépendance de l'Azawad. Mais voilà qu'aujourd'hui, le MNLA qui mène une guerre ouverte aux terroristes islamistes est lâché par cette même communauté internationale qui prétend vouloir éradiquer ce fléau dans l'Azawad.
En agissant ainsi, la Communauté internationale se trahit et trahit les valeurs qu'elle prétend porter. Elle ne se soucie véritablement que de maintenir l'intégrité territoriale d'un État créé de toutes pièces par la France coloniale au détriment de la liberté d'un peuple qui, en 1958 déjà, avait fait savoir sa volonté de récupérer son territoire.
Tamazgha dénonce avec la plus grande vigueur l'attitude indigne d'Etats supposés défendre et même garantir les droits des peuples à vivre en paix. Il est consternant de constater que des puissances sacrifient les valeurs qu'elles prétendent défendre devant la prégnance de leurs intérêts économiques. Force est de constater que même les organisations dites des Droits de l'Homme s'en tiennent au mutisme face à la souffrance d'un peuple.
Le MNLA livré à lui-même face, d'une part, à l'Etat algérien qui entretient le terrorisme islamiste dans l'Azawad et, d'autre part, à la Communauté internationale, et à sa tête la France, qui veut maintenir l'Azawad sous la domination de l'Etat malien, ne peut compter que sur le soutien que peuvent lui apporter les Amazighs ainsi que les épris de justice et de liberté à travers le monde. Devant la gravité de cette situation, Tamazgha lance un appel pressant à l'ensemble des Amazighs, là où ils sont, afin de se mobiliser aux côtés de leurs frères Touaregs. Seule une mobilisation massive est à même de faire face à l'alliance internationale anti-Azawad. Aujourd'hui, nous nous devons d'être aux côtés des Touaregs qui se battent pour leur souveraineté et leur dignité, et tout ce que nous pouvons leur apporter comme soutien contribuera certainement à faire aboutir leur combat, notre combat.
Vive l'Azawad indépendant !
Tamazgha
Paris, le 26 novembre 2012

Bilal Ag Acherif, chef du Mouvement national pour la libération de l'Azawad ( MNLA) - RFI

Bilal Ag Acherif, chef du Mouvement national pour la libération de l'Azawad ( MNLA) - RFI

jeudi 29 novembre 2012

CRISE AU MALI: Les allusions de Washington et la réalité du Sahel

CRISE AU MALI: Les allusions de Washington et la réalité du Sahel
Carter Ham a évoqué la solution pacifiste, mais a insisté sur le fait qu'une opération militaire n'est pas tout à fait écartée.

Le commandant des Forces américaines en Afrique (Africom), le général Carter Ham, a insisté, une nouvelle fois, sur la nécessité d'un «règlement négocié» de la crise malienne, tout en soutenant que l'Algérie nourrit une réelle compréhension, «très profonde» et «exhaustive» des défis auxquels fait face le Mali.

S'exprimant à Londres devant le Think tank britannique des affaires internationales, Carter Ham a estimé que les responsables civils et militaires algériens «préfèrent absolument un règlement négocié» avant d'affirmer que «tous les efforts doivent être déployés pour trouver une solution négociée pour le nord du Mali».

L'officier supérieur américain a évoqué la solution pacifiste, mais a insisté sur le fait qu'une opération militaire n'est pas tout à fait écartée.

«Bien que des négociations soient en cours, il est prudent de se préparer à une éventuelle intervention militaire qui pourrait être nécessaire», a-t-il déclaré avant de rendre hommage à l'Algérie et ses efforts pour assurer la sécurité de ses frontières, en particulier avec le Mali, et empêcher une libre circulation des éléments d'Al Qaîda et d'autres groupes.

L'extension d'Al Qaîda, une menace

Pour le responsable américain, il n'est pas question de cautionner l'option séparatiste défendue par le mouvement Azawad, ou d'accepter la présence d'Aqmi au nord-Mali. «Aqmi est la branche terroriste la mieux financée grâce aux fonds qu'elle reçoit par le biais des enlèvements contre rançon, ou par son lien avec le trafic de stupéfiants et autres trafics illicites», reconnaît-il. Cela sous-entend-il que la manière forte est d'ores et déjà privilégiée et qu'on est en train de la justifier par ce genre de déclaration? Probable.

En mettant en exergue la «puissante» logistique d'Al Qaîda, Carter Ham ne fait que rappeler une triste réalité connue par tout le monde. En soulignant que cette organisation terroriste constitue une grande menace en raison de son extension, le patron d'Africom ne fait que consolider des arguments favorables à une intervention militaire étrangère au nord du Mali. «Si rien n'est fait contre ce groupe, cette situation présentera un risque croissant pour les pays et les peuples de la région, et de plus en plus pour l'Europe et les Etats-Unis». Que signifie cette déclaration? Après avoir salué les efforts de l'Algérie, Carter Ham prétend sournoisement que rien n'est fait contre Al Qaîda.

Quelle conclusion faut-il en tirer? Washington est bel est bien entrée dans une dynamique de guerre, mais qu'elle fait tout pour ménager un tant soit peu la sensibilité algérienne. Dans ce contexte, l'Algérie a toujours milité pour une solution qui épargne au peuple malien d'autres souffrances.

Confronté à une triple crise sécuritaire, politique et humanitaire, le Mali se trouve sous la menace d'une effroyable dislocation si la voie du dialogue est définitivement écartée. L'ultimatum accordé par le Conseil de sécurité de l'ONU à la Cédéao touche à sa fin et tout indique que l'intervention militaire à laquelle appelle cette dernière, reste toujours d'actualité, même si les consultations se multiplient entre partenaires, notamment entre Dioncounda Traoré, Cheick Modibo Diarra et le capitaine Sanogo, priés de faire taire leurs rivalités, rapporte le site Mali jet.

La France ne désespère pas...

Cette activité politique visant une sortie de crise sans le recours à la force, s'inscrit dans le même cadre que le déplacement du Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra en France avec en perspective un entretien avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius sur la situation qui prévaut actuellement. L'échange, a-t-on indiqué, «portera principalement sur la crise malienne, en particulier sur ses aspects politiques et militaires, permettant de faire le point sur l'état d'avancement du processus politique au Mali, ainsi que sur la rédaction d'une feuille de route, qui conditionne la reprise de la coopération». Il est également attendu que l'entretien servira de cadre à des discussions sur le volet «sécuritaire, et la planification de l'opération africaine dont le Conseil de sécurité des Nations unies sera prochainement saisi et sur la restructuration en cours des forces armées maliennes». A priori, la France ne désespère pas de voir une guerre au nord du Mali, même si ses hauts responsables multiplient des déclarations favorables à une issue pacifique. «Il n'est décidément plus besoin de consulter les astres pour découvrir que la recherche d'une solution politique à la crise est en passe d'être privilégiée par les partenaires du Mali qui sont de plus en plus assiégés par les avis d'experts appointés visant à tirer par les cheveux les conséquences d'une intervention militaire.

Et, cela va de soi, c'est là une vision à laquelle les pays comme l'Algérie, déjà hostile à une intervention militaire, adhéreront sans se faire prier», lit-on dans un article consacré à la tragédie malienne et diffusé par le même site.

La France, qui ne va pas manquer d'user de tout son poids au niveau du Conseil de sécurité, saura-t-elle tempérer ses «ardeurs» africaines et s'inscrire résolument dans une logique de paix qui épargnera à la région un désastre et des calamités supplémentaires? Rien n'est moins sûr, d'autant plus que la voie vers une «bonne solution» comme le dit Romano Prodi, l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, n'a pas encore convaincu grand monde au Mali et ailleurs.

A ce propos, les rédacteurs du site Mali jet s'interrogent: «Où est le résultat de la médiation conduite par Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, quand on sait que ce n'est ni aujourd'hui ni hier qu'elle a démarré?» La même source estime que «la médiation est encore loin de livrer tous ses secrets. Car, en prenant dans la masse le Mnla et Ansar Eddine comme les groupes avec lesquels il est plausible de négocier, l'observateur attentif est dans son droit de demander s'il n'y a pas baleine sous le gravier...». Triste conclusion à laquelle sont arrivés de nombreux Maliens qui ne croient plus aux beaux messages d'amour du Père Noël et des «Pères blancs».


Par Ikram GHIOUA/ L'Expression du 28.11.12

La Tribune Online - Medeci : «La rencontre Bamako-groupes maliens prévue dans une quinzaine de jours»

La Tribune Online - Medeci : «La rencontre Bamako-groupes maliens prévue dans une quinzaine de jours»
Il affirme que la solution militaire consiste en la mobilisation face au terrorisme
Medeci : «La rencontre Bamako-groupes maliens prévue dans une quinzaine de jours»
28-11-2012

Photo : Sahel
Par Hasna Yacoub

En marge des travaux de la 7e session de la commission de concertation politique algéro-tunisienne, qui se sont ouverts mardi dernier à Tunis, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a annoncé la date de la rencontre entre Bamako et toutes les parties maliennes concernées par la crise dans ce pays. Tout en soulignant l’importance de cette rencontre, il a affirmé que la rencontre «réunira dans 15 jours à Bamako les parties maliennes», estimant qu’elle constitue «un pas en avant» vers le règlement politique, considéré par l’Algérie et la Tunisie comme solution «prioritaire». Rappelant que le ministre avait annoncé, dimanche dernier lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre turc des Affaires étrangères, la tenue de cette importante rencontre prochainement sans en préciser la date. Mourad Medelci a affirmé également que la situation au Mali exigeait «l’unification» des rangs de tous les Maliens, le respect des frontières de ce pays et la recherche d’une solution politique à la crise. Lors d’un point de presse avec son homologue tunisien, M. Rafik Abdessalem, le ministre a souligné la «convergence de vues» entre Alger et Tunis sur la situation dans la région du Sahel et plus particulièrement au Mali. Il a également souligné la nécessité de fournir les aides et les moyens militaires nécessaires à la restructuration des forces armées maliennes qui ont besoin de ces aides pour se redéployer sur l’ensemble du territoire malien. La solution militaire qui concerne les pays de la région «consiste en la mobilisation face au terrorisme». M. Medelci a, en outre, salué la proposition du président tunisien, M. Moncef Marzouki, concernant la tenue du sommet maghrébin, soulignant la nécessité de se préparer au mieux à cette échéance. Le chef de la diplomatie algérienne a précisé, par ailleurs, que la coopération bilatérale avait été au centre des travaux de la 7e session de la commission de concertation politique algéro-tunisienne. Les deux parties ont examiné la coopération économique et commerciale et les moyens de la renforcer. La commission de concertation politique algéro-tunisienne a également abordé les questions relatives au développement des régions frontalières en termes d’emploi et d’amélioration des conditions de vie des populations de ces régions à travers la concrétisation de projets de développement. Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, a, pour sa part, indiqué que les relations entre les deux pays «sont empreintes de confiance mutuelle». Outre les relations économiques et commerciales, la commission de concertation politique s’est penchée sur les moyens de parachever l’édifice maghrébin. S’agissant des questions régionales, le ministre tunisien a relevé une convergence de vues sur la situation dans la région du Sahel et plus particulièrement au Mali. Des dossiers d’ordre consulaire, notamment le droit de résidence, de travail et de circulation entre les deux pays ont été abordés, a précisé M. Abdessalem. A une question sur le trafic de marchandises à travers les régions frontalières, le chef de la diplomatie tunisienne a appelé au renforcement de l’action sécuritaire commune et au lancement de projets de développement dans ces régions afin de réduire le chômage et la pauvreté.
 H. Y./APS

L'Expression - Le Quotidien - Les préalables d'une guerre

L'Expression - Le Quotidien - Les préalables d'une guerre
Puisque l'occasion se présente, pourquoi ne pas commander des drones au partenaire américain? Pourquoi ne pas acheter du matériel électronique de surveillance?
 La Cédéao a estimé le coût des opérations à 500 millions de dollars pour six mois
Qui va financer la guerre contre Al Qaîda au Nord-Mali? Qui chapeautera la chaîne de commandement durant cette guerre?
Y a-t-il une cohérence au sein des dirigeants maliens? L'Algérie a-t-elle suffisamment sécurisé ses frontières pour éviter un reflux des éléments terroristes lors de cette intervention? Ce sont autant de préalables qui doivent être impérativement réglés avant le lancement de l'attaque militaire contre les groupes terroristes maintenant que le principe de cette intervention est retenu. Commençons d'abord par le financement des opérations. La Cédéao a estimé le coût des opérations à 500 millions de dollars pour six mois, soit une bagatelle de un milliard de dollars puisque l'intervention s'étalera sur au moins une année.
En situation de crise économique aiguë, les pays occidentaux, partisans de la guerre au nord du Mali, ne peuvent pas se permettre une telle dépense. C'est ce qui explique d'ailleurs le léger fléchissement de la position française. «Nous avons défendu avec insistance l'option militaire dans le but de pousser les différentes parties au dialogue, ne pas sombrer dans le statu quo et nous pensons que les choses évoluent», confie une source diplomatique française parlant sous couvert de l'anonymat. Une idée transparaît dans la demande formulée le 15 novembre dernier par le président François Hollande envers le président malien, Dioncounda Traoré, l'incitant à une «intensification du dialogue avec les représentants des populations du nord de ce pays qui rejettent le terrorisme».
Selon le porte-parole du Quai d'Orsay, conformément à l'échéancier fixé par la résolution 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies, «la France attend que le secrétaire général des Nations unies présente son rapport. Il devrait le faire très rapidement, dans les jours qui viennent. C'est sur la base de ce rapport que le Conseil de sécurité pourra autoriser le déploiement d'une opération africaine au Mali, par l'adoption d'une nouvelle résolution».
Cette même facture justifie les propos tenus par l'envoyé spécial de l'ONU sur le Sahel, Romano Prodi, qui a catégoriquement exclu une intervention «avant septembre 2013». Une fois cet écueil financier dépassé, se posera le problème de la chaîne de commandement. L'armée malienne est catégorique: il n'est pas question que les militaires de la Cédéao chapeautent cette opération. Les chefs militaires maliens refusent, en effet, que la Cédéao prenne le commandement des opérations.
Selon une source diplomatique algérienne «ce refus ne manquera pas de susciter un vif débat au sein du Conseil de sécurité» Ces dissensions au sein des chefs militaires maliens constituent un véritable casse-tête pour les partisans de la guerre. Surtout que cette même armée est complètement disloquée.
Selon un audit effectué par des experts de l'Union européenne, les 3/4 du matériel militaire malien est, soit hors d'usage par sa vétusté, soit récupéré par les groupes terroristes. Il va falloir donc, former, reconstituer cette armée et l'assister sur le plan logistique, ce qui prendra beaucoup de temps. Reste un dernier élément dans cette équation complexe: la sécurisation des frontières. Selon des observateurs très au fait de la situation dans la région, c'est l'un «des principaux verrous qui bloquent une intervention militaire au-delà du sacro-saint principe de la non-intervention militaire étrangère défendue par l'Algérie».
Pays limitrophe, l'Algérie partage 1261 km de frontière avec le Mali, il serait suicidaire pour qu'elle cautionne une intervention au nord du Mali sans que ses frontières ne soient sécurisées.
Une sécurisation stricte à même d'endiguer un reflux des éléments terroristes. Cela nécessite, en plus des milliers de soldats sur place, des moyens physiques, comme les murs, les fils barbelés, et un matériel de surveillance sophistiqué.
Si sur le plan humain l'Algérie a pris ses dispositions, l'a-t-elle fait sur le plan matériel? Puisque l'occasion se présente, pourquoi ne pas commander des drones au partenaire américain? Pourquoi ne pas acheter du matériel électronique de surveillance?

Mali: Ban Ki-moon met en garde contre les risques d'une intervention militaire - Mali / Islamistes - RFI

Mali: Ban Ki-moon met en garde contre les risques d'une intervention militaire - Mali / Islamistes - RFI

Mali: l’intervention militaire, enjeux et conséquences – Sahel Intelligence

Mali: l’intervention militaire, enjeux et conséquences – Sahel Intelligence
Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon exprime ses craintes sur les effets dévastateurs potentiels qu’une intervention militaire dans le Nord du Mali puisse avoir sur la situation humanitaire déjà précaire et sur celle des droits de l’Homme.
 Le Conseil de sécurité doit se prononcer dans le courant du mois de décembre sur l’envoi de la force militaire forte de 3 300 hommes, décidée le 11 novembre dernier par la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest pour libérer le nord du Mali des mains des islamistes jihadistes. Et l’avis du secrétaire général de l’ONU devrait peser sur leur décision. Pour Ban Ki-moon, l’usage de la force marquera un point de non-retour, car il pourrait enterrer définitivement l’espoir d’une solution  politique négociée, qui reste encore la meilleure garantie d’une stabilité à long terme dans la région. Le plan présenté par les pays de la CEDEAO est, selon lui, à compléter notamment en ce qui concerne le renforcement de l’armée malienne. Et de l’avis général, celle-ci doit être en première ligne. Des précisions doivent également être apportées à la stratégie de minimisation des conséquences humanitaires, sans compter l’entretien, l’entraînement, l’équipement et le financement de cette force ouest-africaine. Néanmoins, le secrétaire général de l’ONU reste bien conscient des différences existant entre les divers groupes armés présents dans la région, et estime que l’usage de la force sera sans doute inévitable pour déloger les plus extrémistes d’entre eux.
 En cas de validation de l’intervention militaire par le Conseil de sécurité, Ban Ki-moon préconise l’envoi dès à présent d’un nombre conséquent d’observateurs de l’ONU au Mali. L’objectif est de se rendre compte au fur et à mesure de la situation des droits de l’Homme ainsi que du comportement des militaires qui y seront dépêchés pour constater et prévenir d’éventuels abus.

Nord-Mali: Ban Ki-moon émet des doutes | Afrique | DW.DE | 29.11.2012

Nord-Mali: Ban Ki-moon émet des doutes | Afrique | DW.DE | 29.11.2012

Alors que l'Union Africaine et la Cédéao ont donné leur feu vert à une intervention militaire au Nord-Mali, Bann Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU exprime ses réserves.

La Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest met progressivement en place sa force militaire pour tenter de reconquérir le nord toujours sous contrôle des islamistes armés. Mais pour le secrétaire général de l'ONU cette intervention militaire pourrait avoir de graves conséquences pour la population. Ban Ki Moon souhaite la poursuite d'un dialogue.

Ecoutez l'analyse de Oualette Halatine, ancienne Ministre malienne et ex-fonctionnaire des Nations Unies.


« Il faut tout faire pour éviter les pertes humaines »

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« Il faut tout faire pour éviter les pertes humaines »

Ban Ki-moon met en garde contre une intervention au Mali

Ban Ki-moon met en garde contre une intervention au Mali
Des militants d'Ansar Dine, à Kidal, en août 2012.
Le secrétaire général de l'Organisation des nations unies, Ban Ki-moon, a mis en garde, mercredi 28 novembre, contre les risques d'une intervention militaire dans le nord du Mali. "Je suis tout à fait conscient que si une intervention militaire dans le Nord n'est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire dejà extrêmement fragile et entraîner aussi de graves violations des droits de l'homme", écrit M. Ban dans un rapport adressé au Conseil de sécurité. "Elle pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d'une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d'assurer la stabilité à long terme au Mali", ajoute-t-il.

Tout en estimant qu'une opération armée internationale pour chasser les islamistes qui contrôlent le nord du Mali "sera sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes" d'entre eux, M. Ban souligne que "des questions fondamentales (..) restent en suspens". Elles concernent "la manière dont la force sera dirigée, entretenue, entraînée, équipée et financée".

Mais avant toute opération militaire "l'accent doit être mis sur un dialogue politique", en particulier avec les Touaregs du Nord, insiste M. Ban. Le sécrétaire général de l'ONU estime que les plans pour mettre sur pied la force internationale ainsi que pour renforcer les forces armées maliennes "doivent être précisés davantage".

Le 11 novembre, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a approuvé l'envoi dans le nord du Mali, contrôlé par des groupes islamistes armés, d'une force militaire de 3 300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban.

ANSAR DINE PREND LA VILLE DE LÉRÉ

Le groupe islamiste armé Ansar Dine, qui occupe le nord du Mali depuis huit mois avec des djihadistes, s'est installé mercredi dans la localité de Léré, à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec la Mauritanie. Les quelques dizaines d'hommes de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui étaient sur place ont été chassés sans combats. La prise de la ville a été confirmée par une source sécuritaire régionale. Selon un élu de la localité, "c'est la police islamiste qui a désormais la gestion de la ville. Les quelques combattants du MNLA qui étaient sur place ont fui" en direction de Foïta, une localité malienne à 18 kilomètres de la frontière mauritanienne.

Léré a été abandonnée il y a plusieurs mois par l'armée malienne, qui était confrontée depuis la mi-janvier à des offensives de rebelles touaregs et d'islamistes dans le nord du Mali. Elle est située à une centaine de kilomètres de la localité mauritanienne de Mbera, qui abrite un camp de réfugiés maliens ayant fui le conflit.


 Crise au Mali
›Le groupe islamiste Mujao revendique l'enlèvement d'un Français au Mali
›Mauritanie : des images du dernier otage français publiées sur Internet
›Mali : l'enlèvement d'un Français revendiqué par les djihadistes du Nord
Édition abonnés Contenu exclusif
›Mali : la diplomatie algérienne souhaite éviter une intervention militaire
›"Nous ne sommes pas prêts à la guerre" pour le nord du Mali
›L'UE précise les contours de son aide pour la reconquête du nord du Mali

Détails de l'actualité : Mali : Ban souligne les risques de la MISMA

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Le Figaro - Flash Actu : Intervention au Mali: Ban met en garde

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Ban Ki-moon invite à la prudence sur une opération au Mali - Libération

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Mali: le dialogue avant l'intervention militaire, souligne Ban Ki-moon - Le Nouvel Observateur

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Ban Ki-moon recommande prudemment une opération au Mali - Le Nouvel Observateur

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AFP: Mali: le chef de l'UA déçu par le rapport de l'ONU

AFP: Mali: le chef de l'UA déçu par le rapport de l'ONU

Narco trafic au Sahara : Des preuves contre ATT | Mali Actualités

Narco trafic au Sahara : Des preuves contre ATT | Mali Actualités
Narco trafic au Sahara : Des preuves contre ATT
 11 heures | 9 commentaires




 Ils sont généraux de l’armée malienne, hommes politiques, élus locaux, tous trempés dans le pernicieux réseau de trafic de la drogue. Un rapport ultra confidentiel des services secrets américains, révélait il y a peu que neuf généraux maliens étaient impliqués dans le trafic de cocaïne au Sahara. Le principal baron du réseau n’est personne d’autre que l’ex président  de la république Amadou Toumani Touré. L’implication de son épouse dans l’affaire dite « Air Cocaïne » (nous y reviendrons) est la preuve parfaite de l’existence de la mafia au sommet du pouvoir. Mais il y a pire.
« Entre janvier 2006 et  mai 2008 284 kilos de cocaïne ont été saisis en Europe à l’arrivée de vols en provenance du Mali, ce qui situe le pays à une 4e place ouest africaine. Au niveau du nombre de passeurs arrêtés à l’arrivée en Europe, l’aéroport de Bamako fournissait même le second contingent ouest africain, surpassé uniquement par celui de Conakry, soit un classement très disproportionné par rapport à l’importance du trafic aérien entre le Mali et l’Europe. » Le rapport du GRIP (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité) paru en 2012, est sans ambigüité : le Mali, jadis enclavé et sans intérêt particulier pour les passeurs, tout comme la Mauritanie et le Niger sont devenus des pays de transit massif ; les saisies aux aéroports européens ne sont que la partie visible d’un iceberg de coke qui se balade tranquillement tout au long de la mer saharienne. En plein Sahara, à Tinzaouatine, près de la frontière algérienne, 750 kilos de cocaïne ont été abandonnés par des contrebandiers qui se sont enfuis en traversant la frontière algérienne ; que dire d’Air Cocaïne, et de ses va et vient quotidiens portant non plus sur des centaines de kilos mais sur des tonnes. Dans au moins deux cas, les notables des localités de Gao et de Tarkint étaient présents aux atterrissages, tandis qu’à Kayes c’est l’armée qui avait balisé une piste improvisée pour « recevoir » quatre tonnes de cocaïne. Les ramifications que l’on retrouve sur plusieurs enquêtes impliquent des citoyens marocains, français, espagnols, maliens, et on en passe…
Le sujet a été parfaitement et longuement traité sur les pages d’Agoravox, pour qui s’intéresserait aux détails. Là n’est pas le sujet. Les autoroutes sahariennes de la cocaïne sont déjà un classique et soulignent parfaitement les liaisons existant entre les trafiquants latino-américains, les belligérants (Polisario, Touaregs, etc.), les islamistes d’AQMI et leurs adeptes, et enfin les forces armées et des acteurs politiques et économiques de la région. Ces derniers et l’armée ont toujours agit en quasi impunité : Georges Berghezan du GRIP souligne dans un entretient au quotidien Libre Belgique qu’il y a eu, début 2010, de très nombreux atterrissages de drogue à Kidal, Gao, Tombouctou. Lors de l’incident de Tarkint, selon l’ambassade des Etats-Unis, les services de renseignement maliens avaient bouclé la zone et les services anti-drogue n’y ont pas eu accès. Sur la dizaine de personnes arrêtées, la plupart ont été libérées- les trois derniers il y a peu, acquittés.
Les multiples joint venture entre mafieux, bandits caravaniers, islamistes-trafiquants, hommes d’affaires, militaires, politiciens, libérateurs et autres « révolutionnaires » visent essentiellement au contrôle de ce trafics. Derrière les « Révolutions », les coups d’Etat, les « libérations de territoires » et autres actions armées, se dessine en filigrane  des différents, des litiges, des « partages », des contestations et des « contrôles de la route » d’un trafic qui génère annuellement plusieurs milliards de dollars. La présence militaire US et française, excentrée et plutôt côtière, semble parfaitement inefficace, malgré les efforts d’un « patron local » des forces spéciales Christian Rouyer (ancien de la place Beauvau) à Sévaré et toute la technologie américaine. D’autant plus que des barbouzes et hommes d’affaires de ces deux pays jouent souvent sur plusieurs tableaux et ne dédaignent pas la manne venue du ciel latino – américain.
Ainsi, le « jeu » a monté de plusieurs crans. La déstabilisation du Mali en est la preuve la plus flagrante. Il faut certainement ajouter à cette dérive entropique la politique française en Libye. Non seulement le champ opérationnel s’est élargi sur un espace jusque là parfaitement contrôlé et négocié, mais en plus, des centaines de militaires et de combattants de Kadhafi ont rejoint les multiples factions agissant dans la région avec leurs armes, leurs véhicules blindés et autres 4X4. Il s’est ainsi créé un flagrant déséquilibre des forces qui a permis, entre autres, l’occupation du nord Mali par les forces revigorées des fondamentalistes d’Ansar Dine et les Touaregs du MNLA (désormais en conflit).
Les différents sur le partage de la coke entre les acteurs maliens ont abouti à un « coup d’Etat » et l’intervention en Libye a permis la création d’un nouveau glacis saharien, permettant aux groupes fondamentalistes de renforcer leur périmètre opérationnel et à mettre définitivement la main sur le trafic de cocaïne, du moins en ce qui concerne les réseaux et les filières sillonnant l’ancienne route du sel.
La destruction des sites religieux à Tombouctou par les fondamentalistes n’est à leurs yeux qu’une démonstration de force : elle indique qu’il faudra compter avec eux et qu’ils ont désormais suffisamment d’atouts pour pouvoir narguer la communauté internationale.
A NIAGAGALY
Source :  La Dépêche

Mali: le dialogue avant l'intervention militaire, souligne Ban Ki-moon - Challenges.fr

Mali: le dialogue avant l'intervention militaire, souligne Ban Ki-moon - Challenges.fr
NATIONS UNIES (Sipa-AP) - Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon appelle à une action urgente pour aider le gouvernement malien à réunifier le pays coupé en deux, soulignant dans un rapport adressé mercredi soir au Conseil de sécurité la nécessité de mettre l'accent sur le dialogue politique avant toute opération militaire.

Une intervention militaire africaine avec le soutien logistique de pays occidentaux, dont la France, est en cours de préparation afin de reprendre le nord du Mali aux groupes islamistes armés. Ils s'en sont emparés à la faveur de la déstabilisation du pays par le coup d'Etat de l'armée fin mars dernier dans la capitale, Bamako (sud). Les djihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Ansar Dine et du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest) ont accompagné les Touaregs dans leur offensive avant de les chasser. Le 13 novembre, l'Union africaine a demandé au Conseil de sécurité le feu vert pour l'envoi d'une force militaire de 3.300 hommes dans le nord du Mali.

"Aider le gouvernement et le peuple malien"

Ban Ki-moon note dans son rapport que le Nord du Mali "risque de devenir un refuge permanent pour les terroristes et réseaux criminels organisés". Une "action urgente est nécessaire pour aider le gouvernement et le peuple malien à réunifier leur pays, permettre un retour rapide à l'ordre constitutionnel, priver Al-Qaïda et ses affiliés d'une plate-forme qui leur permet de menacer l'Etat malien", a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'ONU préconise une feuille de route pour la transition politique, comprenant un dialogue avec les Touaregs.

S'il y a "des groupes terroristes et réseaux criminels avec lesquels aucun dialogue n'est possible", Ban Ki-moon se dit "tout à fait conscient que si une intervention militaire dans le Nord n'est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà extrêmement fragile et entraîner également de graves violations des droits de l'homme" tout en risquant de "ruiner toute chance d'une solution politique négociée à la crise", écrit-il.

Par ailleurs, observe M. Ban, "des questions fondamentales sur la façon dont la force (militaire) sera dirigée, entretenue, entraînée, équipée et financée restent sans réponse". Les plans pour mettre sur pied la force internationale et renforcer les forces de sécurité maliennes "doivent être davantage aboutis", estime-t-il.

cf/AP/ll

Les islamistes d'Ansar Dine s’installent dans le Nord du Mali - Libération

Les islamistes d'Ansar Dine s’installent dans le Nord du Mali - Libération

28 novembre 2012 à 23:24
Des soldats d'Ansar Dine, à Gao, le 18 juin 2012.
Des soldats d'Ansar Dine, à Gao, le 18 juin 2012. (Photo Reuters)

Le groupe armé a pris la ville de Léré, près de la frontière mauritanienne, sans combats. Les combattants du MNLA ont dû fuir.
Le groupe islamiste armé Ansar Dine, occupant le nord du Mali depuis huit mois avec des jihadistes, s’est installé mercredi sans combats dans la localité de Léré, à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec la Mauritanie, a appris l’AFP de sources concordantes.
Quelques dizaines d’hommes de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, laïc), qui étaient sur place, ont été chassés sans combats, ont indiqué un habitant de Léré, une source sécuritaire régionale et un élu local joints au téléphone depuis Bamako.

«Les combattants d’Ansar Dine sont actuellement dans la ville. Il n’y a pas eu de combats. Ils ont chassé les quelques combattants du MNLA, qui étaient là», a déclaré l’habitant de Léré, petite ville située à 65 km de la frontière mauritanienne. «On voit actuellement des véhicules avec les drapeaux d’Ansar Dine circuler», a ajouté l’homme, contacté par téléphone satellitaire, les lignes téléphoniques régulières ne fonctionnant plus depuis plusieurs mois à Léré.

La prise de la ville sans combats a été confirmée par une source sécuritaire régionale. «Les combattants d’Ansar Dine occupent actuellement la localité de Léré. Ils ont même réuni les habitants pour notamment leur dire qu'à compter d’aujourd’hui, il n’y aura plus de taxe sur les produits vendus au marché, parce que l’islam interdit le paiement de taxe», a affirmé cette source.

Selon un élu de la localité, «c’est la police islamiste qui a désormais la gestion de la ville. Les quelques combattants du MNLA, qui étaient sur place, ont fui» en direction de Foïta, une localité malienne à 18 km de la frontière mauritanienne.

A lire aussi Mali : «l'intervention militaire, un remède qui risque d'être pire que le mal»

Léré a été abandonnée il y a plusieurs mois par l’armée malienne qui était confrontée depuis mi-janvier à des offensives de rebelles touareg et d’islamistes dans le nord du Mali. Elle est située à une centaine de kilomètres de la localité mauritanienne de Mbera qui abrite un camp de réfugiés maliens ayant fui le conflit.

Depuis qu’Ansar Dine, le MNLA et les jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont pris, entre fin mars et début avril, le contrôle des trois régions administratives formant le nord du Mali, c’est la première fois que les islamistes s’installent aussi près de la Mauritanie.

Chassés mi-novembre de la ville de Ménaka (nord-est) où ils tentaient de se reconstituer une base pour combattre les islamistes, quelques dizaines de membres du MNLA avaient rallié Léré, où se trouvaient déjà d’autres hommes du même groupe, d’après des sources concordantes.

(AFP

Interview Bilal ag-Achérif, chef du Mouvement de libération nationale de l'Azawad, plaide pour le droit à l'autodétermination des Touaregs, dans le Nord-Mali.Mali : «L' intervention militaire, un remède qui risque d'être pire que le mal» - Libération

Mali : «L' intervention militaire, un remède qui risque d'être pire que le mal» - Libération
Interview Bilal ag-Achérif, chef du Mouvement de libération nationale de l'Azawad, plaide pour le droit à l'autodétermination des Touaregs, dans le Nord-Mali.
 Par Propos recueillis par Thomas Hofnung


La situation paraît bloquée au Mali. Les préparatifs pour une intervention militaire africaine, soutenue par les Occidentaux, dans le Nord-Mali contre les groupes islamistes marquent le pas. Tout comme le processus politique à Bamako : les «Journées nationale de concertation», qui devaient rassembler les «forces vives» du pays afin d'établir une feuille de route, ont été reportées au 10 décembre. L'Algérie et le Burkina Faso - deux Etats voisins du Mali - plaident toujours pour une sortie politique de la crise au Mali. Bilal ag-Achérif, le chef du mouvement touareg indépendantiste, le Mouvement de libération nationale de l’Azawad (MNLA), a été reçu au Quai d’Orsay, où il a plaidé pour le droit à l’autodétermination des Touaregs. Entretien.

Quel message avez-vous fait passer à Paris, très en pointe dans la préparation d’une intervention militaire au Mali ?

Bilal ag-Achérif : Nous sommes venus expliquer la position du MNLA, mais aussi celle du peuple de l’Azawad (région du Nord-Mali, ndlr) tout entier. Avant de déclencher une intervention militaire, il faut d’abord trouver une solution politique entre l’Etat malien et l’Azawad. Il faut entamer des négociations sous les auspices de la communauté internationale. L’intervention militaire risque d’apporter plus de problèmes que de solutions dans la région. Elle peut faire beaucoup de victimes et provoquer des déplacements de population importants.

Vous distinguez l’Azawad du Mali. Pour vous, il s’agit de deux territoires distincts ?

Ils n’ont jamais fait un. La question n’est pas de savoir s’ils sont distincts mais plutôt de savoir comment les mettre ensemble. Dès l’indépendance du Mali, les chefs coutumiers de l’Azawad ont écrit au président de Gaulle pour l’alerter sur les conséquences négatives de l’intégration de notre région au sein du nouvel Etat. De fait, nos populations ont été victimes de massacres dès le début des années 60, puis sous tous les présidents qui se sont succédé à Bamako, même sous le mandat d’Amadou Toumani Touré (le président renversé en mars dernier, ndlr). Jamais personne - militaire ou politique - n’a été arrêté au Mali pour les exactions commises dans l’Azawad. Sur place, les populations voient le Mali comme un Etat qui vient les piller et les massacrer.

Dans ces conditions, est-il envisageable, de votre point de vue, de faire partie du Mali ?

Il faut se rappeler de tout ce passé et discuter. Le Mali doit arrêter les responsables des massacres dans l’Azawad et les remettre à la justice internationale. C’est un préalable indispensable aux futures discussions. On ne ferme pas la porte aux négociations, mais elles doivent porter sur le droit à l’autodétermination des populations de l’Azawad. Leur aspiration profonde, c’est qu’on leur donne la responsabilité d’administrer leur propre territoire. Si la communauté internationale nous reconnaît ce droit, nous aurons une responsabilité vis-à-vis d’elle : celle d’assainir notre territoire, que nous connaissons sur le bout des doigts. Mais, aujourd’hui, si on demande à un jeune de l’Azawad de se battre contre les groupes terroristes, il va se demander pourquoi il risquerait sa vie alors que la communauté internationale veut prendre son territoire pour le remettre à l’Etat malien.

Demandez-vous des armes à Paris et à la communauté internationale ?

Nous nous battons déjà contre ces groupes nuisibles financés par l’argent de la drogue et des prises d’otages. Mais nous manquons de moyens, nos soldats n’ont pas de quoi manger. Un appui politique et financier serait le bienvenu.

Vous réclamez l’indépendance de l’Azawad mais n'êtes-vous pas minoritaire dans le Nord-Mali ?

Le MNLA ne parle pas au nom des Touaregs, mais au nom de toutes les populations présentes sur ce territoire. Les chefs du MNLA sont songhaïs, arabes, peuls et aussi touaregs. Nous sommes tous dans la même situation, nos droits sont bafoués par Bamako. On dit que nous sommes minoritaires, mais qui a fait des statistiques ? S’il le pouvait, le Mali dirait que nous n’existons même pas.

Parmi les groupes présents au Nord-Mali, qui doit être inclus dans ces négociations avec Bamako ?

Le Mujao et Aqmi doivent être exclus de ce dialogue. Ce sont des mouvements étrangers à l’Azawad, dirigés par des étrangers. Nous n’avons rien à voir avec eux. Quant au mouvement Ansar-Edine, il doit faire un pas en avant pour entrer dans la négociation en rompant ses relations avec les groupes terroristes.

Les jeunes Touaregs, qui sont désoeuvrés, ne sont-ils pas tentés de rejoindre les rangs de ces mouvements qui disposent de moyens financiers importants ?

L’argent de la drogue et des rançons liées aux prises d’otages leur permet certes d’attirer certains jeunes. Mais les populations de l’Azawad n’ont rien en commun avec l’idéologie d’Al Qaeda. Ceux qui les ont rejoints le font par pur intérêt financier ou par peur. Il faut justement leur offrir une alternative. Le Mujao a récemment recruté plusieurs militants locaux mais aussi à l’extérieur de la région grâce à l’argent touché en échange de la libération d’otages espagnols.

Vous sentez-vous pris en étau entre la pression des groupes islamistes présents au Nord et la menace d’une intervention militaire extérieure ?

L’intervention ne servirait à rien dans les conditions actuelles. On ne peut pas prescrire une ordonnance sans avoir ausculté le malade, sans avoir consulté les populations de l’Azawad. Une telle opération militaire, avec des troupes qui ne connaissent rien du terrain, provoquerait plus de désordre, diffuserait la menace terroriste dans toute l’Afrique de l’Ouest et augmenterait le trafic de drogue. Elle risquerait de faire beaucoup de victimes collatérales. Comment distinguer les terroristes des autres ? Ils portent les mêmes vêtements

mercredi 28 novembre 2012

Le volume du commerce Chine-Afrique devrait dépasser 200 milliards de dollars en 2012 - Afriquinfos

Le volume du commerce Chine-Afrique devrait dépasser 200 milliards de dollars en 2012 - Afriquinfos
Le volume du commerce entre la Chine et les pays africains dépassera 200 milliards de dollars cette année, a prédit mardi Sun Guangxiang, vice-ministre du Commerce.

Mardi 27 novembre 2012 | 17:52 UTC

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© Afriquinfos

Dans son discours prononcé lors de la troisième Conférence de tables rondes sur la coopération sino-africaine tenue dans la ville de Wanning de la province de Hainan (sud), M. Sun s'est engagé à renforcer la coopération avec les pays africains dans les domaines du commerce, des finances, de l'agriculture, du tourisme et de l'aviation.

Les échanges entre la Chine et l'Afrique ont dépassé 160 milliards de dollars l'année dernière, a-t-il fait remarquer. Des statistiques publiées par le ministère montrent qu'un million de Chinois se sont rendus en Afrique l'année dernière et qu'environ 500.000 Africains ont voyagé en Chine sur la même période. La Chine va continuer à étendre les domaines de coopération avec l'Afrique et offrira davantage d'aide au continent, a-t-il affirmé. Sous le thème "Approfondir la coopération pour un avenir brillant", la conférence a réuni des représentants diplomatiques et responsables des départements commerciaux des deux parties.

La première conférence s'est tenue à Beijing en 2010.

Pourquoi l'intervention au Mali risque d'échouer | Slate Afrique

Pourquoi l'intervention au Mali risque d'échouer | Slate Afrique
Les conditions sur le terrain ne sont pas réunies pour qu'une intervention militaire parvienne à déloger les islamistes du Nord-Mali.

Soldats maliens dans le camp béninois de Cana, le 06 décembre 2004. AFP/PIUS OTOMI EKPEI


l'auteur
Roman Rijka

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Alassane Ouattara  Boko Haram  Burkina Faso  Cédéao  coup d'Etat Mali  désert Union Africaine  Djihadistes  drones américains  Etats-Unis  France  intervention militaire  islamistes  Mali  MNLA  Mujao  Nigéria  Sénégal 

Sur le front malien, rien de nouveau, serait-on tenté de dire. L’intervention annoncée des forces de la Cédéao se fait attendre. Depuis des mois, l’affaire se prépare en haut lieu.
Plusieurs pays sont censés y participer, «Ils offrent des bataillons, d'autres des compagnies (...). Il y a le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, nous avons également des pays comme le Ghana (...), le Togo,» précise Le Monde en citant le président ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao (Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest).
L'armée malienne et la Cédéao sont-elles encore viables?
L’objectif est d’aligner 3 300 hommes. Pour l’heure, rien ne filtre sur les moyens, logistiques et autres, dont disposeraient ces combattants, ni sur la mission qui leur serait attribuée. Viendraient-ils pour «épauler» une armée malienne qui, au fil du temps, n’a plus d’armée que le nom?
Officiellement, elle regroupe un peu plus de 7 000 hommes. Ce qui est peu, pour un pays de 15 millions d’habitants. À titre de comparaison, à population à peu près égale, l’armée sénégalaise compte 19 000 hommes, celle du Niger 12 000 et celle du Malawi 25 500.
 Étrillée par la rébellion touarègue, à l’époque soutenue par les islamistes, l’armée malienne s’est repliée en désordre et reste cantonnée dans le sud du pays. On voit mal ce que ces troupes, mal équipées et peu motivées, pourraient faire de plus grâce à la seule présence d’une hypothétique force de la Cédéao.
Cette dernière serait-elle alors déployée pour se lancer à la reconquête du nord ? 3 000 soldats envoyés à l’aventure dans une région qu’ils ne connaissent pas, certains francophones, d’autres anglophones, et dont les moyens lourds et la chaîne de commandement sont encore mal définis, le tout contre un adversaire mobile et plus à l’aise car sur son terrain ? Recette garantie pour un échec cuisant.
D’où, peut-être, le temps mis à déclencher l’opération. Une intervention de ce genre, dans une zone désertique très étendue et aux frontières floues, ne s’organise pas à la légère. Des voix s’élèvent d’ailleurs pour signaler que cette idée d’une intervention militaire est mal inspirée.

«Il ne fait aucun doute que le Mali a besoin d’aide, sous une forme ou sous une autre, commente The Guardian. Le pays est en plein chaos depuis le début de l’année, incapable de faire face à deux menaces simultanées qui pèsent sur l’existence même de l’Etat: un putsch militaire qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu et une rébellion au nord qui, depuis, a été détournée par des groupes islamistes.»

Une intervention militaire peut déstabiliser toute la région
Pourtant, estime le quotidien de Londres, une «intervention militaire pourrait avoir des conséquences dramatiques et risque d’affecter non seulement le Mali, mais aussi l’ensemble du Sahel et le continent africain».

En effet, explique Abdelkader Abderrahmane au Guardian, «ce serait une grave erreur de croire que 3 300 soldats de la Cédéao […] puissent être en mesure de vaincre les rebelles. En fait, tout porte à croire que ceux-ci se contenteraient de fuir dans les pays voisins, dont les frontières sont notoirement perméables. De plus, le combat contre des forces asymétriques comme des guérillas dans les dunes et la chaleur du Sahel, auxquelles les terroristes ont eu largement le temps de s’adapter, serait un enfer pour les forces de la Cédéao».
Les membres de la Cédéao n’en défendent pas moins le principe d’une intervention armée, tout en sachant pertinemment qu’ils sont confrontés à un dilemme. Car en déployant leurs unités au Mali, n’adresseraient-ils pas un mauvais message aux militaires putschistes?
 Ceux-ci ne se considéreraient-ils pas alors soutenus par les forces étrangères ? «Il n’y a aucune raison d’encourager un changement de gouvernement inconstitutionnel par l’armée, l’Union Africaine en a fait un principe sacré» rappelle à ce sujet Olugbenga Ashiru, ministre nigérian des Affaires étrangères, tout en insistant sur le fait que le Nigeria et la Cédéao comptaient intervenir à cause du danger que représente l’insurrection du mouvement Boko Haram.

«Un des plus grands défis que doit relever le Nigeria aujourd’hui est celui de la sécurité, poursuit-il, cité par le site This Day.La menace de Boko Haram et ses liens avec d’autres organisations terroristes en Afrique, comme Al-Qaïda au Maghreb (AQMI), nous a fait prendre conscience, au Nigeria, du lien entre la situation intérieure et la politique étrangère.»
Laisser pourrir la situation au nord, une autre solution
En dépit de tous les discours officiels sur une intervention, c’est peut-être une autre solution qui est en train de se dessiner. Les unités de la Cédéao vont peut-être bel et bien se déployer au Mali, mais elles n’avanceront pas vers le nord. Elles auront plutôt pour mission à la fois de neutraliser la junte, pour l’empêcher de nuire, et de sécuriser le sud.
La France et les Etats-Unis se chargeraient du soutien logistique, et sans doute de quelques opérations clandestines sur les positions tenues par les islamistes, dont des frappes «chirurgicales» menées par des drones américains.
Et pendant ce temps, il suffirait d’attendre que la situation pourrisse au nord. Car les islamistes, depuis qu’ils se sont imposés dans le sillage des rebelles touareg qu’ils ont fini par évincer, ne se sont pas fait que des amis, comme le décrit le New York Times.

Leur version extrémiste de l’islam est loin de séduire. Les réfugiés fuyant leur règne de terreur seraient déjà plus d’une centaine de milliers. Beaucoup témoignent du caractère implacable du pouvoir des islamistes.

«Ils ont complètement bouleversé notre façon de vivre, raconte l’un d’entre eux, repris par le quotidien new-yorkais. Ils nous ont imposé un type de religion que nous n’avons jamais connu. On ne peut même pas sortir dans la rue avec son épouse. Nous sommes comme des prisonniers.»
La grogne des populations locales pourrait suffire à fragiliser les islamistes. Et en guise d’infanterie pour nettoyer le terrain à la place d’une armée malienne incompétente et d’une Cédéao frileuse, peut-être l’Occident aura-t-il plus ou moins discrètement recours à ceux qui sont, en fin de compte, à l’origine de la situation actuelle: les rebelles.
Depuis le milieu du mois, en effet, les rebelles touareg du MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) sont passés à l’offensive pour reprendre le contrôle de la ville de Gao. Des combats ont également éclaté entre les Touaregs et les islamistes autour de Menaka, près de la frontière du Niger.
Ce nouveau retournement de situation va peut-être éviter à la Cédéao l’embarras d’une opération complexe et forcément sanglante. Au lieu de cela, les voisins du Mali n’auront peut-être qu’à attendre que le nord du pays tombe comme un fruit mûr, miné par les dissensions entre rebelles et extrémistes.
Roman Rijka

Nord-Mali: pourquoi l’intervention militaire attendra | Slate Afrique

Nord-Mali: pourquoi l’intervention militaire attendra | Slate Afrique
Le Conseil de sécurité de l’ONU donnera certainement son feu vert pour une intervention militaire au Nord-Mali. Pourtant, celle-ci n’aura pas lieu avant près d'un an.

L'armée malienne à Kidira au Sénégal, le 27 février 1998. AFP/THOMAS COEX


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Adrien Hart

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Ansar Dine  autodétermination  Blaise Compaoré  coup d'Etat Mali  Gao  intervention  Kadré Désiré Ouedraogo  Kidal  MNLA  Mouvement National de Libération de l'Azawad  Nord-Mali  ONU  Ouagadougou  Tombouctou 

Les «fous de Dieu» du Nord-Mali ont gagné quelques mois.
Les populations de cette région, qui vivent sous le régime de la charia et de leurs exactions quotidiennes devront encore attendre avant d’être libérées.
La force militaire ouest-africaine, qui bénéficiera d’un solide soutien logistique de la France, n’est pas prête à entamer sa longue marche vers Tombouctou et Gao.
Une intervention militaire prévue pour septembre 2013
Avant l’intervention proprement dite, il faut d’abord franchir plusieurs étapes. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a déjà approuvé l’envoi d’une force de 3.300 hommes dans le septentrion malien pour déloger les islamistes installés depuis plus de six mois.
Le plan ouest-africain sera transmis dans la semaine à l’ONU et le conseil de sécurité de l’ONU va probablement donner son feu vert début décembre. Il s’agira d’une étape cruciale mais pas encore décisive.
Le président de la comission de la Cédéao, le Burkinabè Kadré Désiré Ouédraogo, avait affirmé que dès le feu vert onusien obtenu, la force africaine partirait à la conquête du nord malien. Il a sûrement voulu maintenir la pression sur les islamistes mais s’est montré beaucoup trop optimiste.
D’un point de vue logistique, rien n’est prêt. Ni la force africaine, ni l’armée malienne, profondément désorganisée depuis le pitoyable putsch du capitaine Sanogo qui a plongé le pays dans sa plus grave crise depuis l’indépendance.
Et l’émissaire de l’ONU pour le Sahel, l’ex-président du Conseil italien, Romano Prodi vient de tempérer les déclarations ces dernières semaines de plusieurs responsables français faisant état d’une intervention rapide.
Selon M. Prodi, une opération militaire n’est pas possible avant septembre ou octobre 2013. Soit dans près d’un an. Car d’importants préparatifs doivent d’abord avoir lieu et une chance laissée au dialogue.

Pourquoi faut-il attendre aussi longtemps?
Il y a plusieurs facteurs pour expliquer le décalage entre certaines déclarations très volontaristes, notamment de responsables français, et la réalité militaire du terrain. Tout d’abord, la force africaine doit venir en appui de l’armée malienne. Or, cette dernière est profondément désorganisée depuis le coup d’Etat militaire, la hiérarchie est aléatoire et les putschistes toujours très influents.
Les militaires maliens ont été humiliés, abandonnant la moitié du territoire sans livrer de grandes batailles. Pour regagner leur honneur, ils devront monter au front et se battre et ne laisseront à aucune force étrangère le soin de délivrer le nord de leur pays des bandes armées islamistes. C’est à ce prix qu’ils regagneront le respect et l’estime de la Nation.
Mais l’armée malienne est actuellement dans un état lamentable. Des experts européens, notamment français, doivent former la troupe pendant plusieurs mois pour éviter une autre raclée face à des islamistes bien armés, très mobiles et connaissant parfaitement le terrain.
Pour l’instant, on a surtout vu des milices locales gesticuler près du front devant les caméras des journalistes occidentaux. Mais leur ardeur au combat et leur capacité à mener des opérations militaires restent encore à démontrer. Leur comportement face aux civils touareg et arabes, avec de possibles vengeances sur une base ethnique, sera à surveiller de très près.
La force africaine encore en construction
Si l’armée malienne est encore en reconstruction, la force africaine est encore loin d’être sortie des cartons. Et cela ajoute encore au délai à respecter avant de rentrer dans le vif d’une opération militaire. Si le Nigeria, le Togo, le Bénin et le Sénégal ont déjà répondu présents, les autres participants trainent des pieds, à l’instar de l’influent Burkina, qui privilégie la voie du dialogue.
La Mauritanie, pièce maîtresse dans le dispositif, a longtemps hésité. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz est rentré le 24 novembre après une absence de plus d’un mois après avoir été blessé «par erreur» par un de ses soldats. Confronté à des islamistes de plus en plus remuants dans son propre pays, il n’est pas très chaud pour participer à l’aventure.
«Je crois que le problème pour nous n’est pas posé maintenant. Actuellement, nous suivons un peu les choses et attendons. Nous ne pensons pas réellement et nous ne conseillons pas qu’il y ait une guerre ouverte avant d’essayer d’épuiser tous les recours», a-t-il dit à RFI avant de regagner Nouakchott.
La Mauritanie se rapproche donc de la position algérienne, très réticente à une opération armée soutenue par la France à ses frontières méridionales. Et sans Alger, rien ne peut se faire dans le Sahel.
Pour le quotidien algérien Liberté,  l’Algérie «souhaite que soit d’abord privilégiée la négociation, au risque de provoquer une déflagration générale dans le Sahel et son voisinage» et critique la position française.

«Le dialogue a même trop duré pour le partisans de la guerre et (notamment) pour la France, dont le ministre des Affaires étrangères (Laurent Fabius) n’arrête pas de raconter que les habitants du Nord-Mali sont suppliciés par des jihadistes qui flagellent les uns et amputent les membres aux autres» selon le quotidien.
La France se laisse aussi le temps
Devant toutes ces difficultés, Paris laisse du temps au temps et se montre beaucoup moins pressé.
Interrogé ces derniers jours sur la possibilité d’une intervention dans «quelques semaines», comme évoqué un temps par son collègue de la Défense, M. Fabius a prudemment répondu : «nous n’en sommes pas là».

«Il faut d’abord reconstituer les forces maliennes et que les pays voisins fournissent des éléments. C’est une affaire qui relève d’abord des Africains», a-t-il martelé.
De plus, la question des otages complique la donne. Le récent enlèvement du Franco-Portugais Gilberto Rodriguez Leal porte à sept le nombre d'otages Français aux mains des islamistes armés au Sahel, ce qui n’est pas rien. Pour quatre d’entre eux, enlevés dans le nord du Niger en septembre 2010, cela fait déjà plus de deux ans de détention.
En France, les familles se mobilisent pour que les médias et l’opinion publique n’oublient pas les otages. Et s’opposent à toute intervention qui mettrait leur vie en danger. En ce sens, le report de plusieurs mois d’une intervention militaire est une bonne nouvelle pour eux.
En attendant l'intervention...
Le dialogue constitue la priorité mise en avant par Alger et Ouagadougou. Mais négocier avec qui ? Avec des bandes armées susceptibles d’être poursuivies pour des crimes de guerre, qui commettent de nombreuses exactions dans le nord malien ? Que leur promettre, l’amnistie ? Passer l’éponge sur leurs crimes au mépris des victimes des «fous de Dieu» ? Moralement impossible.
Plus que le dialogue, les adversaires des islamistes comptent bien favoriser leur division. Et notamment en appuyant les rebelles touareg du MNLA, un temps alliés aux islamistes. Le MNLA a toujours gardé de bons rapports avec Paris.
Avec les islamistes d’Ansar Dine, ils tendent maintenant la main à Bamako et sont prêts à dialoguer. Le MNLA abandonnerait ses rêves d’indépendance pour une simple «autodétermination» du Nord.  Et Ansar Dine n’appliquerait la charia que dans son fief de Kidal.
L’objectif est évidemment de « détacher » le MNLA et Ansar Dine des radicaux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
En d’autres termes, diviser avant de frapper.
Adrien Hart

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Lettre Ouverte au Président de la République: «Le Mali n’a qu’une carte à jouer, celle de l’intégrité et de laïcité» - maliweb.net

Lettre Ouverte au Président de la République: «Le Mali n’a qu’une carte à jouer, celle de l’intégrité et de laïcité» - maliweb.net

Monsieur le Président, la magistrature suprême vous échoit à un moment particulier de la vie de la nation malienne. La révolution historique de mars 1991ne se révéla porteuse ni de l’immense espoir qu’elle suscita, ni de la promesse d’une société meilleure qu’elle fit. Deux alternances maximales ébranlèrent nos convictions d’une nation en construction, confirmant de la révolution populaire le doute et l’angoisse qui la couronnèrent au finish
Un enseignant et professeur finit dix années de magistrature suprême en laissant – après l’y avoir plongé – le système éducatif malien dans un état de décomposition morale et déontologique, didactique et pédagogique jamais encore égalée. Inacceptable, non seulement parce qu’une telle tragédie constitue un parjure au regard de l’article 37 de notre Constitution, mais aussi une historique mésestime à l’égard des enfants, qui s’engagèrent jusqu’au sacrifice ultime pour la liberté.

La poisseuse dialectique se poursuit avec l’avènement d’un soldat et général dont les deux mandats ensevelirent l’armée malienne dans la même déconfiture, ravalant les hommes sous le drapeau, jadis fiers et objets de fierté, un cran au dessous de la dignité de soldat.

Ces vingt dernières années consacrèrent la décomposition de l’Etat et de ses démembrements, la gestion des affaires publiques comme des services et commerces familiaux, dans un contexte de népotisme outrancier et de corruption généralisée. La récompense des enfants pour leur engagement ultime à la révolution de mars 1991 fut une offre généreuse de tous les artifices de la liberté, déclinant sur une version humaine d’une nuée de sauterelles sur un lampion, alors que de la liberté leurs devanciers savaient de Saint-Just que: «toutes les pierres sont bâties pour l’édifice de la liberté. Vous lui pouvez bâtir un temple comme un tombeau, des mêmes pierres».

Cette douloureuse parenthèse a finalement son épilogue: un pays amputé des deux tiers de son territoire, des dizaines de milliers de déplacés et réfugiés abandonnés en pâture à la précarité, une administration plombée par la corruption, une économie exsangue, une justice arrogante et sélective, une armée traumatisée.

Monsieur le Président, le Mali de l’après 22 mars est une nation meurtrie et accablée, recevant la pierre de tous les sens de la part de pêcheurs endurcis. Les réseaux d’influence et la diplomatie occulte, couloirs de pratiques impérialistes et néocoloniales, sont activés et remis au goût du jour.

Le Mali attendait le soutien diplomatique de ses partenaires extérieurs, après l’attaque barbare du MNLA et des groupes islamistes. En vain. A l’appui de cette indifférence pour le moins ingrate, le bail entre la France et l’Afrique est en cours de renouvellement, distinguant désormais la «France» et «l’Afrique».

Explication de texte: l’enterrement de la Françafrique, zombie dont nous découvrons officiellement l’existence le jour de l’annonce de la mort, le 12 octobre 2012, dans l’enceinte de l’ex-Assemblée législative de la Fédération du Mali, Place Soweto, à Dakar. Mais, le 30 mars 2012, plus tôt, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) avait suspendu le Mali de toutes ses instances.

Le Mali comprendrait sa mise au banc de l’OIF, ayant vocation de promotion linguistique et culture dans un espace francophone, s’il avait été motivé par la crise académique et pédagogique coupable de notre système éducatif. Mais non, il nous est reproché un dysfonctionnement institutionnel préjudiciable à la démocratie, survenu le 22 mars.

La factice déclaration d’indépendance du MNLA, proclamé le 06 avril 2012, a eu sur notre quotidien le même résultat que si ne l’avions jamais apprise. Elle ne nous fit du mal que parce qu’elle a été libellée en français et diffusée comme «les premiers pas de l’homme sur la lune», éclipsant au passage tout le reste de l’actualité, y compris, en s’en souvient, un meeting du candidat Sarkozy à Caen.

Au même moment, outre Atlantique, pas un seul sujet de l’actualité du 06 avril 2012 et jours suivants n’a cédé ni son ordre d’apparition, ni son audience à la lecture tremblante et balbutiante d’un rêve d’indépendance, finalement étouffé dans le sommeil.

La Françafrique ne se décrète, pas plus que son oraison funèbre ne saurait se résumer à l’épisode sénégalais de la lutte d’influence rose et bleu à Dakar. C’est un masque de fer vissé sur nos têtes. On s’en débarrasse en la dévissant courageusement et la jetant loin. Comme sut le faire votre homologue Paul Kagamé et comme l’a entrepris le Président Ali Bongo, dont le pays est la terre d’ensemencement du concept.

Le Rwanda, dont la démocratie ne sera pas commentée ici (par respect pour vous, Monsieur le Président) et dont le moindre des exploits n’est pas de couper le sommeil à toute l’Afrique centrale, était vivement attendu à la dernière réunion de l’OIF à Kinshasa, où le Président Kagamé a refusé de mettre pied, malgré la cour obstiné d’Abdou Diouf.

Le même sera invité avec tous les honneurs à Dakar, en 2014, pendant que nous en seront encore certainement à quémander notre réintégration au sein de l’organisation. Trop c’est trop. Le Mali  représente plus que le Rwanda et le Gabon réunis, en termes d’apport à la langue française et, mieux, à la civilisation en général, Commonwealth y compris.

Nous sommes un pays de vielle culture, avons traité tous les domaines de la connaissance dans nos langues et demeurons des interlocuteurs incontournables dans le rendez-vous du donner et du recevoir.

Monsieur le Président, venons-en à la transition et au rôle historique que les Maliens attendent de la gestion que vous ferez du dossier du Nord. La transition, à laquelle vous présidez, vaut tous les mandats réguliers, et le concept superfétatoire, de ceci de la transition, de cela de la transition, ne nous divertit pas de votre rôle de Président de la République, garant de la Constitution.

La résolution 2071 fut adoptée le 15 octobre 2012. Elle renvoie l’examen de l’intervention militaire armée pour la libération du Nord, dont le principe semble acquis, à la fin du mois de novembre. Mais elle vous exhorte à entamer le dialogue avec les mouvements indépendantistes et jihadistes, devenus de copies délavées de leurs propres silhouettes. Il ne sied donc pas de vous accabler au motif que des négociations sont ouvertes avec les tristes groupuscules Mnla et Ansardine, pas plus que vous reprocher le flegme de l’approche discrète.

Vous n’avez pas à rougir de tenter de ménager la sensibilité de vos compatriotes, meurtris et désillusionnés. Dès lors, les protestations véhémentes des élites politiques et intellectuelles, les premières à avoir réclamé cette intervention, en brûlant souvent la politesse à votre gouvernement, sonnent incorrectement. On ne sélectionne pas une résolution des NU selon ses désirs.

Monsieur le Président, le Mali n’a qu’une carte à jouer, celle de l’intégrité et de laïcité, et c’est vous qui la détenez. Nous avons pris acte du pas mesuré par lequel votre gouvernement entra dans la ligne de la négociation, la thèse rigide de refus de tout contact civil avec les imposteurs Mnla et Ansardine s’imbibant d’une dose de salive jour après jour.

Mais le lancement officiel de la campagne de négociations par les soins de l’ORTM ajoute à notre inquiétude, car il constitue un épisode de la cacophonie politique à Bamako. Il a fallu que le FDR déclare que le décor de la négociation ne sera pas planté avant le début des frappes pour que l’ORTM nous confirme l’option gouvernementale en faveur des conciliabules, en termes choisis: «le Mali est pressé d’aller aux négociations».

La phrase porte la signature de Cheick Modibo Diarra, et sera distillée dans l’allée d’une foire au Maroc. Le bilieux astrophysicien tentait de faire échec et mat le FDR, et notamment d’isoler dans l’expectation l’ex ambassadrice du Mali en Allemagne, porte-parole prolifique du Front du refus, coupable, il y a quelques mois, de s’être emmurée dans un ring avec le poids lourd Cheick Modibo Diarra, par une déclaration à l’allure de vrai «sinanguya» envers l’astrophysicien, coupable d’indolence dans l’envoi des soldats au Nord et de prudence dans l’ouverture du gouvernement au Front.

Monsieur le Président, les communautés du Nord du Mali (Songhaïs, Tamasheqs, Arabes, Kountas, Maures, Bozos, Touaregs, Peulhs, Bamanans) jouent leur va-tout sur fond de guerre entre les élites politiques et associatives au Sud et d’alliance abjecte en gestation à Ouagadougou, mettant à nu une réalité trompeuse et mensongère sur une façade de Pacs entre Mnla et Ansardine et l’épouvantail de l’interventionnisme étranger dans le dossier.

Vous êtes devant un choix historique, opposant le sentiment de l’honneur à une plate cession, en décidant à recouvrer et garantir l’intégrité territoriale du Mali ou à céder à la partition du pays, quel que soit l’euphémisme derrière lequel celle-ci se cachera. Dans cet ordre, votre rôle est gigantesque et nous ne le confondons ni à la feuille de route ni aux résultats de la commission de négociation.

Vous êtes assis sur une chaise que la sémantique politique a tour à tour désigné comme trône, sofa, fauteuil, et qu’ont tour à tour occupée Soundjata Keïta, Kankou Moussa, Askia Mohamed, Sékou Amadou, Babemba Traoré, Tiéba Traoré, Samori Touré, Mamadou Konaté et Modibo Keïta.

Le Mali est éternel, cristallisé comme le diamant, et mesure un million deux cent quarante deux mille km², à l’intérieur desquels la tolérance est notre cardinale valeur.

Alors, même au prix de l’intervention militaire internationale, vous, Président de la République, ne permettez pas que les pilleurs de mausolées soient remplacés par des libertins qui pisseront contre les monticules restaurées!

Vous, Président de la République, ne permettez pas que les coupables de violences et d’exactions sur nos femmes et filles soient évincés au profit d’abonnés culturels aux faits de viol!

Vous, Président de la République, ne permettez pas que les auteurs de mutilations physiques soient remplacés par des braqueurs et des brigands!

Vous, Président de la République, ne permettrez pas que la colonisation, à laquelle les pères devanciers mirent fin, et la dictature, à la mise à terre de laquelle vous fûtes un immense leader, nous reviennent, en pâles copies, comme le Cheval de Troie!

Vous, Président de la République, ne permettez pas qu’à la Charia, dont nous ne voulons pas, soit substitué le non droit!

Monsieur le Président, les islamistes sont condamnés. Les armées libres et éprises de paix et de justice auront leur peau; la nôtre également, dans le rôle de la victime collatérale, si nous manifestons la moindre remarque sur l’opération. Mais la souveraineté d’un pays a un prix et nous sommes devant son étal.

Partisans et adversaires de l’intervention militaire étrangère doivent désormais militer pour une seule cause: le Mali. Parce que, si la mort des groupuscules islamistes est programmée, le Nord du pays n’est pas à l’ordre du jour d’un retour dans la République. Nous avons tous l’obligation sacrée d’aider à restaurer notre armée nationale, la réorganiser et l’accompagner pour libérer les régions du Nord du Mali, pour que flotte le drapeau national et que tonne l’hymne national.

Dieu vous y aide, Monsieur le Président.

Abdel Kader Haidara

Gestionnaire des Ressources Humaines

Le Coordinateur de l’Alliance Zasya Lasaltaray : «L’Algérie et la Mauritanie sont nos ennemis» - maliweb.net

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A la rencontre des musulmans pour l’unité : « Le Mali d’aujourd’hui est le fruit de la gestion du passé », dixit Amadou Aya Sanogo - maliweb.net

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mardi 27 novembre 2012

Gestion du dossier du nord : Mohamed Bazoum accable Alpha et ATT - maliweb.net

Gestion du dossier du nord : Mohamed Bazoum accable Alpha et ATT - maliweb.net
Nos anciens présidents que sont alpha O Konaré et Amadou T Touré pourraient tous deux être accusés de haute trahison, si ce que le chef de la diplomatie nigérienne, Mohamed Bazoum s’avérait.

Amadou Toumani Touré, ancien Président de la Rép.

C’était le 14 novembre dernier au palais Bourbon, devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. A cette occasion, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, prenant la parole n’avait pas du tout été tendre à l’endroit de nos anciens présidents, notamment Alpha et ATT. Il s’est fortement élevé pour fustiger leur légèreté et leur laxisme face aux acteurs d’en face.

Toujours selon Bazoum, les deux hommes avaient institué une pratique qui ne pouvait qu’enfoncer durablement la crise, ce que son pays n’a jamais accepté même si le Niger, toujours selon le ministre, avait les mêmes revendications. Notre pays à travers ses dirigeants (Alpha et ATT), ne misaient que sur la corruption.

ATT n’a rien fait dans la manière de la gestion de la crise, il n’a fait que modeler ce que Konaré faisait et souvent pire que Konaré. Ces anciens leaders, poursuit Bazoum, ont concédé  aux rebelles maliens, des parties du territoire qu’ils contrôlent. Aux yeux de Bazoum, ATT qui était toujours fier, nous le témoignons, de se montrer sur le perron de son palais lorsqu’il remettait des otages enlevés soit en Mauritanie soit au Niger, à leur pays d’origine, a une grande part de responsabilité dans ce qui est arrivé à notre pays. Des otages qu’il libérait grâce à la complicité de son ami et conseiller spécial Iyad Ag Ghaly actuel patron d’’Ansardine’’. De substantiels revenus pour lui, son épouse et certains proches ?

Présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré

Quelques petits mois avant sa fuite par les flancs de la colline de son palais, des informations en provenance de la France, faisaient état de la découverte dans ce pays, des coupures de billets d’euro identifiés comme faisant partie de l’argent versé à l’occasion des transactions  financières entre Aqmi et les pays des otages, coupures de billets marqués et ramassés après des passages de la première dame dans les magasins huppés de France. Le palais, selon nos propres sources se lécherait allégrement les doigts. Une raison de la trop grande proximité du président ATT avec une camarilla de touaregs, arabes et autres vermines ressortissantes du nord – Mali ?

A suivre.

Sory de Motti

Lettre Ouverte au Président de la République: «Le Mali n’a qu’une carte à jouer, celle de l’intégrité et de laïcité» - maliweb.net

Lettre Ouverte au Président de la République: «Le Mali n’a qu’une carte à jouer, celle de l’intégrité et de laïcité» - maliweb.net

Mansuétude de l’Europe face au MNLA: La faute à Shakespeare ? - maliweb.net

Mansuétude de l’Europe face au MNLA: La faute à Shakespeare ? - maliweb.net
Le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), groupuscule rebelle à la base de l’annexion du Nord du Mali, a été expulsé de toutes les régions conquises avec ses partenaires jihadistes de tout bord. La dernière expulsion en date est celle très médiatisée de la ville de Ménaka le 20 Novembre 2012, soit dix mois après l’attaque d’Aguelhok.
Les nouveaux maîtres du Nord du Mali revendiquent clairement une guerre sainte sur l’ensemble du pays contrairement aux velléités séparatistes de la rébellion initiale « Touareg ». Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) d’ailleurs avait peu apprécié la proclamation rapide et unilatérale de l’indépendance de l’Azawad qui n’était, à leurs yeux, qu’une tentative du MNLA de prendre le dessus médiatiquement sur tous les autres groupes de leur coalition Salafiste. Les raisons étaient simples :  être l’interlocuteur principal des régions annexées.

Cette région du sahel est principalement devenue une zone d’abondance des preneurs d’otages, qui n’ont plus que jamais été que ces mêmes groupuscules qui sont à la base du désastre humanitaire que toute la région du sahel traverse actuellement : 900.000 déplacés. Les rapts et le narcotrafic sont leur unique source de revenu. Le MUJAO (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest) vient de revendiquer le rapt d’un ressortissant Européen dans la région de Kayes en vue de s’imposer dans le ballet diplomatique en cours avant l’imminence des opérations militaires annoncées par la CEDEAO.
 


Face au constat de la perte considérable de terrain par le MNLA, un de ses leaders, Ibrahim Ag Mohammed Assalé, déclare que le but de la rébellion touareg n’était pas d’aboutir à une séparation territoriale, mais que l’objectif initial tournait autour de revendication de plus d’autonomie pour les Touareg au Mali. Une tentative de bonne guerre pour maintenir son mouvement dans le processus de dialogue autour de la crise, mais clairement une des dernières cartes insuffisante au regard de toutes les impostures qui ont caractérisé ce mouvement.

Malgré cela, certains médias français, sachant pertinemment qu’aucune réalité géographique, historique, sociale et géopolitique ne justifie la théorie de l’Azawad, leur ont tout de même offert une ahurissante visibilité. Certains temps d’antenne alloué à ce vaudeville ont indéniablement frisé le publireportage. Pensant faire exploser l’audimat, ces chaines de télévision se sont lancées dans une course folle au turban bleu de l’illustre Maure de Venise dans le simple but de nourrir le buzz. Ils firent de la comédie de proclamation d’indépendance du MNLA une mise en scène digne de l’appel du 18 juin de Londres. 
Ils n’ignoraient pas pour autant les accointances du MNLA avec les groupes Salafistes du Sahel et leur implications dans les prises d’otages et le narcotrafic sévissant dans la région.

La culture du mythe des hommes bleus prend malheureusement le dessus sur la réalité du terrain. Il y a en qui veulent forcement trouver un pays, rien que pour Othello. C’est encore toute l’étendue de l’immense talent de Shakespeare qui se manifeste. Othello, ce beau et viril personnage touareg, superbement décrit dans un romantisme absolument bouleversant, par l’intemporel Shakespeare, trouvera bel et bien un chez lui au Mali, mais pas plus que dans une réédition récente de l’œuvre du dramaturge anglais.

Pour mémoire, le MNLA revendique l’auto-détermination de la région saharienne plus vaste que la France, formée des trois gouvernorats du Nord-Mali que sont Tombouctou, Gao et Kidal. Cette zone est peuplée en majorité de Songhaïs, de Maures, de Peuls, mais de moins de 10%  de Touaregs.

L’Azawad, dans sa définition, n’est autre qu’un concept, celui de l’équivalent d’un fil d’Ariane dans l’immensité du Sahara allant de Tombouctou aux mines de sel gemme des régions de l’Adrar. Ce concept a servi dans le passé, dans la culture berbère, de rites initiatiques pour les jeunes. Aujourd’hui, le MNLA s’en sert dans sa revendication territoriale d’une région qui ne correspond à aucune réalité géographique et historique.

Suite à la diffusion virale d’un document filmé par un jeune habitant du Nord dont l’AFP disposait d’une copie, document dans lequel, Oumar Amarah, commandant militaire d’AQMI, donne les raisons pour lesquelles le MNLA a été chassé de toutes ces villes, l’opinion internationale y découvrait la vraie face de la rébellion à travers des exactions commises dans une vidéo de 12 mn. Viols, enrôlements d’enfants soldats, pillage et destruction d’infrastructure vitale pour la population, comme centrale électrique et station de pompage d’eau potable, entre autre. Une image qui tranche à tout point de vue avec les discours laudatifs que les nombreux porte-parole du MNLA chantent sur tous les plateaux de télé et de radios en Europe. Le fait d’avoir été épinglée, à travers des actes de viols, incorporations d’enfants soldats, pillages et crimes de guerre par un rapport alarmant de Human Rights Watch, d’Amnesty International et de l’ONU, ni les réactions indignées devant la destruction des mausolées de Tombouctou, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, et ni l’application de la charia (loi islamique) à toute la région annexée ne semblent freiner ses médias de faire la part belle à la propagande des rebelles du MNLA.

Et ce n’est pas non plus le désastre humanitaire dans les pays riverains et à l’intérieur même du Mali qui arrive à les émouvoir.

Sans doute, le manque de thé à la menthe dans la fraicheur des oasis entre les creux des dunes du Sahara, sous une tente en se délectant de succulentes dattes sucrées et bien charnues, les uns se prenant pour Lawrence d’Arabie et les autres rêvant de la chute de rein d’une pubère berbère ou de l’étreinte virile du chamelier Targui est, certes, une envie compréhensible, mais 89% de la population du Nord du Mali, des négro africains et ils pâtissent de l’ignorance de la réalité raciste qui est le vrai fond du problème de la minorité rebelle Touareg (moins de 500 hommes). « Nous sommes la seule race blanche au monde à être dirigée par des noirs » clament, sans cesse et sans complexe, les membres du MNLA, pourtant, comme seule réponse, c’est une indulgence sans pareil qui les accompagne sur toutes les tribunes qui sont offertes à la crise Malienne, « sous l’angle de la rébellion séparatiste ». Vue l’incroyable fascination de certains Européens devant le mythe de l’homme Touareg, cette farce semble avoir encore de beaux jours devant elle. Les portes du Quai d’Orsay viennent de leur être ouverte, ce jeudi 22 novembre 2012, pour une énième et fort déconcertante fois.

Le Wonk.