dimanche 30 juin 2013

Aminata Dramane Traoré : « Le colonisateur n’est plus là, mais ses intérêts y sont toujours » - maliweb.net

Aminata Dramane Traoré : « Le colonisateur n’est plus là, mais ses intérêts y sont toujours » - maliweb.net
« Le système mondial est en crise et il devient violent parce que justement les puissances capitalistes ne peuvent plus réaliser de taux de croissance et lutter contre le chômage sans puiser dans les ressources de notre continent ».

L'ancienne Ministre de la Culture du Mali, Mme Aminata TRAORE
L’ancienne Ministre de la Culture du Mali, Mme Aminata TRAORE
Militante altermondialiste de la première heure, l’ancienne ministre malienne était présente à la conférence de la société civile des pays du Sahel en solidarité avec le peuple malien, qui s’est achevée hier à Alger. Durant cette rencontre, elle a réitéré son opposition à l’intervention

mardi 25 juin 2013

Editorial : Demain, quel Mali ? - maliweb.net

Editorial : Demain, quel Mali ? - maliweb.net
2 réactions [-] Texte [+]EmailImprimer
Dire la vérité en ces temps de clientélisme politique, c’est prendre beaucoup de risques. Nul doute que le Mali de 1960 a été celui du patriotisme, de l’engagement et du don de soi. Le Mali de 1969 a été celui des «pickpockets». Le Mali du 8 juin 1992 a été celui du grand enrichissement des dirigeants. Le Mali du 8 juin 2002, a été celui du «grand banditisme d’Etat». Le Mali de la transition- CEDEAO est tout simplement un Mali «sous tutelle française».
Quand tu assènes tes vérités en public, on voit en toi un militant du Parti SADI ou du MP22. Certains Maliens rejettent purement la réalité des faits au profit de la compromission. Depuis le 19 novembre 1968, notre pays a basculé dans une gouvernance de déperdition sociétale.
La preuve ? Les fonds trouvés au Trésor public ont été enlevés, partagés par les quatorze (14) membres du Comité militaire de libération nationale (CMLN). Dès lors, les observateurs avertis savaient ce qui attendait notre pays et son patrimoine. Si ce n’est pas le Malien d’aujourd’hui, le Mandenka et le Soudanais d’hier gardaient jalousement la chose publique.
Au temps de l’empire mandingue, l’or du Mandé transporté par Kankan Moussa à la Mecque, un patrimoine volé pour faire le mécène, n’a été apprécié à l’époque. C’est pourquoi les griots du Mandé ne font pas de louanges en l’endroit de ce grand empereur, Kankan Moussa.
Malgré ces quelques rares faits, les Mandenka demeurent des gens de confiance, le Mali était un pays des hommes honnêtes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la France plaçait son or en lieu sûr à Kayes puis à Bamako.
Les vingt trois ans du pouvoir de Moussa Traoré ont façonné l’homme malien et plus particulièrement l’intellectuel. Avec des mois sans salaires, l’administration publique est devenue un business dans leurs mains. Des scandales financiers se succèdent. Du coup, toutes les sociétés et entreprises d’Etat sont mises au régime sec. Des services de contrôles existent, mais les rapports produits sont sans effet (Contrôle d’Etat, Inspection des finances).
Notre pays fonctionne depuis le 19 novembre jusqu’à nos jours avec le même système de gouvernance. Dans le Mali des démocrates, l’impunité est reine.
Pour bâtir un nouveau Mali, nous avons besoin d’une nouvelle race d’hommes et de femmes politiques qui ne traineraient pas de casseroles. Des hommes et des femmes neufs pour un Mali nouveau. Comment élire des hommes qui sont les vrais auteurs du chaos national ? Où étaient-ils pendant ces 20 ans de pouvoir ADEMA et ATT ?
Dans un pays responsable, les vrais auteurs du chaos national doivent répondre de leurs actes. Et pour cause, tous les Maliens épris de justice savent qui a fait quoi ! Aussi, certains conservateurs de nos us et coutumes affirment-ils que tant que le Mali n’aura pas un président noble de souche, il n’y aura pas la paix. A titre de rappel : lorsque l’esclave affranchi Sakoura s’est emparé du pouvoir au Mandé, il fut assassiné.
Si le nouveau président n’est pas un noble de souche, ce serait le déclin, témoignent certains conservateurs. Deux anciens présidents déchus du Mali (Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré) très célèbres en Afrique et dans le monde demeurent sans origines dans le pays de Soundiata. Lors du jugement de Moussa Traoré, pour crimes de sang, Mme Manassa Danioko, alors Procureur de la République a eu l’outrecuidance de rappeler, lors du procès que celui-ci n’était pas Malien ? Le temps n’est pas loin encore dans les mémoires quand Alpha Oumar Konaré, fraîchement élu à la magistrature suprême, a réservé ses premières visites à l’intérieur du Mali dans le cercle de Tominian.
A Tominian, Alpha a laissé sa délégation pour se retrouver en brousse face à des forgerons. Les forgerons de cette localité n’ouvrent leur foyer qu’à un forgeron comme eux.
Concernant Amadou Toumani Touré, il y a des choses «tues» ou «cachées» qui sont énormes. Alpha avait nommé aux rênes de l’Etat un bonasse écuyer rompu dans les luttes clandestines. Le jugement de ceux qui connaissaient l’homme n’a pas tardé : «il ne peut pas être à la hauteur de la mission, non pas qu’il ne pouvait avoir une bonne intelligence des équations de développement, mais parce qu’il était un «homme de main», «un fils de corde», autrement dit un esclave qui durant toute sa vie n’a été conditionné que pour recevoir des ordres. Et l’histoire retient les conditions dans lesquelles il a été contraint de rendre le tablier.”
Dans un contexte de tiraillement entre conservateurs et contemporains, il y a lieu de bien réfléchir sur le choix du futur président. Pendant l’accession de notre pays à l’indépendance, des familles ont trahi le Mali pour s’allier à la France. Cette trahison fait encore vivre ces gens et leur famille. Le temps est venu de dénoncer ses familles.
Safounè KOUMBA

« Si le Mali est de bonne foi, on le verra », a lâché un responsable de la délégation touareg | Mali Actualités

« Si le Mali est de bonne foi, on le verra », a lâché un responsable de la délégation touareg | Mali Actualités

lundi 24 juin 2013

Malijet Edito : Le MNLA et le HCUA récusent le Colonel Gamou Mali Bamako

Malijet Edito : Le MNLA et le HCUA récusent le Colonel Gamou Mali Bamako
Après la signature de l’Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali, signé le 18 juin dernier à Ouagadougou, entre d’une part le gouvernement du Mali et d’autre part par le MNLA et le HCUA, place à la Commission technique mixte de sécurité. Celle-ci est prévue à l’article 8 de l’Accord.
Elle est composée de 4 représentants des forces de défense et de sécurité du Mali, autant pour les groupes armés signataires, 1 de la MISMA / MINUSMA, 1 pour la Force Serval, 1 du Médiateur, 1 du Médiateur associé de la CEDEAO et, enfin, 1 pour l’Union Africaine. Sa mission est, entre autres, d’observer le cessez-le-feu, d’élaborer, dans les meilleurs délais possibles suivant la signature de l’Accord, les modalités du cessez-le-feu, incluant notamment les arrangements sécuritaires; le cantonnement et le désarmement des groupes armés du Nord du Mali ainsi que le redéploiement effectif des forces de défense et de sécurité du Mali.
Cette commission, présidée par la MISMA / MINUSMA, est déjà à pied d’œuvre pour permettre à l’armée de s’installer confortablement à Kidal et d’y faire flotter le drapeau malien. Seulement voilà: les groupes armés de Kidal récusent déjà la présence du Colonel Elhadj Gamou, qualifié de «traitre» par les bandits armés. Ils l’accusent également d’être l’un des mobiles du conflit qui a éclaté en janvier dernier.
En effet, les groupes terroristes de Kidal avaient, dans leur dessein criminel, réussi à faire muter tous ceux qui les dérangeaient à Kidal. C’est ainsi que, par naïveté, le régime défunt a accepté faire partir le Gouverneur d’alors, Alhamdou Ag Ilyène, récemment nommé Ambassadeur au Niger. Le Colonel Gamou avait quant à lui été muté à la Présidence de la République comme Chef d’Etat-major particulier adjoint.
Aujourd’hui encore, le MNLA et son jumeau du HCUA s’apprêtent à remettre ça. Il revient donc aux représentants maliens au sein de cette Commission mixte d’être fermes. Si une unité de l’armée malienne doit entrer à Kidal, cela ne pourra être que celle qui est basée à Anefis depuis le 8 juin. Il s’agit donc des hommes du Colonel Gamou et du Colonel Didier Dakco.
Il ne revient à personne au sein de la Commission de s’ingérer dans les affaires internes de l’armée pour récuser qui que ce soit. Pourquoi ont-ils peur de Gamou? Parce qu’il connait Kidal comme eux? Ils ont certainement peur de lui parce qu’ils ont caché des djihadistes dans leurs familles, lesquels ne sont ni MNLA ni HCUA. Il sera donc facile de les démasquer.
Le cessez-le feu ne signifie pas que l’armée nationale sera cantonnée comme les rebelles. Elle est sur son territoire et doit patrouiller normalement. Les personnes suspectes devront être arrêtées, à commencer par Alghabass Ag Intallah, signataire de cet Accord préliminaire, parce que concerné par un mandat d’arrêt international émis par la justice malienne.
Vivement donc que l’armée entre à Kidal pour terminer cette première phase des négociations.
Chahana Takiou
Source: 22 Septembre

Malijet Accord intermalien : Quels dividendes politiques Blaise peut-il en tirer ? Mali Bamako

Malijet Accord intermalien : Quels dividendes politiques Blaise peut-il en tirer ? Mali Bamako
Par 4 réactions
Taille de la police: Decrease font Enlarge font
Accord intermalien : Quels dividendes politiques Blaise peut-il en tirer ?
Trois jours après la dure opération obstétricale qui a donné naissance à l'Accord politique de Ouagadougou, le pouvoir malien est en train de se préparer sur les modalités du déploiement de l'armée à Kidal.Le président Dioncounda Traoré est, en effet, en conclave avec la hiérarchie militaire pour arrêter la matrice d'une cohabitation à risque entre 4 groupes dans cette localité septentrionale : le MNLA, l'armée française, les éléments de la MINUSMA et ceux de la MISMA.

Autant dire qu'après la signature du document dans la capitale burkinabè, on trace à présent, avec tact, les linéaments de la mise en œuvre de ce modus vivendi.

Mais comme on l'a déjà mentionné, il va de l'Accord de Ouaga comme de tout autre Accord : c'est à l'épreuve du terrain que l'on mesure la solidité du consensus et la volonté des protagonistes de s'y conformer. Autant dire qu'en l'espèce, le plus difficile reste à venir au regard de la ligne de feu et de haine qui sépare Bamako de Kidal.

En attendant de connaître ce qu'il adviendra de ce document, s'il y a bien une personne qui peut légitimement estimer qu'il a remporté une victoire, certes, d'étape, mais une victoire tout de même, c'est bien le médiateur attitré de la CEDEAO, Blaise Compaoré.

Après le Niger dans les années 90, le Togo en 2005, la Côte d'Ivoire en 2006, la Guinée en 2010, c'est au tour des Maliens d'aboutir à une solution médiane dont l'artisan principal est le président du Faso.

Un Blaise Compaoré qui, in petto, boit du petit lait quand il ressasse les péripéties qui ont jalonné l'avènement de cet accord, tel par exemple ce sommet extraordinaire de la CEDEAO à Yamoussoukro, au cours duquel ses homologues béninois et ivoirien étaient partisans de la politique du bâton alors que lui, sans doute instruit par son leg militaire, tempérait les ardeurs de ces va-t-en- guerre. Moralité de cette prudence décriée à l'époque par certains, dont des souverainistes maliens qui brûlaient d'envie de se revancher d'un des groupes armés : on ne combat pas "les hommes bleus" comme dans une guerre conventionnelle.

Il aura eu le nez creux, et quoi qu'on dise, sa stature de médiateur sous-régional est établie, même s'il faut attendre dans le cas malien, de voir si les jointures de cet accord tiendront la route, jalonnée d'obstacles de toute nature.

Alors, nimbé d'une nouvelle victoire diplomatique, à quels dividendes le maître de Kosyam peut-il s'attendre ? Sans doute il n'hésitera pas, et c'est de bonne guerre, à marchander toutes ces nuits sans sommeil dans les sables mouvants du Mali septentrional. Un retour sur investissement, comme on le dit dans le milieu des affaires. Mais à quelles fins?

A l'extérieur, Blaise Compaoré sort auréolé faiseur de paix, et fera sans doute peser la voix du Burkina dans certaines instances surtout en matière de sécurité sahélo-saharienne.

De façon institue personae, le chef de l'Etat burkinabè étoffe sa carapace de leader sous-régional, ce que jalousaient sans doute certains de ses pairs qui auraient préféré le voir ici en treillis militaire plutôt que dans la tunique d'apôtre de la paix.

Va-t-il captaliser tous ces acquis politiques et diplomatiques pour s'ouvrir davantage les portes de médiateur international estampillé "ONU" par exemple, au terme de son ultime mandat dont l'échéance est prévue pour 2015 ? Ou plutôt va-t-il, comme le suspectent d'aucuns, s'en servir auprès de la Communauté internationale, la France en particulier, à des desseins politiques au plan national ?

Car les victoires gagnées à l'extérieur valent également leur pesant d'or à l'interne. Elles peuvent naturellement servir des causes politiques, tout dépend dans quelle direction on veut aller.

Eligible, mais non encore élu, au prix Houphouët-Boigny, Blaise devrait être, selon certains, sur la liste des lauréats de cette distinction, mais pas sur ceux du suédois Alfred, "hors de sa portée à cause de son passé", selon ses contempteurs. Bref, cette médiation réussie semble être pain bénit pour "l'apôtre de la paix", qui savoure sa satisfaction face à ceux qui la qualifiait de la médiation de trop.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Source: L’Observateur.bf

Le prochain président de la République du Mali « corseté » par la communauté internationale. - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso

Le prochain président de la République du Mali « corseté » par la communauté internationale. - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso
samedi 22 juin 2013

Il flotte dans l’atmosphère de Ouaga une ambiance de lendemain de résultats d’examen. Des jours de stress, puis vient l’épreuve et, enfin, l’annonce du résultat. Certes, les Ouagalais se soucient peu de ce qui s’est passé le mardi 18 juin 2013 à Ouaga 2000. Mais du côté des commentateurs, il y a une réelle satisfaction.

Réagissez à cet article Réagissez

Le prochain président de la République du Mali « corseté » par la communauté internationale.Le Pays, quotidien privé qui ne se prive pas d’être critique à l’égard du pouvoir, donne le ton dans son édito de ce matin (jeudi 20 juin 2013) : « Franchement, dans cet épineux dossier malien avec son faisceau de contradictions, on craignait que le Médiateur de la Cédéao, le président Blaise Compaoré, n’y perde son âme. Finalement, avec les Accords durement négociés et signés le 18 juin, à Ouagadougou […] on peut dire qu’il s’en tire bien. Reconnaissons-le, personne ne pariait sur la réussite de cette médiation burkinabè, car tout le monde pensait qu’elle tournerait rapidement à l’échec. Blaise Compaoré enregistre, avec ces Accords intermaliens, une victoire diplomatique personnelle ».
Reste que, comme l’affirme le titre de l’édito du Pays, « le plus dur commence ». D’autant que la situation que connaît désormais le Mali ne ressemble à aucune autre. Cet accord intervient 40 jours avant la tenue de la présidentielle du 28 juillet 2013. Si tout se déroule bien d’ici là, si l’élection peut avoir lieu sans drame, si un candidat est élu sans contestation, le vainqueur se trouvera dans une situation inédite : il aura à mettre en œuvre un accord à l’élaboration duquel il n’aura pas participé mais qui le contraint ; et il devra assurer, dans un délai de soixante jours, l’organisation de pourparlers de paix. Il aura hérité tout cela de son prédécesseur, en l’occurrence Dioncounda Traoré, qui, lui, n’aura été qu’un président de la République par intérim. On pourrait penser qu’une fois élu le nouveau chef de l’Etat veuille envoyer balader tout cela. Après tout, il aura une légitimité que Traoré n’a pas et pourrait ne pas se sentir engagé par « l’accord préliminaire ».
Ce n’est pas impensable mais impossible. Et on imagine mal, tout autant, qu’un candidat puisse faire campagne sans intégrer dans son programme cet accord ; on imagine mal, aussi, que cet accord puisse être contesté, dans son bien fondé, par quiconque. « L’accord préliminaire » est un corset qui va obliger le prochain président de la République à tenir la ligne qui a été fixée le 18 juin 2013 à Ouagadougou. La question se pose même de savoir comment l’opposition, qui va reprendre des couleurs dès les résultats de l’élection présidentielle dans la perspective des élections législatives, pourra se positionner vis-à-vis de cet accord.
Autrement dit, Traoré aura eu, finalement, le temps de son séjour à Koulouba, plus de marge de manœuvre que n’en aura son successeur. Non pas que « l’accord préliminaire » s’impose à tous à la façon d’un traité (ce n’est, après tout, que le résultat d’une médiation internationale) mais parce que les parrains en sont l’UA, l’UE et l’ONU. Et qu’à la clé il y a les 3,25 milliards d’euros promis par la « communauté internationale » et dont la mise en œuvre sera conditionnée par les actions politiques sur le terrain malien. Ceux qui ont un doute et pensent encore que le Mali sera un Etat pleinement souverain au lendemain de la présidentielle du 28 juillet 2013 auraient dû écouter la déclaration de François Hollande, depuis la réunion du G8 en Irlande du Nord, dès lors qu’il a appris la signature de « l’accord préliminaire » : après avoir noté que les puissances mondiales avaient salué « le succès de l’initiative de la France », il a déclaré : « C’est très important de réussir l’opération politique concernant le Mali ». Hollande n’a rien dit de ce qu’était, selon lui, cette « opération politique »*. Mais cinq mois après le lancement de « Serval », voilà Paris engagé dans l’imbroglio politique malien. Il ne faut pas s’en étonner. Blaise Compaoré, lors de la cérémonie du 18 juin (cf. LDD Burkina Faso 0367/Mardi 18 juin 2013) a rappelé la part de la « communauté internationale » dans l’aboutissement de « l’accord préliminaire ». A l’issue de la signature de cet accord, il n’a pas manqué de souligner : « Nous vivons dans le même espace et […] nous devons nous organiser pour vivre cet espace ensemble ». Autrement dit, pas question de « lâcher les baskets » du prochain président malien.
C’est d’ailleurs ce que dit l’accord. Il établit clairement qu’il y a un « avant » et un « après ». Et que le passage de l’un à l’autre se fera à l’issue de la présidentielle. « Avant », c’est tout mettre en œuvre pour réussir l’élection : arrêt des hostilités ; cessez-le-feu ; cantonnement ; désarmement. « Après », c’est l’organisation des pourparlers de paix et la participation à la lutte contre le terrorisme. Et pour encadrer tout cela, il y a « Serval » (on sait que Paris a décidé de ne pas retirer ses troupes aussi rapidement que prévu initialement), MISMA puis, prochainement, Minusma (le comité technique de sécurité MISMA/Minusma s’est réuni dès la signature de « l’accord préliminaire », le 18 juin 2013, à l’hôtel Laïco). C’est le « corset » militaire ; le bras armé de la « communauté internationale » ! Précisons que certains organes de l’accord seront implantés au Nord, notamment à Gao et Anefis (où l’armée malienne a affronté le MNLA le 5 juin 2013). Autrement dit : là où les choses se passent.
Pour le reste, le Comité de suivi et d’évaluation va permettre aux pays partenaires et aux institutions régionales, continentales et internationales de « mettre leur nez » dans les affaires maliennes. Ajoutons à cela que les 3,25 milliards d’euros sont accordés « sous condition » et avec un mécanisme qui permettra de juger du bien fondé de leur utilisation. C’est dire que le prochain président de la République sera sous tutelle. New York, Paris, Ouagadougou et les « 3 N » (Nouakchott, Niamey, N’Djamena) ont pris la mesure du risque de déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest par les « islamistes » et les « terroristes ».
Blaise l’a dit clairement dans son discours du 18 juin 2013 : il s’agit que la « nation malienne [soit] mobilisée pour enrayer les fléaux de l’extrémisme religieux, du terrorisme, des trafics illicites et de la criminalité transfrontalière ». Il y a des années qu’on dénonce le laxisme de Bamako en la matière ; cela a été source de tensions entre Amadou Toumani Touré et ses pairs. Ce ne sera pas le cas avec le prochain président de la République qui va devoir faire la démonstration que son pays est apte à faire face aux menaces terroristes et mafieuses ; ce qui, du même coup, l’obligera à éradiquer les réseaux qui irriguent la classe politique malienne et le monde du business.
Un président sous tutelle face à une opposition qui aura les coudées libres (y compris de dénoncer un « gouvernement fantoche »), cela risque fort d’animer le débat « politique » à Bamako. Et le nouvel élu serait bien inspiré d’organiser une « conférence nationale » qui permette au pouvoir et à l’opposition de se mettre d’accord sur un « pacte de non-agression » concernant les fondamentaux républicains. Quoi qu’il en soit, cette situation ne décourage pas les candidats. Il est vrai que la présidentielle 2013 est une des plus ouvertes de l’histoire électorale malienne : pas de « sortant », pas d’homme providentiel, pas de candidat naturel…
Et dix-huit mois de crise n’auront pas permis l’émergence d’un homme politique nouveau. Parmi la bonne vingtaine de candidats annoncés, il y a donc une flopée de « vieux chevaux de retour » : Ibrahim Boubacar Keïta, Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Soumeylou Boubeye Maïga…, Tiébilé Dramé bien sûr et quelques autres. C’est sans doute pourquoi l’ADEMA-PASJ, qui a illustré la vie politique du Mali depuis plus de vingt ans, a choisi un « quadra » qui veut être l’illustration d’un « passage des générations » : l’ingénieur des mines Dramane Dembélé. Un pari sur l’avenir !
* Deux éléments jouent en faveur d’une « opération politique » à la suite de l’opération militaire « Serval ». D’abord, en intervenant militairement du côté de Konna le 11 janvier 2013, Paris a changé la donne géopolitique et doit donc en assumer les conséquences. Ensuite, le bien fondé de cette intervention militaire – qui a fait, jusqu’à présent, la quasi unanimité en France – dépend du bon déroulement de la présidentielle du 28 juillet 2013 et de la mise en place des pourparlers de paix. Sinon, la France est condamnée à rester présente militairement au Mali pour de longues années ; et elle n’en n’a pas les moyens.
Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

Blaise Compaoré lance son « appel du 18 juin » à tous les Maliens pour construire la paix (1/2) - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso

Blaise Compaoré lance son « appel du 18 juin » à tous les Maliens pour construire la paix (1/2) - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso
samedi 22 juin 2013

Mardi 18 juin 2013. « Date mémorable » pour le représentant du gouvernement malien ; « geste historique » pour le représentant de l’UA. Blaise Compaoré ne pouvait pas ne pas y penser. Dans son allocution de conclusion de « la cérémonie de signature de l’accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali », à deux reprises, il a évoqué un « appel ».

Réagissez à cet article Réagissez (1)

Blaise Compaoré lance son « appel du 18 juin » à tous les Maliens pour construire la paix (1/2)Celui qui a été « entendu » par tous les acteurs et qui a permis d’aboutir à « un acte historique pour le Mali, la région et la communauté internationale ». Celui qu’il a lancé « à tous les Maliens pour construire la paix ». Ce discours était-il préparé ? Je ne le pense pas. L’officiel avait été prononcé un peu auparavant, à l’issue de la signature de l’accord avec le MNLA et le Haut Conseil de l’Azawad. Celui de « l’appel » est intervenu un peu plus tard, à la suite d’une seconde cérémonie, cette fois avec le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et la Coordination des mouvements des forces patriotiques de résistance du Mali qui, conformément à l’article 24 de l’accord préliminaire, ont accepté, « sans condition », d’y adhérer. L’essentiel avait été fait auparavant.
Cette seconde étape, quelque peu bricolée et improvisée, pour ne pas dire instrumentalisée, a été l’expression d’un événement majeur : l’éviction de Tiébilé Dramé en tant que chef de la délégation du gouvernement de Bamako, remplacé par le ministre de l’Administration territoriale, une passation de pouvoir qui passera pourtant quasiment inaperçue. Mais pour comprendre ce qui s’est passé en ce jour de « l’appel du 18 juin », il faut reprendre la chronologie de cette journée historique.
Il apparaissait, d’emblée, que la situation avait évolué après les atermoiements qui avaient suivi le week-end du 8-9 juin 2013. Djibrill Y. Bassolé avait été dépêché à Bamako, où il avait été accueilli par son homologue, le ministre des Affaires étrangères qui, longtemps, avait été l’interlocuteur de Ouaga sur ce dossier : Tieman Coulibaly, avant de s’entretenir avec le président par intérim Dioncounda Traoré. A Vienne, où il séjournait alors, Blaise avait dit ce qu’il avait à dire : Bamako devait prendre conscience des réalités ; autrement dit : sans sa médiation, la junte serait toujours au pouvoir et Traoré n’aurait pas pu appeler au secours la France le 10 janvier 2013 face à l’offensive des « islamistes ».
Ceci étant rappelé avec fermeté (cf. LDD Burkina Faso 0366/Lundi 17 juin 2013), Dramé, qui avait rejoint Bamako au soir du 10 juin, était revenu à Ouaga dans de meilleures dispositions. Faisant amende honorable, étant dans les « meilleures dispositions », reconnaissant les « louables efforts » de la médiation. Le boulet n’était pas passé loin : lassé de ses tergiversations, Ouaga avait menacé de suspendre sa médiation. Rappelé à l’ordre, aux réalités politiques et militaires par la médiation et la « communauté internationale », Bamako s’est rendu à Ouaga comme on va à Canossa.
Dès ce matin du mardi 18 juin 2013, il était donc annoncé que la signature de l’accord aurait lieu officiellement à Ouaga 2000 à 16 h. La presse était en place à 15 h 30. Les représentants des organisations Touareg sont arrivés rapidement. Emmanuel Beth, l’ambassadeur de France, avait, lui, le sourire. Soulagé. « Ils sont tous très durs, me confie-t-il au passage. Notamment à Bamako. Mais ça va mieux ». Bassolé ne tarde pas non plus à arriver. « C’est maintenant que ça commence » me dit-il au passage. Autrement dit : le plus délicat sera la mise en œuvre effective de l’accord préliminaire.
Il règne dans la salle polyvalente de Ouaga 2000, située dans l’enceinte du palais présidentiel, une ambiance de fête de fin d’année scolaire à l’occasion de la remise des prix. Les hauts parleurs diffusent de la musique. Mohamed Sanné Topan, ambassadeur du Burkina Faso à Bamako, arrive avec dans les bras les parapheurs contenant le texte de l’accord préliminaire. Par rapport à la cérémonie du samedi 8 juin 2013, on note la présence de plusieurs officiers supérieurs de la MISMA/Minusma ainsi que du chargé de presse de la Minusma (qui me confond avec François Soudan, le directeur de la rédaction de Jeune Afrique, mais il n’est pas le premier). Il y a aussi bien plus de diplomates que pour le lancement de la négociation. A 16 h 10, il manque toujours la délégation malienne. « Mais comme certains sont là, on se dit que… », me glisse un des acteurs de la journée. Dramé arrive enfin. Il est déjà en campagne présidentielle et ne manque pas de saluer, un à un, les journalistes maliens qui ont fait le déplacement. La salle est pleine ; on rajoute des sièges.
Discrètement, le colonel Moussa Sinko Coulibaly a fait son entrée. Sans susciter de mouvement particulier parmi les nombreux photographes présents. Il est l’invité inattendu. L’homme de la vingt-cinquième heure. Ce quadra est membre du gouvernement depuis le 20 août 2012. Nommé par Cheick Modibo Diarra. Il était auparavant directeur de cabinet du président du CNRDRE, autrement dit du capitaine Amadou Haya Sanogo. Coulibaly a un parcours militaire exceptionnel pour ce qui est de la formation : Kati, La Fèche, Saint-Cyr, Angers, Accra, Yaoundé. Avant le coup de force de Sanogo, il était directeur de l’instruction à l’Ecole de maintien de la paix, poste auquel il avait été nommé en 2010. Paris le connaît bien. Il est, étant ministre de l’Administration territoriale, l’interface pour ce qui est de l’organisation de l’élection présidentielle ; et Laurent Fabius a eu plusieurs fois l’occasion de s’entretenir avec lui à Bamako et… ailleurs.
A 16 h 20, le président du Faso peut enfin faire son entrée. Tout va très vite. Les parapheurs circulent pour la signature : côté gouvernemental, côté MNLA/HCA. C’est enfin le tour des médiateurs et des témoins. Poignées de main entre les différents protagonistes. Les diplomates et les militaires se lèvent pour immortaliser la scène. Vingt minutes se sont écoulées. Bassolé peut entamer la lecture de l’accord préliminaire. Qui va durer une bonne demi-heure. Le président du Faso va alors donner la parole aux acteurs de cette opération. Coulibaly tout d’abord. Qui évoque un « Mali nouveau » et une « date mémorable » pour son pays et pour l’Afrique puisque ce texte doit être fondateur de « la réconciliation des Maliens entre eux et avec eux », ce qui laisse penser que la déchirure n’est pas seulement Nord/Sud mais également interne. Du côté des représentants des Touareg ont mettra l’accent sur « le vivre ensemble », la reconnaissance de « la diversité culturelle », la nécessité de « tourner la page de la haine ». Etonnamment, un appel « particulier » sera lancé aux Etats-Unis.
Le représentant du président nigérian (médiateur associé dans ce dossier) saluera cet accord qui doit déboucher sur une paix durable. Celui de l’ONU sera plus prolixe et plus concret. C’est une signature « importante et cruciale », une « avancée significative dans le processus de stabilisation » ; il évoque le « courage » et la « détermination » des acteurs de cet accord mais souligne que ce n’est « qu’un premier pas ». Il faut « donc se tourner vers l’avenir », autrement dit être fidèle « dans la lettre et dans l’esprit » au texte signé. Il rendra hommage à Pierre Buyoya, le représentant de l’UA, et à Bassolé ; et rappellera que le 25 juin se tiendra à New York une nouvelle réunion sur le Mali. « Cette fois, ça doit réussir », conclura-t-il.
Buyoya fera court : c’est un « geste historique » qui permet une « sortie de crise » ; reste à mettre en application l’accord signé, ce qui nécessitera « courage et volonté politiques ». Le représentant de l’UE notera que c’est « le Burkina Faso qui a créé les conditions pour déboucher sur ce processus » tandis que les Maliens ont été capables de « surmonter leurs divergences » ; mais, ajoute-t-il, « le plus important, c’est ce qui reste à faire » : la mise en place d’un « processus qui suscite beaucoup d’attentes ».
Il est 17 h 30. C’est au président du Faso de prononcer son discours de clôture. On pense que la journée est terminée et que tout est réglé. Ce n’était pas tout à fait vrai.
Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

Blaise Compaoré lance son « appel du 18 juin » à tous les Maliens pour construire la paix (2/2) - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso

Blaise Compaoré lance son « appel du 18 juin » à tous les Maliens pour construire la paix (2/2) - leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso
samedi 22 juin 2013

Mardi 18 juin 2013. 17 h 30. Blaise Compaoré prononce son discours de clôture de « la cérémonie de signature de l’accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». C’est un discours plus politique que protocolaire. Blaise sait que, comme venait de me le dire Djibrill Y. Bassolé, « c’est maintenant que ça commence ».

Réagissez à cet article Réagissez

Blaise Compaoré lance son « appel du 18 juin » à tous les Maliens pour construire la paix (2/2)S’il en souligne le « caractère équilibré, réaliste et pragmatique », il note ses deux aspects essentiels. 1 - c’est d’abord un accord en vue de la « tenue de l’élection présidentielle » ; 2 - « il ouvre la voie à des pourparlers inclusifs visant l’établissement d’une paix définitive, la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, la réconciliation de la nation malienne avec elle-même, l’avènement et la consolidation d’une bonne gouvernance dans toutes ses composantes politique, économique, sociale et culturelle, vecteur de développement et de bien-être partagés ».
C’est une vraie feuille de route pour l’ensemble de la classe politique malienne ; mais ce n’est pas là l’essentiel. L’essentiel sera dit quelques instants plus tard : « Le processus de sortie de crise par le dialogue que vous venez de matérialiser à travers le présent accord doit consolider et accélérer la dynamique d’édification d’une nation malienne prospère, riche de sa diversité, de son unité et de sa cohésion, d’une nation malienne mobilisée pour enrayer les fléaux de l’extrémisme religieux, du terrorisme, des trafics illicites et de la criminalité transfrontalière ». C’est reconnaître-là que la crise malienne a bien deux aspects.
Deux aspects soulignés par Blaise Compaoré lors de son point de presse à Vienne (cf. LDD Burkina Faso 0366/Lundi 17 juin 2013). Un double aspect bien oublié ces dernières semaines alors que l’attention est focalisée sur la négociation au sujet de Kidal, autrement dit la question Touareg. La région est confrontée à une situation sécuritaire difficile qui s’est aggravée non seulement du fait de l’impéritie du gouvernement de Bamako à l’égard de la situation qui prévalait dans le Nord-Mali mais également des « accommodements » (on pourrait même dire la « connexion ») entre certaines des « élites » du Nord et du Sud avec les… « islamistes radicaux », les « terroristes », les « mafieux ».
Il s’agit donc de changer la donne politique au Mali. Et ne pas penser que Bamako pourra perpétuer demain les pratiques d’hier une fois que l’élection présidentielle aura été organisée. Blaise Compaoré le dit fermement. Son discours est une « exhortation ». Et la « forte mobilisation de la communauté internationale » vient en renforcer l’impact. Il rappelle ainsi que, si la médiation a été menée sous la responsabilité des Burkinabè, l’UA, l’UE, l’OCI, l’ONU lui « ont apporté un appui constant et multiforme ». Il fait même référence à l’engagement de l’Ivoirien Alassane D. Ouattara, président de la Cédéao, et du Nigérian Goodluck Jonathan, médiateur associé, dont « l’engagement personnel » a permis « la réussite de cette mission ».
Il ajoute dans cet éloge le nom de Dioncounda Traoré et il sera le seul, tout au long de cette cérémonie, à faire référence au président par intérim de la République du Mali. Ce qui est aussi une façon de le placer en face de ses responsabilités. On ne peut pas être plus clair ? Si, et le président du Faso va également citer, sans en privilégier aucun, les Etats « dont l’implication à nos côtés à permis d’atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés » : Algérie, France, Mauritanie, Niger, Tchad et Suisse. Il est 17 h 40. Bassolé arbore un énorme sourire de soulagement. Emmanuel Beth, l’ambassadeur de France (dont on dit qu’il est en fin de mission), me dit : « ça va mieux ; maintenant, c’est fini ». Tiébilé Dramé qui, depuis plusieurs semaines, en tant que conseiller spécial du président malien a été l’interlocuteur de la médiation et de la « communauté internationale », est assailli par une foule de journalistes.
Depuis qu’il a pris ses habitudes à Ouaga, il s’est imposé comme l’homme incontournable. Il poursuit dans ce rôle, évoquant « un tremblement de terre pendant dix huit mois », alors qu’il apparaît comme le « dindon de la farce » de cette cérémonie : aucun des intervenants n’a prononcé une seule fois son nom et après avoir été sur le devant de la scène le voilà remis dans la coulisse du fait de l’irruption inattendue du colonel Moussa Sinko Coulibaly, certes ministre de l’Administration territoriale (et à ce titre directement concerné par la présidentielle de juillet 2013), mais aussi un proche de l’ex-chef de la junte, le capitaine Sanogo… !
Faut-il parler d’éviction ou de mise sur la touche de Dramé ? On évoque son intransigeance, son absence le vendredi 7 juin 2013 qui a obligé à reporter la cérémonie d’ouverture (cf. LDD Burkina Faso 0362/Vendredi 7 juin 2013), son impréparation, le lendemain, alors qu’on s’attendait à une intervention structurée, son retour inattendu à Bamako le lundi 10 juin 2013, son retour « Inch Allah » à Ouaga qui n’aura lieu qu’en fin de semaine après que Bassolé ait rejoint Bamako pour mettre les pendules à l’heure burkinabè. Candidat à la présidentielle 2013, Dramé a pris en compte l’état d’esprit régnant à Bamako : homme de la médiation, il risquait d’apparaître comme l’homme de la capitulation face aux Touareg, abhorrés par la population depuis le massacre d’Aguelhok, en janvier 2012. Mais, manifestement, cette situation n’était pas perçue par les « spectateurs » de la cérémonie du 18 juin 2013.
Alors qu’on pensait la journée terminée, Dramé va réapparaître dans le scénario. Pas dans son meilleur rôle. L’article 24 de l’accord préliminaire stipule que tous les « groupes armés » qui s’y reconnaissent peuvent y adhérer s’ils s’engagent « à respecter toutes ses dispositions sans condition ». Blaise Compaoré avait souligné que c’était une « vertu cardinale de l’accord ». A 18 h, après une brève interruption de séance, MNLA et Haut Conseil de l’Azawad vont céder la place au Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et à la Coordination des mouvements des forces patriotiques de résistance du Mali. Ils étaient apparus à Ouaga alors que la phase finale de la médiation était entamée. La presse avait évoqué des « groupes retardataires ». Dans l’après-midi du 8 juin 2013, ils seront reçus par le président du Faso. Sans que l’on sache vraiment qui ils étaient ni ce qu’ils représentaient.
Ahmed Ould Sidi Mohamed, secrétaire général du MAA, avait d’ailleurs considéré qu’il s’agissait « plutôt d’une prise de contact avec le médiateur qui, apparemment, est de bonne fois, en nous conviant* ». Me Mohamed Bady, coordonnateur du MAA, était tout autant incertain dans ses déclarations : « A l’issue des négociations, nous verrons si nous allons prendre part ou non à l’élection prévue pour bientôt* ». On ne peut pas être plus désobligeant. A en croire la rumeur, ces groupes seraient inféodés à Dramé qui entendait ainsi ne pas avoir, face à lui, que le MNLA et le HCA, les « durs » du Nord.
Voilà donc les « retardataires » appelés à partager le repas pris en commun. Autrement dit à adhérer à l’accord préliminaire. Lecture par Bassolé de cet acte d’adhésion. Parole aux deux groupes qui se disent « groupes armés non terroristes non indépendantistes ». L’intervenant rend hommage à l’action de Tiébilé Dramé. On lui signale que le représentant du gouvernement est le ministre de l’Administration territoriale. Ah, il « n’avait pas constaté sa présence » mais le trouve très bien aussi. On pense rêver. Mais non. Fin d’intervention. Blaise va alors poser la question : une seule intervention pour les deux groupes ? Oui, affirme Ahmed Ould Mohamed, secrétaire général du MAA, qui n’est pas intervenu ; il se reprend et dit qu’au sujet du « respect sans condition » de l’accord, il a « un complément » à apporter. Il le cherche, ne le trouve pas ; ses collaborateurs non plus. Cela tourne au gag. Il s’arrête là. Ouf. Il est 18 h 20. Le président du Faso peut lancer son « appel du 18 juin ».
* Propos recueillis par Alban Kini, Sidwaya du 10 juin 2013.
Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

La France et nous

La France et nous



Négociations de Ouaga: Pourquoi l’Etat doit s’abstenir d’envoyer l’armée à Kidal avant un accord global et définitif

Analyse des résultats et perspectives par le Bloc d’Intervention Populaire et pacifique pour la Réu...




  • Négociations de Ouaga: Pourquoi l’Etat doit s’abstenir d’envoyer l’armée à Kidal avant un accord global et définitif

    Dimanche, 23 Juin 2013
    Publish In:Actu
  • Mali: le MNLA pose des mines aux entrées de Kidal

    Vendredi, 21 Juin 2013
    Publish In:Actu
  • Dioncounda Traoré poursuit ses consultations sur l’avenir politique du Mali

    Vendredi, 21 Juin 2013
    Publish In:Actu
  • Militaires maliens et rebelles préparent le retour de l’armée à Kidal

    Jeudi, 20 Juin 2013
    Publish In:Actu


La France et nousImprimerEnvoyer
Lundi, 17 Juin 2013
Les interventions françaises, d’abord diplomatiques aux Nations Unies en septembre 2012 pour l’adoption d’une résolution en faveur du Mali, et surtout militaires sur le territoire malien depuis janvier 2013 suite à l’attaque de Konna dans la région de Mopti perpétrée par les jihadistes et narcotrafiquants, ont soulevé une vague de liesse, de grande estime et de reconnaissance envers la France et son président François Hollande.
Ces sentiments sont demeurés intacts durant tout le temps de l’opération Serval qui a abouti à la libération des principales villes des zones occupées et, en collaboration avec les troupes tchadiennes, à l’anéantissement des terroristes narcotrafiquants et jihadistes dans leur réduit des grottes de Tegharghar dans la région de Kidal.
Partout au Mali, à Bamako comme à l’intérieur du pays, des drapeaux français fleurissaient à côté des étendards maliens. On achetait drapeaux malien et français. Jamais l’un sans l’autre ! C’était de mode que d’arborer de façon ostentatoire les étendards malien et français sur les voitures, les motos, les bicyclettes et autres tricycles ainsi dans les cafés, bars, restaurants, etc.
Un jour, pendant que j’étais arrêté à un feu tricolore, un jeune homme vint me proposer les deux drapeaux. Je pris le nôtre et m’en tins à lui. Le jeune homme interloqué me demanda :
Et le drapeau français, mon père ?
Mon fils, je dis merci à la France, mais ma confiance en elle est peut-être moindre que celle que vouerait une souris à un chat. Je me contente du drapeau malien, tu le comprendras plus tard.
Malheureusement, l’histoire est en train de me donner raison. Entre la France et nous, c’est comme on le dit « je t’aime moi non plus ». Sinon comment comprendre l’attitude du gouvernement français dans cette affaire de Kidal ? Doit-on être étonné de cette position laxiste voire de complicité vis-à-vis du Mnla (Mouvement National de Libération de l’Azawad) ? Pour les Maliens de notre génération, qui ont eu à apprendre l’histoire de la France et particulièrement celle de sa conquête coloniale et les péripéties qui ont conduit à l’indépendance des Etats de l’Afrique francophone, notamment ceux de l’Afrique de l’ouest, l’attitude française ne prête point à surprise.
En effet, s’il existe une constance dans la politique française à l’égard des pays colonisés et ex-colonisés, c’est celle de « diviser pour régner ». Une politique vieille comme le monde. Sans entrer dans les détails, nous avons souvenance de certains faits qui ont illustré la conquête du Soudan Occidental, aujourd’hui Mali : exacerbation du conflit entre Samori Touré et les frères Tièba et Babemba Traoré du Kenedugu ; attisement des conflits entre Toucouleurs et Bamana, entre Bamana (on s’allie au beledugu pour anéantir wesebugu), entre Kunta et leurs alliés touarègues du Hoggar, et Touareg Oulliminden (on s’allie aux Kunta pour anéantir les Oulliminden), etc.
On rappelle que la puissante confédération oulliminden, qui a atteint son apogée sous l’Amenokal Kahoua au 18ème siècle et qui survécut jusqu’au 20ème siècle, fut détruite à l’issue de la bataille d’Andéramboukane le 9 mai 1916 contre l’armée coloniale. Un massacre sans discernement de la part de l’armée coloniale eut lieu. On n’épargna ni femmes ni enfants avec en bonus pour les vainqueurs, la spoliation d’animaux. Un massacre qui, de nos jours, aurait été sans doute qualifié de génocide, de crime contre l’humanité ! La confédération oulliminden ne s’en est jamais remise. Rappelons aussi que c’est suite à cette tragédie que plusieurs vassaux, dont les touaregs Ifoghas de la région de Kidal, ont obtenu « leur autonomie » made in France !
C’est cette idylle qui est sans cesse remise au goût du jour à la faveur des rebellions qu’on qualifie injustement de touarègues et qui sont toutes parties de Kidal. Ajouter à cela l’existence d’un lobby de rêveurs et de racistes impénitents européens qui fantasment sur les « hommes bleus », les « peuples libres, fiers du désert » et sur que sais-je encore. Mais derrière ces considérations que nous qualifierons de sentimentales, la véritable raison de cette accointance entre la France et le Mnla n’est-elle pas celle de l’acquisition de matières premières à bon marché ? J
e doute que oui, car aujourd’hui plus qu’hier, la lutte est de plus en plus rude entre les grandes puissances occidentales et les puissances émergentes pour l’obtention de la garantie de leurs sources d’approvisionnement en matières premières. Qui, mieux et même autant que la France peut connaître les potentialités de ce désert malien ? Et quid de la position stratégique de cette région ?
Est-ce par hasard que les alliés occidentaux (qui créeront plus tard l’Otan) de la 2ème guerre mondiale contre l’Allemagne nazie ont érigé une base aérienne à Tessalit ?
Contrairement à Olivier Zajec, chargé de recherches à l’Institut de Stratégie et des Conflits(ISC) qui pense « que faute de vision stratégique, la France, risque de s’enliser dans de vastes zones désertiques propices à la guérilla », (Monde diplomatique n°707 de février 2013 page 1 « Le Mali, l’inusable refrain de la guerre au terrorisme »), nous pensons que la vision stratégique de la France pour cette partie de l’Afrique est très claire. Quant aux risques qu’elle encoure pour la mise en place de cette stratégie, c’est un autre problème : l’histoire des hommes ne saurait être une science exacte.
Malgré les déclarations lénifiantes des politiques français, la complicité entre le Mnla et le gouvernement de François Hollande est évident, et l’objectif de ce mariage est aussi clair : il s’agit ni plus ni moins sous prétexte de ne pas ignorer « le fait touareg » de créer une république dans le nord du Mali prélude à la résurgence de l’Ocrs (Organisation Commune des Régions Sahariennes) qui n’a jamais pu voir le jour. Ce, suite au rejet par lesTouareg de cette entité voulue par le Général De Gaule lui-même.
Rendons grâce au doyen Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni qui l’avait dénoncé dès les premières heures de l’intervention militaire française au Mali. A l’époque, nous lui avions dit, et nous en sommes encore persuadé, que nous n’avions pas le choix. A chaque étape son combat.
Les derniers évènements corroborent notre propos : à savoir la purification raciale, comme ça s’est produit en Mauritanie dans les années 1980, a commencé. On veut « blanchir » la région de Kidal sous les yeux des soldats de la patrie des Droits de l’Homme ! Quels gâchis !
Ne nous leurrons pas, le matraquage médiatique, la clameur itérative et la péroraison du groupe « la voix de la France » (RFI, TV5, France 24) voulant nous faire croire que la région de Kidal est occupée par le Mnla est une couleuvre indigeste. C’est la France qui occupe bel et bien la région de Kidal. A la lumière de ce qui se passe à propos de Kidal, deux questions essentielles taraudent l’esprit du citoyen malien lambda :
Est-ce un encouragement à une partition du Mali ? Tout laisse à le croire car, même dans le très sérieux journal Le Monde Diplomatique dans sa série « Manière de voir » n°128 avril/mai 2013 : « Faut-il abolir les frontières ? » en page 35, on montre une carte de l’Afrique avec les zones de conflits ; carte dans laquelle sur le territoire malien on porte de façon insidieuse la mention Azawad.
Est-ce une recolonisation qui ne dit pas son nom ? L’histoire nous édifiera. Mais, au juste, ce propos de ce grand intellectuel français ne mériterait-il pas une réflexion ? « Dans l’ADN de nos amis socialistes, il y a un gêne colonial et un gêne atlantiste » (cf. Régis DEBRAY page 6 du Monde Diplomatique n°708 de mars 2013 dans l’article, « Lettre ouverte à Hubert Védrine : La France doit quitter l’Otan »)
Hamidou ONGOÏBA B.P E 1045 BAMAKO

Bamako le 06 juin 2013

Publié le 14 Juin 2013
Lu sur afribone

dimanche 23 juin 2013

Les autorités maliennes et la rébellion touareg ont trouvé un accord — Union Républicaine

Les autorités maliennes et la rébellion touareg ont trouvé un accord — Union Républicaine
par
Il y aura fallu le temps mais comme le dit la fable, tout vient à point à qui sait attendre. Ainsi, le gouvernement malien et les rebelles touareg ont enfin trouvé un accord après deux semaines d’âpres négociations menées à Ouagadougou, au Burkina Faso, avec la médiation du président burkinabé Blaise Compaoré.
Depuis sa reconquête par les forces françaises de l’opération Serval et les troupes tchadiennes, la ville de Kidal était passée sous le contrôle des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), dont l’offensive lancée en janvier 2012 avait permis aux groupes jihadistes et terroristes de s’implanter au Nord-Mali. Et il n’était pas question pour eux de voir les forces armées maliennes (FAMA) revenir dans leur bastion.
Du coup, et alors qu’une élection présidentielle est prévue le 28 juillet prochain, les autorités maliennes ont décidé de passer à l’offensive en envoyant les FAMA à Kidal. C’est ainsi que des combats ont eu lieu contre des combattants du MNLA, dans la localité d’Anefis, à une centaine de kilomètres du fief touareg.
L’on en était donc resté là jusqu’à ce qu’un accord soit finalement trouvé entre les deux parties. Ce qui est une “avancée majeure” pour le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Ainsi, selon le texte, appelé “Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali”, les autorités maliennes, le MNLA et le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) ont convenu que les FAMA entameront un “déploiement progressif” dans la région de Kidal, et cela dans les “meilleurs délais”.
Dans le même temps, les combattants touareg seront cantonnés sur des sites de regroupement.
Leur désarmement ne se fera qu’après la signature d’un accord global et définitif de paix entre le gouvernement qui sera issu des urnes après les prochaines élections et les communautés et groupes armés du Nord.
Ces opérations seront supervisées par les casques bleus de la MINUSMA, dont le mandat sera effectif au 1er juillet prochain après avoir intégré les éléments de la MISMA (force de la Cédéao), ainsi que par les militaires français de la brigade Serval. Il s’agit d’éviter ainsi d’éventuels débordements, les soldats maliens et les rebelles touareg ayant des contentieux qui sont loin d’être évacués.
Par ailleurs, et afin de ne pas mettre de l’huile sur le feu, cet accord trouvé à Ouagadougou fait l’impasse sur les mandats d’arrêt lancés par la justice malienne à l’encontre de plusieurs responsables du MNLA et du HCUA

vendredi 21 juin 2013

Accord préliminaire de Ouagadougou : L’explication de texte de Tiebilé Drame - maliweb.net

Accord préliminaire de Ouagadougou : L’explication de texte de Tiebilé Drame - maliweb.net



Mr Tiébilé Dramé
Mr Tiébilé Dramé
De retour de Ouagadougou où un accord préliminaire a été signé mardi entre le gouvernement et les groupes armés de Kidal, l’émissaire du président de la République, Tiébilé Dramé, a animé hier une conférence de presse à l’hôtel de l’Amitié pour parler de l’accord. Une explication de texte fort utile parce que nos compatriotes sont très demandeurs de précisions sur le contenu du document. Cette curiosité a été exacerbée par certaines critiques émises par des détracteurs de l’accord.





Tiéblé Dramé qui a mené avec habileté le processus à Ouagadougou, a voulu couper court à cette « campagne de sabotage », en indiquant que la seule chose qui a guidé les négociateurs a été le retour de la paix dans notre pays. « Si l’on veut comprendre les accords signés à Ouagadougou, il faut se rappeler qu’on vient de très loin. Des enfants du pays se sont révoltés pour prendre des armes et se mettre contre le pays et dire qu’ils ne sont pas des Maliens. Après d’autres personnes s’y sont ajoutées pour chasser l’Administration. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord sur l’intégrité territoriale. Ils seront cantonnés et désarmés », a assuré l’émissaire de Dioncounda Traoré.





Il a dit avoir été très affecté par les contenus de certains articles de presse. « Certains ont écrit que l’accord prévoit la réintégration des groupes armés. Il n’en a jamais été question au cours des discussions à Ouagadougou», a dit le conférencier, précisant qu’il a été plutôt question de réinsertion socio-économique. « Les mots ont leur sens dans votre langue de journaliste. Il s’agit de trouver des activités économiques pour eux », a-t-il insisté.





« Nos experts y travaillent d’arrache pied, croyez-moi, ils ont une conscience aigue de l’importance et de l’urgence de toutes ces questions, de l’attente du peuple malien, de l’attente des pouvoirs publics malien, de l’attente de la communauté internationale. Et nous y avons des officiers de très grande valeur qui vont y travailler», a ajouté Tiéblé Dramé qui a vivement salué la mobilisation exceptionnelle de la communauté internationale autour de notre pays.





Pour lui, les autorités de la transition ont négocié au mieux à Ouagadougou. « J’ai entendu beaucoup de choses. Que le Mali est sous tutelle, que notre armée est sous tutelle… Je crois qu’il est important de calmer le jeu, de calmer la situation car notre pays revient de très loin, d’une situation très difficile. Nul n’a le droit, il me semble, de contribuer à le remuer davantage », ajoutera le conférencier pour qui l’accord de Ouagadougou permettra de « ramener le calme au Mali ».





Le plus important pour Tiéblé Dramé est que toutes les parties soient d’accord sur le fait que Kidal soit une partie du Mali. « Mêmes ceux qui avaient cru que Kidal n’était pas au Mali, acceptent que Kidal est au Mali. Alors, au lieu d’applaudir ça, je lis que c’est les accords de la honte. Où est la honte ici ? », s’est indigné l’orateur.





En définitive, Tiéblé Dramé se félicite de l’accord de Ouagadougou et appelle tous les acteurs à jouer un rôle positif pour mener à bien le processus de stabilisation de notre pays.





A. M. C.

Accord de Ouagadougou (Gouvernement malien – Groupes armés) : Une chance pour la paix - maliweb.net

Accord de Ouagadougou (Gouvernement malien – Groupes armés) : Une chance pour la paix - maliweb.net
Enfin, l’espoir est permis ! Le gouvernement Malien et les groupes armés installés dans la région de Kidal ont accepté de signer un accord préliminaire qui constitue un début de solution à une crise malienne qui n’aura que trop duré, fait de nombreuses victimes, anéanti l’économie nationale et plongé le pays dans la misère, la désolation, la peur et l’insécurité.

MnlaA présent, il faudrait de part et d’autre, respecter scrupuleusement les termes de cet accord pour donner une chance à notre pays d’aller de l’avant.

Il n’y a pas de petite guerre. L’expérience nous l’a montré.
En effet, lorsqu’en janvier 2012, les Maliens apprenaient qu’un groupe d’hommes armés dénommé MNLA avait attaqué la petite ville de Ménaka, nul n’imaginait qu’il y aurait après, des événements du genre Aguelhok, encore moins, que les 2/3 du territoire national seraient occupés peu après par des terroristes.

Nul ne pouvait imaginer une application au Mali, de la charia.

Et pourtant, dans les régions nord de notre pays, des mains, des pieds ont été coupés, des personnes lapidées à mort, des femmes violées, des biens publics et privés détruits et vandalisés, des mausolées et autres symboles de notre culture complètement rasés.

En plus, des milliers de nos compatriotes ont dû tout abandonner pour se réfugier dans des pays voisins ou, tout simplement, comme des animaux, errer dans la nature.

Les groupes armés parmi lesquels des terroristes patentés et cette autre racaille de narcotrafiquants, bandits de grand chemin, ont même osé, après près d’un an d’occupation des 2/3 de notre territoire, tenté (ils allaient même le réussir) d’occuper l’ensemble du territoire malien.

Il a fallu la bienveillante intervention énergique et efficace de la France et d’autres pays amis d’Afrique, pour que le Mali échappe au pire.

Mais, de nos jours encore, le pays n’est pas sauvé. Et pour cause. Il y a toujours le cas de quelques groupes armés dont le MNLA qui occupe avec armes et bagages la ville de Kidal.
On a beau dire et redire que ces hommes du MNLA ne représentent pas les populations du nord et, par conséquent, qu’ils ne sauraient formuler des revendications en leur nom, nul ne conteste cependant, qu’ils sont tout de même des Maliens. Or, le Mali ne peut pas se donner le luxe d’une division, même si elle ne concerne, cette division qu’une partie très minoritaire. Car, la démocratie, ce n’est pas seulement la loi de la majorité. C’est aussi le respect des minorités, de leurs différences et de leurs angoisses.

Que vive la paix !
Une guerre, nous le disions plus haut, n’est jamais petite, car elle enfante toujours de graves conséquences : mort d’hommes, mutilations, souffrances, désolation.

Une guerre est toujours synonyme de destruction et constitue un frein au développement social et économique.

C’est pourquoi, les pourparlers entre le gouvernement malien et les groupes armés à Ouagadougou auront été de bonne guerre. Et, l’accord signé entres les différentes parties, le 18 juin dernier est une opportunité à saisir avec les deux mains.

Certes, les pessimistes (de tous les côtés) voient des difficultés dans les opportunités, mais les optimistes quant à eux, voient plutôt des opportunités dans les difficultés.


En effet, dans cet accord, l’essentiel, le cordon ombilical qui lie les Maliens à leur pays est préservé : l’indivisibilité du Mali, son unicité, sur caractère démocratique, laïc et social.

Cependant, tout comme la guerre, la Paix a aussi un prix à payer. Et, tout dialogue, pour aboutir à un consensus est sujet à des concessions, et des compromis. Cela, de part et d’autre.

C’est pourquoi, nul ne doit s’offenser, lorsque cet accord de Ouagadougou stipule « l’arrêt de toute tentative d’occuper de nouvelles positions sur le terrain, le déploiement progressif des forces de défense et de sécurité maliennes dans la région (en coopération avec la MISMA/MINUSMA et la force Serval) » ou encore, le désarmement des groupes qui ne sera effectif qu’après l’élection présidentielle de juillet prochain.

En somme, le prix de la paix n’est jamais exorbitant. Et, comme le disait l’autre, il n’y a pas de développement sans paix, et il n’y a pas de paix sans développement.
L’accord de Ouaga du 18 juin est bel et bien acceptable pour Tous et constitue une chance pour la paix au Mali. C’est pourquoi, la médiation réussie du président Blaise Compaoré dans cette douloureuse épreuve que traverse le Mali est absolument à saluer.

Soyons honnêtes et reconnaissants.
Les Maliens dans leur grande majorité souffrent et meurent en silence, à cause de cette crise qui n’a que trop duré.
Il faut donc mettre à profit cet accord de Ouagadougou, car, comme le disait ce confrère de France 2, « la meilleure manière de se faire suivre, c’est de courir plus vite que les autres ».

Boubacar Sankaré

Janjo de cent heures pour une senteur sans heurt d’un centaure sans cœur… - maliweb.net

Janjo de cent heures pour une senteur sans heurt d’un centaure sans cœur… - maliweb.net
janjo-tiebile
20 juin 2013.

Mali. Des manifestants réclament la tête de Dioncounda Traoré

Mali. Des manifestants réclament la tête de Dioncounda Traoré
Les manifestants demandant le départ du président Traoré dispersés et matés par les forces de sécurité
Manifestants Mali
Les militants du Mouvement Yéréwoloton ont voulu marcher lundi sur le palais présidentiel dans le but de demander le départ du président de la transition malienne, Dioncounda Traoré, avant d'être empêchés par un imposant dispositif sécuritaire au niveau du parc national à la descente de la colline du palais présidentiel.

« Nous demandons purement et simplement le départ de Dioncounda Traoré. L'intérim est fini. Le 21 mai dernier (le jour où le président Traoré a été blessé, Ndlr), nous avions marché pour la même cause. On pensait qu'il n'allait plus revenir au palais après ce qui s'est passé », a confié à Xinhua sur les lieux, Boubacar Boré, président de Yéréwoloton, un Mouvement membre de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM).

Un autre leader des manifestants a déclaré; "On veut que Dioncounda parte. On ne demande pas plus". Les éléments des forces de sécurité ont dispersé la foule par des gaz lacrymogènes et ont frappé un manifestant (un adepte d'une confrérie religieuse avec un gros chapelet) qui a été blessé à la tête. Ceux-ci l'ont par la suite amené avec eux en attachant ses mains avec le foulard qu'il avait son cou.

Sur les banderoles des manifestants, on pouvait lire de façon ostensible « Une transition ans Dioncounda, le Mali est sauvé », « La concertation nationale est la solution », « Dioncounda président de la CEDEAO, non Malien. Ne touche pas à notre gouvernement », « Allah Akbar (Dieu est grand, Ndlr) ».

Mali: l’émissaire de Bamako répond aux détracteurs de l’accord - maliweb.net

Mali: l’émissaire de Bamako répond aux détracteurs de l’accord - maliweb.net
NegociationDeux jours après la signature de l’accord de Ouagadougou sur la ville de Kidal, l’émissaire des autorités maliennes s’est exprimé devant la presse à Bamako. Tiébilé Dramé s’est évidemment réjoui de la signature d’un accord que personne n’aurait imaginé possible il y a encore quelques mois, entre Bamako et les rebelles touaregs du MNLA. Il a surtout apporté des précisions sur certaines questions qui restent en suspens, et répondu aux détracteurs du texte.
L’accord de Ouagadougou sur Kidal a été signé mardi 18 juin. Les autorités maliennes et les rebelles touaregs du MNLA planchent déjà sur la mise en pratique du texte. Tiébilé Dramé, l’émissaire des autorités maliennes s’est exprimé devant la presse à Bamako pour défendre l’accord et répondre aux questions qui restaient en suspens.


Sur la date du déploiement des soldats maliens à Kidal et sur leur effectif, l’émissaire de Bamako n’a pas voulu devancer le travail de la Commission mixte qui y réfléchit actuellement. En revanche, il a donné sa définition du mot « cantonnement », désigné dans l’accord comme la première phase du « désarmement » des groupes armés : « Cela veut dire qu’un endroit sera trouvé où les éléments des groupes armés qui doivent être désarmés seront confinés. En attendant, on répertorie toutes les armes, et Dieu sait que dans cette partie de notre pays, il y en a ».


Une commission internationale d’enquête
On ne sait toujours pas où, ni combien de combattants, ni s’ils garderont sur eux leurs armes pendant cette phase, mais la réponse est déjà plus précise que le texte qui a été signé. Surtout, Tiébilé Dramé s’est efforcé de répondre aux détracteurs de l’accord, qui dénoncent une porte ouverte à l’impunité : « Je suis désolé, ils n’ont pas lu l’accord. A aucun moment l’accord ne parle de suspension des mandats d’arrêt. Mieux, l’accord dit
qu’il faut mettre en place une commission internationale d’enquête sur les crimes de guerre, sur les crimes contre l’humanité commis au nord du Mali. Certains ont écrit également que c’est la réintégration dans les forces armées. Il n’en a jamais été question, il est question de réinsertion socio-économique dans la vie civile ».

 Enfin, Tiébilé Dramé a rappelé que tous les groupes armés du Nord, des milices Gandakoyes et Gandaïzo, au Mouvement arabe de l’Azawad, ont adhéré à l’accord, même s’ils n’en sont pas signataires.

Par RFI

Compromissions état-rebelles terroristes : La honte nationale - maliweb.net

Compromissions état-rebelles terroristes : La honte nationale - maliweb.net
Après une dizaine de jours de tractations et de négociations à Ouagadougou, l’émissaire du président Traoré n’est finalement parvenu qu’à signer un accord de compromissions avec les groupes rebelles terroristes qui ont pris la ville de Kidal en otage. Un accord honteux et humiliant pour un pays qui se dit fier.
Des dirigeants touareg assistent aux négociations sur le Mali menées à Ouagadougou, le 8 juin 2013  © AFP
Des dirigeants touareg assistent aux négociations sur le Mali menées à Ouagadougou, le 8 juin 2013
© AFP
Onze jours après avoir entamé des négociations avec les groupes rebelles et terroristes, Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) et Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua), la délégation conduite à Ouagadougou par le conseiller spécial de la présidence, Tiébilé Dramé, a signé, le 17 juin, un « Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali » qui devrait, en principe, permettre la tenue de l’élection présidentielle à Kidal. Cette ville est entre les mains des rebelles terroristes depuis sa libération, en janvier dernier, de la présence des forces jihadistes, Aqmi, Mujao et Ansar Eddine, des rebelles terroristes qui en avaient interdit l’entrée aux forces armées et de sécurité régulières. Sous la pression de la communauté internationale, notamment la France et les Etats-Unis, le président a fini par céder et à ouvrir des négociations avec les occupants afin de parvenir à un accord. Ainsi, après moult tractations, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, par l’intermédiaire de son conseiller spécial et de son ministre en charge de l’administration territoriale et de la décentralisation, en est venu à accepter des concessions qui frisent la compromission avec des terroristes dont les mains, les pieds et même la tête sont entachés du sang d’un peuple malien qui n’a pas encore fini de compter et de pleurer ses morts.
Ce document qui vient d’être signé sous l’égide du médiateur de la Cédéao dans la crise malienne et des représentants de la communauté internationale se présente sur douze pages, et s’articule autour de vingt-cinq articles. Il a été proposé par le président burkinabé, Blaise Compaoré puis amendé par son homologue malien. Il a tout faux. A commencer par son intitulé contenant la mention «inclusifs» alors que les représentants des autres communautés, les plus majoritaires de la zone, n’ont pas été associés aux négociations.
Celles-ci ont eu lieu essentiellement entre gouvernement malien et rebelles terroristes apatrides, en raison de quatre représentants par partie. C’est déjà honteux que le peuple malien entier ait la même représentativité (quatre) qu’une bande de pouilleux mais que ce soit un ministre de la République qui signe cela, c’est scandaleux.
Ce document dit aussi en substance que dès sa signature, les forces de défense et de sécurité peuvent se redéployer progressivement à Kidal alors que le même accord interdit aux deux parties toute tentative d’occuper de nouvelles positions. En outre, ce redéploiement de l’armée doit se faire sous la supervision des forces africaines et françaises.
Compromissions
Ce que le président Traoré doit expliquer au plus tôt au peuple malien, c’est pourquoi, en sa qualité de chef suprême des armées, il n’a pas donné l’ordre à l’armée de continuer sa progression sur la ville de Kidal alors que les militaires n’étaient qu’à une centaine de kilomètres, plus précisément à Anéfis, et qu’ils étaient également présents dans le reste de cette région. Etait-ce pour ouvrir des négociations qui aboutiraient à ce cessez-le-feu honteux et humiliant entre l’armée et des groupes rebelles terroristes et criminels qui pouvaient être définitivement vaincus, arrêtés et jugés pour crimes de guerre, crimes racistes, crimes de violence sexuelle, génocide, viols, vols, pillages, crimes contre le peuple malien ? Etait-ce pour prendre langue avec un Alghabass Ag Intalla, ancien haut responsable d’Ansar Eddine, ce groupe djihadiste qui a égorgé des soldats patriotes, qui a lapidé à mort des gens, qui a coupé des mains et des pieds, qui a fouetté et torturé des innocents, violé et volé des femmes ?
Dans quel pays autre que le Mali a-t-on vu un cessez-le-feu entre une armée régulière agressée et des criminels qui occupent irrégulièrement son territoire avec une volonté sécessionniste? Certainement pas en France, en Suisse ou aux Etats-Unis !
Dans le document, il est prévu la création d’une commission technique mixte de sécurité dirigée par le commandant de la Misma/Minusma et basée à Gao. Pourquoi dans cette région qui a été libérée de toute présence terroriste ? C’est à Kidal qu’il y a problème pourquoi Dioncounda Traoré et ses amis cosignataires n’amèneraient-ils pas leur joujou dans le grand nord, à Kidal où sévissent encore les rebelles terroristes ? C’est là-bas qu’il sera le plus utile si c’est réellement pour observer la mise en œuvre de l’accord.
Poursuites judiciaires
Une autre compromission, très dangereuse d’ailleurs avec des gens qui n’ont pas l’habitude de respecter leurs engagements dont ce cessez-le-feu, c’est de permettre le cantonnement des groupes rebelles terroristes avec leurs armes, matériels et logistiques de guerre. Il est de notoriété publique, en effet, que les éléments du Mnla et du Hcua ne constituent qu’une infime minorité des communautés touarègues de la région de Kidal (qui elles-mêmes constituent une minorité dans le nord du Mali). Pendant toute la crise, des déclarations ont été faites par des Touareg, à Bamako comme dans d’autres villes du pays y compris à Kidal même, par les ressortissants de cette région qui se sont vite désolidarisés de leur aventure criminelle et meurtrière. Certains habitants se seraient procuré le drapeau malien afin de le brandir le jour de l’entrée de l’armée malienne, en guise de preuve de leur attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté nationale. Laisser ces groupes se cantonner à Kidal avec leurs armes, c’est exposer les populations à tous les dangers pouvant provenir de quelques irrédentistes. D’autant plus que ceux-ci sont confortés dans leurs velléités séparatistes ou autonomistes par le fait que Bamako accepte le maintien de la mention Azawad dans le document qui a été signé, incitant les rebelles terroristes à considérer l’ensemble des trois régions septentrionales comme étant leur dû. Par cela, le pouvoir de transition vient d’encourager la partition du territoire national en nord Mali et sud Mali.
Mais malgré tous ces griefs qu’on peut légitimement nourrir contre le président Traoré et son conseiller spécial, il faut leur reconnaitre un point positif, un seul : le maintien des poursuites judiciaires. En effet, malgré les pressions de la France et du Burkina Faso qui, avec la Mauritanie, abritent et protègent majoritairement les rebelles terroristes, le Mali maintient les mandats d’arrêt internationaux lancés contre certains responsables du Mnla et du Hcua.
Reste à savoir maintenant si Français, Burkinabés et Mauritaniens, qui ont obtenu de Dioncounda Traoré les compromissions qu’ils voulaient, se montreront plus coopératifs sur le plan judiciaire et donneront au président malien ce que lui il veut. Ce qui est loin d’être sûr et dans ce cas, le président par intérim sera le dindon d’une farce particulièrement macabre.
Cheick TANDINA