jeudi 31 octobre 2013

Malijet Otages français / Hollande et IBK réhabilitent Ansar Dine Mali Bamako

Malijet Otages français / Hollande et IBK réhabilitent Ansar Dine Mali BamakoHollande et IBK réhabilitent Ansar Dine
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Otages français  / Hollande et IBK réhabilitent Ansar Dine
Hamada Ag Hama, dit Abdelkrim le Targui ou Abdelkrim Taleb est le cousin d’Iyad Ag Ghaly qui a joué la pièce maîtresse dans la libération de otages français. Ce proche du leader de Ansar Dine et de la même tribu que lui, est le chef de la Katiba al-Ansar, la seule dirigée par un touareg, parmi les quatre Katibas d’Aqmi au Mali. Abdelkrim le Targui est en outre, l’Imam adjoint de la mosquée construite par Iyad Ag Ghaly à Kidal (selon les précisions apportées par le ministre Soumeylou Boubeye Maïga sur Rfi, le 30 Octobre).
Le fait d’être Touareg, cousin d’Iyad et chef de Katiba d’Aqmi a fait d’Abdelkrim le Targui un acteur privilégié de cette libération. Le correspondant de Rfi au Niger Moussa Kaka n’a-t-il pas indiqué que le conseiller spécial du président nigérien Mohamed Akotey était en contact avec un Touareg malien ? Moussa Kaka a parlé « des garanties politiques », de « sécurité » et d’autres assurances politiques pour Iyad Ag Ghaly.
Par ailleurs, Moussa Kaka a souligné le rôle important joué par Hamada Ag Bibi député d’Abeibara dans la libération des otages français.
En fin septembre, nous avons publié une information qui prend du relief aujourd’hui, à propos du retour des Jihadistes à Kidal. Nous écrivions : « Les Jihadistes sont de retour à Kidal … Avant d’y entrer en convoi, … les dimanche 22 et lundi 23 septembre, a eu lieu à Gharous Khayoum, à une quarantaine de km de Kidal une importante rencontre où tous les Commandants de Iyad Ag Ghali étaient présents : Ibrahim Ag Inawelan dit Ibrahim Bina (celui qui a organisé la lapidation d’un couple à Aguel Hoc le 29 juin 2013), Commandant Ayoub Ag Assarid, Commandant Malick Wanesnat, Inawalen Ag Ahmed (qui est de la douane). Ils seraient venus à bord d’une dizaine de véhicules bourrés de combattants … Ces Commandants seraient entrés à Kidal le 25 septembre, probablement à l’insu de l’Etat malien, et avec Algabass Ag Intalla à la tête du convoi. Un article de Libération.fr mettait Iyad Ag Ghali au centre des négociations. « Originaire de Kidal, chef-lieu de l’Adrar des Ifoghas, Iyad ag-Ghaly se cacherait dans sa région natale, protégé par les siens. Selon une source proche du dossier, cette figure de la galaxie touareg aurait pu récupérer la garde des otages. Au minimum, il aurait réussi à se placer au centre des tractations menées par la DGSE », selon Liberation.fr. En effet des sources indiquent la présence de Français à la rencontre de Gharous Khayoum. Etaient-ils de la DGSE ou des Forces Serval ? Le vide au nord du fait de la déliquescence de l’Etat crée les conditions d’un retour des Djihadistes purs et durs. On raconte que Iyad est dans la région », avait écrit Le Républicain.
Législatives et connexions jihadistes
A l’heure des législatives, Inawelen Ag Ahmed est aujourd’hui, le candidat du Rpm à la députation pour le cercle de Kidal. Et Hamada Ag Bibi le candidat à Abeibara
Mohamed Ag Intallah est le candidat du Rpm à Tin-Essako. Il est le président du Haut Conseil de l’Unité de l’Azawad et un des proches de Iyad Ag Ghaly, qui n’a jamais fait mystère de son projet de réhabiliter Iyad Ag Ghaly.
Dans la région de Kidal, et dans les quatre localités (Tessalit, Tinessako, Abeibara et Kidal), trois des quatre candidats Rpm sont des hommes de Iyad Ag Ghaly. Que peut-on en déduire à la lumière de la réhabilitation de Iyad par la France ?
Iyad qui est classé sur la liste noire des terroristes par les Etats Unis et qui fait l’objet de mandat d’arrêt international, est un homme clé dans la libération des otages français. Que déduire à la lumières des assurances et des garanties politiques demandées par Iyad ?
Parmi ces assurances, n’y a –t-il pas que le président du parti présidentiel mette sur la liste des législatives les principaux lieutenants de Iyad dans la région de Kidal ? Leur présence sur la liste du Rpm et les rôles qu’ils ont joué dans la libération des otages équivalent à une réhabilitation de Ansar Dine, au moment où son leader Iyad est sur la liste noire des Américains et qu’il fait l’objet de mandat d’arrêt international.
Les rançons
Selon la presse internationale, entre 20 et 25 millions d’euros ont été payés. Et c’est entre 13 et 16 millions lord de précédentes libérations. Bref, c’est entre 33 et 41 millions d’euros payés aux ravisseurs pour la libération des otages. Ce qui veut dire que Iyad Ag Ghaly, Hamada Ag Bibi, et toute la chaine d’Ansar Dine a été abondamment arrosée dans l’affaire des otages.
La France qui a mis des milliaires pour briser la colonne vertébrale de Ansar Dine et d’Aqmi, les alimentent à nouveau par le payement des rançons aux ravisseurs (émissaires d’Abou Zeid) et aux intermédiaires d’Ansar Dine.
B. Daou

Malijet La justice délivre un mandat d'amener contre le général Sanogo Mali Bamako

Malijet La justice délivre un mandat d'amener contre le général Sanogo Mali Bamako
La justice malienne a délivé 17 mandats d'amener contre des militaires dans le cadre de l'enquête sur les combats entre bérets verts pro-Sanogo et bérets rouges pro-ATT survenus le 30 avril 2012 à Bamako. L'ex-leader de la junte doit comparaître, jeudi après-midi, devant un juge d'instruction.
À la demande du juge d'instruction Yaya Karembe, 17 mandats d'amener ont été émis par la justice malienne à l'encontre de militaires impliqués dans les combats du 30 avril 2012 entre bérets rouges favorables à l'ex-capitaine Amadou Haya Sanogo, aujourd'hui général, et les bérets verts du camp parachutiste de Djicoroni, à Bamako, favorables à l'ancien président destitué le 22 mars 2012.
S'il incombait au président Ibrahim Boubacar Keïta de définir les conditions d'exécution de ce mandat, Sanogo et son secrétaire particulier devaient comparaître, mercredi après midi, devant le juge d'instruction. Qui décidera, à l'issue de cette comparution, de les inculper ou non. La CPI semble également s'intéresser de près au cas de l'ex-leader de la junte pour ces mêmes faits.


31/10/2013 à 17:24 Par Dorothée Thiénot, à Bamako
Source: Jeune Afrique

Kidal : Iyad Ag Ghaly est-il sauvé ? - maliweb.net

Kidal : Iyad Ag Ghaly est-il sauvé ? - maliweb.net

Kidal : Iyad Ag Ghaly est-il sauvé ?

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Iyad Ag Ghali, le leader du groupe islamiste armé Ansar Dine (g), le 7 août 2012 à Kidal (AFP)
Iyad Ag Ghali, le leader du groupe islamiste armé Ansar Dine (g), le 7 août 2012 à Kidal (AFP)
Iyad Ag Ghaly, il n’est pas seulement le fondateur et chef du mouvement terroriste Ançardine. Il est aussi et surtout celui qui a planifié et dirigé l’attaque de la horde de djihadistes contre la localité de Konna (Mopti), le 9 janvier 2013. Une attaque qui déclencha l’opération Serval. Finalité : la libération des régions nord du Mali. Depuis, Iyad a miraculeusement disparu. Le terroriste, dont l’organisation a été classée par les Américains parmi les organisations terroristes, vient de rebondir au devant de la scène avec la libération des otages français enlévés, en septembre 2010, au Niger. Iyad Ag Ghaly n’est pas un humanitaire, il ne dirige pas non plus une association de bienfaisance. C’est un criminel qui, pour se sauver, a négocié son propre sort, en même temps que la libération des otages. Alors, ce terroriste recherché par l’ensemble des forces de sécurité pourrait jouir d’une impunité totale et vaquer désormais à ses occupations entre Kidal, l’Algérie et la Libye. Avec, en guise de cerise sur le gâteau, un pactole d’euros qui lui garantit de beaux jours dans le désert saharien. Manœuvrier, Iyad l’a toujours été. Il a toujours su se tirer des situations difficiles avec une habilité déconcertante.
Les preuves.
En 1990, c’est lui qui déclencha la rébellion qui, finalement, avait touché presque toutes les régions du nord du Mali. Après des négociations menées en Algérie, en France et sur place au Mali, le gouvernement conclut un accord (en 1992) avec les Mouvements et fronts unifiés de l’Azawad (Mfua).
Iyad, au lieu d’intégrer l’armée, préféra monter « ses propres affaires ». Il aurait touché, à l’époque, un joli pactole de la part de l’Etat malien. Dès lors, Iyad prend goût à l’argent facile. Il noue de solides liens avec les réseaux terroristes et mafieux implantés un peu partout au nord du Mali et dans des pays voisins, notamment l’Algérie et le Niger.
Le négociateur et l’activiste
C’est alors que Iyad se forge un nouveau talent, celui de « négociateur » lors des prises d’otages.
A cet effet, il est intervenu dans plusieurs négociations concernant la libération d’otages dans le Sahel. En fait, la duplicité a toujours été le point fort de cet activiste. Qui a toujours su, en effet, manœuvrer entre l’Etat et les différents groupes terroristes, notamment Aqmi. Aussi, Iyad était le parrain de groupuscules terroristes qui jouaient souvent le rôle d’intermédiaires dans les rapts. En clair, ces groupuscules, à la solde de Iyad et d’autres chefs touaregs du nord, enlevaient les Occidentaux, puis les revendaient aux gros groupes que sont Aqmi et le Mujao. Il semble qu’au Sahel un otage occidental avait une valeur marchande de l’ordre de 10 millions de FCFA dans le Sahel.
En plus de la négociation, Iyad Ag Ghaly se livrait à d’autres activités obscures entre Kidal, Bamako et l’extérieur. Cependant, l’aventurieux et le chef de guerre qu’il était ne renonçait jamais à l’une de ses revendications premières : l’indépendance de l’Azawad.
En 2006, exactement le 23 mai, il tire les ficelles d’une insurrection dirigée par Ibrahim Ag Bahanga. Les deux hommes (Iyad et Bahanga) partagent en commun leur goût prononcé pour l’argent, surtout le gain facile.
A l’époque, les Ifoghas, pour justifier cette nouvelle rébellion (déclenchée à Kidal), accusaient les autorités de les marginaliser. Or, la réalité était toute autre. Iyad avait tenté de soumettre le président ATT à un chantage. En vain.
Cette nouvelle crise s’est finalement soldée par la signature de l’Accord d’Alger, le 04 juillet 2006.
Cerveau de l’attaque de Konna
Mais pour tenter de calmer Iyad et surtout l’éloigner du pays, ATT le nomme Agent consulaire à Djeddah. Pas pour longtemps. L’agitateur fut expulsé au terme d’une mission qui n’aura duré que quelques mois. Il était accusé par les Saoudiens de mener des activités subversives et de s’adonner à divers genres de trafics douteux.
Revenu au pays, Iyad Ag Ghaly reste à Bamako. Dans la capitale, il s’était construit un appartement de haut standing au quartier Kalaban Coura.
Le chef rebelle, entre temps, s’était complètement métamorphosé. Il verse dans la pratique de l’islam. Il devient adepte d’une secte religieuse et fréquente assidument certaines mosquées de la capitale. Le nouveau Iyad se révèle aux Maliens avec des barbes impressionnantes.
Il multiplie les contacts au nord du Mali, notamment à Kidal. Visiblement, Iyad attendait le moment propice pour passer à l’action.
Il n’attendra pas longtemps. Car, en octobre 2011, le retour massif de déserteurs libyens au nord du Mali constitue une aubaine pour le terroriste. Il rejoint ces libyens dans les massifs de l’Adrar. Au même moment, il organise la désertion des soldats touaregs (Ifoghas) intégrés dans l’armée malienne. Iyad sillonne les localités du nord et multiplie les contacts avec les chefs de tribus et les milieux islamistes. En fait, il tente de les sensibliser sur le contenu de son projet de création d’un « Etat islamique de l’Azawad ».
Pour la réalisation de ce projet, il savait qu’il pouvait compter sur les autres groupes terroristes notamment le Mnla, Aqmi et le Mujao. C’est alors que ces trois groupes s’associent à Ançardine à partir de janvier 2012, pour déclencher des attaques simultanées dans la partie septentrionale du Mali. L’horreur et la barbarie ont été perpétrées à Aguel Hoc, où des prisonniers de guerre avaient été désarmés, ligotés et égorgés. Cette attaque d’Aguel Hoc avait été revendiquée par le Mnla et Ançardine.
De janvier 2012 à janvier 2013, Iyad et ses accolytes ont mis le nord du Mali à feu et à sang.
Et le coup d’Etat perpetré à Bamako, en mars 2012, fut un coup de pouce salutaire pour la horde de terroristes. Cela, malgré ce qui avait été dit par les putschistes de Kati dont l’action avait précipité la chute des régions du nord. Et, conscient du vide sécuritaire né du coup d’Etat, Iyad avait l’intention de pousser le bouchon suffisamment trop loin …. D’où son idée d’attaquer Konna et de s’emparer de Bamako, où il devait proclamer une République islamique. La suite, on la connait. Aujourd’hui, l’on pense même que Iyad a été épargné par la France et couvert par elle dans sa retraite du massif de l’Adrar afin de pouvoir négocier avec lui ou via lui la libération de ses ressortissants détenus dans le nord du Mali.
Ce criminel de guerre, dont les partisans détenaient finalement les otages français, réussira-t-il une nouvelle fois à passer entre les mailles ? Sans doute.
CH Sylla

mercredi 30 octobre 2013

Iyad Ag Ghali, homme-clé de la libération des otages ? - maliweb.net

Iyad Ag Ghali, homme-clé de la libération des otages ? - maliweb.net
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Iyad Ag Ghali, dans Kidal, nord du Mali, 7 august, 2012.
Iyad Ag Ghali, dans Kidal, nord du Mali, 7 august, 2012.
Le chef rebelle islamiste, qui a combattu la France au Mali mais qui est également proche d’un responsable de l’une des filiales d’Areva, aurait joué un rôle majeur dans la libération des otages français au Sahel.

Source: itele.fr

Otages d’Arlit: les dessous d'une libération

Otages d’Arlit: les dessous d'une libération
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Le président nigérien, Mahamadou Issoufou (au centre), Laurent Fabius (à droite) et Jean-Yves Le Drian, aux côtés des quatre ex-otages français, mardi 29 octobre à Niamey. [CREDIT]ECPAD/REUTERS
Le président nigérien, Mahamadou Issoufou (au centre), Laurent Fabius (à droite) et Jean-Yves Le Drian, aux côtés des quatre ex-otages français, mardi 29 octobre à Niamey. | ECPAD/REUTERS

Pour mettre un terme aux trois ans de détention des quatre derniers otages français d'Arlit, Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret, il aura fallu une opération de récupération de huit jours, le versement d'une rançon et des mois de négociations. Les quatre hommes ont recouvré la liberté, mardi 29 octobre.

Apparemment en bonne santé, ils ont été accueillis à Niamey, la capitale du Niger, par les ministres français de la défense et des affaires étrangères, Jean-Yves le Drian et Laurent Fabius.
Lire aussi le récit de leur détention : Les otages français enlevés au Niger ont été libérés
Les dix-huit hommes, des Français et des touaregs, qui les ont récupérés à l'extrême nord-ouest du Mali, près des frontières mauritanienne et algérienne, ont quitté, le 21 octobre, la petite ville de Kidal, au coeur du Sahel, à bord de plusieurs véhicules. Ils ont laissé derrière eux tous leurs outils de communications.
« PLUS D'UNE VINGTAINE DE MILLIONS D'EUROS »
Totalement coupés du monde, ils veulent éviter d'être traqués par les grandes oreilles américaines mais également françaises et protéger les ravisseurs de tirs de drones dès que les otages seront entre leurs mains. Pour l'aller comme pour le retour, le convoi évite les voies directes. On ne saura s'ils ont réussi leur mission qu'à leur retour à Kidal. Le plan initial prévoit un retour entre les vendredi 25 et dimanche 27 au soir.
Le trajet dans l'extrême nord désertique du Mali promet d'être tendu. Le 20 octobre, l'armée française a lancé une vaste opération de ratissage, bien plus au sud. Au nord, la zone grouille de petits groupes djihadistes incontrôlables. Selon une source française connaissant les détails de cette opération, des membres de la DGSE ont remis aux membres du convoi, la veille de leur départ de Kidal, la « contrepartie » à la libération des otages, « plus d'une vingtaine de millions d'euros ».
Il a été convenu à l'avance que les ravisseurs devaient d'abord regrouper les quatre otages qui avaient été séparés au mois de juillet. Puis de les laisser, seuls, deux ou trois jours, dans un endroit sécurisé avec de l'eau et de la nourriture. A un autre endroit, les preneurs d'otages devaient ensuite échanger l'argent contre les coordonnées GPS permettant de localiser les quatre Français. Le convoi est revenu à Kidal le mardi 29 octobre d'où les ex-otages s'envolent pour Niamey.
LUTTES ENTRE DES RÉSEAUX FRANCO-FRANÇAIS
C'est l'épilogue de six mois de tractations ponctuées de négociations parallèles, de luttes entre des réseaux franco-français et d'une volte-face du président Hollande.
Cette issue heureuse trouve son origine au mois de décembre 2012. L'Elysée ordonne alors à Erard Corbin de Mangoux, le directeur de la DGSE, de « débrancher » un négociateur français qui tient alors encore le haut du pavé après avoir fait libérer, en février 2011, les trois premiers otages d'Arlit. Jean-Marc Gadoullet, ex-DGSE reconverti dans la sécurité au Niger et au Mali, met en avant ses contacts avec le groupe de ravisseurs dirigé par l'émir Abou Zeid. Mais l'absence de résultats et le déficit croissant de confiance signent sa mise hors jeu.
Le conseil restreint de défense, à l'Elysée, le 29 décembre 2012, lui accorde un répit jusqu'au 10 janvier, la veille du lancement de l'opération militaire française « Serval » contre les groupes djihadistes au Mali qui va tout geler.
LE MINISTÈRE DE LA DÉFENSE PREND LA MAIN
Il faut attendre le mois de mai pour que des négociations soient relancées. L'opération Serval a baissé en intensité, la France compte un nouveau directeur de la DGSE, le diplomate Bernard Bajolet. Jean-Marc Gadoullet est officiellement écarté du dispositif, tout comme les entreprises qui employaient les otages.
Le ministère de la défense prend la main et promeut la solution présentée par le président de la société de sécurité Amarante, Pierre-Antoine Lorenzi, un ancien des cabinets ministériels socialistes, proche de Cédric Lewandowski, le directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian.
Ce « plan B » passe par le Niger. M. Lorenzi travaille avec Mohamed Akotey, homme de confiance du président nigérien, Mahamadou Issoufou. Il est également président du conseil d'administration d'Imouraren SA, la filiale Niger d'Areva et neveu de Mano Dayak, un ex-chef rebelle touareg. Intermédiaire privilégié des groupes djihadistes de la région sahélienne, Mohamed Akotey avait le contact avec Abou Zeid jusqu'à la mort de ce dernier, en février, dans des affrontements pendant l'intervention française. Il a conservé le lien avec les lieutenants d'Abou Zeid.
AU MOIS DE MAI, JEAN-YVES LE DRIAN SE REND À NIAMEY
Mohamed Akotey dirigera le convoi qui récupérera les otages. Mais avant cela, il mène les pourparlers avec Choureb, le successeur d'Abou Zeid à la tête de la Katiba qui retient les Français. Selon un membre des services de renseignement français au Mali, il a aussi le contact avec Mokhtar Belmokhtar, l'un des chefs redoutés d'AQMI. Les relations avec les ravisseurs ne sont pas aisées. Les Français ont tué leur chef mais ils veulent être payés.
Au cours du mois de mai, Jean-Yves le Drian se rend à Niamey (il y retournera discrètement au moins deux fois) pour valider l'option Lorenzi-Akotey auprès du président Issoufou. François Hollande donne son feu vert. Mais, à partir de juin, le directeur de la DGSE, entame également ses négociations avec l'Etat nigérien.
Deux voies s'opposent sur des questions de personnes mais aussi sur des points de doctrine. Selon une source au sein du ministère de la défense, M. Bajolet, fidèle à la ligne fixée par le chef de l'Etat début 2013, défend une ligne de discussions sans versement de rançon pour la libération d'otages.
L'ARGENT A ÉTÉ PRÉLEVÉ SUR LES FONDS SECRETS
D'après plusieurs intervenants, la situation se tend fin juin entre le président nigérien et la DGSE. Visiblement contrarié par la volonté de M. Bajolet de contrôler le processus engagé, M. Issoufou décide de mettre ses moyens aériens au service du duo Lorenzi-Akotey pour poursuivre les négociations financières avec les ravisseurs.
Lorsque la partie nigérienne estime que la négociation est ficelée, le président Issoufou appelle son homologue français et lui présente les termes d'un accord. On peut les sortir mais il faut payer, dit-il en substance. François Hollande donne son accord, contredisant ses déclarations devant les familles des otages d'Arlit en janvier auxquelles il assurait que la France ne paierait plus.
Il reviendra au secrétaire général de l'Elysée, Pierre-René Lemas, de prévenir le directeur de la DGSE de la solution retenue. Selon nos informations, l'argent a été prélevé sur les fonds secrets alloués aux services de renseignement. La somme a été acheminée par la DGSE jusqu'à Kidal puis remise à Mohamed Akotey et aux hommes d'Amarante. Les services français apportent la logistique (voitures, armes, hélicoptères, avion). Amarante fournit les contacts locaux.
L'ELYSÉE A DÉMENTI TOUT VERSEMENT DE RANÇON
La gestion du dossier d'Arlit n'a pas été exempte de sous-entendus. Le ministère de la défense – qui regrette, en privé, que le nouveau patron de la DGSE privilégie sa relation avec l'Elysée plutôt qu'avec son ministère de tutelle – a soutenu sans faille le duo Lorenzi-Akotey. Pour sa part, le président nigérien a rappelé, lors d'un entretien avec M. Hollande, que son aide pourrait lui valoir, en retour, un coup de pouce dans ses négociations avec Areva. L'entreprise publique française refuse en effet les termes financiers proposés par Niamey pour renouveler sa concession d'exploitation d'uranium avant la fin de l'année.
Sollicité par Le Monde, MM. Bajolet et Lewandowski ont refusé de s'exprimer sur cette affaire. L'Elysée a démenti tout versement de rançon

| Mali: mandats d'arrêt levés contre des chefs rebelles touareg | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

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29/10/2013 à 10:52
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Mali: mandats d'arrêt levés contre des chefs rebelles touaregMali: mandats d'arrêt levés contre des chefs rebelles touareg© AFP
Les mandats d?arrêt lancés contre quatre responsables de la rébellion touareg du Mali ont été levés au nom de "la réconciliation nationale", a indiqué mardi le ministère malien de la Justice.
Ces mandats d'arrêt avaient été émis il y a plusieurs mois contre des responsables rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l?unité de l?Azawad (HCUA).
"Les mandats d?arrêt contre Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (MNLA), Mohamed Ag Intalla, Ahmada Ag Bibi et Alghabass Ag Intalla (HCUA) sont levés pour faciliter la poursuite du processus de réconciliation nationale", a déclaré un responsable du ministère malien de la Justice.
Ahmada Ag Bibi a confirmé à l?AFP la levée des mandats contre lui et ses trois compagnons. "C?est une bonne volonté de dialogue. (?) Nous aussi, nous sommes dans cette bonne volonté de dialogue ", a-t-il affirmé.
Lui, Mohamed Ag Intalla et Alghabass Ag Intalla sont candidats dans la région de Kidal (extrême nord-est du Mali), fief des Touareg, aux élections législatives prévues le 24 novembre.
Avec une trentaine d'autres rebelles touareg, les quatre responsables avaient été visés par des mandats d'arrêt pour avoir pris les armes début 2012 dans le nord du Mali.
Le déclenchement de cette nouvelle rébellion, après celles des années 1960, 1990 et 2000, avait entraîné un coup d'Etat militaire le 22 mars 2012 à Bamako et précipité la chute du nord aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.
Vendredi, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait estimé que la situation dans le nord de son pays, "singulièrement à Kidal", était "inadmissible, insoutenable, intolérable".
Début octobre, des accrochages s'étaient produits à Kidal entre militaires maliens et rebelles. Le président malien avait alors dénoncé un "chantage", estimant que les Touareg tentaient de peser sur les négociations de paix avec le gouvernement malien.
Quelques jours auparavant, en ouvrant des "états généraux de la décentralisation" à Bamako, M. Keïta avait cependant déclaré qu'il fallait "apporter des réponses définitives aux frustrations qui alimentent l'irrédentisme de nos frères touareg".
Des pourparlers entre les rebelles touareg, qui réclament une forme d'autonomie pour le Nord, et le gouvernement qui ne veut pas en entendre parler sont prévus en novembre par un accord signé en juin à Ouagadougou, mais la date de leur tenue n'a pas été confirmée


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Ambitions françaises au Nord du Mali : Les révélations de l’écrivain André Bourgeot sur la confusion à Kidal ! - maliweb.net

Ambitions françaises au Nord du Mali : Les révélations de l’écrivain André Bourgeot sur la confusion à Kidal ! - maliweb.net
confusion à Kidal !


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Des soldats français en patrouille au sud de Tessalit, le 20 mars 2013. REUTERS/
Des soldats français en patrouille au sud de Tessalit, le 20 mars 2013.
REUTERS/
Le samedi dernier, M. André Bourgeot, écrivain français, a animé une conférence débats à l’espace Kora-films de Magnambougou. Le thème sur « les rébellions touareg : enjeux et perspectives ». Le conférencier a levé toute équivoque concernant la présence de l’armée française à Kidal et la position du MNLA.

Signalons André Bourgeot, Directeur de Recherche émérite au CNRS (Centre National de la recherche Scientifique) et spécialiste du Mali.
Pour le conférencier, M. André Bourgeot, il n’existe dans le monde aucun Etat humanitaire, chaque Etat agit selon ses intérêts… Pour lui, la France n’a pas agi pour chasser les terroristes sans intérêt. C’est ce qui explique la position de l’armée française à Kidal. Selon lui, il est plus facile d’avoir des alliances voire corrompre les groupes ethniques minoritaires ayant certaines revendications que de trouver un accord avec l’Etat. Le conférencier a rappelé que le MNLA avait été dérouté et dispersé par le MUJAO, mais il a fallu la présence de l’armée française pour que les responsables de ce mouvement se remettent sur scelle.

En effet, si le peuple malien veut voir le dénouement de la situation qui prévaut à Kidal, il faudrait accorder à la France, la primauté de l’exploitation des gisements de l’ensemble des régions du nord du Mali. Il a ainsi rappelé que le nord renferme de nombreux gisements à savoir le pétrole à Taoudéni, le phosphate à Tilemsi, le manganèse à Kidal, entre autres. Il faut dire que le MNLA est en train d’être utilisé par la France comme un bouc-émissaire. Car si ce mouvement pouvait servir quelque chose notamment concernant la récupération des otages français, il l’aurait fait pour se rendre plus crédible. Dans cet ordre d’idées, à l’allure où vont les choses, les négociations entre le Mali et les groupes armés n’aboutiront pas à quelque chose de potable et risquent de durer plusieurs mois. C’est dire que la France aussi devrait dévoiler ses vraies ambitions au lieu de déclarer des propos comme « la France
n’est ni pour ni contre le MNLA…il ne peut y avoir deux armées Maliennes à Kidal… » ou encore : « le Mali a recouvré son intégrité territoriale grâce à l’opération Serval ». Voilà des propos à dormir débout pour qui connaît la réalité du terrain à Kidal. Là où les ministres d’Etat ne sont pas libres de circuler, qui peut bluffer les citoyens maliens que l’intégrité territoriale est acquise ? Si les soi-disant djihadistes ont été chassés des lieux, cette fois-ci ce sont les vrais occupants qui ont pris le relai. Le MNLA est tout simplement une nébuleuse, un simple écran ne pouvant même pas formuler des revendications dignes de ce nom. Tout ce que savent ses responsables, c’est d’avoir de l’argent facile. Leur premier ennemi, c’est le travail.
En clair, c’est avec la France, selon les propos du sieur Bourgeot, que les vraies négociations auront lieu. Car pour pouvoir contrôler Kidal, le gros du travail incombe aux politiques maliens. Autrement dit, il s’agit de récompenser l’effort de l’opération Serval par des contrats miniers en termes clairs.

Dado Camara

lundi 28 octobre 2013

IBK depuis Dakar en marge du sommet de la CEDEAO : « La situation à Kidal est inadmissible, insupportable et intolérable «  - maliweb.net

IBK depuis Dakar en marge du sommet de la CEDEAO : « La situation à Kidal est inadmissible, insupportable et intolérable «  - maliweb.net

Sécurisation des régions du Nord : La position douteuse de la France - Mali Actualités : Infos du Mali en direct et en continu - maliactu.net

Sécurisation des régions du Nord : La position douteuse de la France - Mali Actualités : Infos du Mali en direct et en continu - maliactu.net

Le président Francois Hollande avec des soldats du 126e régiment d'infanterie avant leur départ pour le Mali, à Tulle, le 19 janvier 2013. (AFP)

Le Mali sort d’une situation désastreuse. Après la reconquête des régions anciennement envahies par la rébellion touareg et les groupes islamistes radicaux, l’heure est à la sécurisation de ces zones. Un véritable challenge non seulement pour les autorités nationales, mais, aussi pour la communauté internationale à travers les forces de la MINUSMA. Malgré la présence de douze mille soldats, la menace djihadistes persiste et l’insécurité plane. Cette situation constitue un véritable obstacle pour la tenue des élections législatives qui doivent permettre à notre pays de sortir définitivement de la crise politico- sécuritaire et asseoir des institutions fortes.

Mais, depuis l’investiture du président IBK, la problématique de la gestion du nord, laisse croire que nous sommes dans une aventure où nul ne sait de quoi sera demain pour le Mali.
En effet, le démarrage des négociations pour le règlement de la rébellion touareg, a provoqué la reprise des actions terroristes. Donnant l’impression que nous sommes confrontés à un complot extérieur. Les récentes attaques terroristes à Tombouctou et à Gao, laissent croire que tout est en train d’être orchestré pour que le processus de négociation, ne puisse porter fruit. Qui sont ceux- là qui sont derrière cette affaire ? On a l’impression que ces agitations sont préméditées et faites de façon délibérée.

A qui profite donc la confusion ?

Tout compte fait, les gens restent perplexes. Depuis le retrait des groupes armés du processus de négociation, la situation sécuritaire du nord, s’est dégradée. Ces groupes armés dans le processus de négociation sont-ils les mêmes qui sèment, actuellement, le trouble par des attaques armées ? Qui les soutiendraient, alors ? Cette question, le citoyen lambda fera un regard douteux sur la France qui dirige en « réalité » les opérations de sécurisation. Pour plusieurs Maliens, le retour de l’insécurité au nord, est un coup de la France pour obliger les autorités nationales à donner l’autonomie de cette zone au MNLA et à ses alliés. Pourquoi c’est toujours un contingent tchadiens ou malien qui est attaqué ? Et, pourquoi pas l’opération serval, elle-même ?

En faisant une petite réflexion, on se rend compte que toute la vérité dans la gestion sécuritaire des régions du nord, n’a pas été dite. Le Mali pourra t-il retrouver pleinement sa souveraineté et son unité dans cette situation ? Aujourd’hui, l’intervention française au Mali prend une nouvelle tournure et dévoile davantage le vrai visage de la France. Pour certains, la France maintient ce climat d’instabilité au nord pour continuer à « exploiter les minerais ». En témoignent les nombreux engins destinés à d’autres travaux que la guerre, trouvés au nord après le départ des dhihadistes. Pour quelle raison ?

Plus les jours passent, plus les choses se compliquent. Il faut reconnaître, à cet effet, que la sécurisation des régions du nord ne peut être effective et efficace tant que la question de la rébellion touareg restera comme telle. Les deux préoccupations sont liées et la France est au centre des décisions. Qu’on le dise ou pas, c’est ainsi que ça se passe.
Jean GOÏTA


Sécurisation des régions du Nord : La position douteuse de la France - Mali Actualités : Infos du Mali en direct et en continu - maliactu.net

Sécurisation des régions du Nord : La position douteuse de la France - Mali Actualités : Infos du Mali en direct et en continu - maliactu.net

Le président Francois Hollande avec des soldats du 126e régiment d'infanterie avant leur départ pour le Mali, à Tulle, le 19 janvier 2013. (AFP)

Le Mali sort d’une situation désastreuse. Après la reconquête des régions anciennement envahies par la rébellion touareg et les groupes islamistes radicaux, l’heure est à la sécurisation de ces zones. Un véritable challenge non seulement pour les autorités nationales, mais, aussi pour la communauté internationale à travers les forces de la MINUSMA. Malgré la présence de douze mille soldats, la menace djihadistes persiste et l’insécurité plane. Cette situation constitue un véritable obstacle pour la tenue des élections législatives qui doivent permettre à notre pays de sortir définitivement de la crise politico- sécuritaire et asseoir des institutions fortes.

Mais, depuis l’investiture du président IBK, la problématique de la gestion du nord, laisse croire que nous sommes dans une aventure où nul ne sait de quoi sera demain pour le Mali.
En effet, le démarrage des négociations pour le règlement de la rébellion touareg, a provoqué la reprise des actions terroristes. Donnant l’impression que nous sommes confrontés à un complot extérieur. Les récentes attaques terroristes à Tombouctou et à Gao, laissent croire que tout est en train d’être orchestré pour que le processus de négociation, ne puisse porter fruit. Qui sont ceux- là qui sont derrière cette affaire ? On a l’impression que ces agitations sont préméditées et faites de façon délibérée.

A qui profite donc la confusion ?

Tout compte fait, les gens restent perplexes. Depuis le retrait des groupes armés du processus de négociation, la situation sécuritaire du nord, s’est dégradée. Ces groupes armés dans le processus de négociation sont-ils les mêmes qui sèment, actuellement, le trouble par des attaques armées ? Qui les soutiendraient, alors ? Cette question, le citoyen lambda fera un regard douteux sur la France qui dirige en « réalité » les opérations de sécurisation. Pour plusieurs Maliens, le retour de l’insécurité au nord, est un coup de la France pour obliger les autorités nationales à donner l’autonomie de cette zone au MNLA et à ses alliés. Pourquoi c’est toujours un contingent tchadiens ou malien qui est attaqué ? Et, pourquoi pas l’opération serval, elle-même ?

En faisant une petite réflexion, on se rend compte que toute la vérité dans la gestion sécuritaire des régions du nord, n’a pas été dite. Le Mali pourra t-il retrouver pleinement sa souveraineté et son unité dans cette situation ? Aujourd’hui, l’intervention française au Mali prend une nouvelle tournure et dévoile davantage le vrai visage de la France. Pour certains, la France maintient ce climat d’instabilité au nord pour continuer à « exploiter les minerais ». En témoignent les nombreux engins destinés à d’autres travaux que la guerre, trouvés au nord après le départ des dhihadistes. Pour quelle raison ?

Plus les jours passent, plus les choses se compliquent. Il faut reconnaître, à cet effet, que la sécurisation des régions du nord ne peut être effective et efficace tant que la question de la rébellion touareg restera comme telle. Les deux préoccupations sont liées et la France est au centre des décisions. Qu’on le dise ou pas, c’est ainsi que ça se passe.
Jean GOÏTA


Mali: levée des mandats d’arrêt contre quatre responsables touaregs - Mali - RFI

Mali: levée des mandats d’arrêt contre quatre responsables touaregs - Mali - RFI
   
Des représentants des Touaregs et du gouvernement malien en pourparlers à Ouagadougou, au Burkina Faso, en juin 2013.
Des représentants des Touaregs et du gouvernement malien en pourparlers à Ouagadougou, au Burkina Faso, en juin 2013.
AFP/AHMED OUOBA

Par RFI
Les groupes armés maliens du nord du Mali sont à Bamako pour faire le point sur les accords de paix de Ouagadougou. En attendant de rentrer dans le vif du sujet, on a appris que les mandats d'arrêt contre quelques membres de la rébellion avaient été levés.
La levée des mandats d’arrêt internationaux contre les quatre responsables de la rébellion touarègue est un nouveau geste d’apaisement de la part du gouvernement malien. Parmi les personnes désormais non poursuivies, deux candidats à la députation : Hamada Ag Bibi, qui se présente à Abeïbara dans la région de Kidal et Alghabass Ag Intalla, en lice dans la ville de Kidal.

Tous les deux sont membres du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), un groupe armé touareg présent à Kidal aux côtés d’un autre mouvement, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
L’information est rendue publique au moment où plusieurs groupes armés du nord du Mali, dont ceux dirigés par les touaregs, sont présents à Bamako. Objectif : faire le point sur les accords de paix de Ouagadougou.
Les officiels maliens commencent par taper du poing sur la table pour obtenir deux choses dans l’urgence : à Kidal, que les rebelles touaregs quittent les locaux du gouvernorat qu’ils occupent, au moment où le gouverneur de la région lui-même a été obligé de s’installer dans la mairie de la ville. Ensuite, l’Etat malien veut avoir le contrôle de la radio d’Etat de Kidal. Elle est actuellement gérée par les rebelles touaregs qui diffusent des nouvelles à leur gloire.
→ A (RE)LIRE: Le document signé à Ouagadougou avant l'élection présidentielle malienne

Fracassantes révélations du Capitaine Drissa Coulibaly: «Les puits de la maison de l’ex-ministre Zakyatou Walet Youba à Kati, remplis de cadavres de «bérets-rouges»…«Il y a eu un deal entre Dioncouda et Haya… Ce sont les hommes de Haya - maliweb.net

Fracassantes révélations du Capitaine Drissa Coulibaly: «Les puits de la maison de l’ex-ministre Zakyatou Walet Youba à Kati, remplis de cadavres de «bérets-rouges»…«Il y a eu un deal entre Dioncouda et Haya… Ce sont les hommes de Haya - maliweb.net


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Camp_Kati«Il y a eu un deal entre Dioncouda et Haya… Ce sont les hommes de Haya qui sont en train de tuer… »
- «Qu’IBK fasse attention…»

Il s’appelle Drissa Coulibaly. Il est capitaine, un capitaine affectueusement appelé par ses intimes anglophones, « General One man for ten » (un Général qui vaut 10 hommes) ! Aujourd’hui, dans la nature pour des raisons sécuritaires, il s’est illustré, avec ses hommes, sur de nombreux théâtres d’opération (Sierra-Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Guinée…). Revenus au bercail en vue de se mettre au service de leur pays, ils ont été vite «récupérés» par le capitaine Sanogo, devenu Général 4 Etoiles quelques mois plus tard après de nombreuses exactions sur fond de marché de dupes avec le président de la transition, Dioncounda Traoré. Sûr de lui, « General One man for ten » est prêt à témoigner, muni de preuves, devant la Cour Pénale Internationale, à propos des meurtres qu’il impute au Général Amadou Haya Sanogo et à ses hommes. Interview !


Le Sphinx : Que savez-vous de la nomination de Haya comme Général ?
Capitaine Drissa Coulibaly: Au tout début, Dioncounda suivait la même ligne de conduite que Kassim Tapo et Iba N’diaye. Mais suite aux événements du 09 janvier, il [Dioncounda] s’est tourné du côté de Haya. C’était le 09 janvier. J’ai mis, ce jour, mes éléments (une centaine) en alerte maximum. Lors des mouvements à Bamako, mouvements auxquels Haya n’était pas étranger, Dioncounda est allé se confier à lui [à Haya]. Ce dernier s’est alors engagé à garantir sa sécurité jusqu’à la fin de son mandat, mais à la condition qu’avant son départ, il le nomme Général 4 étoiles.


Il s’agissait donc d’un deal ?
Bien entendu ! Il s’agissait d’un deal. Il [Haya] a fait savoir à Dioncounda qu’il ne pouvait rester dans la même posture [capitaine]. En réponse, Dioncounda lui a promis de lui offrir le grade en question en récompense.


Qui a agressé Dioncounda ?
Pour dire vrai, j’étais à Sévaré au moment des faits. Je ne saurais donc donner des précisions. Je peux par contre parler des événements du 09 janvier et relatifs à Haya… Il [Haya] nous a parlé du deal conclu entre Dioncounda et lui, à savoir, sa nomination en qualité de Général 4 étoiles contre la sécurité de Dioncounda, jusqu’à la fin de la transition. Il nous a demandé de l’aider dans ce sens. Et qu’en retour, lui aussi nous aidera pour notre part. Il m’a donc fait cette promesse. Et dans les faits, il a été effectivement nommé Général 4 étoiles… En vérité, j’étais beaucoup plus soucieux de l’état de la Nation, de mon pays. Mais j’ai horreur du mépris… Au moment où il fut nommé Général, mon véhicule était en panne et j’étais alors obligé d’emprunter le taxi pour me rendre au siège du Comité (CNRDRE). Encore au même moment, mon fils avait fait unaccident. Et quand j’allais voir Seyba, ce dernier me rétorquait toujours qu’il n’avait rien. Idem pour Haya… C’est à la suite de ces multiples refus qu’ils ont organisé une soirée Dozo avec Sekoubani. Ils m’ont invité à ladite manifestation au cours de laquelle, Haya a offert un véhicule au chanteur [Sekoubani]. L’argent gaspillé ce jour atteint les 10 millions de francs CFA.


Quelle est la marque du véhicule en question ?
C’est un véhicule 4X4 Toyota Land Cruiser… Je dois dire que suite à la pression exercée sur lui, il a retiré le véhicule à Sékoubani. En fait, ses proches s’étaient révoltés. Personnellement, je ne concevais pas non plus la chose pour avoir fait beaucoup de choses pour Haya à Kati. J’étais vraiment écœuré… C’est à la suite de cet incident que le colonel Youssouf est venu me voir pour me proposer un véhicule V8 et une voiture Audit en plus de 50 millions F CFA pour qu’il puisse arrêter Haya.


C’est bien Youssouf qui t’a proposé cela, un véhicule V8 et une voiture Audit plus 50 millions F CFA ?
Oui, c’est bien le défunt Colonel Youssouf Traoré qui…
Le défunt ? Il est donc décédé ?
C’est ce qu’on m’a dit! Je n’ai pas vérifié ! Je lui ai donc répondu que je ne trahirai pas Haya. Qu’à cela ne tienne, il était cependant inconcevable pour moi, n’ayant en ce moment aucun véhicule, qu’Haya se permette d’en offrir à Sekoubani dans ces conditions… C’était vraiment écœurant ! Mais comme on le dit en bamanakan, C’est la main qui engage le fruit du karité dans le processus de murissement qui est apte à l’en retirer… Tout le monde me connaît à Kati. Là, j’ai plusieurs fois évité que les militaires maliens se tuent entre eux… En tout état de cause, j’ai décidé, dans ces conditions, de quitter les lieux. Je suis donc parti un samedi et ils ont attaqué Kati le lundi… Sur place à Kati, j’ai 210 jeunes présents et dont la liste se trouve en ce moment entre les mains de Haya, ainsi que de Seyba.


210 militaires ? Des Maliens ou des mercenaires ?
Nous sommes des militaires maliens volontaires ayant combattu en Côte d’Ivoire, en Sierra-Leone, en Guinée… Nous sommes des militaires volontaires venus aider notre pays.


En assurant la sécurité de Haya ?
Non, pour aider le Mali. C’est quand nous sommes arrivés sur place qu’Haya nous a amenés à lui… Nous sommes revenus pour sauver le pays. Personnellement, moi Capitaine Drissa Coulibaly, j’ai laissé mes marques un peu partout à travers le monde… Je précise qu’Haya nous a rapprochés pour l’aider à atteindre ses objectifs lesquels, je pense, ont été en effet atteints puisqu’il a été nommé Général 4 étoiles. Il est donc juste qu’il respecte sa parole donnée en payant par conséquent. Autrement, on ne le laissera jamais tranquille…


Vous vous estimez donc trahis ?
Oui, il nous a trahis !


Et que savez-vous à propos du colonel Youssouf ?
Je sais que ni le Colonel Youssouf, ni le capitaine Konaré ne sont impliqués dans les récents événements. J’en ai la preuve. Tout est de la faute de Haya lui-même. Il s’est lui-même rendu désagréable et impopulaire à Kati. Raison pour laquelle le Colonel Youssouf voulait le faire arrêter. Ce dernier m’a même remis un cheval sur lequel je devais faire des sacrifices rituels pour conjurer ses mauvais sorts. Mais j’ai plutôt utilisé l’animal pour apaiser la situation. Je ne voulais pas que les militaires maliens se tuent entre eux… Je reste cependant sûr qu’en continuant à arrêter les gens par- ci par-là, ils vont aggraver la situation. Les arrestations et interpellations ne constituent guère la solution.


Est-il vrai qu’il y a eu beaucoup de morts ces derniers temps ?
Oui, je le sais ! J’ai personnellement perdu un frère.


Que savez-vous à propos de l’adjudant-chef Dramane Sissoko, chef de la sécurité de Haya ?
J’étais très proche de lui. Sa mort m’a vraiment choqué. C’est lui qui montait personnellement la garde devant le siège du Comité militaire à Kati. Je suis convaincu à 100% qu’il a été tué par les gens de Haya.


On prétend que c’est le capitaine Christophe Dembélé qui l’a appelé au nom de Haya. Est-ce vrai ?
Non, Christophe n’est pas capitaine. Il est lieutenant ! C’est le garde très proche de Haya. C’est lui qui commande toute la troupe de Haya… Je veux dire aujourd’hui au monde entier ce que Haya a fait, les crimes qu’il a commis bien avant les derniers événements.


De quels crimes parlez-vous ?
Tout ce que je veux, c’est que Haya soit arrêté et jugé. Je sais que son homme des sales besognes, l’exécuteur, c’est Seyba Diarra. Il s’agit bien de l’adjudant-chef Seyba Diarra, devenu aujourd’hui Lieutenant.


Est-ce vrai que lui aussi est porté disparu ?
Disparu ? Peut-être, mais lui et Haya restent en contact. J’ai vaguement appris qu’il a reçu des balles et qu’il serait quelque part sous soins. Je n’ai pas pu vérifier. En tout état de cause, je persiste et signe : lui et Haya restent en contact.


Et à propos de Lassine Keïta dit «Rougeaud» ?
J’ai appris qu’il a été lui aussi tué par des hommes de Haya. Il était proche de Youssouf [Colonel Youssouf Traoré]. Ils en voulaient à tous les proches de Youssouf, quand bien même certains soient innocents.


Et pour les «Bérets-rouges» ?
C’est Seyba Diarra, l’adjudant-chef Samba Sangaré, les nommés Coulibaly et Famagan Keïta, tous membres du CNRDRE, qui ont exécuté les «Bérets-rouges»


Et que faisiez-vous en ce moment ?
Personnellement, je m’occupais de la menace que représentaient le MUJAO et les mercenaires. De notre côté, nous avions arrêté des suspects proches du MUJAO et ils les ont exécutés à Kati… Ils ont même rempli des puits… comme celui chez l’ancienne ministre Zakyatou.


Qui est Zakyatou ?
Zakyatou Walet, l’ancienne ministre d’ATT qui a fui ! Sa maison est située avant Kati-sananfra, dans la mangueraie. Il y a des puits, dans cette maison, remplis de cadavres.


Quels cadavres?
Ceux des « Bérets-rouges » en l’occurrence, et tués par les gens de Haya Sanogo !


Connaissez-vous le nombre de dépouilles dans les puits en question ?
Franchement je l’ignore ! Je ne saurai vous mentir.


A votre avis, qui est l’auteur des nombreuses morts survenues suite aux récents événements à Kati?
C’est le travail de Sanogo ! C’est pourquoi je dis à IBK de faire attention ! Ces personnes sont capables de mettre son pouvoir en mal; également du fait d’une éventuelle nomination de Haya comme conseiller au palais présidentiel… Il ne peut en être autrement si IBK continue à le protéger alors qu’au même moment, il [Haya] continue de tuer des gens à Kati. Les gens de Haya sont bien les auteurs des crimes.


On prétend que Seyba et Haya ne soufflent plus dans la même trompette. Est-ce vrai ?
Faux ! N’oubliez pas que c’est Seyba qui a trahi les siens. Il nous a tous trahis pour suivre Haya… Il ne peut donc le quitter. Il y a même eu une marche de protestation contre Seyba à Kati. Ils ont été obligés de le cacher ce jour… Pour tout dire, ce sont les gens de Haya qui sont en train de tuer. Nous, nous ne sommes pas concernés, pour l’instant. Nous n’avions tué personne pour l’instant… Mais on n’attend qu’une chose : qu’IBK mette Haya dans une certaine position et là, nous nous agirons ! Nous n’accepterons jamais qu’Haya soit nommé à Koulouba ou ambassadeur quelque part. Nous ne l’accepterons pas !


Que voulez-vous de lui ?
Qu’il soit arrêté et jugé ! Par la CPI si besoin ! J’ai justement appelé Didier Dacko pour lui dire ce qu’Haya est en train de faire à Bamako.


Seriez-vous prêts à témoigner devant la CPI ?
Je suis prêt ! Pas seulement devant la Cour; n’importe où et avec les preuves ! J’irai témoigner avec les preuves !


Aviez-vous autres choses à ajouter ?
Moi je prie pour le Mali ! Nous, nous sommes des Maliens et patriotes. Nous avons combattu dans beaucoup de pays, débarrassé de nombreux Etats des rebelles. Nous ne pouvons donc laisser le nôtre entre les mains des individus de même acabit. Il faut débarrasser le pays des mauvaises graines.


Quel est votre statut ? Etes-vous reconnus par l’Etat-major ?
Non, nous ne sommes pas reconnus par l’Etat-major en tant que tels. Puisque, comme je vous l’ai dit, c’est Haya qui nous a rapprochés de lui à notre arrivée.


Est-ce qu’il vous payait ?
Pas tout à fait ! Il survenait à nos besoins et nous avait promis, une fois que les choses se seraient arrangées… Je me souviens qu’il m’a une fois demandé ce que nous voulions. Je lui ai dit qu’à la fin de la mission, une fois que le pays serait stabilisé, d’envoyer les jeunes où ils souhaiteraient aller… Nous, nous sommes venus pour aider le pays, pas pour le renverser.


Y a-t-il des victimes parmi vos éléments ?
Non, pas à ma connaissance ! Toujours par rapport à IBK, je le conseille vivement de se débarrasser de Haya.


On prétend que Haya l’a beaucoup aidé à accéder au pouvoir. Ne pensez-vous qu’il lui serait difficile de se débarrasser de lui ?
C’est vrai ! Haya nous a tous invités à contribuer à la venue d’IBK, au motif qu’il serait le seul capable de régler le problème des militaires. Nous l’avons donc aidé. Personnellement, j’ai sillonné beaucoup de pays pour transmettre le message. Mais on constate aujourd’hui qu’Haya nous a trompés puisqu’IBK est devenu président et lui, nous a oubliés. C’est lui seul qu’IBK connait. Pas nous. Il [IBK] ignore ce que nous, nous avions fait pour lui… C’est le lieu de vous dire que j’ai honte devant Soumaïla Cissé et que je suis allé lui présenter mes excuses ! Je suis chez lui pour lui présenter mes excuses.


Que direz-vous pour conclure ?
C’est un appel à l’endroit de tous les citoyens et patriotes maliens ainsi qu’aux autorités. Nous militaires volontaires, restons à la disposition du Mali. Par rapport au nord, nous ne pouvons accepter qu’on réintègre les combattants insurgés, ou qu’on leur donne de l’argent pour les amadouer. Nous, nous avions utilisé nos propres ressources financières pour arriver ici et défendre notre patrie. Chacun de nous avait sur lui, entre 1,5 et 2 millions F CFA. Comment voulez-vous que nous acceptions qu’on donne des sous à nos ennemis qu’on est d’ailleurs en train de libérer. Si IBK les réintègre dans l’armée, c’est dire alors que son pouvoir repose sur autre chose que la vérité.


Propos recueillis par A. Dramé
Transcris par Batomah Sissoko