samedi 29 mars 2014

La justice sur la piste du « parrain des parrains »

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Michel Tomi quitte les locaux de la brigade financière de la police judiciaire d’Ajaccio, le 18 juin 2001.
Michel Tomi quitte les locaux de la brigade financière de la police judiciaire d’Ajaccio, le 18 juin 2001. | AFP


Deux juges et des dizaines d'enquêteurs sont à ses trousses depuis de longs mois. Pour eux, pas de doutes possibles : l'homme d'affaires corse Michel Tomi, 66 ans, à la tête d'un empire industriel en Afrique, serait le dernier « parrain des parrains » français. L'affaire inquiète jusqu'à l'Elysée, elle risque même de provoquer de forts remous dans les milieux diplomatiques, avec la mise en cause pour corruption du président malien, Ibrahim Boubacar Keita, dit « IBK ».

Selon les informations du Monde, depuis le 25 juillet 2013, date de l'ouverture d'une information judiciaire par le parquet de Paris pour « blanchiment aggravé en bande organisée », « abus de biens sociaux » et « faux en écriture privée », les juges Serge Tournaire et Hervé Robert enquêtent en toute discrétion sur Michel Tomi, son groupe industriel Kabi, mais également sur ses réseaux politiques. L'homme est soupçonné de blanchir en France une partie de l'argent gagné en Afrique. Et de financer des présidents africains. Plusieurs chefs d'Etat seraient impliqués dans le « système Tomi » : IBK, donc, mais aussi le président gabonais, Ali Bongo, et les présidents tchadien ou camerounais.

Deux enquêtes financières ouvertes à Ajaccio et Marseille, ainsi que des rapports de Tracfin (l'organisme anti-blanchiment de Bercy), visant M. Tomi, ont été centralisés à Paris à l'automne 2013, et joints au dossier. En mars, les magistrats ont frappé fort : ils ont demandé un réquisitoire supplétif au parquet, afin d'étendre leurs investigations à des faits de « corruption d'agent public étranger ». Leur cible : Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali depuis septembre 2013, activement soutenu par la France. C'est dire si l'affaire gêne la diplomatie française. Les présidences malienne et gabonaise n'ont pas répondu aux sollicitations réitérées du Monde. Une autre piste est examinée par les policiers : celle des soutiens dont bénéficierait M. Tomi (condamné en 2008 pour « corruption active » pour avoir financé illégalement la campagne du Rassemblement pour la France de Charles Pasqua aux élections européennes) dans la classe politique française.

Cette enquête hyper-sensible démarre en 2011, dans le prolongement de l'affaire du cercle Wagram. La police découvre qu'un clan corse tente de mettre la main sur l'établissement de jeux parisien. Trois hommes, réputés dangereux, prennent la fuite : Frédéric Federici, Stéphane Luciani et Jean-Luc Germani. La direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris s'empare du dossier. Et tombe sur M. Tomi, suspecté de subvenir aux besoins du trio en Afrique. Dès lors, les policiers prennent en filature l'homme d'affaires. Et découvrent l'étendue de ses relations.

AMITIÉS


Avril 2012. Par un bel après-midi printanier, un homme en costume azur sort du restaurant parisien huppé La Maison de la truffe, escorté par ses gorilles. C'est IBK. Il serre dans ses bras un Michel Tomi en petite forme. Atteint d'une sclérose en plaques, il se déplace en fauteuil roulant. Son lieutenant, Jean-Luc Codaccioni, dit « Johnny », est également présent. Les trois hommes ne sont pas seuls : les policiers, en planque, mitraillent la scène au téléobjectif. M. Tomi sait entretenir ses amitiés. Il fournit des vêtements de marque au futur président malien, paie ses séjours à l'hôtel parisien La Réserve, met à sa disposition des avions pour sa campagne présidentielle – M. Tomi possède deux compagnies aériennes, Afrijet et Gabon Airlines.

Fin juillet 2013, la police judiciaire est saisie par les juges Tournaire et Robert. Une petite équipe travaille dans le secret. Au sein de la direction centrale de la PJ, l'enquête provoque des dissensions : le clan Tomi a des amis dans la maison, comme dans le monde politique. Placé sur écoute, M. Tomi est bavard au téléphone. Il discute avec ses hommes de main, chargés de rapatrier l'argent en France. Le nom d'IBK revient souvent. M. Tomi est d'ailleurs présent à la cérémonie d'intronisation du nouveau chef d'Etat malien, à Bamako, en septembre 2013. Dans un coin, pour ne pas se faire remarquer.

En décembre 2013, en marge d'un sommet africain qui se tient à Paris, IBK effectue un déplacement privé à Marseille, où il est pris en main par les hommes de M. Tomi. Celui-ci multiplie les séjours dans la cité phocéenne : il se rend deux fois par mois à l'hôpital de la Timone. Plus récemment, du 8 au 10 février, M. Tomi héberge son ami, tous frais payés, dans une suite du palace parisien le Royal Monceau. Il lui procure aussi des véhicules haut de gamme. Il s'occupe même de sa sécurité.

« JE NE FAIS PAS D'AFFAIRES AVEC TOMI ! »

Fin 2013, il contacte ainsi Bernard Squarcini, l'ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), proche de Nicolas Sarkozy et débarqué par le pouvoir socialiste mi-2012. M. Squarcini est désormais consultant en sécurité dans le privé. M. Tomi, qui connaît bien l'ex-chef du contre-espionnage, le sollicite pour organiser la protection de son ami IBK. Les enquêteurs s'interrogent sur les relations entre M. Tomi et M. Squarcini. Le demi-frère de M. Tomi travaille d'ailleurs à la DCRI – il a été recalé par la PJ en raison de son patronyme sulfureux…

« Il fallait sauver le soldat IBK, protégé par la France, justifie M. Squarcini au Monde. Mais je ne fais pas d'affaires avec Tomi ! Ce n'est pas un ami. En revanche, il a des liens privilégiés avec un commandant de la police judiciaire… »

L'enquête va maintenant conduire les policiers à plonger au coeur de l'empire Tomi. Selon les services de renseignement, il est depuis 2009 l'unique détenteur d'une autorisation d'ouverture de casinos à Bamako, où il a créé la salle de jeux Fortune's club. D'après les enquêteurs, IBK y détiendrait des parts. M. Tomi reproduit partout le modus operandi qui lui a si bien réussi au Gabon, où son groupe est basé et emploie… 40 000 personnes ! Fort de ses relations privilégiées avec l'ex-président Omar Bongo, mort en 2012, il a su faire fructifier ses intérêts. Il possède le PMU local, a empoché, en 2010, 10 % de la vente à l'Etat gabonais pour 16 millions d'euros de quatre vedettes de surveillance maritime, sans compter des milliers de logements en construction. Son notaire au Gabon ? Le propre frère du président Bongo…

INTOUCHABLE

Aux yeux des autorités gabonaises, M. Tomi est intouchable. D'ailleurs, en novembre 2013, elles ont refusé d'accorder un visa aux journalistes du Monde désireux d'enquêter à Libreville. Très proche d'Alexandre Rodriguez, un homme d'affaires qui loue des yachts de luxe, il permet au couple présidentiel Ali et Sylvia Bongo de passer de bonnes vacances à Corfou, en juillet 2013, sur le yacht Grazia Dio. Il joue aussi les intermédiaires avec des investisseurs chinois, opère au Tchad, au Cameroun, au Bénin, au Niger, au Sénégal ou au Togo, et vise des marchés en Serbie, dans le golfe persique, en Asie… Les secteurs sont nombreux : BTP, centrales hydrauliques, sécurité, textile…

Une expansion commerciale qui en a fait un milliardaire… sous surveillance : le 2 juin 2013, les enquêteurs surprennent une conversation entre M. Tomi et Edgard Ngo'o, ministre camerounais de la défense. Ce dernier demande à son interlocuteur que les cadeaux offerts par le clan Tomi ne « laissent pas de traces ».

Car son argent, Michel Tomi le redistribue. Il subvient aux besoins de Sandra Germani, la veuve de Richard Casanova, membre du gang de la Brise de mer. Il supervise la réunion, toujours sur le Grazia Dio, de Sandra Germani, Felix Antonietti ou encore Dominique Pasqualetti, tous sous surveillance policière. Car s'il étend son empire en Afrique, Michel Tomi semble aussi, selon les enquêteurs, garder des liens avec le milieu corse, tout en soignant ses relations haut placées en France. L'enquête ne fait donc que débuter…

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Michel Tomi quitte les locaux de la brigade financière de la police judiciaire d’Ajaccio, le 18 juin 2001.
Michel Tomi quitte les locaux de la brigade financière de la police judiciaire d’Ajaccio, le 18 juin 2001. | AFP


Deux juges et des dizaines d'enquêteurs sont à ses trousses depuis de longs mois. Pour eux, pas de doutes possibles : l'homme d'affaires corse Michel Tomi, 66 ans, à la tête d'un empire industriel en Afrique, serait le dernier « parrain des parrains » français. L'affaire inquiète jusqu'à l'Elysée, elle risque même de provoquer de forts remous dans les milieux diplomatiques, avec la mise en cause pour corruption du président malien, Ibrahim Boubacar Keita, dit « IBK ».

Selon les informations du Monde, depuis le 25 juillet 2013, date de l'ouverture d'une information judiciaire par le parquet de Paris pour « blanchiment aggravé en bande organisée », « abus de biens sociaux » et « faux en écriture privée », les juges Serge Tournaire et Hervé Robert enquêtent en toute discrétion sur Michel Tomi, son groupe industriel Kabi, mais également sur ses réseaux politiques. L'homme est soupçonné de blanchir en France une partie de l'argent gagné en Afrique. Et de financer des présidents africains. Plusieurs chefs d'Etat seraient impliqués dans le « système Tomi » : IBK, donc, mais aussi le président gabonais, Ali Bongo, et les présidents tchadien ou camerounais.

Deux enquêtes financières ouvertes à Ajaccio et Marseille, ainsi que des rapports de Tracfin (l'organisme anti-blanchiment de Bercy), visant M. Tomi, ont été centralisés à Paris à l'automne 2013, et joints au dossier. En mars, les magistrats ont frappé fort : ils ont demandé un réquisitoire supplétif au parquet, afin d'étendre leurs investigations à des faits de « corruption d'agent public étranger ». Leur cible : Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali depuis septembre 2013, activement soutenu par la France. C'est dire si l'affaire gêne la diplomatie française. Les présidences malienne et gabonaise n'ont pas répondu aux sollicitations réitérées du Monde. Une autre piste est examinée par les policiers : celle des soutiens dont bénéficierait M. Tomi (condamné en 2008 pour « corruption active » pour avoir financé illégalement la campagne du Rassemblement pour la France de Charles Pasqua aux élections européennes) dans la classe politique française.

Cette enquête hyper-sensible démarre en 2011, dans le prolongement de l'affaire du cercle Wagram. La police découvre qu'un clan corse tente de mettre la main sur l'établissement de jeux parisien. Trois hommes, réputés dangereux, prennent la fuite : Frédéric Federici, Stéphane Luciani et Jean-Luc Germani. La direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris s'empare du dossier. Et tombe sur M. Tomi, suspecté de subvenir aux besoins du trio en Afrique. Dès lors, les policiers prennent en filature l'homme d'affaires. Et découvrent l'étendue de ses relations.

AMITIÉS


Avril 2012. Par un bel après-midi printanier, un homme en costume azur sort du restaurant parisien huppé La Maison de la truffe, escorté par ses gorilles. C'est IBK. Il serre dans ses bras un Michel Tomi en petite forme. Atteint d'une sclérose en plaques, il se déplace en fauteuil roulant. Son lieutenant, Jean-Luc Codaccioni, dit « Johnny », est également présent. Les trois hommes ne sont pas seuls : les policiers, en planque, mitraillent la scène au téléobjectif. M. Tomi sait entretenir ses amitiés. Il fournit des vêtements de marque au futur président malien, paie ses séjours à l'hôtel parisien La Réserve, met à sa disposition des avions pour sa campagne présidentielle – M. Tomi possède deux compagnies aériennes, Afrijet et Gabon Airlines.

Fin juillet 2013, la police judiciaire est saisie par les juges Tournaire et Robert. Une petite équipe travaille dans le secret. Au sein de la direction centrale de la PJ, l'enquête provoque des dissensions : le clan Tomi a des amis dans la maison, comme dans le monde politique. Placé sur écoute, M. Tomi est bavard au téléphone. Il discute avec ses hommes de main, chargés de rapatrier l'argent en France. Le nom d'IBK revient souvent. M. Tomi est d'ailleurs présent à la cérémonie d'intronisation du nouveau chef d'Etat malien, à Bamako, en septembre 2013. Dans un coin, pour ne pas se faire remarquer.

En décembre 2013, en marge d'un sommet africain qui se tient à Paris, IBK effectue un déplacement privé à Marseille, où il est pris en main par les hommes de M. Tomi. Celui-ci multiplie les séjours dans la cité phocéenne : il se rend deux fois par mois à l'hôpital de la Timone. Plus récemment, du 8 au 10 février, M. Tomi héberge son ami, tous frais payés, dans une suite du palace parisien le Royal Monceau. Il lui procure aussi des véhicules haut de gamme. Il s'occupe même de sa sécurité.

« JE NE FAIS PAS D'AFFAIRES AVEC TOMI ! »

Fin 2013, il contacte ainsi Bernard Squarcini, l'ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), proche de Nicolas Sarkozy et débarqué par le pouvoir socialiste mi-2012. M. Squarcini est désormais consultant en sécurité dans le privé. M. Tomi, qui connaît bien l'ex-chef du contre-espionnage, le sollicite pour organiser la protection de son ami IBK. Les enquêteurs s'interrogent sur les relations entre M. Tomi et M. Squarcini. Le demi-frère de M. Tomi travaille d'ailleurs à la DCRI – il a été recalé par la PJ en raison de son patronyme sulfureux…

« Il fallait sauver le soldat IBK, protégé par la France, justifie M. Squarcini au Monde. Mais je ne fais pas d'affaires avec Tomi ! Ce n'est pas un ami. En revanche, il a des liens privilégiés avec un commandant de la police judiciaire… »

L'enquête va maintenant conduire les policiers à plonger au coeur de l'empire Tomi. Selon les services de renseignement, il est depuis 2009 l'unique détenteur d'une autorisation d'ouverture de casinos à Bamako, où il a créé la salle de jeux Fortune's club. D'après les enquêteurs, IBK y détiendrait des parts. M. Tomi reproduit partout le modus operandi qui lui a si bien réussi au Gabon, où son groupe est basé et emploie… 40 000 personnes ! Fort de ses relations privilégiées avec l'ex-président Omar Bongo, mort en 2012, il a su faire fructifier ses intérêts. Il possède le PMU local, a empoché, en 2010, 10 % de la vente à l'Etat gabonais pour 16 millions d'euros de quatre vedettes de surveillance maritime, sans compter des milliers de logements en construction. Son notaire au Gabon ? Le propre frère du président Bongo…

INTOUCHABLE

Aux yeux des autorités gabonaises, M. Tomi est intouchable. D'ailleurs, en novembre 2013, elles ont refusé d'accorder un visa aux journalistes du Monde désireux d'enquêter à Libreville. Très proche d'Alexandre Rodriguez, un homme d'affaires qui loue des yachts de luxe, il permet au couple présidentiel Ali et Sylvia Bongo de passer de bonnes vacances à Corfou, en juillet 2013, sur le yacht Grazia Dio. Il joue aussi les intermédiaires avec des investisseurs chinois, opère au Tchad, au Cameroun, au Bénin, au Niger, au Sénégal ou au Togo, et vise des marchés en Serbie, dans le golfe persique, en Asie… Les secteurs sont nombreux : BTP, centrales hydrauliques, sécurité, textile…

Une expansion commerciale qui en a fait un milliardaire… sous surveillance : le 2 juin 2013, les enquêteurs surprennent une conversation entre M. Tomi et Edgard Ngo'o, ministre camerounais de la défense. Ce dernier demande à son interlocuteur que les cadeaux offerts par le clan Tomi ne « laissent pas de traces ».

Car son argent, Michel Tomi le redistribue. Il subvient aux besoins de Sandra Germani, la veuve de Richard Casanova, membre du gang de la Brise de mer. Il supervise la réunion, toujours sur le Grazia Dio, de Sandra Germani, Felix Antonietti ou encore Dominique Pasqualetti, tous sous surveillance policière. Car s'il étend son empire en Afrique, Michel Tomi semble aussi, selon les enquêteurs, garder des liens avec le milieu corse, tout en soignant ses relations haut placées en France. L'enquête ne fait donc que débuter…

L'actualité économique et politique en Afrique et au Maghreb en direct - RFI

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Une affaire judiciaire française éclabousse le président malien IBK

mediaUne enquête sur l'homme d'affaires Michel Tomi, ici en janvier 2002 à Libreville, aurait financé Ibrahim Boubacar Keita, selon Le Monde de ce vendredi 28 mars.AFP PHOTO DESIREY MINKOH
Dans un article publié ce vendredi, Le Monde fait état d’une «mise en cause pour corruption du président malien» dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Paris contre l’homme d’affaires Michel Tomi. La présidence malienne dénonce «un article [qui] vise à salir l’honneur d’un homme» et à «jeter le discrédit sur les efforts de toute une nation».
Selon le communiqué officiel des services de la présidence malienne, le chef de l'Etat malien a pris l'attache d'avocats locaux et français afin « d’étudier toutes les suites judiciaires possibles, y compris en termes de mesures urgentes et à titre conservatoire ». Pour Bamako, « cet article vise à salir l’honneur d’un homme, Ibrahim Boubacar Keïta ». Le même communiqué affirme que « les valeurs d’intégrité et de rigueur morale du président malien n’ont jamais été remises en cause, et ce par qui que ce soit ».

Mais pour le gouvernement malien, au-delà de la personne du chef de l’Etat, l’article du Monde veut « jeter le discrédit sur les efforts de toute une nation pour sortir d’une crise sans précédent ». L’article a fait beaucoup de bruit à Bamako. Les politiques commentent, mais pour le moment hors micro.

Remous dans la classe politique malienne

« IBK doit laver son honneur », glisse l’un d’entre eux. Pour un autre, il doit « apporter les preuves qu’il est propre » tandis qu’un autre politicien malien s’interroge : « Le président IBK connait-il le Corse dont on parle ? Si oui, quels sont leurs rapports ? » On le voit, au-delà du communiqué officiel, des Maliens souhaitent voir très clair dans cette affaire qui commence.


L'enquête sur le « système Tomi »

Le nom du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, revient à de nombreuses reprises dans l’article du Monde, publié ce vendredi 28 mars sous le titre « La justice sur la piste du "parrain des parrains" ». Les journalistes y font état de l’ouverture d’une information judiciaire en juillet 2013 pour des soupçons de « blanchiment aggravé en bande organisée », d’« abus de biens sociaux » et de « faux en écriture privée » qui pèsent sur l’homme d’affaires Michel Tomi. A la tête du groupe industriel Kabi, basé au Gabon, Michel Tomi est soupçonné par les enquêteurs français de « blanchir en France une partie de l’argent gagné en Afrique et de financer des présidents africains ». Parmi les noms cités : les présidents malien, gabonais, tchadien et camerounais.

Soupçons de « corruption »

S’appuyant sur des sources proches d’enquêtes amorcées à Marseille et Ajaccio en 2011, les journalistes du Monde décrivent des liens très serrés entre Michel Tomi, dont le nom apparaît notamment dans des procédures visant Charles Pasqua, et Ibrahim Boubacar Keïta. Les juges en charge de l’enquête, Serge Tournaire et Hervé Robert, ont même demandé au parquet « d’étendre leurs investigations à des faits de corruption d’agent public étranger ». Michel Tomi, dont on apprend par le Monde qu’il était présent à la cérémonie d’investiture d’IBK, aurait mis à la disposition du candidat Ibrahim Boubacar Keïta des avions de ses compagnies aériennes (Afrijet et Gabon Airlines). L’homme d’affaires et IBK disposeraient également de parts dans une salle de jeux à Bamako, selon les enquêteurs cités par le Monde

vendredi 28 mars 2014

Nord-Mali | Nord du Mali : Sant'Egidio s'en mêle | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Nord-Mali | Nord du Mali : Sant'Egidio s'en mêle | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Spécialiste des crises africaines, la communauté catholique Sant'Egidio joue les facilitateurs dans le dossier du Nord-Mali. Après une visite à Moscou, une délégation du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) conduite par son leader, Bilal Ag Achérif, a été reçue à Rome par les "casques blancs" du pape en compagnie de responsables du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Objectif : construire une plateforme de revendications communes en vue de relancer le dialogue avec le gouvernement.

Les discussions menées sous l’égide de la communauté catholique Sant’Egidio, à Rome fin mars, ont été qualifiées de "positives" par les trois groupes irrédentistes maliens qui y ont participé : le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). "Ce fut une première très concluante. Nous avons travaillé sur plusieurs documents. Il est possible que nous nous retrouvions à Rome prochainement", indique un cadre du MNLA, qui n’en dira pas plus, les médiateurs de Sant’Egidio ayant réclamé la plus grande discrétion. Selon une source onusienne, une mission de la Minusma devait se rendre cette semaine à Ouagadougou afin de s'informer auprès des chefs rebelles de la teneur de leurs entretiens romains.

A contrario, les négociations qui sont menées en parallèle à Bamako – auxquelles ne participe pas le MNLA - n’ont pas eu le même succès. En dépit de ce qui avait été évoqué durant les ateliers, les propositions du gouvernement ont été jugées "trop radicales" par les groupes rebelles ainsi que par une partie des observateurs, qui s’inquiètent de voir le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) tiraillé entre les "faucons" menés par son ministre de la Réconciliation nationale Cheikh Oumar Diarrah, et les "colombes" plus ouvertes au dialogue, parmi lesquelles figure le ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga. Les travaux ont donc été suspendus.



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France-Afrique | Mali : une enquête française vise un "parrain" corse lié à l'Afrique | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

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28/03/2014 à 13:10
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Michel Tomi (g) et Ibrahim Boubacar Keïta (d). Michel Tomi (g) et Ibrahim Boubacar Keïta (d). © Montage Jeune Afrique/AFP
Le quotidien français "Le Monde" daté de vendredi fait état d'une enquête lancée par la justice française contre Michel Tomi, homme d'affaires corse à la tête d'un empire industriel en Afrique. L'affaire inquiète les milieux diplomatiques et pourrait impliquer plusieurs chefs d'État du continent, dont Ibrahim Boubacar Keïta et Ali Bongo Ondimba.
Mis à jour le 28 mars 2013 à 19h02.

D'après Le Monde daté du vendredi 28 mars, les juges Serge Tournaire et Hervé Robert enquêtent depuis plusieurs mois sur l'homme d'affaires corse Michel Tomi, 66 ans. Au bout des ramifications de son empire industriel : l'Afrique et certains chefs d'État notamment, dont il serait très proche.

Selon le quotidien, la justice française, qui a ouvert une information judiciaire pour "blanchiment aggravé en bande organisée", "abus de biens sociaux" et "faux en écriture privée", soupçonne Tomi de blanchir en France une partie de l'argent gagné en Afrique. Et d'avoir impliqué dans son système quelques dirigeants locaux aujourd'hui au pouvoir.

Le Monde rapporte en particulier plusieurs scènes accablantes pour le chef de l'État malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). La première remonte à avril 2012. Le futur président  sort alors du restaurant parisien huppé "La Maison de la truffe" avec Michel Tomi avant de le serrer dans ses bras, le tout sous l'oeil de policiers en planque qui commencent à enquêter sur les liens entre les deux hommes. Dans les mois qui suivent, le "parrain" corse aurait "fournit des vêtements de marque" et payé à IBK "ses séjours à l'hôtel parisien La Réserve", le tout en mettant "à sa disposition des avions pour sa campagne présidentielle".

Déplacements et hébergement tous frais payés

Début septembre 2013, Michel Tomi aurait également assisté en toute discrétion à la cérémonie d'investiture d'Ibrahim Boubacar Keïta à Bamako. Les liens entre les deux hommes ne s'arrêtent pas là. Quelques mois plus tard, en décembre 2013, en marge du sommet Afrique-France à Paris, le président malien aurait effectué "un déplacement privé à Marseille", où il aurait été "pris en main par les hommes de M. Tomi". Et Le Monde de poursuivre : "plus récemment, du 8 au 10 février, M. Tomi héberge son ami, tous frais payés, dans une suite du palace parisien le Royal Monceau. Il lui procure aussi des véhicules haut de gamme".

L'industriel corse aurait par ailleurs sollicité Bernard Squarcini, ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, les services de sécurité intérieure français), désormais consultant en sécurité dans le privé, pour organiser la protection d'IBK. Enfin, selon Le Monde, le chef de l'État malien aurait aussi des parts dans la salle de jeu bamakoise du Fortune's club, propriété de Michel Tomi.

Au Gabon, une influence réduite

Les liens de Michel Tomi ne s'arrêtent évidemment pas au Mali. L'homme d'affaires corse est aussi très implanté au Gabon (casinos, boîtes de nuit, PMU, immobilier, aviation de luxe), au Cameroun ou au Tchad, entre autres.

Des écoutes téléphoniques datant de 2007 ont mis en lumière "ses relations privilégiées avec la famille du président gabonais d'alors, Omar Bongo, et donc avec son fils, Ali, à l'époque ministre de la Défense", poursuit le quotidien français. Si c'est grâce au sulfureux homme d'affaires qu'Ali Bongo Ondimba et sa femme Sylvia passent des vacances sur un yacht à Corfou (Grèce) en juillet 2013, la puissance de la famille Tomi "a reculé à mesure que celle du directeur de cabinet d'Ali Bongo, Maixent Accrombessi, grandissait", nuance Le Monde.

La vérité est ailleurs : depuis son élection, Ali Bongo Ondimba s'emploie à tracer son propre sillon. Parfois sans ménagement, ce qui n'est pas le cas avec la famille Toumi (Jean-Baptiste, 56 ans, épaule son père atteint d'une sclérose en plaques). Mais les liens historiques, quasi familiaux, n'engendrent plus automatiquement l'influence de naguère.

___

Benjamin Roger et Vincent Duhem


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28/03/2014 à 13:10
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Michel Tomi (g) et Ibrahim Boubacar Keïta (d). Michel Tomi (g) et Ibrahim Boubacar Keïta (d). © Montage Jeune Afrique/AFP
Le quotidien français "Le Monde" daté de vendredi fait état d'une enquête lancée par la justice française contre Michel Tomi, homme d'affaires corse à la tête d'un empire industriel en Afrique. L'affaire inquiète les milieux diplomatiques et pourrait impliquer plusieurs chefs d'État du continent, dont Ibrahim Boubacar Keïta et Ali Bongo Ondimba.
Mis à jour le 28 mars 2013 à 19h02.

D'après Le Monde daté du vendredi 28 mars, les juges Serge Tournaire et Hervé Robert enquêtent depuis plusieurs mois sur l'homme d'affaires corse Michel Tomi, 66 ans. Au bout des ramifications de son empire industriel : l'Afrique et certains chefs d'État notamment, dont il serait très proche.

Selon le quotidien, la justice française, qui a ouvert une information judiciaire pour "blanchiment aggravé en bande organisée", "abus de biens sociaux" et "faux en écriture privée", soupçonne Tomi de blanchir en France une partie de l'argent gagné en Afrique. Et d'avoir impliqué dans son système quelques dirigeants locaux aujourd'hui au pouvoir.

Le Monde rapporte en particulier plusieurs scènes accablantes pour le chef de l'État malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). La première remonte à avril 2012. Le futur président  sort alors du restaurant parisien huppé "La Maison de la truffe" avec Michel Tomi avant de le serrer dans ses bras, le tout sous l'oeil de policiers en planque qui commencent à enquêter sur les liens entre les deux hommes. Dans les mois qui suivent, le "parrain" corse aurait "fournit des vêtements de marque" et payé à IBK "ses séjours à l'hôtel parisien La Réserve", le tout en mettant "à sa disposition des avions pour sa campagne présidentielle".

Déplacements et hébergement tous frais payés

Début septembre 2013, Michel Tomi aurait également assisté en toute discrétion à la cérémonie d'investiture d'Ibrahim Boubacar Keïta à Bamako. Les liens entre les deux hommes ne s'arrêtent pas là. Quelques mois plus tard, en décembre 2013, en marge du sommet Afrique-France à Paris, le président malien aurait effectué "un déplacement privé à Marseille", où il aurait été "pris en main par les hommes de M. Tomi". Et Le Monde de poursuivre : "plus récemment, du 8 au 10 février, M. Tomi héberge son ami, tous frais payés, dans une suite du palace parisien le Royal Monceau. Il lui procure aussi des véhicules haut de gamme".

L'industriel corse aurait par ailleurs sollicité Bernard Squarcini, ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, les services de sécurité intérieure français), désormais consultant en sécurité dans le privé, pour organiser la protection d'IBK. Enfin, selon Le Monde, le chef de l'État malien aurait aussi des parts dans la salle de jeu bamakoise du Fortune's club, propriété de Michel Tomi.

Au Gabon, une influence réduite

Les liens de Michel Tomi ne s'arrêtent évidemment pas au Mali. L'homme d'affaires corse est aussi très implanté au Gabon (casinos, boîtes de nuit, PMU, immobilier, aviation de luxe), au Cameroun ou au Tchad, entre autres.

Des écoutes téléphoniques datant de 2007 ont mis en lumière "ses relations privilégiées avec la famille du président gabonais d'alors, Omar Bongo, et donc avec son fils, Ali, à l'époque ministre de la Défense", poursuit le quotidien français. Si c'est grâce au sulfureux homme d'affaires qu'Ali Bongo Ondimba et sa femme Sylvia passent des vacances sur un yacht à Corfou (Grèce) en juillet 2013, la puissance de la famille Tomi "a reculé à mesure que celle du directeur de cabinet d'Ali Bongo, Maixent Accrombessi, grandissait", nuance Le Monde.

La vérité est ailleurs : depuis son élection, Ali Bongo Ondimba s'emploie à tracer son propre sillon. Parfois sans ménagement, ce qui n'est pas le cas avec la famille Toumi (Jean-Baptiste, 56 ans, épaule son père atteint d'une sclérose en plaques). Mais les liens historiques, quasi familiaux, n'engendrent plus automatiquement l'influence de naguère.

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Benjamin Roger et Vincent Duhem


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28/03/2014 à 13:10
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Michel Tomi (g) et Ibrahim Boubacar Keïta (d). Michel Tomi (g) et Ibrahim Boubacar Keïta (d). © Montage Jeune Afrique/AFP
Le quotidien français "Le Monde" daté de vendredi fait état d'une enquête lancée par la justice française contre Michel Tomi, homme d'affaires corse à la tête d'un empire industriel en Afrique. L'affaire inquiète les milieux diplomatiques et pourrait impliquer plusieurs chefs d'État du continent, dont Ibrahim Boubacar Keïta et Ali Bongo Ondimba.
Mis à jour le 28 mars 2013 à 19h02.

D'après Le Monde daté du vendredi 28 mars, les juges Serge Tournaire et Hervé Robert enquêtent depuis plusieurs mois sur l'homme d'affaires corse Michel Tomi, 66 ans. Au bout des ramifications de son empire industriel : l'Afrique et certains chefs d'État notamment, dont il serait très proche.

Selon le quotidien, la justice française, qui a ouvert une information judiciaire pour "blanchiment aggravé en bande organisée", "abus de biens sociaux" et "faux en écriture privée", soupçonne Tomi de blanchir en France une partie de l'argent gagné en Afrique. Et d'avoir impliqué dans son système quelques dirigeants locaux aujourd'hui au pouvoir.

Le Monde rapporte en particulier plusieurs scènes accablantes pour le chef de l'État malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). La première remonte à avril 2012. Le futur président  sort alors du restaurant parisien huppé "La Maison de la truffe" avec Michel Tomi avant de le serrer dans ses bras, le tout sous l'oeil de policiers en planque qui commencent à enquêter sur les liens entre les deux hommes. Dans les mois qui suivent, le "parrain" corse aurait "fournit des vêtements de marque" et payé à IBK "ses séjours à l'hôtel parisien La Réserve", le tout en mettant "à sa disposition des avions pour sa campagne présidentielle".

Déplacements et hébergement tous frais payés

Début septembre 2013, Michel Tomi aurait également assisté en toute discrétion à la cérémonie d'investiture d'Ibrahim Boubacar Keïta à Bamako. Les liens entre les deux hommes ne s'arrêtent pas là. Quelques mois plus tard, en décembre 2013, en marge du sommet Afrique-France à Paris, le président malien aurait effectué "un déplacement privé à Marseille", où il aurait été "pris en main par les hommes de M. Tomi". Et Le Monde de poursuivre : "plus récemment, du 8 au 10 février, M. Tomi héberge son ami, tous frais payés, dans une suite du palace parisien le Royal Monceau. Il lui procure aussi des véhicules haut de gamme".

L'industriel corse aurait par ailleurs sollicité Bernard Squarcini, ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, les services de sécurité intérieure français), désormais consultant en sécurité dans le privé, pour organiser la protection d'IBK. Enfin, selon Le Monde, le chef de l'État malien aurait aussi des parts dans la salle de jeu bamakoise du Fortune's club, propriété de Michel Tomi.

Au Gabon, une influence réduite

Les liens de Michel Tomi ne s'arrêtent évidemment pas au Mali. L'homme d'affaires corse est aussi très implanté au Gabon (casinos, boîtes de nuit, PMU, immobilier, aviation de luxe), au Cameroun ou au Tchad, entre autres.

Des écoutes téléphoniques datant de 2007 ont mis en lumière "ses relations privilégiées avec la famille du président gabonais d'alors, Omar Bongo, et donc avec son fils, Ali, à l'époque ministre de la Défense", poursuit le quotidien français. Si c'est grâce au sulfureux homme d'affaires qu'Ali Bongo Ondimba et sa femme Sylvia passent des vacances sur un yacht à Corfou (Grèce) en juillet 2013, la puissance de la famille Tomi "a reculé à mesure que celle du directeur de cabinet d'Ali Bongo, Maixent Accrombessi, grandissait", nuance Le Monde.

La vérité est ailleurs : depuis son élection, Ali Bongo Ondimba s'emploie à tracer son propre sillon. Parfois sans ménagement, ce qui n'est pas le cas avec la famille Toumi (Jean-Baptiste, 56 ans, épaule son père atteint d'une sclérose en plaques). Mais les liens historiques, quasi familiaux, n'engendrent plus automatiquement l'influence de naguère.

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Benjamin Roger et Vincent Duhem


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Le Pr Kalilou Ouattara récidive en s’attaquant aux «Nordistes» : Il crée le FORES par opposition au COREN - maliweb.net

Le Pr Kalilou Ouattara récidive en s’attaquant aux «Nordistes» : Il crée le FORES par opposition au COREN - maliweb.net

Le Pr Kalilou Ouattara récidive en s’attaquant aux «Nordistes» : Il crée le FORES par opposition au COREN



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Le député élu en Commune III du District de Bamako, l’Honorable Kalilou Ouattara, s’attaque de nouveau aux ressortissants du Nord. En effet, il vient de créer une association dite Forum des ressortissants et sympathisants du Sud (FORES), en opposition au Collectif des ressortissants du Nord (COREN). On se rappelle la diatribe qu’il avait faite à l’intention des ressortissants du Nord dans une interview l’année dernière. Nous vous proposons l’intégralité du texte de création de son association, fautes y comprises.

 

Pr Kalilou Ouattara
Pr Kalilou Ouattara


Comme vous Ie savez Ie Mali est en proie à une instabilité qui perdure depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. L’expression majeure de cette instabilité est la persévérance de rebellions touaregs périodiques Quelque chose qui au départ n’était qu’une manifestation des contradictions antagonistes inhérentes à la société touareg, va dégénérer suite à une mauvaise gestion de cette situation par I’état malien qui lui même par sa politique de favoritisme de certaines fractions par rapport à d’ autres va créer les conditions pour une vraie rébellion contre soi.



Comme vous Ie savez, la situation va se dégrader avec les printemps arabes, et surtout celui de Libye, qui vont créer des conditions favorables pour l’introduction et l’installation de groupe terroristes lies à AI – Quaïda qui vont faire essuyer à l’Etat Malien la plus grande humiliation qu’un Etat est connu sur terre Cela dit malgré l’opération Serval les djihadistes sont toujours omniprésents au Nord sur fond de complicité des Nordistes eux – mêmes

Cette situation fait que Ie pays est pris en otage aujourd’hui avec ce problème du nord à tel point que les vrais problèmes, la vrais menace est occultée.



Cette vraie menace, c’est l’hégémonie nordiste déjà installée dans la vie socio- économique et administrative du pays au dépend des ressortissants du sud.



Ces derniers n’ont pas compris que depuis l’indépendance Ie Mali c’est Ie théâtre d’une compétition entre deux cultures: La culture mandingue au sud et la culture Songhaï, au nord. Cette dernière est en passe de gagner son pari: S’accaparer du sud et pour ensuite Ie dominer. Plusieurs signes sont en faveur de cette thèse:



- un bonne structuration de la diaspora nordiste dont l’expression majeur est Ie COREN qui en fait est un parti politique, et qui regroupe tous les grands dignitaires intellectuels de  majorité sonrhaï. Cette association tire les ficelles afin de préserver les privilèges des ressortissants du nord surtout dans l’administration malienne quasi dominée par eux. Les

Différents Etats du Mali ont encourage cet état de fait. Force est de constater que cette tendance qui a atteint son apogée sous Ie régime  d’ATT perdure de nos jours au vue et au su de tout Ie monde. Un ministère pour Ie développement des Régions du Nord, signant de facto la division du pays en deux entités distinctes – entité Nord et entité Sud.

Voila Ie scenario devant lequel nous nous trouvons aujourd’hui.



-La société civile· du nord bien structurée à travers le COREN qui en fait est un parti politique qui ne dit pas son nom et qui a son ministre dans Ie Gouvernement, preuve qu’il influence I’action gouvernementale. En son temps Ie COREN n’avait-il pas dit qu’il n’y avait pas de Sonrhaï dans la Commission Vérité, Réconciliation et qu’on ne pouvait aller régler Ie problème des Sonrhaïs sans eux.



L’administration du Mali qui est à 80% dominée par les nordistes (finances, douanes, imp6ts, banque, armée, sante, éducation, administration territoriale etc.).



Les nordistes qui sont à 80 % propriétaires des édifices de I’ACI, de la Cité du Niger. Sans oublier ceux du quartier Golf.



Les Régions du Nord qui ont un ministère spécial pour leur développement, avec la tentative d’embobiner les sudistes dans une entreprise douteuse appelée «Commission Vérité – justice, réconciliation) convaincu qu’il n’y a pas de conflit entre les peuples du Mali. Si réconciliation il y a à faire ce n’est certainement pas entre les populations du sud et celles du nord. Ces dernières ont toujours été assistées, nourries par celle du sud. C’est certainement les populations du nord qu’il faut réconcilier entre elles C’est elles qui ont des groupes armées: Ganda Koy et Ganda Izo pour Ies Songhays, les groupements armées touaregs pour les Touareg, tout cela sur le fond de lutte djihadistes qui réalise Ie trait d’union. Enfin certainement ce sont Ies nordistes qu’il faut réconcilier avec I’Etat malien.



Le chômage dans Ie seul rang des jeunes diplômées sans emploi du sud puisque qu’on trouve toujours le moyen de caser ceux du nord qui sont recrutés hors concours selon un quota.



Le label nord qui en fait est devenu un « fond de commerce’’. Ou sont partis les milliards qui ont été injectés  au nord?



La domination du nord sur Ie sud, I’ hégémonie des cadres du nord sur celle du sud, voila Ie véritable danger qui mine aujourd’hui la société malienne, qui crée aujourd’hui un malaise certain dans toute les sphères de la vie socioéconomique, culturelle et surtout administrative du Mali, cela au détriment des sudistes. Si on ne prend garde la seconde grande déstabilisation du pays viendra là tôt ou tard.

Nous les sudistes dans tout ça ! Allons nous rester muets, les bras croisés, continuer à subir impuissants, humiliés parfois, sans dire mot. Evidemment non I

II était temps que nous réagissons. Cela est fait Ie Forum des Ressortissants et Sympathisants du Sud – (FORES) est né à  l’instar du COREN, II a son récépissé.  C’est I’avenir de nos populations qui est enjeux.



L’objectif principal du FORES est d’abord de susciter I’éveil d’une conscience sudiste. Ensuite de mener des activités légales afin de préserver les intérêts des populations et des régions du Sud qui ne sont pas développées. Comme on veut Ie faire croire. N’est-il pas paradoxalement démontré que les enfants du sud souffrent plus de malnutrition que leurs semblables du nord ?



Un objectif majeur est la restructuration de l’Etat dans un Mali un et indivisible dont l’axe majeur est d’accorder aux populations de chaque région le droit de s’auto-gérer par la désignation au suffrage universel direct de taus leur dirigeants, y compris les gouverneurs convaincu que chaque région du pays n’est pas Ie résultat d’une élucubration d’esprit mais Ie résultat d’un processus historique socioéconomique et surtout culturel



CETTE LETTRE EST UN APPEL A TOUS LES SUDISTES COURAGEUX DE LEURS OPINIONS INDEPENDAMMENT DE LEUR APPARTENANCE PARTISANE D’ADHERER AU FORES ET DE LUTTER POUR L’INTERET  DES POPULATIONS DES REGIONS DU SUD ET D’AILLEURS ET CELLES DU NORD

Contact: fores.mali@yahoo.fr

75 93 55 06: FORES

Salut!

SOURCE:  du   27 mar 2014.