mercredi 30 avril 2014

Réconciliation nationale : Trois structures budgétivores pour sortir de la crise (rébellion touarègue) | Actualité du Mali

Réconciliation nationale : Trois structures budgétivores pour sortir de la crise (rébellion touarègue) | Actualité du Mali

Le président de la transition, Dioncounda Traoré, a créé la Commission Dialogue et Réconciliation (CDR).Trop de structures budgétivores pour rien. Avec le clientélisme politico-ethnique traduit en mode gouvernance, chaque président de la République crée des structures budgétivores pour placer leur pion. L’Etat est ainsi transformé en un business center ou les présidents des institutions et les ministres s’en servent.

Ibrahim Boubacar Keita créé le ministère de la Réconciliation nationale et nomme à ce département un ancien chef rebelle Zahabi Ould Sidi Mohamed.

Ensuite, il nomme un Haut Représentant de l’Etat pour le dialogue inclusif inter- malien. Trois structures budgétivores pour gérer un seul problème.

La réalité est toute autre : ces trois structures créées par les deux présidents de la République (Dioncounda et IBK) n’ont qu’un seul but : soutenir financièrement leurs seigneurs.

La seule porte qui reste ouverte à la sortie de crise est et demeure la tenue d’une concertation nationale. Sans cela, toute autre tractation devient impossible.

Modibo Keïta devrait décliner l’offre du Haut Représentant de l’Etat pour le dialogue inclusif inter- malien
Nommé Haut Représentant de l’Etat pour le dialogue inclusif inter- malien, l’ancien Premier ministre, Modibo Keïta, devait tout simplement décliner l’offre du président parce que chaque chose à son temps. Le gros handicap chez les rebelles touaregs est la peau noire.

Le vieux Intallah refusa de reconnaître Modibo Kéita, président de la République du Mali parce qu’il avait la peau noire.
Lorsque Modibo Keïta lui a rendu visite à…, il a aussi refusé de lui serrer la main arguant que le président de la République est son captif.

Est-ce par homonymie qu’IBK a porté son choix sur l’ancien Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré ? Modibo Keïta âgé de 70 ans pourra-t-il tenir la dragée haute aux Touaregs puisqu’il n’aime pas le mot «rebelles» ?

Source: Inter De Bamako

50 ans de rébellion Touarègue : Le Mali, Gouvernement et Peuple ont œuvré toujours pour la paix - Mali Actualités : Infos du Mali en direct et en continu - maliactu.net

50 ans de rébellion Touarègue : Le Mali, Gouvernement et Peuple ont œuvré toujours pour la paix - Mali Actualités : Infos du Mali en direct et en continu - maliactu.net

Le Mali, Gouvernement et Peuple ont œuvré toujours pour la paix




Publié le 28 avr 2014 - 11:00
Rebel-
Rebel-

Face à la rébellion touarègue, les présidents Modibo Keïta et Moussa Traoré ont manié la carotte et les bâtons. Depuis, le Mali a fait d’énormes efforts pour la paix. Tous les présidents de l’ère démocratique et leurs gouvernements ont œuvré inlassablement pour la paix. Le dialogue et la négociation ont été la seule méthode utilisée et plus de 1.500 milliards de FCFA ont été programmés par le seul ATT pour satisfaire les desideratas des « hommes blues ».

Depuis les indépendances, la République du Mali est confrontée à un dur problème de rébellion. Les régimes successifs ont d’une manière ou d’une autre tenté de gérer cette épineuse crise sécuritaire, mais sans parvenir à une paix durable à cause de mauvaise foi du groupuscule touareg. Toutes ces douloureuses crises qui ont ébranlé la stabilité et la paix sociale de la République du Mali, sont parties de la ville de Kidal. Une ville tristement célèbre par le manque de civisme de certains groupuscules qui mettent toujours en mal le socle de l’état du Mali, un grand pays, reconnu dans les instances internationale pour son attachement à la paix.

« Pour la paix aucun sacrifice n’est de trop. Car sans elle, aucun développement n’est possible ». C’est cette sagesse véridique qui anime le peuple malien dans son ensemble et ses dirigeants qui n’aspirent qu’à vivre dans la quiétude et la paix. D’où, depuis la chute du régime dictatorial et sanguinaire du général Moussa Traoré, en mars 1991 et l’éclatement des rebellions des années 1990 à nos jours, pour la paix, beaucoup de projets d’accords ont été signés et exécutés à 73,69% par l’Etat malien. Et les peuples du sud n’ont jamais fait preuve d’amalgame avec les peaux blanches et ont su faire toujours la différence entre ceux qui ont pris les armes et ceux qui n’en ont pas fait et pour la paix, ils vivent en toute quiétude avec les touaregs du sud et en toute symbiose. Comme preuve, même après l’effroyable exécution de nos soldats à Aguelhok en 2012 ; aucun arabe touareg, n’a été tué, en représailles.

Chronologie des rébellions au Mali

C’est entre 1962-64, dans le Nord du Mali, que la première rébellion touareg (ou rébellion des Fellaghas), a été lancée depuis la région de Kidal et elle a été violemment réprimée. La guerre provoque un exode massif des Touaregs vers l’Algérie et d’autres pays voisins. Le renforcement des restrictions militaires par le gouvernement se poursuit dans le Nord. Mais en ce qui concerne l’ère démocratique, les premières attaques ont eu lieu en juin 1990 par l’assaut sur la prison et de la garnison de Ménaka. Les violences généralisées provoquent un nouvel exode des populations civiles. Malgré une série d’initiatives de paix au niveau local et national, en mai 1994, les tensions s’aggravent dans le Nord, en particulier entre les communautés sédentaires Songhai, les Touaregs et les Arabes. Elles ont pour résultat la formation du Mouvement patriotique Ganda Koi (Mpgk) malien des miliciens Songhaï. Ganda Koi signifie « maîtres de la terre » en songhaï. Ce n’est pas tout, deux ans après, précisément en Mai 2006, les garnisons de Kidal et Ménaka sont attaquées par le nouveau mouvement rebelle, l’Alliance démocratique pour le changement du 23 mai (Adc). Toujours en mois de mais cette fois en un an après, en 2007, les violences continuent après le rejet par l’Alliance Touareg Niger-Mali (Atnm) des accords d’Alger. L’Atnm poursuit ses opérations dans le Nord, attaquant des garnisons et enlevant des soldats placés sous le commandement d’Ibrahim Ag Bahanga.
En novembre 2010, une rencontre est organisée à Tombouctou. Elle accueille principalement des Touaregs du Nord et se conclut par la création du Mouvement national de l’Azawad (MNA) qui rejette les violences, mais appelle à un élan de solidarité des Azawadis installés au Mali et à l’étranger.
En Août 2011, des Touaregs lourdement armés sont arrivés sur le territoire malien. Ils arrivent de Lybie via l’Algérie et le Niger.
Deux mois plus part, le 16 octobre 2011, le Mouvement National pour la libération de l’Azawad (Mnla) est créé. Le Mouvement national de l’Azawad (MNA) fusionne avec l’ATNM, un mouvement plus intransigeant. Le principal objectif de ce nouveau mouvement est de « sortir le peule de l’Azawad de l’occupation illégale du territoire azawadien par le Mali ». Et en janvier 2012, Le Mnla accuse le gouvernement de provocation militaire et de ne pas avoir satisfait une série de promesses, et lance des attaques rebelles sur Ménaka. Le mouvement indique que son objectif est « d’obtenir la paix et la justice pour la communauté de l’Azawad » et « la stabilité pour notre région ». Du 17 au 31 janvier 2012, après des attaques menées initialement par les rebelles sur Ménaka, de nouveaux combats sont signalés dans d’autres régions du Nord, y compris Ageul-hoc, Tessalit, Léré, Andéramboukane et Nianfunké. Le bilan est accablant, des militaires maliens ont été égorgés comme des moutons. Le 06 avril 2012 : Le MNLA déclare l’indépendance de l’Azawad dans le nord du Mali et appelle à un cessez-le-feu unilatéral. La suite est connue…
Les multitudes accords signés pour la paix

Attaché ainsi à la paix et la non-violence, le gouvernement malien a signé beaucoup d’accords avec la rébellion touarègue. L’histoire des nations retient que toutes les guerres finissent par des négociations qui sont consignées dans des accords entre les parties. C’est ainsi que, les gouvernements successifs se sont employés à privilégier les négociations, au lieu de répondre à la violence par la violence. L’éclatement de la rébellion arabo-touarègue avait comme principale revendication la libération de l’ « Azawad ». Après les affrontements militaires dans les régions de Gao et Kidal, des pourparlers sous l’égide de l’Algérie ont abouti à la signature des accords dits « accords de Tamanrasset du 6 janvier 1991 » entre le gouvernement de la République du Mali et le Mouvement populaire de l’Azawad (Mpa) et le Front islamique arabe de l’Azawad (Fiaa) dirigé respectivement par Iyad Ag Ghaly et Boubacar Sadeck. Il a aussi les accords concernant le pacte national du 11 avril 1992 à Bamako et celui de « l’accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal», signé le 4 juillet 2006. Le 27 mars 1996, la cérémonie de la Flamme de la paix est organisée à Tombouctou, alors que des centaines d’armes à feu sont détruites et que les mouvements touaregs armés et le Mpgk (Mouvement patriotique Ganda Koi) sont officiellement dissous. Cette flamme de la paix avait été initiée conjointement par notre pays, sous la présidence du premier président de l’ère démocratique, Alpha Oumar Konaré, et les Nations unies et symbolisait la fin de la rébellion dans le Septentrion qui avait connu deux ans de guerre entre l’armée régulière et des fractions et mouvements rebelles. Les différentes forces armées en présence ont brûlées sous les yeux de la communauté internationale des dizaines de milliers d’armes de guerre qui ont servies à alimenter une guerre fratricide. Cette expérience unique au monde est depuis lors choisie par les Nations unies comme une étape décisive dans le règlement définitif des conflits armés à travers le continent africain particulièrement et le monde en général.

En effet, le décret introduisant l’Agence de Développement du Nord Mali (Adn) est promulgué en avril 2005. Il donne la priorité à l’investissement et au développement dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal.

En février 2009, la cérémonie de paix de Kidal inclut la remise de centaines d’armes par les rebelles touaregs et de nouveaux aménagements pour leur intégration au sein des forces armées, mais les combattants de M. Bahanga ne participent pas au processus de paix.
activités illicites et dangereuses ». En août 2011, six(6) mois après la cérémonie de Kidal, ATT lance le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au Nord-Mali (Pspdn) doté d’un budget de 32 milliards de francs CFA (environ 65 millions de dollars), qui met l’accent sur les projets liés à la sécurité, au développement, aux femmes, aux jeunes et à la génération des revenus. Le programme a reçu le soutien de l’Union européenne (Ue), de la Banque mondiale, du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et d’autres bailleurs de fonds. Le programme est dirigé par Mohamed Ag Erlaf, un touareg originaire de Kidal. Et sans oublier, l’Anict( Agence nationale pour l’investissement des collectivités territoriales) qui a été créée, etc.
Malgré ces multitudes accords signés par le Gouvernement malien et les groupes, le 17 janvier 2012 a éclaté encore une rébellion touarègue déclenchée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) en connexion avec des groupes djihadistes d’Aqmi, d’Ansar Dine et du Mujao. Une des causes de cette nouvelle rébellion, selon le président de l’Adcg( Association pour le développement du cercle de Goundam), Mohamed Fall, pourrait être la conséquence de la gestion des anciennes rébellions de 1963, 1990 et 2006 qui se sont terminées pour les deux dernières par la signature des accords. Et pour mettre fin à cette énième rébellion touarègue et permettre la tenue de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire malien, un accord préliminaire a été signé entre le Gouvernement de la transition et les groupes rebelles à Ouaga le 16 juin 2013.
Efforts du Gouvernement et du peule malien
Force est de reconnaitre que, le Gouvernement et le peuple malien ont fait des efforts gigantesques pour la paix. Et pour illustrer l’effort consenti par le Gouvernement par rapport à l’exécution des engagements pris pour la paix, des études ont prouvé que le montant total des fonds acquis pour les projets et programmes du nord du Mali de 1992 à nos jours, s’élève à 1112,470 milliards de FCFA sur un montant total de 1509,551 milliards, soit 73,69% de programmes exécutés. Sur ce montant acquis, 778,332 milliards ont été décaissés pour des investissements en faveur des régions du nord, précisément celle de Kidal. « J’ai investi plus d’une centaine de milliards de FCFA pour le développement des régions du nord », avait déclaré le président ATT (avant d’être chasser du pouvoir par un coup de force le 22 mars 2012). Même si la gestion de ces fonds n’a toujours pas été faite dans la transparence et la rigueur, en tout cas, ce sont des touaregs irrédentistes qui en étaient les principaux gestionnaires.
Cependant le 3ème président de la 3ème République, Ibrahim Boubacar Keïta qui a hérité d’un pays meurtri par la guerre et son Gouvernement, est en train de tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette récurrente rébellion touarègue en cherchant des voies et des moyens pour apporter une paix définitive et durable au Mali. Raison pour laquelle, un Ministère pour la réconciliation nationale et le développement des régions du nord a été crée, en plus de la commission dialogue et réconciliation qui existe déjà. Et, les 21, 22 et 23 octobre ont eu lieu au Cicb, des assises sur les états généraux de décentralisation. Plus de 600 personnalités maliennes et étrangères ont analysé les acquis et les faiblesses du processus de la décentralisation au Mali. Les échanges ont porté sur une dizaine de thématiques relative à la bonne gouvernance, à la démocratie et au développement local. Avec ces assises nationales sur les Etats généraux de la décentralisation, le président IBK entend apporter des réponses définitives aux frustrations des rebelles touaregs du nord du Mali. « Il nous faut apporter des réponses définitives aux frustrations qui alimentent l’irrédentisme de nos frères touaregs », a-t-il déclaré, lors de la cérémonie d’ouverture des assises nationales sur la décentralisation, le mercredi 21 octobre 2013 au Cicb. Il pense par ailleurs qu’avec une meilleure décentralisation, des solutions peuvent être trouvées à l’irrédentisme touareg qui n’a que trop perduré. Ce n’est tout, une semaine plus, les 01, 02 et 03 novembre 2013, les assises nationales du nord se sont tenues. Ces discutions se sont portés sur la réconciliation nationale, les recommandations des Etats généraux sur la décentralisation et le programme de développement accéléré des régions du nord du Mali. L’objectif de ces assises, combien important, est de faire connaitre et partager les préoccupations et les attentes du peule malien sur la voie de la recherche d’une paix durable, juste et inclusive. En initiant ces assises, le président de la République, IBK entend régler définitivement la question du Nord, en forgeant une paix durable fondée sur la confiance entre toutes les composantes de la Nation malienne. Et pour arriver à une paix durable dans un Mali unifié, il se dit prêt à négocier tout. La libération des membres des groupes rebelles et la levée des mandats d’arrêts nationaux et internationaux de certains chefs rebelles sont des preuves de la bonne foi des nouvelles autorités, sous la roulette d’IBK, à aller dans le sens de la recherche des solutions idoines pour une paix durable. Même les députes rebelles( notamment Mohamed Ag Intalla et Ahmada Ag Bibi) qui ont désertés les rangs de l’Assemblée nationale pour aller combattre la République, ont été autorisés à se présenter pour les législatives à venir. Et sur la liste RPM, le parti présidentiel.

Aussi, le peuple malien dans toute sa composante n’est pas reste en marge de la recherche d’une paix durable. Tout d’abord au niveau de la société civile, où beaucoup d’associations et organisations ont été crées en faveur de la paix ou bien d’autres notament comme le Coren, la Cafo( pour ne citer que ceux) ont apporté leur contribution en cherchant des voies et des moyens pour arriver à une paix durable au Mali. La presse, aussi, a toujours joué et continue de jouer son rôle en faveur de la paix. L’Association des journalistes pour la paix et la non-violence(Ajpv) est un exemple parmi tany d’autres. Cette association œuvre inlassablement à la formation des journalistes sur la collecte et le traitement d’article en matière de paix.

Il faut également parler de la participation des artistes en faveur de la paix à travers la Fedema(Fédération malienne des artistes du Mali), qui, après des chansons pour la paix, a organisé le vendredi 18 octobre 2013, un téléthon en faveur de la paix emaillé par une pièce de théatre denommée : « dormir dans l’Azawad » ; une manière de demontrer l’unicité du Mali.

En somme, le Gouvernement et le peulple malien dans son entièreté ont toujours et continuent d’ailleurs d’œuvré inlassablement pour une paix durable et cela au vu et au su de la commauté internationale. Malgré, les efforts collosaux fournis par le Mali, le gouvernement et le peuple, on n’est pas encore arriver à une paix durable et cela à cause de la mauvaise foi de la partie touarègue. A quand le tour du groupouscule touareg de faire des sacrifices pour une paix durable au Mali ?

Il urge, en tout cas, qu’àprès la crise qui a mis le Mali à genou que les Maliens( toutes ehnies et races confondues), cultiver dans une communion totale la culture de la paix et de la non violence. Car, elle( culture) favorise
le respect de la vie et de la dignité de chaque être humain sans préjugé ni discrimination d’aucune sorte.
Et si seulement si, les membres de la rébellion touaregue laissaient les armes et s’ajoutaient à l’ensemble de la République, en acceptant la main tendue du président IBK, qui a dit lors de la cérémonie d’ouverture des assises nationales sur le nord : « a ceux qui ont pris les armes, je tends encore la main. A fin qu’ils s’inscrivent dans une dynamique de paix et de réconciliation. Travaillons, à faire en sorte, de bannir les armes pour toujours de notre commerce social. Le dialogue est supérieur aux fracas des armer, car il fait appeler à l’intelligence et au courage de l’homme… »
En tant que, même fils d’un même pays, il est important que les touaregs irrédentistes fassent, à leur tour, un peu effort en rejoignant la République pour qu’ensemble nous réfléchissions longuement et sérieusement sur cette sagesse de Martin Luther King : « Il faut apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons périr ensemble comme des imbéciles ».
Aliou Agmour

Nord Mali : Les groupes armés opposés au plan de sortie de crise du ministre Zahabi Ould - maliweb.net

Nord Mali : Les groupes armés opposés au plan de sortie de crise du ministre Zahabi Ould - maliweb.net

Les groupes armés opposés au plan de sortie de crise du ministre Zahabi Ould

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negociation.MnlaA l’issue de la réunion de haut niveau des ministres des affaires étrangères du Mali ( représenté par le tout nouveau ministre de la réconciliation nationale Zahabi Ould Sidi Mohamed) de l’Algérie, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et de la Mauritanie, le ministre de la réconciliation nationale s’est fixé un délai de six mois pour la signature d’un accord de paix global et définitif.



Il a aussi ajouté suivant son plan de sortie de crise que dans un premier temps, tous les groupes armés du nord du Mali seront invités à participer en Algérie à une réunion exclusivement consacrée à eux, pour qu’ils dégagent une plateforme commune pour harmoniser leurs points de vue avant le début du dialogue prévu d’ici à deux mois, c’est-à-dire, au mois de juillet prochain au Mali. Toujours est-il que selon ce plan, le ministre de la réconciliation doit entreprendre une mission en compagnie du Haut représentant du chef de l’Etat pour les discussions inclusives inter-maliens, dans certaines capitales régionales en vue de convaincre les représentants des groupes armés à rejoindre la table des négociations.



 Ce plan concocté par Zahabi Ould Sidi Mohamed ne semble pas susciter l’adhésion des groupes armés si l’on en croit leurs récentes réactions. En effet dans une certaine presse de leurs représentants ont accusé le ministre d’avoir concocté un schéma de sortie de crise de façon « unilatérale « .



Abdoulaye DIARRA

SOURCE: du 30 avr 2014.

jeudi 24 avril 2014

Mission de la CVJR de 1960 à 2013 : La tentation du diable - maliweb.net

Mission de la CVJR de 1960 à 2013 : La tentation du diable - maliweb.net

La tentation du diable

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souffle - Zahabi Ould Sidi Mohamed
Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre de la Réconciliation nationale.
PHOTO /FADEL SENNA
«Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés», dit un proverbe malgache, mais apparemment, il ne s’adapte pas du tout chez nous. Dans ce pays, personne n’est jamais mort. Voilà le triste scénario que les nouvelles autorités veulent mettre en scène dans le grand « cabaret» Mali, au nom d’une prétendue paix durable et une réconciliation nationale en souffrance, à travers une commission vérité, justice et réconciliation. En décidant de réveiller les morts de 1960 à 2013, c’est un pari très risqué que les autorités prennent. Elles risquent d’avoir des surprises très désagréables. De Modibo Keita à ATT en passant par Moussa Traoré, Alpha O. Konaré et le fameux Général 4 étoiles Amadou Haya Sanogo, les morts vont parler.





La nouvelle Commission vérité, justice et réconciliation (cvjr) est créée pour une période de trois ans. Les travaux de la Commission couvrent la période allant de 1960 à 2013 et doivent porter sur tout ce qui est violations des droits de l’Homme et crimes commis dans notre pays au cours des cinquante trois dernières années. Les autorités affirment qu’il ne s’agit pas pour la Commission de réveiller les vieilles rancœurs mais plutôt d’examiner et d’analyser les causes profondes des différents conflits armés et des crimes commis dans la période sus indiquée afin d’éviter les erreurs du passé et de faciliter la réconciliation. Ces enquêtes s’efforceront de rechercher la vérité, disent-ils. Mais quelle vérité peut-on trouver sans réveiller les morts ? Ou pire, on risque de se retrouver devant un scénario inattendu, qui va remettre en cause le tissu social déjà en lambeau et la cohésion nationale très éprouvée.





S’il faut qu’on se dise les quatre vérités entre nous Maliens sur ce qu’on s’est fait subir depuis 60 ans, « alléluia », serons-nous tentés de crier, enfin la vérité éclatera. Mais est-ce nécessaire de se dire les vérités, toutes les vérités sur ces années obscures ? Il y aura des surprises, de vraies surprises. A moins qu’on ne décide d’organiser un folklore comme on en a l’habitude avec tous les foras et autres mascarades organisés dans ce pays sans résultats. A moins que l’on ne veuille jouer à la politique de l’autruche. Là, il y aura un scandale et un vrai. A vouloir se pencher sur les causes de la recrudescence des crises en série dans le septentrion est une chose. Nous regarder dans les yeux pour se dire les vérités sur tout ce qui s’est passé dans ce pays en termes de violation des droits humains, de tortures et de barbaries est une autre chose. Tout dépendra de la volonté politique. Jusqu’où nos autorités sont-elles prêtes à aller ?





Faut-il réveiller les morts ? Faire parler les morts. Quelle belle initiative ! Mais seulement, de 1960 à 2013, il sait des choses, oui des choses et beaucoup de choses d’ailleurs, en termes de liquidation arbitraire, de torture, de viol, de règlements de compte et de disparition forcée. Les autorités affirment que la Commission n’est pas une juridiction et n’a pas vocation à juger. Toutefois, dans le cadre de ses missions, elle mènera des investigations dans les domaines relevant de ses compétences pour aider à la recherche de la vérité. Quelle vérité peut-on trouver sans juger ? Quel paradoxe que de vouloir situer des responsabilités, comme le disent nos autorités, et ne pas vouloir être juge ? Enfin ! les morts vont parler. Il faut les réveiller, on veut les entendre. De Mamadou Konaté à Dioncounda en passant par Alpha, ATT et Moussa Traoré, il s’est passé des choses. Les fantômes des victimes des bagnes du désert, Taoudéni et Kidal, Kissima Doukara, Oumar Sissoko, Diby Sillas Diarra, de Tiéoulé Mamadou Konaté, Siaka Diarra et autres doivent parler. Ils doivent nous dire la vérité et que les responsables répondent de leurs actes. Vous avez dit vérité et justice non ? Nous y voila. Il faut élégamment demander aux victimes de mars 1991, ce qui s’est passé, qui a donné l’ordre de tirer sur ces pauvres femmes devant la bourse du travail ? Les coupables ne courent-ils pas toujours ? Il faut réveiller les fantômes des pauvres 120 militaires maliens sauvagement ligotés et égorgés à Aguel Hoc. Eh oui ! On va se dire les vérités et toutes les vérités. Osons franchir ce pas. Nous rendrons service à la veuve et à l’orphelin qui ont soif de vérité. Et la vérité sur les 21 bérets rouges tués et ensevelis dans une fosse commune à Diago, et les bérets rouges tués devant l’Ortm, à l’aéroport et sur la route de Kati, et de tous ces anonymes tués ou portés disparus depuis ? De ce que ces morts nous diront jaillira certainement la vérité, cette vérité qui nous réconciliera avec nous-mêmes et nous unira enfin pour un revivre ensemble à l’image des Rwandais.



La composition de la commission en cause

La Commission va contribuer à l’instauration d’une paix durable par la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques. On attend d’elle qu’elle enquête sur les cas de violations graves des droits de l’homme individuelles et/ou collectives commises dans le pays, spécifiquement celles commises à l’égard des femmes et des enfants. Que c’est beau et noble comme mission, mais le problème se pose au niveau même du choix des hommes et des femmes devant conduire cette mission, car il faut l’indépendance, l’autonomie et la transparence du fonctionnement de la commission. Or, le choix de ces 15 commissaires ne relève que du seul ministre chargé de la réconciliation et du développement des régions du nord. Déjà, nombreux observateurs pensent qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une commission de plus et d’un bureau de placement des cadres du Rpm qui ne pourront rentrer au gouvernement. Bien sûr ! la tentation est grande, pour qui sait le traitement réservé à ces fameux commissaires. Une chose est sûre : si tous les morts doivent parler, il y aura des surprises et le régime risque de se retrouver sérieusement secoué ; les conséquences, que Dieu nous en garde. Mais puisse que les autorités ont décidé de tenter le diable, qu’elles aient le courage d’aller jusqu’au bout pour qu’il y’ait enfin la justice pour l’orphelin et la veuve.

Harber MAIGA

SOURCE: du 24 avr 2014.

Consultations du conseil de sécurité sur Mali : Exposé de M. Albert Gerard Koenders, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali - maliweb.net

Consultations du conseil de sécurité sur Mali : Exposé de M. Albert Gerard Koenders, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali - maliweb.net

Exposé de M. Albert Gerard Koenders, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali

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Koenders - conseil de sécurité
Le patron de l’Onuci, Bert Koenders. © AFP
Madame la Présidente,
Membres du Conseil de sécurité,

1. C’est un grand plaisir et un honneur de m’adresser aujourd’hui au Conseil de sécurité. Je souhaite vous donner aujourd’hui un aperçu de la situation politique et sécuritaire au Mali, des progrès réalisés depuis mon allocution du 16 janvier dernier, et des défis à venir.
2. La volonté des Maliens d’aller de l’avant continue de se manifester à travers la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale et le retour progressif de l’administration publique dans les régions du nord. La formation du nouveau gouvernement donne un nouvel élan au processus de paix en cours.



3. Par ailleurs, le Président de la république vient d’annoncer la nomination d’un haut représentant pour les pourparlers inclusifs dans le cadre de l’Accord préliminaire. Dans ce contexte, l’engagement d’un dialogue politique inclusif reste la première priorité et doit impérativement démarrer dans les meilleurs délais et sur la base d’une date acceptée par les parties. De même, il est urgent d’avoir une feuille de route consensuelle qui doit absolument se traduire en actions concrètes de la part du gouvernement, des mouvements et de la société civile, avec le soutien et l’accompagnement des Nations Unies et de la communauté internationale.



4. Le mode opératoire sur le cantonnement est un document consensuel de référence dans le processus de paix en cours. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO se sont d’ailleurs félicités de la signature de ce mode opératoire à l’occasion de leur récente conférence à Yamoussoukro, Côte d’Ivoire, et ont exhorté toutes les parties prenantes de l’Accord préliminaire à assurer sa totale mise en œuvre. Ils ont également réitéré leur appel à tous les mouvements armés à se soumettre au cantonnement et participer à la recherche d’un règlement pacifique des différends, dans le cadre d’un dialogue national inclusif. Entre-temps, nous avons entamé la reconnaissance des sites de cantonnement prioritaires des mouvements armés. Cependant, la responsabilité de la mise en œuvre du mode opératoire sur le cantonnement incombe aux parties, avec le soutien de la MINUSMA et de la communauté international afin d’assurer la supervision et l’intégrité du processus.



5. Il est essentiel que tous les secteurs de la société malienne, y compris les femmes et les jeunes, continuent de participer activement à tous les efforts visant à définir les prochaines étapes vers le rétablissement de la paix et de la sécurité. Les fora à Bamako et dans les régions du nord ainsi que les récents ateliers informels ont représenté une étape positive dans le processus de paix. Cependant, je déplore le manque de cohérence et le refus de certains mouvements armés de saisir l’occasion offerte à travers ces discussions informelles de faire avancer le processus de paix.



6. Le train de la paix a définitivement quitté la gare et il ne pourra plus faire marche arrière. Pour les prochaines étapes du processus de paix en cours, il est important que les parties prenantes de l’Accord préliminaire soient déterminées à participer à un processus constructif et inclusif sans préalables car les discussions informelles en cours doivent évoluer vers des pourparlers inclusifs formels. Pour ce faire, il faudra absolument que les mouvements armés renforcent leur cohésion interne ainsi que leurs positions respectives. Le temps passe; il n’y a plus d’excuses.

mercredi 23 avril 2014

Il a choisi, il a osé : il a dit NON ! | Dépêches du Mali – Le Blog

Il a choisi, il a osé : il a dit NON ! | Dépêches du Mali – Le Blog

Il a choisi, il a osé : il a dit NON !

Ex Premier Ministre malien et journalistes français, boucs émissaires d’un pays en crise, d’un Président acculé, ou des deux ? Eculée, la stratégie du bouc émissaire, cette arme primitive, est toujours aussi efficace, d’autant qu’elle est amplifiée par les nouvelles technologies Comment comprendre cette violence frôlant la haine, déchaînée contre un Premier Ministre démissionnaire qui a osé dire « non » au Chef, osé remettre publiquement en cause le choix du « père », qui a osé enfreindre les codes sociaux, aussi « amoraux » soient-ils, lui que l’on qualifie soudainement d’Etranger ? Comme l’a écrit un journaliste quelque part, qui décerne le label « Malien », sur quels critères ? A peine si on ne rend pas ce « soudain étranger » chez lui responsable de tous les maux du Mali, depuis son accession à l’indépendance !

Toutes ces informations qui déferlent sur nous en ce moment n’ont pas pour objectif de nous éclairer sur les actions et les fréquentations d’un alors simple citoyen malien. Non, elles ont pour but d’abattre le Mali en s’attaquant à un seul Homme, car, c’est bien connu, il est le Mali à lui tout seul, enfin pas exactement tout seul, puisqu’il le partage avec son Klan.

Rejetons la faute sur les autres car c’est toujours de la faute des autres, de l’Etranger. Cet Etranger que l’on a « pariarisé », excommunié, exilé, brûlé, gazé, « macheté », que l’on indexe encore aujourd’hui dans les pays dits démocratiques avant de le « chartériser », pour justifier l’incapacité des pouvoirs en place à juguler les crises. Une famille roumaine qui cristallise les ambitions d’un Premier Ministre français, né espagnol, est renvoyée « roulotter » chez elle, symbole stigmatisée d’une communauté nomade. Vous pensez que cet homme est qualifié pour défendre les droits des hommes dans le pays supposé des droits de l’homme ? Vous pensez que le Président d’un pays qui nomme un tel Premier Ministre est venu vous sauver, vous, par bonté d’âme ? Vous pensez que le Président d’un pays qui fait de la diplomatie « économique » son alpha et son omega ira défendre des valeurs autres que sonnantes et trébuchantes ? Car, aujourd’hui, Ambassadeur = VRP. Futurs diplomates, soignez votre CV et intégrez une Ecole de Commerce !

Et pour montrer que la nature humaine reste la même sous tous les cieux, chez nous, en Afrique, cet étranger installé chez ses frères africains depuis tant de générations, au gré des crises, se révèle soudain « étranger à l’ivoirité », musulman indésirable en Centrafrique, Congolais d’une rive renvoyé à sa rive d’origine. Et dire que notre Président rentre à peine de la commémoration du 20ème anniversaire du génocide rwandais…

Le bouc émissaire, catalyseur de la violence des sociétés

Oumar Tatam LY a dit « NON » à ceux qui pensent que tout le monde partage le même désir: utiliser le pouvoir à son avantage exclusif. Parce qu’il était au service du Mali et non de ceux qui pensent que le Mali est à leur service, sa singularité, sa différence, l’ont « tué ». On ne le dit jamais assez, le groupe peut être rassurant mais il est aussi tyrannique quand il impose qu’il n’y a point de salut pour l’individu en dehors de lui, que les règles qui le régissent sont immuables et inviolables, sous peine de rejet souvent violent, destiné à marquer les esprits et dissuader les veaux qui auraient l’idée saugrenue de dresser leur tête au-dessus du troupeau. La tradition, le sempiternel « ah chez nous c’est comme ça dè », la résistance au changement qui étouffent nos jeunes et les poussent à émigrer pour échapper à la pression familiale et sociale.

Rappelons que les totalitarismes du vingtième siècle ont cherché à détruire l’individu. « Le sacrifice de l’existence individuelle est nécessaire pour assurer la conservation de la race » écrivait Hitler dans « Mein Kampf ». En juillet 2012, parce qu’il vivait non marié, un couple a été lapidé à Gao par des Islamistes intégristes. Bouc émissaire de la société totalitaire du moment, ce couple victime d’un horrible fait divers a accéléré, malgré lui, le déclenchement de l’opération Serval, grâce notamment à l’émotion suscitée qui a été instrumentalisée par les militaires français.

« Papa Hollande au Mali » de Nicolas BEAU1 :

Page 12 : « L’horreur de ce fait divers a justifié dans les antichambres ministérielles et sur les plateaux de télévision la croisade de l’armée française. La propagande gouvernementale a joué habilement sur le cauchemar que constituerait la création imminente, au cœu r de l’Afrique, d’un Etat multipliant de tels agissements. Contrairement à l’intervention en Syrie (100 000 morts et 1 400 gazés tout de même) qui a donné lieu à une saine polémique, personne dans les rangs médiatiques pour s’interroger sur la pertinence de l’analyse des militaires français sur le Mali et sur les intentions cachées du pouvoir français. ».

Page 16 : « L’opération Serval s’inscrit clairement dans la filiation des 48 opérations militaires menées par la France en Afrique depuis les années des indépendances. La mise en scène de ces interventions, plus sophistiquées que ne l’était celle des expéditions coloniales, est décrite par l’universitaire Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou2. Le scénario se découpe en cinq séquences :

  • Dans un premier temps, d’habiles communicants préparent les esprits à une intervention armée grâce à une campagne contre la « soudaine dangerosité » d’un régime, d’un homme ou d’un groupe ». On oublie un peu trop facilement aujourd’hui qu’au Mali, les « aqmistes » ont envahi le Nord grâce au soutien que le pouvoir français d’alors a apporté au MNLA. Hier, ils n’ont pas vu les « terroristes » derrière le MNLA de l’époque, aujourd’hui ils veulent la partition du Mali au profit du MNLA et demain, que feront-ils du Mali si nous ne prenons pas en main notre pays ? Leur incapacité à anticiper les conséquences de leurs actes à moyen terme est criminelle. En janvier 2011, on pouvait lire dans un article du numéro 149 de la revue française Défense (janvier-février 2011) consacré au Sahel, que « les combattants d’Aqmi sont peu nombreux, moins de trois cents dans la bande sahélo-saharienne et n’ont jamais constitué une levée significative de volontaires provenant d’autres Etats sahariens ou sahéliens »… « Il s’agit donc d’une menace très régionalisée, sans grande portée, essentiellement de nature criminelle de droit commun. En effet, contrairement à ce que veut faire croire Aqmi, les gouvernements et les administrations de la zone semblent hors d’atteinte directe et grave, et seuls sont véritablement visés des intérêts occidentaux privés, toujours choisis avec soin ». Et l’article de conclure qu’ «avec le temps, la capacité emblématique d’Aqmi à présenter un djihad fantasmé va donc s’étioler et disparaître »3. Bravo l’analyse !
    Il est vrai qu’ils sont bien aidés par la cupidité de nos dirigeants qui ont conduit à la situation d’aujourd’hui. Accepter la création d’un Mali du Nord après l’exemple du Soudan du Sud, c’est installer demain l’Afrique dans un état de guerres permanentes : chaque région un tant soit peu gâtée par la nature se sentira en droit de réclamer son indépendance pour jouir seule et/ou en complicité avec ses « partenaires » historiques occidentaux de ses richesses. Riches de leurs mines d’or, pourquoi Kayes et Sikasso n’exigeraient-elles pas leur sécession ? La Chine, l’Afrique du Sud, le Canada ou l’Australie se feront un plaisir de les soutenir dans leur demande, avec la complicité de la communauté internationale. Assumons le nouveau redécoupage de l’Afrique pour satisfaire les intérêts court termistes des puissants du moment, ceux de chez nous et d’ailleurs : l’Histoire n’est qu’un éternel recommencement, semble t’il.
  • « Deuxième temps, les régimes discrédités du Sud entrent en jeu. Pour se refaire à bon compte une virginité, des chefs d’Etat à bout de souffle réclament « l’ingérence » de leurs alliés du Nord ». Ah cet Alassane Ouattara qui n’a pas hésité à instrumentaliser l’UEMOA pour nous placer sous. Mais jusqu’à preuve du contraire, l’UEMOA a pour mission la « réalisation de l’intégration économique des États membres, à travers le renforcement de la compétitivité des activités économiques dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique rationalisé et harmonisé ». Je ne vois pas de rôle politique dans ses prérogatives ni qu’elle soit le gendarme de l’Afrique de l’Ouest. Et Idriss DEBY qui a gagné le droit de mater son opposition en venant mater nos terroristes. Ne parlons pas du Médiateur burkinabè et des casseroles qu’il traîne, le moindre n’étant pas l’assassinat de son frère d’armes, Sankara. On comprend qu’il ne veuille pas quitter le pouvoir… Il semblerait que les Burkinabès n’ont pas l’intention de se laisser faire cette fois.
  • « Dans une troisième phase, l’histoire s’accélère, les réunions internationales ad hoc se multiplient et la décision d’intervention devient légitime. La communauté internationale, acteur majeur encore que flou, donne son onction à la déclaration de guerre. Simple comparse, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas voix au chapitre. Ce fut vrai au Mali, ce fut le cas en Lybie.
  • Dans un quatrième rebondissement, la puissance occidentale intervient… par « un déploiement spectaculaire de force, de type « shock and awe » (choquer et impressionner) », du nom de l’intervention américaine en Irak en 2002.
  • Enfin, le spectacle doit s’achever par l’acte final, une conférence internationale organisée pour « aider » le pays meurtri. Les effets d’annonce sont amplifiés mais hélas, sans lendemain. C’est ainsi qu’au printemps 2013, il fut promis au Mali 3 milliards d’euros… De telles promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Et ils sont nombreux encore à y croire, pauvres d’eux ! Gardez vos sous et laissez-nous Kidal.
De Buisson à Puga, l’extrême-droite française aux commandes de notre destinée

Allons-nous confier notre sort au Général Benoît Puga, chef d’état–major particulier reconduit auprès de François Hollande, proche de l’extrême-droite, catholique ultra traditionnaliste et militaire colonialiste ? Benoit Puga qui a « commencé à élaborer ses plans de débarquement au Mali dès l’automne 2012… au moment même où François Hollande tenait la première conférence de presse de son mandat en affirmant qu’il n’avait nulle intention d’intervenir militairement au Sahel. D’ailleurs, comment légitimer une intervention militaire française contre les islamistes locaux sans mandat des Nations-Unies ? Premier mensonge, et de un ! Début janvier 2013, le général Puga souffle au chef de l’Etat le moyen de rendre légal l’opération: il suffit, dit-il, que Dioncounda Traoré, le président malien d’alors, demande officiellement l’intervention de la France contre les islamistes sur son sol. Hollande est séduit. Traoré s’exécute. L’opération Serval peut débuter. Et qu’importe si Traoré a seulement fait allusion à une intervention aérienne. Pour Puga, il fallait de toute faç on envoyer des troupes au sol. « Cela faisait partie des plans de l’intervention depuis déjà deux mois », assure un familier du dossier. »4.

Nicolas Beau est encore plus précis : « Dans sa lettre, le président Traoré plaide pour une « intervention aérienne », susceptible d’apporter « un appui feu » et un « appui renseignement » aux troupes maliennes. Il n’est nulle part question de la moindre présence des troupes françaises au sol.5 » Et de deux !

A Jean-Yves Le Drian, Ministre va-t’en guerre breton de la Défense lui aussi reconduit ? En lisant cet article.6 de Mediapart, on serait tenté de croire que Le Drian veut reproduire, avec le MNLA, le modèle breton au Mali. L’auteur de cet article, Françoise Morvan7, nous apprend, que les Bretons qui manifestaient fin 2013 contre l’écotaxe et avaient comme mot d’ordre, « vivre, décider et travailler au pays », ont obtenu la « victoire sur toute la ligne : le gouvernement cède et les Bretons bénéficient d’un « pacte d’avenir » « rédigé en Bretagne par les Bretons pour les Bretons », comme l’a dit le premier ministre. Véritable prime à la casse, ce pacte est aussi un véritable affront à la solidarité, puisque des régions de France plus excentrées que la Bretagne et souvent plus atteintes par la crise économique, n’en ont pas bénéficié.

Et si cette pseudo-révolte des Bonnets rouges avait été pain bénit pour les membres du gouvernement, comme Jean-Yves Le Drian, actuel ministre de la Défense, ancien président du conseil régional de Bretagne et désireux de faire de la Bretagne un « tigre celtique » sur le modèle de l’Irlande ? Se servir des Bonnets rouges pour se servir de la Bretagne afin de mettre en œuvre le projet de décentralisation…

… Je me contenterai donc de rappeler que la « révolte des Bonnets rouges » n’a jamais été une révolte identitaire opposant les bons Bretons opprimés au roi de France, à ses taxes et à ses abus. « Cette révolte, qui oppose les paysans bretons à leurs exploiteurs bretons, est avant tout sociale », écrivent ces historiens, dénonçant une « manipulation de l’histoire de la Bretagne » et une « escroquerie intellectuelle ». Ah lala, et l’Azawad, ce n’est pas une manipulation de l’Histoire ?

Le Mali n’est pas la France, la Bretagne n’est pas Kidal, les enjeux ne sont pas les mêmes. Néanmoins, les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets : l’absence de développement, le pillage et la mauvaise répartition des richesses sont les responsables de toutes ces crises qui génèrent tant de violence dans nos sociétés. Un pouvoir central, qui de plus est kleptocrate chez nous, s’accapare les richesses et décide pour tous sans tenir compte des particularités régkonales. Un pouvoir autiste qui refuse d’entendre la voix du peuple de gré, l’entendra de force. Sans oublier les multinationales qui se servent sans vergogne, sous couvert de pots de vin conséquents versés à nos vampires nationaux.

Séparatistes du Nord, nul besoin de prendre les armes pour vous faire entendre. Vous, les agitateurs du MNLA qui passez votre temps en France ou au Parlement Européen, prenez donc exemple sur vos amis Bretons et leur « bonnet rouge8 » : enveloppez votre tête dans un turban bleu indigo et défilez sur vos chameaux dans Kidal pour réclamer plus d’autonomie. Cela correspondra plus au cliché romantique que se fait de vous la vraiment beaucoup ce que vous apportez aux populations du Nord, en dehors de l’insécurité, de l’exil et des trafics en tous genres.

L’Etranger, le bouc émissaire et la théorie du complot

Mais revenons à nos moutons. Une société ou une communauté en crise va sacrifier une victime, le bouc émissaire, qui concentrera sur sa seule personne toute l’agressivité qui existe entre les membres du groupe, transformant le «tous contre tous» en un «tous contre un», permettant ainsi au groupe de retrouver sa cohésion. Un parti politique qui se sent lésé, pour ne pas dire plus, par la nomination d’un Premier Ministre qui n’est pas issu de ses rangs, qui de plus, ose afficher sa différence, voire son indifférence et qui finira par quitter le groupe, désavouant ainsi la ligne du chef ? Un Président éclaboussé par un scandale révélé par des journalistes qui font leur travail ? Crions au complot venu de l’étranger et s’il le faut, assimilons le membre « déviant » du groupe à l’étranger pour en faire un traître. En nous liguant contre l’« Etranger », on oublie nos querelles intestines, nos rancœurs et nos haines, on détourne l’attention du vrai problème et on ressoude le groupe contre un danger créé de toutes pièces qui viendrait de l’extérieur! C’est vieux comme le monde mais ça marche !

Dans le contexte actuel, quel camouflet cette démission, mais aussi quelle aubaine pour détourner l’attention des vraies questions ! Que des journalistes sortent des informations à un moment plutôt qu’à un autre n’est pas le sujet. La question qui se pose doit concerner la véracité des informations. Transformer une affaire privée en affaire d’Etat, appeler à l’union nationale pour défendre un simple citoyen d’alors aujourd’hui élu par ses pairs, dénoncer un complot venu de l’étranger, est un peu trop « convenu ». Si le citoyen incriminé n’a rien à se reprocher, il ne saurait être vulnérable au chantage. Ce qui nous ennuie, c’est que pour étouffer une affaire personnelle et privée, il ne soit obligé d’accepter des compromissions qui engageraient notre pays dans une voie désastreuse…

Nous n’avons pas d’électricité, mais heureusement, nous disposons d’un projecteur à manivelle qui nous permet de revoir nos grands classiques sur écran grandeur nature! Avec le film « L’Arnaque » (1974), nous assistons au hold-up de nos votes. On nous a vendu le changement et on finit par se demander « Y a-t-il un pilote dans l’avion » (1980). Si vous jouez à l’homme de l’air dans votre nouveau joujou de quelques milliards, c’est à NOUS que vous le devez : parce que NOUS vous avons élu et parce qu’il s’agit de NOTRE argent que vous dépensez pour votre petit confort et celui de votre Klan. Il y a tromperie sur la marchandise: nous avions « Règlements de comptes à OK Kidal » à l’affiche et on nous propose un mauvais remake du «Parrain» (1971) : remboursez, remboursez!!!! Si rien ne change, bientôt sur vos écrans : « Le chemin de la liberté » (1990).

Soif de pouvoir ? Non, faim de travail !

D’eux à vous, la classe politique a échoué à construire ce pays. Il est temps de donner aux citoyens les moyens de lutter eux-mêmes contre ce système maffieux qui ne profite qu’à vous, à votre famille et plus généralement aux incompétents et médiocres de ce pays qui vous sont associés.

Monsieur le nouveau Premier Ministre, nous en avons assez de subir la violence de fonctionnaires incompétents et corrompus, qui ne doivent leur place, pour la plupart, qu’à un clientélisme misérable. Vous êtes aujourd’hui là où vous êtes parce que votre prédécesseur a voulu rendre plus transparent le processus de recrutement des cadres maliens. Vous savez ce que le travail permet d’accomplir, vous savez l’importance des compétences humaines dans toute organisation. Vous savez que la compétence compose mieux avec l’intégrité. Nous avons compris que le changement ne viendra jamais d’en haut et que nous devons le prendre en mains nous-mêmes. En tant que citoyens, nous devons avoir les moyens de dire NON à la maffia administrative sans recourir à la violence.

Un policier nous arrête et nous retire la carte grise de notre véhicule sans autre forme de procès ? Quelle loi l’autorise à nous mettre en infraction ? Où est-il écrit que nous devons assurer son « nan songo » et celui de ses supérieurs ? Double paie pour lui et double peine pour nous ? Oui bien sûr, car les grands voleurs nationaux ont droit à des courbettes et c’est le petit peuple qui paie la note. Quelles sont les procédures qui définissent et régissent la fonction de policier ? Le sait-il lui-même ?

Les Maliens honnêtes, compétents et intelligents ont aussi le droit de vivre au Mali… C’est un scandale de les obliger à aller construire des pays qui n’ont pas besoin d’eux, qui se sont construits sur l’exploitation des richesses de leur pays, mais aussi grâce au travail et au sacrifice de leur propre peuple. Des pays où ils ne seront jamais que des « étrangers », une variable d’ajustement, nonobstant leur temps de présence. Demandez donc à Christine Taubira et à Cécile Kyenge. Que fait le Ministère des Maliens de l’Etranger pour attirer les Maliens qui vivent à l’étranger, ou simplement recevoir ceux qui veulent rentrer ? Ils sont nombreux à vouloir venir s’installer de leur propre gré et apporter leur expérience au pays, et pas seulement pour faire de la politique politicienne. La vraie politique se fait dans la façon de vivre sa vie, jour après jour. Maliens, ne perdez plus votre vie à fuir votre pays. Ce pays est à vous et c’est à vous de le construire. En l’abandonnant aux médiocres et aux vautours étrangers, vous êtes aussi responsables de sa destruction. Vos contributions diverses et variées rédigées à des milliers de kilomètres n’y changeront rien, c’est votre présence sur le terrain qui impulsera le changement. Comment comprendre que vous preniez le risque de mourir pour un exil qui ressemble souvent à l’enfer et que vous refusiez de vous battre pour vivre décemment chez vous ? Comment comprendre que votre rêve soit d’intégrer des institutions internationales ou caritatives dont l’objectif n’est certainement pas de développer votre pays ?

Messieurs les politiciens, nous n’avons que faire de vos petites querelles mesquines de pouvoir, de l’ambition opportuniste des membres de vos familles, de vos égos malades, de vos ennuis judiciaires. Réglez vos comptes, soignez-vous, envoyez-vous en l’air avec nos milliards pour vous donner l’illusion d’être meilleurs que le plus minable d’entre nous. Mais n’oubliez pas qui vous a fait Président : vous n’êtes ni le roi Soleil ni Bokassa, ni Dieu, ni Maître. Il est temps de faire ce pour quoi vous avez été élu, non par Dieu mais par le peuple : occupez-vous de Kidal et assurez-vous que TOUS les Maliens aient droit au bonheur.

En résumé : travaillez et donnez-nous les moyens de travailler.



1- Papa Hollande au Mali. Chronique d’un fiasco annoncé – Nicolas BEAU, Balland, 2013.

2- Directeur du programme régional au centre politique de sécurité de Genève, il a participé à l’ouvrage collectif « La guerre au Mali », sous la direction de Michel Galy, Paris, La Découverte, 2013.

3- In « Papa Hollande au Mali », page 41

4- http://www.bakchich.info/france/2014/02/03/benoit-puga-sous-le-casque-blanc-de-hollande-63074

5- In « Papa Hollande au Mali », page 90

6- http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070314/les-bonnets-rouges-une-double-manipulation

7- Françoise Morvan s’est consacrée, depuis la parution de son essai « Le monde comme si, nationalisme et dérive identitaire en Bretagne » (Actes Sud, 2002, réédition Babel, 2005), à étudier les réseaux ethnistes et leur montée en puissance sous couvert de régionalisation.

8- http://www.leparisien.fr/nantes-44000/manifestation-a-nantes-pour-la-reunification-de-la-bretagne-19-04-2014-3780833.php

Aida Hadja Diagne
Aida Hadja Diagne


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Guerre fratricide pour le contrôle des pourparlers entre Bamako et les groupes armés du nord : Iyad Ag Ghaly attaque des positions du MNLA et fait plusieurs morts - maliweb.net

Guerre fratricide pour le contrôle des pourparlers entre Bamako et les groupes armés du nord : Iyad Ag Ghaly attaque des positions du MNLA et fait plusieurs morts - maliweb.net

: Iyad Ag Ghaly attaque des positions du MNLA et fait plusieurs morts

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Iyad Ag Ghaly, le chef d'Ansar Dine
Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine
On le croyait dans le sud libyen ou dans les tréfonds de Tamanrasset (sud algérien) où il ne manque pas de sympathie. Le chef d’Ansar Eddine Iyad Ag Ghaly, recherché par la justice malienne et traqué par les services de renseignements américains, est bel et bien présent au Mali et circule régulièrement entre Boureissa, Tinzawatten et Tamanrasset. Il a fait de nouveau parler de lui.



Au cours du week-end dernier des assaillants qui lui sont fidèles ont attaqué des positions gardées par le MNLA à Talahandat, localité située à une centaine de kilomètres de Kidal. Selon une source sécuritaire, plus d’une dizaine d’éléments du MNLA ont péri au cours de cette attaque. L’objectif du leader d’Ansar Eddine est d’affaiblir ce mouvement armé ou ce qu’il en reste pour demeurer l’unique chef de la région afin de se positionner comme un interlocuteur incontournable pour les négociations avec le pouvoir en place à Bamako.



C’est un secret de polichinelle. Le groupe rebelle MNLA est affaibli et éclaté depuis quelques mois à travers différentes factions. Pour rappel, l’ancien député non moins chargé des relations extérieures d’alors du MNLA, Ibrahim Ag Assaleh a claqué, courant mars, la porte de ce groupuscule séparatiste touareg pour lancer son propre mouvement politico-militaire depuis la capitale algérienne. Le colonel déserteur de l’armée malienne, Hassan Fagaga, quant à lui fait cavalier seul à la tête d’une poignée d’hommes dans les recoins de Tinzawaten. Ambery Ag Rhissa, cet autre responsable du MNLA cherche, dit-on, à évacuer les affaires courantes à Kidal. Et le colonel Mohamed Najim, ex-officier de l’armée de Mouammar Kadhafi, fait la navette entre le sud libyen et Kidal sans parvenir à quoi s’accrocher. Alors que le Secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Chérif réfugié dans un luxueux hôtel de Ouaga 2000 ( aux frais de qui) arrive à contrôler difficilement un mouvement qui lui échappe progressivement.





Ces dissensions au sein du mouvement séparatiste touareg sont exploitées par le leader de l’organisation terroriste Ansar Eddine, Iyad Ag Ghaly. Traqué par les services de renseignements américains et par la justice malienne pour terrorisme, Iyad Ag Ghaly semble avoir retrouvé un second souffle depuis la libération des quatre fonctionnaires de la société minière française AREVA. Selon des renseignements de plusieurs services, l’homme est crédité d’avoir joué un rôle capital dans cette libération. Depuis, l’étau semble se desserrer autour de lui du moins du côté de l’Hexagone. Sa crainte réside du côté des forces armées maliennes qui lui pardonneront difficilement le massacre des militaires d’Aguelhoq.





Ainsi, pour devenir l’ un des interlocuteurs voire le principal interlocuteur dans le cadre des pourparlers entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord, Iyad Ag Ghaly a entrepris de convaincre certains rebelles de le rejoindre. Beaucoup sont, semble-t-il, déjà tombés dans l’escarcelle de ce renégat. Ceux qui s’y opposent sont attaqués comme ce fut le cas le week-end dernier à Talahandat où des jihadistes proches d’Iyad Ag Ghaly ont défait des éléments du MNLA. Il s’agirait pour le chef d’Ansar Eddine de vaincre d’abord militairement ses adversaires d’hier (il est à signaler qu’Iyad AG Ghaly voulait au départ contrôler le MNLA à sa création en 2012, c’est faute d’avoir eu gain de cause qu’il a rejoint les narco- islamistes).



Politiquement, l’ancien chef de la rébellion de 1990 mise sur le soutien algérien. Depuis février dernier, le pays d’Abdel Aziz Bouteflika semble avoir repris le dossier du nord du Mali à son compte : pourparlers exploratoires entre groupes armés, visite d’Etat d’IBK, relance des discussions le week-end dernier à Alger avec le voyage du tout nouveau ministre de la réconciliation nationale. Homme de main de l’Algérie, Iyad Ag Ghaly espère sur un coup de piston de ce grand voisin du nord pour être dans le processus et se racheter une honorabilité. L’autre atout que l’homme entend exploiter est le Burkina Faso avec lequel il est resté en contact.



Abdoulaye DIARRA

Avec la bénédiction de la France : Le MNLA s'offre une seconde base militaire à Tessalit - maliweb.net

Avec la bénédiction de la France : Le MNLA s'offre une seconde base militaire à Tessalit - maliweb.net

Le MNLA s’offre une seconde base militaire à Tessalit

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Un combattant des séparatistes du MNLA
Un combattant des séparatistes du MNLA
A Kidal, le mouvement indépendantiste touareg, le MNLA, fait déjà la loi. C’est connu. Ce qui l’est moins, c’est que le MNLA pousse son avantage militaire jusqu’à Tessalit.



En effet, les soldats maliens déployés dans la localité sont cantonnés dans la base militaire d’Amachach qu’on appelle communément base de Tessalit. Ils sont encerclés par une force onusienne composée de soldats tchadiens. Les mêmes qui ont nettoyé, en lieu et place des Français, les grottes du Tigherghar. Postés derrière les soldats tchadiens, évoluent la force française Serval. Et au-delà de la force Serval se situe le dispositif militaire du MNLA. Autant dire que l’armée malienne de Tessalit est verrouillée à double tour par la france et le Tchad alors qu’au-delà du verrou, les combattants du MNLA restent libres comme l’air.





« C’est à Ambobar, à 7 kilomètres de Tessalit, que le MNLA a installé sa base; ses combattants sont entièrement libres de leurs mouvements alors que les soldats maliens d’Amachach ne peuvent sortir de leur base qu’avec une autorisation et sous la surveillance étroite des forces franco-tchadiennes. Tous les ténors du MNLA se trouvent à Ambobar, à commencer par les officiers déserteurs de l’armée malienne », nous révèle une source. Le MNLA fait bon usage de sa liberté de mouvement et du blocage politico-militaire qui règne à Kidal.Parcourant les campements nomades et les oueds, il recrute à tour de bras les jihadistes enfuis et les récycle dans ses rangs, ce qui grossit ses effectifs et lui donne davantage de poids militaire et politique dans la perspective des négociations avec le Mali.« Les émissaires du MNLA font valoir aux chefs de fractions nomades que l’autonomie de la région de Kidal n’est pas négociable et qu’il vaut mieux se rallier au MNLA pour en profiter, nous explique une source; ils insistent sur le soutien inconditionnel de la France et citent en exemple le cantonnement de l’armée malienne un peu partout dans la région. C’est ainsi que les chefs de tribus et de fractions adhèrent en masse au MNLA au détriment du Mali ».





Selon des sources sûres, ce messianisme séparatiste du MNLA se fait avec la bénédiction française. Ainsi, c’est grâce à l’appui d’un chef de fraction récemment recruté par le MNLA et qui tenait à lui prouver sa loyauté, que 5 otages de la Croix Rouge ont été libérés mercredi 16 avril 2014, au soir. Un proche du dossier raconte: « Le chef de fraction appartenait au groupe terroriste MUJAO; ne sachant pas qu’il avait été retourné par le MNLA, les ravisseurs du MUJAO ont pris rendez-vous avec lui pour venir cacher sous son toit les 5 agents humanitaires enlevés. Il en a informé le MNLA qui, à son tour, a informé la force française Serval. Les Français ont donc dépêché, en temps opportun, 3 hélicoptères sur place: ils ont pris possession des otages confiés au chef de fraction puis, prenant en chasse le convoi du MUJAO, ils l’ont liquidé ».



 Tiékorobani

Un deal inexcusable entre la France et le MNLAL’Azawad et la cause de la rébellion : Un deal inexcusable entre la France et le MNLA - maliweb.net

L’Azawad et la cause de la rébellion : Un deal inexcusable entre la France et le MNLA - maliweb.net

Un deal inexcusable entre la France et le MNLA

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AzawadQue faut-il dire du Mouvement National de Libération de l’Azawad et de sa complicité avec la France qu’on n’a pas encore dénoncé ? Ce groupe armé a mis en péril l’existence de la nation malienne, empoisonné l’existence du régime du président Amadou Toumani Touré et l’a conduit à sa chute. Il s’est illustré, avec ses acolytes jihadistes et narcotrafiquants dans des rapts d’occidentaux, des massacres de populations civiles, de prisonniers de guerre, dans des crimes contre l’humanité. Son existence et sa pérennité sont dues au bluff de la France, de la communauté internationale et de l’Occident en général enclins à accorder crédit à l’Azawad, un prétendu territoire propre aux touaregs dont ils seraient spoliés et pour lequel ils seraient pourchassés et menacés à terme d’extermination par le pouvoir central malien, depuis l’indépendance.





Mais l’histoire de la colonisation du Soudan Français en version officielle, pas avare d’impasse ou de falsification, ne nous a pas appris comment l’administration coloniale, mécontente des velléités du peuple soudanais épris de liberté et de dignité, a fomenté dans la conscience des touaregs Blancs du Nord la haine raciale contre leurs frères noirs jugés indignes de les administrer et les a encouragés à mener une révolte armée contre le Mali indépendant sous le premier président de la première république, Modibo Keita. Cette rébellion, qui ne reposait sur rien dans une nation nouvelle éprise de paix et de fraternité, a été durement réprimée. Car avec ses relents ethnocentristes et séparateurs, elle était une menace pour la cohésion nationale qu’il fallait éradiquer de manière définitive si l’on voulait donner au Mali nouveau les meilleures chances de construire son développement dans l’effort conjugué de ses fils qu’ils soient du nord comme du sud. Mais d’autres rébellions ont pris corps par la suite, sous les régimes du général Moussa Traoré, du premier président élu de l’ère démocratique, Alpha Oumar Konaré et ont perduré pendant le pouvoir d’Amadou Toumani Touré, la Transition démocratique sous le président par intérim Dioncounda Traoré, jusqu’à l’avènement du président Ibrahim Boubacar Keita, élu à plus de 77 % des suffrages exprimés par les Maliens, pour résoudre la crise sécuritaire au nord, libérer Kidal du joug des groupes terroristes et au sud remettre l’armée nationale en ordre de marche.







Rien n’y fit, ni les accords dans les années 80 et 90 de Tamanrasset et d’Alger signés en Algérie, ni les récents accords préliminaires de Ouagadougou signés sous la transition en 2013.







Les manuels de l’historiographie des relations entre la France et le Mali mentionneront-ils jamais un jour, à l’entendement des futures élites françaises que le président Sarkozy, fils d’immigrés polonais, a délibérément pris la responsabilité historique de recevoir sur le sol français, avec gîte et couvert, des bandits de grand chemin, les dirigeants du MNLA, un groupe de narcotrafiquants, complices de ravisseurs d’otages français et occidentaux, de les soutenir, de les armer et de les encourager après qu’ils aient commis à Aguel Hoc le crime abominable d’égorger froidement des militaires maliens faits prisonniers, les mains derrière le dos ?





En l’occurrence Sarkozy, le président de la France patrie des droits de l’homme, qui avait oublié les pogroms contre les romanichels et les juifs dans la patrie de ses parents, s’est fait l’émule d’Hitler. Avec le MNLA, il avait programmé une épuration ethnique des Noirs dans les territoires du Nord dont ils avaient convenu de nommer Azawad, qu’il aurait immédiatement reconnu comme Etat indépendant. La suite, on la connait, le Mali fut miraculeusement sauvé d’une partition certaine par la défaite du néofasciste Sarkozy par le candidat socialiste François Hollande.





C’est à l’instigation de ce dernier que Serval, la force militaire française, est accourue en janvier 2013 avec la bénédiction des autorités maliennes, sous le couvert de la CEDEAO et l’ONU, pour libérer le Nord occupé à 70% par « les ennemis de la civilisation ».

Avec stupéfaction, l’opinion malienne avait donc accueilli la nouvelle diffusée par les medias : Après la signature des accords de Ouaga, les troupes maliennes qui avaient le moral totalement requinqué pour une reconquête rapide et victorieuse de l’ensemble des sanctuaire rebelles et terroristes ont été stoppées et cantonnées dans les principales villes, Gao et Tombouctou.





A Kidal la frustration, l’humiliation et l’amertume ont été encore plus profondes. Parce que là, le diktat de la France de Hollande s’illustrait à merveille. Le MNLA régnait en maître absolu, provoquant, insultant l’armée malienne impuissante à tout bout de champ, exerçant des exactions sur les populations civiles, de préférence les sédentaires noirs réticents à adhérer à son idéologie séparatrice. Se livrant même à des actes terroristes en toute impunité.





Le laxisme de la France, de la Force Serval ou sa complicité, l’attentisme de la Minusma ont été dénoncés, en vain. La recherche des otages, la piste privilégiée pour expliquer la situation de Kidal ne tenait plus la route, puisque déjà, lors d’un voyage impromptu à Bamako, avant les derniers moments de la transition, le ministre de la défense français, Le Drian, qui avait fait une escapade dans les montagnes de Kidal, appâté par le MNLA, avait vu s’évanouir dans la nature l’émissaire qui devait le conduire, avec des éléments des forces spéciales triés sur le volet, à la cachette des otages français enlevés par les terroristes. C’était une couleuvre de plus que ces satanés affabulateurs du MNLA faisaient avaler à Hollande et à ses missionnaires de haut niveau. C’était aux moments où la Force Serval et les groupes armés du MNLA faisaient à Kidal et dans sa région des patrouilles mixtes terrestres et aéroportées.





Si le prétexte des otages ne tenait plus qu’à un fil, un autre secret mystérieux, indicible, liait donc la France, patrie des droits de l’Homme à une bande de renégats sans foi ni loi, au point de les légitimer face et au détriment d’un Etat aussi honorable que le Mali. Ibrahim Boubacar Keita, notre président, en est encore à gérer les effets collatéraux du deal contre nature, inexcusable entre la France et ces bandits.

Oumar Coulibaly