vendredi 30 janvier 2015

Hama Ag Mahmoud, ancien chargé des affaires Extérieures dans le Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad : "La France nous avait donné son feu vert pour l'indépendance de l'Azawad"

Hama Ag Mahmoud, ancien chargé des affaires Extérieures dans le Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad : "La France nous avait donné son feu vert pour l'indépendance de l'Azawad"

« La France nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad »

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Il fut l’un des ténors du MNLA avant de claquer la porte du mouvement avec fracas en décembre 2012, peu avant le déclenchement de l’opération Serval contre les djihadistes du Nord-Mali. Hama Ag Mahmoud estime que cette opération militaire poursuivait également d'autres objectifs.

Hama Ag MahmoudHama Ag Mahmoud était en charge des affaires Extérieures dans le Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad, le gouvernement autoproclamé du MNLA, formé en juin 2012 après la conquête des villes du nord du Mali.
Farouchement opposé à l’alliance entre les indépendantistes touaregs et le groupe djihadiste Ansar Dine d’Iyag Ag Ghali, Hama Ag Mahmoud a démissionné en décembre 2012, quelques mois avant le début de l’offensive française Serval au Mali. Ancien ministre de la fonction publique sous la présidence de Moussa Traoré, Hama Ag Mahmoud est également un fin connaisseur des enjeux économiques régionaux.
Il a officié en tant que secrétaire général de la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Mali et a été élevé au rang de Chevalier de l’Ordre National du Malien 2009, une distinction qu’il a refusé de se voir décerner. Témoin clé des événements ayant conduit au déclenchement de l’opération Serval il y a un an, Hama Ag Mahmoud livre son analyse pour Le Courrier du Sahara.
Le Progrès : – Un an après le déclenchement de l’offensive française au Mali, quel bilan faites-vous de ces opérations ?

– J’ai surtout vu des assassinats de civils, des pillages, des destructions d’habitats et de points d’eau. La presse n’en parle pas. Qu’a-t-on dit au sujet des 600 morts civils que nous avons répertoriés depuis le début de ces opérations militaires? Et quand vous regardez les images de Hollande à Tombouctou, vous ne voyez pas une seule personne blanche. Comparez l’arrivée de Hollande à Tombouctou avec celle de Chirac et vous allez voir la gaffe de l’armée française. On a procédé à une épuration ethnique des 3 régions du nord sous le regard impassible de l’armée française et de la communauté internationale. Personne n’en dit mot. Ça me révolte.
Le Progrès : – Doit-on comprendre que vous mettez en cause la légitimité de cette intervention ?

– Tout le monde sait aujourd’hui qu’il y a un agenda caché derrière cette intervention. Durant toute l’année 2012 on a mis en garde la communauté internationale contre cette intervention. On ne peut pas lutter contre le terrorisme avec des avions et des blindés. Les terroristes connaissent particulièrement bien la région. Ils circulent avec des 4X4 qui filent à 100km/h hors piste. Ils connaissent le moindre petit trou de rat dans le désert.

« Le MNLA, avec le soutien des populations de l’Azawad, pouvait faire échec aux terroristes mille fois mieux que l’armée française »
Les français n’ont pas accepté les solutions qu’on leur avait présentées à l’époque. A savoir négocier pour parvenir à la paix, comme le préconisait la résolution 2085 du conseil de sécurité. On pouvait régler les problèmes politiques et laisser les populations locales faire la guerre aux terroristes, sans dégâts collatéraux. Le MNLA, avec le soutien des populations de l’Azawad, pouvait faire échec aux terroristes mille fois mieux que l’armée française.

Le Progrès : – Après avoir conquis le nord du Mali, le MNLA s’est retrouvé débordé par les djihadistes. La menace était bien réelle, vous l’admettez ?

– Mais bien sur que je l’admets. Je sais aussi pourquoi. C’était pour faire échec au MNLA. Tous ces mouvements ne sont pas venus de rien. On sait d’où ils viennent, qui les ravitaille, qui les finance. Toutes les positions politiques qu’ils proclament correspondent aux positions politiques défendues par certains pays. Soyons clair, ils faisaient la guerre au MNLA par procuration.

Le Progrès : – Ce sont des arguments que vous avez tenté de faire entendre à Paris lorsque vous étiez en charge des affaires extérieures du MNLA?
– Au départ, on avait dit à la France faites attention. Vous tenez les deux bouts. C’est vous qui nous avez incité à revenir dans l’Azawad. C’est vous aussi qui détenez le pouvoir politique à Bamako. Arrangez les problèmes avant qu’il ne soit trop tard. La France ne l’a pas fait. Aujourd’hui je crois que c’est même trop tard.

Le Progrès : – La France aurait donc poussé le MNLA à occuper les villes du Nord du Mali ?

– Oui tout à fait. La France a demandé au MNLA de l’aider à faire déserter tous les combattants de l’Azawad qui étaient dans l’armée libyenne, pendant la guerre de Libye. Ensuite de bloquer le recrutement des libyens dans l’Azawad et dans l’Aïr au Niger.

« La France nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad »
Et en contrepartie, elle nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad. C’est l’accord qui a été conclu avant la guerre entre le MNLA et la France. Et immédiatement la guerre gagnée par le MNLA, la France a changé complètement de politique. Elle a mis tout son dispositif diplomatique contre le MNLA. Alors conclusion, l’objectif de la France était tout simplement d’affaiblir le gouvernement malien et je peux vous assurer que ce n’était pas pour donner raison au MNLA.
Le Progrès : – A vous entendre, les enjeux de cette guerre sont cachés. Quels sont-ils, selon vous ?

– Tout le monde convoite notre territoire. Il y a une guerre pour les ressources minières. La France a pris les devants pour obliger le Mali à signer un accord de défense et ensuite s’octroyer des concessions minières et protéger celles qui existent déjà. C’est ça l’essence de cette guerre. Les autres puissances ne sont pas dupes. Et ça pourrait ouvrir la porte à une intervention étrangère avec une implication des Américains, des Russes et même des Chinois. Je vois mal ces pays laisser la France faire une OPA sur les ressources de l’Azawad et de la région.

Le Progrès : – Quelles sont ressources auxquelles vous faites référence ?
– Il y en a énormément et rien n’a encore été exploité ni même exploré. Vous avez de l’or, vous avez du phosphate, du gaz, du pétrole et surtout vous avez de l’eau. C’est une ressource qui deviendra plus importante que le pétrole ou l’uranium. Le bassin de Taoudeni est une mer intérieure d’eau douce.

Imaginez les enjeux dans cette région où l’eau va se raréfier de plus en plus. La zone est éminemment stratégique. Les grandes puissances cherchent à se positionner dans le nord du Mali depuis très longtemps. Prenez la base de Tessalit, elle a toujours été convoitée par les américains, les européens mais aussi les russes. Tout le monde veut avoir cette base.

« Trouver la stabilité pour pouvoir exploiter les ressources de la région, c’est l’un des enjeux de cette guerre »
A partir de là, comme à Tamanrasset (n.d.l.r : sud de l’Algérie), vous avez un point de vue sur toute la région. Donc c’est une zone hautement stratégique et tout le monde a un œil dessus. Mais on ne peut pas exploiter des ressources dans une région en état d’insécurité permanente. Il faut trouver la stabilité avant de pouvoir exploiter. C’est l’un des enjeux de cette guerre.

Le Progrès : – Vous avez une position très critique vis-à-vis de la France. Comment étiez-vous perçu par Paris lorsque vous étiez en charge des Affaires extérieures au MNLA ?

– La France ne voulait plus de contacts avec nous. Elle a tout bloqué. Elle a mis tout son arsenal diplomatique pour bloquer le MNLA dans le monde. Mais tout le monde savait que nous avions raison sur le fond. C’est un problème qui existe depuis très longtemps, une conséquence du découpage de la colonisation. Un découpage qui n’a pas respecté les réalités africaines et qui a voulu faire des Etats imaginaires impossible à faire exister sur le long terme.

Les Etats prennent des siècles voir des millénaires à se constituer. On ne fabrique pas des Etats en quelques années. Ce sont des pays créés artificiellement. Des pays dotés d’institutions calquées sur le modèle français. Ce n’est pas utile en Afrique. On ne peut pas travailler les sociétés africaines avec des institutions françaises.

Le Progrès : – En mai 2012, le MNLA et Ansar Dine annonçaient officiellement leur alliance. Qu’en pensiez-vous à l’époque ?

– Il y a toujours eu des discussions. Mais l’annonce officielle de l’alliance est le résultat de manipulations venant de l’étranger et visant à ternir l’image du MNLA. A l’origine, le MNLA n’a jamais été pro-islamiste. Mais le MNLA a été infiltré au plus haut niveau par les pays qui financent le terrorisme. Je veux parler de l’Algérie mais aussi du Qatar. On a tous vu comment s’organisaient les distributions d’argent et de ravitaillement dans le nord du Mali et qui en était à l’origine. Et je n’exclus pas que les français et les américains soient aussi impliqués.

Le Progrès : – Plusieurs ONG internationales ont accusé le MNLA d’avoir commis de graves exactions lorsque le mouvement était présent dans les villes du nord du Mali. Vous réfutez ces accusations ?

– Absolument, ce n’était pas le fait du MNLA. Il faut se rappeler que le MNLA est venu dans l’Azawad avec les combattants d’Ansar Dine et d’AQMI. Ces hommes se sont infiltrés dans le MNLA et ce sont eux qui ont provoqué tous les crimes commis durant cette époque. Le MNLA a, au contraire, sauvé des européens qui étaient là-bas en les escortant jusque vers la Mauritanie, l’Algérie, le Burkina et le Niger.

« Le MNLA n’a jamais voulu commettre des exactions contre les populations »
C’est la preuve que le MNLA n’a jamais voulu commettre des exactions contre les populations. Il ne faut pas confondre la propagande avec la vérité. La vérité c’est que Bamako a toujours été un allié des terroristes et des trafiquants de drogue et que cette alliance a perduré pendant que les terroristes occupaient l’Azawad.

Le Progrès : – Les revendications du MNLA sont passées de l’indépendance à l’autonomie. Bamako parle d’une décentralisation poussée. Le MNLA a progressivement abandonné ses revendications historiques, vous le confirmez ?

– Oui bien sur parce que le MNLA a été infiltré. Depuis longtemps, le MNLA cadre sa politique avec les désidératas des pays étrangers. Ce n’est plus le MNLA originel. Et ce n’est pas ce que veulent les populations de l’Azawad. Sinon le MNLA n’aurait jamais signé les accords de Ouagadougou. Toutes les revendications du MNLA ont été vidées de leur substance avec cet accord.

Le Progrès : – La direction du MNLA ne représente plus la base, selon vous ?

– Non et de loin. Sinon le MNLA n’aurait jamais signé ces accords. La preuve, c’est que cet accord a été adopté sans en référer à la base. Regardez aujourd’hui, les dirigeants du mouvement ne peuvent plus aller à Kidal. Comment peut on se battre pendant des années pour l’autonomie, l’indépendance et dire aujourd’hui on n’en veut plus? On accepte la constitution du Mali, une copie du système français, à l’encontre des usages en cours dans l’Empire du Ghana, du Mali et de Gao.

Le Progrès : – Selon votre analyse, le MNLA arrive à la fin?

– Absolument, le MNLA a atteint ses limites. Il va passer à la trappe comme il l’a déjà fait en 1991. Mais si on veut un Mali stable, un Mali qui se développe, il ne faut pas fermer les yeux sur la réalité. La vérité c’est que le MNLA défend l’Azawad. L’Azawad, c’est la boucle du Niger constituée d’Etats indépendants avant l’arrivée des français. C’est une zone qui a fait partie pendant des millénaires de l’ensemble des royaumes et empires africains.

« Les touaregs ont de tout temps joué un rôle politique et social qui a bénéficié aux populations noires »
Il faut rappeler que les touaregs n’ont jamais fait la guerre aux noirs. Ils ne se sont jamais révoltés contre l’empire du Ghana, du Mali ou de Gao. Pourquoi? Parce qu’ils ont de tout temps joué un rôle politique et social qui a bénéficié aux populations noires. Ils ont assuré le commerce transsaharien. Ils ont enrichi les empires noirs. Ils ont organisé la sécurité du Sahara. Les touaregs étaient reconnus et respectés dans les empires noirs. Ce que ni le Mali ni la France n’ont réussi à faire.

Il faut revenir à ça si on veut la stabilité de la région. Il faut accepter le principe d’une entité à part. On le voit aujourd’hui, les islamistes gagnent du terrain, ils constituent une menace au Mali, dans l’Azawad mais au Niger, au Cameroun et au Nigéria. Ils sont présents en Algérie et en Libye. Tant que cette question ne sera pas réglée politiquement, le désordre ne pourra que se généraliser dans la sous-région.

Le Progrès :- Les djihadistes, très affectés par l’offensive Serval, semblent se reconstituer. Ils sont à nouveau une grave menace selon vous ?

– Absolument. A-t-on dénombré les pertes dans les rangs djihadistes? Personne ne l’a fait. 200 morts selon les français. Qui a vu les corps? Où sont-ils? L’opération Serval n’a servi que de test pour les islamistes. Ils sont en train de se préparer pour reprendre une guerre sous une autre forme. Regardez, 2 hommes sont arrivés à Tombouctou pour semer la pagaille. Ils sont rentrés jusque dans le camp de bataillon. Ils ont exterminé des gens. A Kidal, à Tessalit, à Gao ils font la même chose. 2 ou 3 hommes suffisent à mettre en échec un bataillon durant plusieurs heures.

Le Progrès :- Les casques bleus et les soldats français, ça ne suffit pas ?

– Ca suffit en apparence mais c’est inefficace en réalité. Le nombre d’hommes est supérieur aux vrais besoins. Mais c’est inefficace. Les Français sont dans leurs avions et dans leurs blindés. Ce n’est pas là que la guerre se joue. Les soldats de la MINUSMA sont venus pour les salaires et les avantages. Ils ne vont pas s’entretuer avec les islamistes pour la sauvegarde des intérêts du Mali. Quant aux militaires maliens, ils ne font rien.

« La guerre contre le terrorisme, c’est d’abord une guerre politique »
Comment voulez-vous qu’il y ait une guerre contre le terrorisme dans ces conditions là? La guerre contre le terrorisme, c’est d’abord une guerre politique. Il faut la gagner sur ce terrain là et à travers les populations. Sans la collaboration pleine et entière des populations, cela restera totalement inefficace. Tout ça est mal fait, mal conçu et n’apportera absolument aucun résultat.

Le Progrès : – Que préconisez-vous pour régler la question sur le plan politique? Une meilleure représentation de la société civile dans les négociations?

– Ce que je préconise, c’est un règlement politique qui prenne forme sur des bases préexistantes. Inutile de faire du raccommodage. Inutile de revenir à ce qui s’est fait dans le début des années 90. Ces accords n’ont jamais rien résolu. Ils n’ont fait qu’aggraver la déchirure et n’ont apporté aucune solution. La communauté internationale n’a aucun intérêt à ce que les islamistes prennent prétexte des problèmes sociaux, politiques et économiques pour pouvoir infester la région. Il faut régler le fond du problème. C’est un problème politique. C’est en réglant ce problème qu’on règlera le problème du terrorisme.

Dans cette région, personne ne veut aller avec les terroristes. Les populations sont hermétiques au terrorisme. Si le terrorisme a pris corps, c’est parce que les gens avaient besoin de travailler. Parce qu’ils voulaient les salaires et les autres avantages que les terroristes pouvaient leur donner. Rien d’autre.

Le Progrès : – Pensez-vous que le MNLA devrait désarmer?

– Mais bien sur car l’arme ne joue plus. C’est la diplomatie maintenant. Il faut défendre les thèses du MNLA par la diplomatie, par la presse, par la communication. A quoi peuvent nous servir les armes aujourd’hui? Le désarmement a été signé. Quand on s’engage à désarmer, il faut le faire. Les accords de Ouagadougou exigent du MLNA qu’il soit désarmé et cantonné.

Le Progrès :- Avez-vous l’impression que le président IBK est sincère dans sa volonté de négocier?

– Ah oui, le président IBK est un homme de parole, je le connais personnellement. Il a la volonté de régler les problèmes. Mais avec qui peut-il compter aujourd’hui au Mali ? Il n’y a personne. Ce sont les mêmes hommes qui ont détruit le pays par la corruption, les liens avec AQMI, avec les trafiquants de drogue. Ils ont détruit les institutions au Mali. Il n’y a pas de classe politique de rechange, il n’y a pas d’administration de rechange. IBK est prisonnier de cette situation. Quelle que soit sa bonne volonté, il lui faut des institutions, des hommes nouveaux et il n’y en a pas au Mali. Il est entouré des mêmes gangs qui ont miné le Mali depuis 20 ans.



Le Progrès avec

Le Courrier du Sahara – Date: 17 Janvier 2014

lundi 26 janvier 2015

Suite aux accrochages entre le Mnla et la Minusma à Tanbakort : Les rebelles demandent "les excuses officielles et des indemnités"

Suite aux accrochages entre le Mnla et la Minusma à Tanbakort : Les rebelles demandent "les excuses officielles et des indemnités"

Les rebelles demandent « les excuses officielles et des indemnités »

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Alors que la Minusma et l’Algérie, au sortir d’une réunion à Alger, appellent à “la cessation immédiate des hostilités ; l’arrêt de tout acte de harcèlement et de violence envers la population civile ; le respect de la libre circulation des personnes et des biens ; et l’arrêt de tout acte ou propos provocateur pouvant nuire au renforcement de la confiance entre les parties”, le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (Mnla), lui, à travers son porte-parole, Mossa Ag Attaher, déclare que "D'ici le 8 février, nous demandons aux soldats de l'armée gouvernementale et aux miliciens de se retirer des positions qu'ils ont occupées après le cessez-le-feu signé le 23 mai dernier”.

mnla-tessalitAussi ajoute-t-il : « Nous demandons des excuses officielles (…) et des indemnités pour les familles des victimes, ainsi qu’un engagement ferme de neutralité de la part de la mission de l’Onu, faute de quoi nous ne reprendrons pas notre coopération avec elle ».

Le Mnla continue dans sa stratégie favorite: souffler le chaud et le froid. Ses leaders ont suspendu toute coopération avec la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, et menacent de rompre les négociations de paix organisées en Algérie après la mort de sept (7) de leurs combattants cette semaine lors d’une opération des casques bleus dans le nord du Mali.

Mardi dernier, des hélicoptères du contingent néerlandais de la Minusma ont mené un raid aérien contre les rebelles du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla) dans le secteur de Tabankort, à une centaine de kilomètres au nord de Kidal. Les combattants du Mnla assiègent Tabankort, localité contrôlée par les alliés du mouvement Gatia. Des casques bleus sont également stationnés dans la ville pour assurer la protection de la population civile.

Dans un communiqué, la Minusma a affirmé avoir « été contrainte de recourir à la force en réponse à des tirs directs à l’arme lourde sur ses Casques bleus à Tabankort ». Mais depuis, c’est l’escalade; le Mnla ayant poussé les populations de Kidal à s’attaquer aux soldats de la Minusma stationnés à l’aéroport de Kidal, le mercredi. Ceux-ci durent abandonner leurs postes pour éviter tout bain de sang.

Le Vendredi 02 janvier, à l’issue des consultations qu’ils ont menées avec les parties concernées par la crise au nord Mali sur “les développements extrêmement préoccupants ayant marqué ces derniers jours la localité de Tabankort”, l’Algérie et la Minusma ont posé le constat que le processus de paix en cours est en péril. Aussi ont-ils appelé à:

“1. La cessation immédiate des hostilités ; l’arrêt de tout acte de harcèlement et de violence envers la population civile ; le respect de la libre circulation des personnes et des biens ; et l’arrêt de tout acte ou propos provocateur pouvant nuire au renforcement de la confiance entre les parties.

  1. Le respect des engagements pris en vertu des accords de cessez-le-feu susmentionnés.
  2. La tenue, de toute urgence, d’une réunion de la Commission Technique Mixte de Sécurité en vue de prendre les mesures devant assurer le respect des dispositions pertinentes de l’Accord du 23 mai 2014 et ses modalités de mise en œuvre convenues le 13 juin 2014, notamment dans les localités de Tabankort, Intilit, Tissit et Tarkint.
  3. La Minusma prendra, pour sa part, les mesures nécessaires pour le déploiement de ses forces en remplacement de toute présence armée et ce, en vue de la protection des populations civiles. La coordination des mesures à mettre en œuvre sera assurée par la Minusma avec la Ctms.”
Cet appel ne semble pas être partagé par le Mnla dont le porte-parole, Mossa Ag Attaher, a déclaré le même vendredi 22 janvier à Rabat (au Maroc) que « D’ici le 8, nous demandons aux soldats de l’armée gouvernementale et aux miliciens de se retirer des positions qu’ils ont occupées après le cessez-le-feu signé le 23 mai dernier, y compris Tabankort ». Mossa Ag Attaher a ajouté que « Nous demandons des excuses officielles (…) et des indemnités pour les familles des victimes, ainsi qu’un engagement ferme de neutralité de la part de la mission de l’Onu, faute de quoi nous ne reprendrons pas notre coopération avec elle ».

Le 8 février est en fait la date indiquée pour l’ouverture de la prochaine session de pourparlers entre le Gouvernement et les groupes armés en Algérle. Assurément, le Mali n’est pas encore sorti de l’auberge.

Baba SANGARÉ

jeudi 22 janvier 2015

Malijet La Mnla bombardé à Tabankort : Kidal s’embrase et chasse la Minusma Mali Bamako

Malijet La Mnla bombardé à Tabankort : Kidal s’embrase et chasse la Minusma Mali Bamako

Kidal s’embrase et chasse la Minusma

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La Mnla bombardé à Tabankort : Kidal s’embrase et chasse la Minusma
La tension reste vive à Kidal, après le bombardement par la Minusma, d’un véhicule du Mnla à Tabankort, le mardi 20 Janvier. Hier mercredi, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs localités de Kidal du fait des groupes armés de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), avec un accent particulier pour la capitale régionale.
La cible de la CMA constituée du Mnla, le HCUA et le MAA dissident, reste les groupes d’auto-défense favorables au gouvernement malien, et en particulier la coalition GATIA (Groupe d’auto-défense touareg- Imrad et alliés) -MAA (Mouvement arabe de l’Azawad). La CMA tente de livrer une guerre sans merci au Gatia, pour avoir le contrôle de la région à partir de la localité stratégique de Tabankort situé à moins de 200 km au nord de Gao (nord est du Mali).

Mais la Minusma qui tient au respect du cessez-le-feu du 23 mai 2014, constitue un empêcheur de tourner en rond du Mnla. Ces groupes armés de la CMA ne cachent plus leur objectif de faire partir la Minusma de cette zone de prédilection. « Nous dénonçons cette présente et nous sommes vraiment très gênés de cette présente.

Nous souhaitons que les Nations unis prennent toutes les responsabilités pour que la présence des forces internationales ne soit visible dans des zones où il y a des affrontements entre nous et des milices, comme actuellement à Tabankort », avait déclaré Mossa Ag Attaher Porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le 19 Janvier sur RFI.

Après avoir haussé le ton de part et d’autre, Mnla et Minusma n’ont pu éviter l’affrontement le 20 janvier à Tabankort. Face aux tirs directs dans leur direction, les casques bleus ont utilisé les moyens forts, en bombardant la position rebelle. Des affrontements ont toutefois continué après ce bombardement, selon un communiqué de la Minusma le mardi 20 janvier. Après la riposte de la MNUSMA, le porte-parole de la coordination avait indiqué que leur groupement de mouvements suspendait « toute collaboration sur le plan sécuritaire avec la MINUSMA jusqu’à nouvel ordre. »

La tension qui a regagné Kidal s’est traduite hier 21 Janvier par des manifestations contre la Minusma et des actes de désobéissance en brulant des pneus. Selon plusieurs sources la foule aurait réussi à investir l’aéroport de Kidal qui aurait été déserté par la mission onusienne.

Selon RFI, le retour du convoi qui transportait les victimes et les blessés, mardi soir, a provoqué la colère de la population. Un responsable local parle d'un « carnage » et annonce un bilan de 11 morts et 21 blessés du côté des combattants des groupes armés, selon la radio du monde. Ce mercredi matin, la foule s'est donc massée au niveau de l'aéroport dont le principal slogan scandé était : « Azawad oui, Minusma non ».

Les barbelés qui protégeaient la piste en terre ont été enlevés et des groupes électrogènes brulés. Les soldats des Nations unies, après avoir tiré des gaz lacrymogènes, se sont retirés dans leur camp. En fin de matinée, une réunion s'est tenue chez l'amenokal, le chef coutumier. Un officier de la force française Barkhane était présent. Un responsable local s'est ensuite rendu à l'aéroport pour calmer les manifestants.

Selon Reuters, plus de 200 personnes dénonçant les raids aériens de la force des Nations unies contre les rebelles touaregs dans le nord du Mali ont occupé mercredi l'aéroport de la ville de Kidal, forçant les soldats de l'Onu à abandonner leurs positions. Les manifestants étaient en majorité des femmes et des enfants. Le drapeau de l'Onu aurait été remplacé par celui de l'Azawad, selon Reuters

mercredi 21 janvier 2015

Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari, éternel

Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari, éternel   

« Je voudrais que les Touaregs évoluent dans un monde moderne, comme les autres, par l’instruction ; qu’ils évoluent tout en conservant leur identité, et en évitant ce qui est nuisible à leur société et à leur honneur. » En 2015, Tombouctou se réveille en deuil : le dernier amenokal touareg de la puissante confédération tribale des Kel Ansar, issu d’une lignée qui remonte au XVIème siècle, s’est éteint le 28 décembre 2014, à l’âge de 91 ans, après un parcours politique particulièrement illustre.

Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari, éternel
Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari, chez lui à Goundam, en janvier 2007 (photo de Sibylle d’Orgeval)


Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari, né en 1923, était le dernier grand témoin d’un siècle d’histoire saharienne, de l’époque coloniale à nos jours. L’Amenokal (titre Touareg, désignant le chef suprême, un souverain, équivalent du Sultan ou de l’Émir), des Kel Ansar, depuis 1946, vient de s’éteindre, laissant derrière lui, un immense vide. Mais ce patriarche est à l’image des grands hommes, qui jamais ne partent, car ils marquent, définitivement, l’Histoire du Monde et de leur Peuple, par leurs œuvres, leurs actes, leur qualité supérieure, leur mémoire est en nous, elle est programmée dans les gènes des futures générations.

L’héritage de Mohamed El Mehdi

On dit que l’Afrique ne peut se développer sans éducation. C’est cette incontestable réalité que Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari a compris très tôt. Son héritage est le résultat d’un travail entamé par ses prédécesseurs, qui étaient à la tête des Kel Ansar [ndlr : confédération touarègue principalement établie dans la région de Tombouctou].



D’abord son père, Attaher (Chef de Kel Ansar de 1914 à 1927), qui fit ouvrir, par l’administration coloniale, la première école dans cette région saharienne, en 1917, dans son propre campement, puis dans les campements environnants.



Plus tard, à partir de 1927, Mohamed Ali (le frère aîné de Mohamed El Mehdi, chef des Kel Ansar de 1928 à 1946), se promis de poursuivre cette œuvre ; mais il se heurta cette fois à l’opposition de l’administration coloniale -et d’une grande majorité des Touaregs-, car ce chef voulut faire de la scolarisation, sa principal objectif, à long terme, une stratégie de résistance pour les Touaregs, qui devaient acquérir ainsi un haut niveau d’instruction, ce qui n’était pas acceptable, à l’époque, de la part des colons. Mais Mohamed Ali persista et obtint gain de cause en 1940 : de nombreuses écoles nomades furent ré-ouvertes, et son action devint un modèle pour toute la région de Tombouctou ; mais aussi dans le cercle de Gao et au Niger, dès 1947. Mohamed Ali envoya une cinquantaine d’étudiants Touaregs dans les universités maghrébines et moyen-orientales. Certains sont à présent professeurs, chercheurs et hauts fonctionnaires, dans différents pays.



En prenant la tête de la confédération Kel Ansar, à partir de 1946, Mohamed El Mehdi continuera ce combat, qui constitua progressivement une véritable révolution. Le nouvel amenokal [ndlr : chef touareg généralement élu par les anciens ; chef politique et militaire] s’investit, systématiquement dans l’éducation. Les chefs des fractions et tribus qui dépendaient de son autorité furent tous invités à inscrire leurs propres enfants, pour donner l’exemple, et ceux des familles de leurs campements. Mohamed El Mehdi intervint tout autour de lui à cette fin, popularisant la scolarisation ; c’est ainsi que beaucoup d’écoles furent créées dans toute la boucle du Niger, dans le nord du Mali et au Niger voisin.



C’est sous l’égide de Mohamed El Mehdi que les plus importants résultats de cette révolution se firent sentir, avec l’apparition, au Mali, de la toute première élite intellectuelle Touarègue, issue de la tribu Kel Ansar de Tombouctou.



Cette élite occupa les plus importants postes –haut fonctionnaires de l’État, administrateurs, instituteurs…–, d’abord dans le cadre du Soudan français et ensuite dans la nouvelle république malienne. Elle participa elle-même à perpétuer cette révolution de l’éducation, en accueillant des élèves et étudiants touaregs, en ville, après leurs premières classes, alors que leurs familles demeuraient au désert ou dans l’arrière pays…

Je m’interroge parfois sur ce que deviendraient les Touaregs dans cette complexité mondiale que nous vivons  à l’heure de l’Internet ? Une chose est au moins sûre : sans l’œuvre entamée par Attaher, poursuivie par Mohamed Ali, et parachevée par Mohamed El Mehdi, ces nomades seraient davantage perdus dans ce monde qui n’attend personne. Grace au travail des pionniers de la scolarisation en milieu nomade, au moins quatre générations de Touaregs, ont été formées et ainsi préparées, détenant désormais les clés de compréhension de l’univers qui les entoure, à « intégrer » un monde globalisé devenu complexe.



Porteur de ce grand élan, Mohamed El Mehdi, est devenu le premier Touareg de l’époque contemporaine à exercer sur la scène politique, nationale et internationale.

C’est ainsi qu’il fera échouer le projet colonialiste de l’OCRS (Organisation commune des Régions sahariennes), en optant pour l’indépendance du Mali et en refusant la séparation du Soudan d’avec ses régions sahariennes (actuel Nord-Mali).

La question qui était posée à l’époque était : « Allons-nous rester sous le joug colonial (avec l’adoption du projet de l’OCRS) ou opter pour l’indépendance ? »

« J’avais fait ce deuxième choix, car la colonisation avait bien trop duré, et je voulais nous en débarrasser. », avait déclaré l’amenokal de Tombouctou.

Évoquer l’héritage de Mohamed El Mehdi revient ainsi à parler aussi de son engagement politique pour le Mali. Il a toujours opté, dans une vision particulièrement éclairée en faveur du consensus et tout en posant une réflexion profonde sur les conséquences à long terme, pour la sauvegarde du mode de vie des tribus qu’il dirigeait. L’Histoire lui aura toujours donné raison. C’est pour cela que Mohamed El Mehdi est aussi considéré par les sages du Nord-Mali comme l’un des derniers grands visionnaires, sahariens, de notre époque.



Un sens politique particulièrement aigu

Mohamed El Mehdi est issu d’une longue lignée des chefs traditionnels de la tribu Kel Ansar, à laquelle revient la chefferie de tous les Touaregs de la région de Tombouctou, depuis le XVIème siècle.

La confédération Kel Ansar comprenait jadis –avant la pénétration coloniale– les Touaregs, mais aussi d’autres communautés (sédentaires et nomades) vivant dans un espace compris entre l’est mauritanien actuel et Timtaghène (à l’extrême nord-est malien actuel), et entre Taoudeni (nord de Tombouctou) et les berges du fleuve Niger (au sud de Tombouctou).

Sous son règne, au sein de cette grande confédération, qui regroupe d’importantes tribus, sous « l’ettebel » (grand tambour symbolisant l’entité politique et sociétale autonome et souveraine, en milieu saharien) des Kel Ansar, Mohamed El Mehdi, maintint une cohésion très difficile à assurer, malgré l’apparition d’importants clivages –entre tribus d’origines et d’intérêts divers–, séquelles de la colonisation mais aussi imputables aux indépendances des anciennes colonies concernées et, par la suite, aux premières rébellions (1963 et 1990), jusqu’à la récente crise de 2012.

Mohamed El Mehdi avait cependant réussi à maintenir cette cohésion, de manière très habile, avec un sens politique particulièrement élevé. Un sens des responsabilités qui fait, de nos jours, défaut à nos dirigeants politiques, souvent plus soucieux d’accéder et surtout de conserver le pouvoir. Mohamed El Mehdi exerçait le pouvoir politique, au sens le plus noble, à l’image des souverains des temps anciens, qui savaient intégrer habillement d’innombrables éléments contradictoire. Pourtant, Mohamed El Mehdi était aussi un infatigable défenseur du progrès et de la modernité. Désigné à la tête de la confédération à 23 ans, il se souciait, dans sa façon de gouverner les nomades, et en tant qu’élu au niveau national, des retombées politiques (sur les plans historique et structurel) des décisions qu’il prenait.

La probité morale, l’intégrité, la justesse, la repartie, le consensus et le sang froid, lui étaient particulièrement familiers. Mais c’était aussi un homme simple, d’une noblesse et d’une générosité de cœur exemplaires.

Il n’a jamais, au cours de son histoire, joué de récupérations politiques malsaines, ni tenté d’augmenter son pouvoir en dressant les uns contre les autres, en divisant, en alimentant des haines, en profitant des clivages.

En 2009, il avait, par exemple, catégoriquement refusé de créer une milice ethnique au sein des Touaregs de Tombouctou, lorsque le pouvoir de l’époque poussait à la formation de tels corps dans les différentes tribus du nord du Mali. Mohamed El Mehdi avait clairement déclaré à ce sujet : « Si nous devions lutter, ce serait uniquement dans le cadre républicain, au sein des forces armés maliennes ; il n’est pas question qu’il en soit autrement. »

 La succession de Mohamed El Mehdi

La question pratique de savoir qui succèdera à Mohamed El Mehdi n’est certes pas encore à l’ordre du jour, car la période de deuil est toujours observée. Cependant, une fois cette période passée, il faudra voir si l’ancien amenokal a laissé une consigne pour sa succession, comme c’est souvent le cas.

Le futur amenokal peut être un des fils de Mohamed El Mehdi, suivant une première possibilité, d’usage courant, ou un proche parent de l’ancien amenokal, recommandé par ce dernier avant son décès. Mais, pour être adoptée, la recommandation de l’ancien amenokal doit dans tous les cas être validée par l’assemblée des dignitaires et chefs de fractions de la tribu Kel Ansar.

Plus généralement, la procédure coutumière pour désigner l’amenokal, établie depuis plusieurs siècles, relève de l’assemblée des chefs des différentes fractions Kel Ansar, qui propose, selon des règles strictes, codifiées, le successeur pressenti : « celui qui réunit des critères de bonté, de justesse, d’intégrité morale de capacité à rassembler et à mener les hommes ; celui qui est reconnu, unanimement, digne du titre de l’amenokal. » Cette rencontre est suivie d’une plus grande assemblée, qui réunit ces différentes fractions et les chefs des tribus fidèles à l’Ettebel des Kel Ansar, c’est-à-dire tous les Touaregs de Tombouctou impliqués dans cette confédération. Cette grande assemblée déclare élu le nouveau souverain. Elle s’achève, par son intronisation solennelle. À l’issue de l’intronisation, l’Ettebel est porté dans la maison du nouvel amenokal, généralement par le fils de son prédécesseur.

L’amenokal des Kel Ansar est toujours un descendant de Hammada Al Ansari (1690 -1775), amenokal issu de la branche aînée, dont descend la lignée des souverains touaregs de Tombouctou. Hammada Al Ansari avait succédé à son père, qui lui-même a succédé à son géniteur, et ainsi de suite… jusqu’à Mohamed El Moctar (dit Infa – 1529 -1609), aïeul de Hammada (au quatrième degré), et ancêtre des Kel Ansar de Tombouctou. Hammada est quant à lui l’arrière grand-père de Mohamed El Mehdi (au cinquième degré).

Il est important qu’il n’y ait pas d’interférences extérieures au moment de cette succession, car si le pouvoir politique est changeant, comme les régimes (colonisation, indépendance, …), les souverainetés traditionnelles restent fidèles à un mode d’instauration, de constitution et d’existence, car, contrairement à ce qui s’écrit souvent, leur stabilité est un facteur de cohésion et de stabilité du pays.

Rien n’est plus dangereux pour le pays, en effet, surtout dans le contexte actuel, que l’immixtion du pouvoir de l’État dans les affaires tribales, avec l’objectif d’en instrumentaliser des éléments. Et l’exemple de Mohamed El Mehdi nous montre à quel point ce n’est pas le clientélisme ou l’affairisme, vis-à-vis du pouvoir, qui instaure une stabilité ou une relation saine entre le pouvoir traditionnel et l’État.



Car c’est bien le résultat d’une vision et d’une culture politique ancienne, véhiculée et mise en pratique par Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari qui instaura une relation équilibrée et saine, entre l’État et la base qui reconnaît l’autorité de l’amenokal.



Cet héritage est déjà très largement répandu au sein des élites Kel Ansar.

En attendant de connaître son successeur, et pour combler « le vide politique » inhérent à l’organisation de la cérémonie de succession, les enfants de Mohamed El Mehdi, sur consultation de leur famille au sens large, ont désigné Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmad El Ansari, neveu de l’amenokal défunt, au titre de responsable des relations extérieures de la confédération Kel Ansar. Abdoul Majid assurait précédemment ce rôle, sous l’autorité de feu Mohamed El Mehdi, depuis douze ans déjà.

Hommage

Mohamed El Mehdi a particulièrement marqué ma vie, dès mon jeune âge. Je lui dois personnellement de m’avoir fait inscrire à l’école, à partir de 1987. Je lui suis très infiniment reconnaissant pour cela et pour tout ce qu’il a fait de grand pour le développement et le progrès des siens.

Son travail a abouti à des résultats efficaces. Beaucoup de Touaregs en ont bénéficié et, bien au delà de la région de Tombouctou, dans tout l’espace Touareg et jusqu’au Niger. Et c’est cela la véritable Révolution !

Il n’y a pas vraiment de mots pour dire son chagrin et pour rendre hommage à cet homme qui restera éternellement dans la mémoire touarègue, saharienne et plus encore.



« Je voudrais que les Touaregs évoluent dans un monde moderne, comme les autres, par l’instruction ; qu’ils évoluent tout en conservant leur identité, et en évitant ce qui est nuisible à leur société et à leur honneur. », a-t-il déclaré peu avant de s’éteindre…





Repères chronologiques :



1923 : Date de naissance



1943 – 1978 : Rédacteur d’administration



1946 – 2014 : Amenokal (Chef suprême, Souverain) de la Confédération Kel Ansar (Tribus et fractions Touarègues de la région de Tombouctou)



1952 – 1957 : Conseiller Général du Soudan



1952 : Chevalier de l’Etoile Noire du Bénin



1957 – 1959 : Conseiller territorial du Soudan



1958 : Chevalier de l’Ordre du Nichan el Anouar



1958 : Chevalier du Mérite Saharien



1958 – 1959 : Représentant du Soudan à l’OCRS



1959 – 1960 : Député fédéral du Mali



1959 – 1968 : Député de l’Assemblée législative du Mali



1960 – 1963 : Secrétaire Politique (Section USRDA Goundam – Diré)



1968 – 1969 : Conseiller technique à la présidence du Mali



1973 : Chevalier de l’Ordre National du Mali



1978 – 1964 : Secrétaire Général Adjoint UDPM (Section Goundam)



1985 – 1988 : Membre du Conseil National UDPM



1985 – 1991 : Secrétaire Général UDPM (Section Goundam)



1985 – 1991 : Député National à l’Assemblée Nationale du Mali



1999 : Elu Maire de la Commune de Gargando (Cercle de Goundam)



2004 : Officier de l’Ordre National du Mali



2009 : Commandeur de l’Ordre National du Mali



2014 : Grand Officier de l’Ordre National du Mali, décoré à titre posthume, lors de son enterrement, le 28 décembre 2014, à Bamako

Source : Intagrist El Ansari

jeudi 8 janvier 2015

Akodjenov au Sujet du Projet d’accord : «Il n’y a jamais eu d’accord parfait dans l’histoire des hommes»

Akodjenov au Sujet du Projet d’accord : «Il n’y a jamais eu d’accord parfait dans l’histoire des hommes»

En prélude à la reprise des discussions entre l’Etat et les groupes armés, la Division des affaires politiques de la Minusma, en collaboration avec la Misahel et l’Union européenne, a initié une série de rencontres avec les forces vives du Mali. Hier mercredi, elles ont rencontré les partis de la majorité présidentielle en vue d’échanger sur le projet d’accord. C’était à l’hôtel Elfarouk

Dans sa note liminaire, Arnaul Akodjenov, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, a indiqué que cette série de rencontres est une initiative commune en vue de faire avancer le dialogue pendant la pause observée par les parties prenantes du processus.

Arnauld Akodjenou
Mr Arnauld Antoine Akodjènou, Représentant spécial adjoint de la MINUSMA .
«Notre rôle est d’amener les parties à s’entendre en vue d’instaurer une paix durable au Mali», a-t-il affirmé. Et d’ajouter que ce projet d’accord est une synthèse des contributions des parties à la négociation. «Ce document est essentiellement basé sur les contributions des parties», a-t-il insisté. Il a aussi fait savoir que cet accord de paix s’inspire de la volonté des autorités maliennes de refonder l’Etat du Mali. Ce qui pourrait, dit-il, permettre à l’ensemble des régions de se repositionner sur le plan du développement. Toutefois, il a précisé que ce projet d’accord est susceptible d’amendement.

«Ce projet d’accord est un outil à parfaire. Ce qui compte dans les négociations, c’est le compromis. Il n’y a jamais d’accord parfait dans l’histoire des hommes», a-t-il précisé. Partant, il a invité les responsables des partis de la majorité présidentielle à signaler des manquements ou des ajustements qu’ils estiment nécessaires. Kazadi Ntolé, représentant de la Misahel, pour sa part, a ajouté que la position de l’Union Africaine demeure d’épauler le Mali à sortir de cette crise de façon durable.

De son côté, Richard Zink, Ambassadeur de l’Union Européenne au Mali, a précisé que ce cadre d’échange permet d’écouter les forces vives de la nation en vue de recueillir les propositions des uns et des autre pour tourner la page du conflit. Approché par nos soins, Tiémoko Sangaré, président par intérim de l’Adema Pasj, a fait savoir que les réflexions sont en cours au sein de la majorité présidentielle pour faire les observations sur le projet d’accord. Car, ajoute t-il, tout doit être fait pour éviter un autre conflit au Mali. Il a estimé que cette rencontre aurait du se faire depuis longtemps.

Boubacar SIDIBE

Réunion du conseil de sécurité de l’ONU: Ban Ki-moon serait-il un partisan du Mnla?

Réunion du conseil de sécurité de l’ONU: Ban Ki-moon serait-il un partisan du Mnla?

Le mardi 06 janvier courant, s’est tenue au siège de l’Onu une réunion du Conseil de sécurité de ladite organisation internationale. Au cours de cette rencontre, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a présenté son dernier rapport au titre de l’année 2014. Dans ce rapport, Monsieur Ban Ki-moon a qualifié le Gatia (Groupe d’Autodéfense Touaregs Imghads et Alliés) de groupe “pro-gouvernemental”. Ce qualificatif de “pro-gouvernemental” attribué à une milice n’a pas manqué de heurter la sensibilité de certains observateurs. Mais qu’à cela ne tienne. Ban Ki-moon va plus loin dans son rapport en tentant de prouver une certaine accointance entre le Gouvernement malien et le groupe d’autodéfense Gatia.

Mali: Ban Ki-moon appelle à un cessez-le-feu immédiat à Kidal
Le secrétaire général de l’ONU, Ba Ki Moon
En effet, il fait ressortir dans son rapport que “le 19 octobre 2014, le Mnla et le Gatia s’affrontaient juste à côté de N’Tillit pour le contrôle de Tessalit que le Gatia a fini par prendre au Mnla. Le déploiement ultérieur des Sorces de Défense et de Sécurité Maliennes (Fsdm) à N’Tillit et à Tessalit a alimenté les allégations de collusion entre ces forces et le Gatia”.

Il faut dire que dans son rapport, Ban Ki-moon a semblé donner droit aux allégations contenues dans un communiqué du Mnla (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) rendu public en fin décembre dernier et dans lequel ce mouvement séparatiste accuse le Gouvernement malien de fomenter une guerre civile en s’accointant avec des milices communautaires. Aussi a t-il été mentionné dans ce communiqué du Mnla qu’ “Après les attaques lancées contre les postes avancés de la coordination (ndlr : Coordination des mouvements de l’Azawad) à N’Tillut, Tessalit et Boulakassi dans la zone du Gourma en octobre dernier, quelques jours après, le drapeau malien flottait sur ces différents villages. La complicité est désormais à ciel ouvert, autrement dit, ça ne fait plus aucun doute, le Mali pousse à une guerre civile”.

Si le Mnla a été chassé de N’Tillit, Tessalit et Boulakassi, cela est tout à fait normal et les maliens se rejouissent d’un tel état de fait car, c’est par usurpation que ce mouvement séparatiste avait occupé les lieux. Si le drapeau malien a flotté sur ces villages, cela est tout à fait légal et légitime car ces localités font partie intégrante du Mali. L’Organisation des Nations Unies (Onu), oeuvrant pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale de chacun de ses pays membres, ne doit pas et ne peut pas cautionner des actes visant à une sécession dans un de ces pays. Il est alors surprenant de voir le premier responsable de cette organisation internationale condamner à “mots couverts” des actions tendant à retablir l’intégrité territoriale dans un pays qui est en passe d’être divisé des suites d’une rébellion illégale et illégitime. À la lecture du rapport de Ban Ki-moon, on pourrait croire qu’il a un penchant pour le Mnla. On se rappelle qu’en 2012, il s’est montré très réticent à une intervention internationale contre les groupes rebelles. Son représentant pour le Sahel avait même déclaré qu’aucune intervention n’était possible avant septembre 2013. Il a fallu que la France les bouscule un peu.

En tout cas, à la lecture du rapport du secrétaire général de l’Onu, la réaction du Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale, qui assistait à la réunion ne s’est pas fait attendre. Le Ministre Abdoulaye Diop a fait remarquer aux membres du Conseil de sécurité de l’Onu que certains passages du rapport du Secrétaire général de l’Onu sont fortement contestables et sont sujets à être prouvés. Il a refuté catégoriquement tout soutien du Gouvernement malien à l’endroit des groupes d’autodéfenses au nord du Mali.

Le Ministre a plutôt accusé les groupes séparatistes de toujours s’adonner à des actes qui violent le cessez-le-feu. À ce titre, il a déploré l’occupation progressive et continuelle des localités par les groupes séparatistes. Il a aussi déploré les attaques récentes perpetrées contre la Minusma et contre un camp des Forces Armées Maliennes (Fama) à Nampala. “Le Mali a constamment honoré ses engagements dans le processus de paix en cours. Les groupes d’autodéfense ne sont ni suscités, ni soutenus par le Gouvernement du Mali (…) Le Gouvernement du Mali considère ces attaques terroristes comme une violation flagrante des accords de cessez-le-feu, de la feuille de route et des résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies”, a dit le Ministre des Affaires Étrangères.

Mamadou GABA

Flambée de violences partout au nord : Les djihadistes ensanglantent plusieurs fronts...

Flambée de violences partout au nord : Les djihadistes ensanglantent plusieurs fronts...

Après les Onze soldats tués à Nampala, 01 civil a été tué hier à Djoura (à 60 km de Nampala), et des obus sont tombés sur Gao

Des jihadistes ont attaqué dans la nuit de mardi à mercredi une localité du centre du Mali proche de la frontière mauritanienne, tuant un civil, deux jours après un assaut meurtrier contre la garnison d’une ville voisine, selon un responsable municipal et une source militaire. Les islamistes ont pris pour cible la mairie de Djoura, localité située à environ 60 km au sud de Nampala, dont ils avaient attaqué le camp militaire lundi, selon ces sources jointes par l’Afp.

Ebola : La Mauritanie ferme sa frontière avec le MaliOnze soldats maliens ont été tués dans l’assaut de lundi, selon un nouveau bilan obtenu mercredi de sources municipales et militaires. S’y ajoutent neuf soldats blessés, a-t-on indiqué de source municipale. Le précédent bilan de l’attaque contre le camp de Nampala était d’au moins huit soldats tués.

« Les mêmes islamistes qui ont visé le camp de Nampala ont attaqué dans la nuit de mardi à mercredi Djoura », dans le centre du Mali, à environ 465 km au nord-est de Bamako, a déclaré le responsable joint à la mairie de Djoura. « Ils ont brûlé la mairie de Djoura », puis ils ont fui vers le nord, en direction de la frontière avec la Mauritanie. Sur leur route, « à 20 km de Djoura, ils ont tué un civil », a-t-il ajouté.

Ces informations ont été confirmées par une source militaire malienne, selon laquelle il s’agit du même groupe que pour l’attaque de Nampala. « Les assaillants sont des islamistes. Ils ont tiré des coups de feu dans la ville de Djoura, incendié la mairie et tué à proximité de la ville un civil », a affirmé cette source militaire. « Nous avons envoyé mercredi un nouveau renfort militaire à Djoura et à Nampala », a-t-elle précisé.

Aucune des sources jointes mercredi n’a précisé l’identité du groupe des assaillants. Mais lundi, quelques heures après l’attaque, l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar avait cité des sources au sein d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) revendiquant l’opération.

Auparavant, dans la nuitde lundi à mardi, la ville de Gao a été visée par des tirs d’obus, selon des habitants de cette cité du nord du Mali. « Vers 1h15, trois obus sont tombés à Gao sans faire de victime. Mais, ce fut la panique dans la ville pendant toute la nuit », assure un jeune leader actif dans les mouvements de défense de la ville pendant l’occupation djihadistes. Selon les témoins, ce sont surtout les camps militaires et l’ aéroport de la ville qui étaient visés. « Mardi matin, le calme est revenu et les gens vaquent à leurs occupations. Mais, l’armée malienne patrouille et la ville est survolée par des hélicoptères de la Minusma (mission de l’Onu) », précise le jeune leader.

Dimanche déjà, plusieurs attaques ont été perpétrées dans la région de Gao (Nord du Mali) contre la Minusma et l’un de ses sous-traitants. Un camion de l’Onu a ainsi sauté sur un engin explosif et quatre autres camions, appartenant à un sous-traitant de la Minusma, ont été brûlés.

La Rédaction avec l’Afp

Les rebelles créent la psychose à Mopti : - La mairie de Dioura saccagée et incendiée - Le gouverneur dépêché à Ténenkou - Panique à Diabaly

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    Les rebelles créent la psychose à Mopti : – La mairie de Dioura saccagée et incendiée – Le gouverneur dépêché à Ténenkou – Panique à Diabaly

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    La localité de Dioura, cercle de Ténenkou, a été attaquée, dans la nuit du 6 au 7 janvier, par les rebelles du Mnla, du Hcua et du Maa. Ils ont saccagé et incendié les locaux de la mairie et de la sous-préfecture. A quelques encablures de là, les symboles de l’Etat ont déserté la ville de Ténenkou. Le gouverneur de la région de Mopti a été dépêché hier après-midi à Ténenkou afin de montrer la voie (le chemin de retour ?) aux agents de l’administration. Un contingent militaire s’est dirigé vers Dioura. C’est la psychose dans la région de Mopti.

    MoptiDans leur ignoble serment de fêter l’indépendance de l’Azawad à Kidal, le 21 mai prochain, et d’instituer désormais cette date comme telle, les rebelles ne reculent devant rien pour montrer leur détermination à respecter cet objectif avoué. En effet, convaincus que Kidal est définitivement conquise, ainsi qu’une partie du nord, les groupes armés, en rébellion contre l’Etat malien, étendent leurs tentacules vers le sud et attaquent à boulets rouges en plusieurs endroits. Tantôt dans la région de Ségou, tantôt des localités de la 5è région, faisant des morts, des blessés, des orphelins, des déserteurs, créant une panique généralisée. Toutes choses qui mettent à mal la souveraineté de l’Etat.

    Ainsi, après le carnage du camp militaire de Nampala dans la région de Ségou (lundi 5 janvier) qui a fait 7 morts, les rebelles, armés jusqu’aux dents, ont attaqué Dioura (cercle de Ténenkou, région de Mopti) dans la nuit du 6 janvier jusqu’à hier matin. Les bandits ont visé les symboles de l’Etat, saccageant et incendiant la mairie et la sous-préfecture. Les militaires, qui avaient eu vent de leur arrivée, ont quitté pour aller renforcer les positions de Niono. Les rebelles ont même fouillé les domiciles à la recherche de militaires et autres agents publics. Aux bruits des armes, les populations avaient commencé à fuir le village, mais elles ont été rassurées par les assaillants, qui ne cherchaient que les fonctionnaires.

    Après Dioura, les rebelles font circuler la rumeur qu’ils se dirigent vers Ténenkou. Informés, les agents de l’Etat, les populations et leurs animaux vident la ville et se réfugient en brousse ou dans le premier village trouvé. Les administrateurs civils et les forces de sécurité se fondent dans la nature. Introuvables.

    A Diabaly (cercle de Niono et région de Mopti), c’est le sauve-qui-peut. Parce que, « tout est possible » et que personne ne connaît la destination des bandits.

    Informées de la situation, les autorités prennent les choses en main. Le gouverneur de la région de Mopti est dépêché à Ténenkou, pour, d’abord, servir d’exemple et montrer la voie à suivre aux autres cadres et agents de l’Etat ; ensuite, rassurer les populations de la ville et de l’ensemble de la zone inondée du Macina que l’Etat est présent et qu’elles sont et demeurent sous sa responsabilité.

    En outre, des militaires sont envoyés à Dioura pour faire l’état des lieux, rassurer les habitants et les protéger, ainsi que les symboles de l’Etat.

    Pourquoi une telle recrudescence de la violence pendant qu’on s’achemine vers la reprise des négociations d’Alger (reportées sine die d’ailleurs) ? Pourquoi le choix d’intensifier les attaques au sud et non plus au nord seulement ? Beaucoup de zones d’ombres subsistent.

    Sékou Tamboura