vendredi 27 mars 2015

maliweb.net - Pr Aly Nouhoum Diallo à l’occasion de la commémoration de la journée des martyrs : ‘’Tous les germes de la désintégration du pays sont dans l’accord d’Alger’’

maliweb.net - Pr Aly Nouhoum Diallo à l’occasion de la commémoration de la journée des martyrs : ‘’Tous les germes de la désintégration du pays sont dans l’accord d’Alger’’

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Aly Nouhou Diallo
Aly Nouhou Diallo
A l’occasion de la commémoration de la journée des martyrs, la Pyramide du souvenir a organisé le jeudi 26 mars 2015, en son sein, une conférence débat sur le thème « Election communale sur fond d’insécurité et de défense de l’Etat et des partis politiques : Vers un report ou une gouvernance partagée ? » Cette conférence débat était animée par le Dr Modibo Bah Koné, Pr à l’Université de Bamako et Mr Mamadou Coulibaly, en présence de la directrice de la Pyramide du Souvenir, Mme Aïchata Abdou Maïga, de l’ex première Dame du Mali, Mme Traoré Mintou Doucouré, du ministre des affaires religieuse, Thierno Hass Diallo, du représentant du ministre de la Culture, Almamy I Koreissi, des acteurs du mouvement démocratique, des pionniers et d’autres personnalités. Au cours de cette conférence débat, le Pr Aly Nouhoum Diallo a fait savoir que tous les germes de la désintégration du pays sont dans l’accord d’Alger.

« La commémoration de la journée du 26 Mars 2015 m’offre l’occasion de m’incliner devant tous les martyrs tombés sur le champ de l’honneur. Les martyrs d’hier et d’aujourd’hui. Nous ne pouvons les oublier car leur sacrifice nous a apporté la démocratie et la liberté. Aujourd’hui notre pays est replongé dans une crise sécuritaire dont les répercussions se font sentir sur l’état de la Nation et de toutes les institutions », c’est pas ces phrases que la directrice de la Pyramide Mme Aïchata Abdou Maïga a commencé ses mots de bienvenu. Avant d’ajouter que face à cette situation, que résulte du piétinement des accords d’Alger censés aboutir à la consolidation l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, la Pyramide du Souvenir pense que la solution se trouve dans le dialogue inclusif entre tous les protagonistes pour une meilleure gouvernance. Quant au représentant du ministre de la Culture, Almamy I Koreissi, il a remercié la Pyramide pour le choix de ce thème. « Le report des élections est un soulagement pour l’ensemble des acteurs du processus électoral, certes, mais nous devons rapidement profiter de l’aboutissement espéré des Accords d’Alger en vue d’une sortie de crise définitive. Et donc travailler au retour de l’Administration dans les localités des 3 régions du Nord et de Mopti pour la réussite d’élections libres, démocratiques et transparentes. Nous savons que la régionalisation qui confiera désormais la responsabilité des questions de développement aux conseils régionaux, restera un vain mot sans le retour de la paix et de la sécurité », a-t-il dit. Après ces différentes déclarations, le premier conférencier, Dr Koné a, au cours de son exposé, rassuré que la date du 26 galvanisera la jeunesse malienne. Avant de mettre l’accent sur les trois constitutions qu’a connu le Mali a savoir celle de 1960, 1974 et de 1992 qui est toujours en vigueur. « Le 04 Septembre 2013 avec la prestation de serment du troisième président élu de la IIIème République, Mr Ibrahim Boubacar KEITA, le Mali va ouvrir une nouvelle page de son histoire en renouant avec la démocratie. L’immense espoir soulevé par comparable qu’a celui de la chute de la IIème République et de l’avènement de la démocratie le 26 Mars 1991. Cette première expérience démocratique a abouti au chaos », a-t-il dit. Quant au deuxième conférencier, Mamadou Coulibaly, il a expliqué les attributs du conseil communal et des maires. Lors des débats, le ministre Thierno H Diallo a souligné qu’un mauvais accord vaut mieux que sans accord. « Ceux qui ont négocié l’accord d’Alger savent qu’il y’a des insuffisances mais une paix négociée vaut mieux que sans paix », a-t-il martelé. Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ali N Diallo, les rapports de force du moment a obligé le gouvernement à parapher l’accord d’Alger. « La constitution a été signé à Alger. C’est la première fois qu’on voit dans un accord un chapitre consacré à l’Azawad. Tout le nord du Mali n’est pas l’azawad. Il est évident qu’on est inquiet. Et il est légitime que nous crions des inquiétudes. Les rapports de force ne nous sont pas favorables. Heureusement que le Gatia a permis un peu qu’on relève la tête. L’accord est un danger. Tous les germes de la désintégration y sont dedans. Comment faire en sorte que les rapports de force change et rapidement?», a dit Ali N Diallo. Enfin, il a souhaité la nécessité d’avoir la paix avant les élections communales et régionales.

Aguibou Sogodogo& Madiassa Kaba Diakité

maliweb.net - Le MDR-TARNA du Niger le MNLA ensemble : Les nouvelles manœuvres du MNLA

maliweb.net - Le MDR-TARNA du Niger le MNLA ensemble : Les nouvelles manœuvres du MNLA

Inspirés par l’échec de la lutte armée, de jeunes Touaregs ont pris le chemin de la reconquête des esprits. Au Niger, une structure est créée de toutes pièces. Il s’agit du Mouvement démocratique pour le renouveau (MDR-Tarna). Et le MNLA et alliés en ont fait leur référence dans le but d’aboutir à la création d’un Etat touareg au Sahel.

Des combattants touaregs du MNLA dans le nord du Mali
Des combattants touaregs du MNLA dans le nord du Mali.
RFI/
Le rêve de voir l’existence d’un Etat touareg est de plus en plus grand, le Mali et le Niger sont les deux pays visés par les séparatistes. A la différence du Niger, qui a pu contenir les velléités sécessionnistes des groupes rebelles, le Mali cherche désespérément un remède, avec le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad de parapher l’accord d’Alger.

Contre toute attente, au Niger, notamment dans la ville de Tahoua, le 30 octobre 2014, on a assisté à la naissance en pompe du Mouvement démocratique pour le renouveau (MDR-Tarna). Il est dirigé par un Touareg nigérien du nom d’Adal Rhoubeid, un homme qui a participé aux rébellions successives qu’a connues le Niger.

Selon nos sources, la création de ce mouvement est une réponse à la volonté politique du président français qui avait demandé à l’époque au MNLA de s’engager dans la vie politique en abandonnant la lutte armée. Puisque ce dernier s’est entêté, ses frères du Niger voisin ont préféré vite sauter sur l’occasion. La suite est connue, le MDR-Tarna a pu avoir une large adhésion dans le milieu touareg au Niger, en Algérie, en Libye et au Mali.

Dans notre pays, les hommes du MNLA en ont fait une propriété, car, selon eux, si ce parti politique arrivait à conquérir le Niger, l’idée de la création d’une République dédiée aux Touaregs se ferait sans difficulté.

Pour se convaincre de l’ambition des initiateurs du Mouvement démocratique pour le renouveau, il suffit de se rappeler le contenu de son Manifeste qui est appelé celui du triomphe : « Considérant la pluralité culturelle et ethnique du Niger comme une richesse, le MDR-Tarna compte revitaliser les valeurs traditionnelles pour en faire un rempart contre l’uniformisation proposée par la mondialisation marchande ». De quoi comparer les complaintes maintes fois exprimées par les séparatistes maliens du MNLA et leurs lobbys.

Plus loin, le MDR-Tarna tance : « Le Niger incarne à lui tout seul le paradoxe de notre grand continent : pays au sous-sol richissime, pourtant le plus pauvre au monde par son indice de développement humain. C’est dans ce pays si fragile en apparence qu’une poignée d’hommes ont décidé de fonder le Mouvement démocratique pour le renouveau afin de répondre aux aspirations légitimes de notre peuple ».

Le constat est que quelques mois après son lancement, le MDR-Tarna du Niger est chouchouté plus au Mali qu’ailleurs et s’apparente à cousin germain du MNLA qui, au départ, avait les objectifs similaires à travers le Mouvement national de l’Azawad (MNA). Une certitude : la création d’un Etat touareg est plus que jamais dans l’air du temps dans le vaste Sahel.

Alpha Mahamane Cissé

mercredi 25 mars 2015

maliweb.net - Interview (presque) imaginaire - IBK : « ce n’est pas une poignée d’éleveurs de Chèvres qui vont décider de l’avenir du mali ! »

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Énorme fuite en avant : Mauvaise Communication ou mauvaise Gouvernance ?Cette fois-ci, c’est dans le « saint des saints » que le président de la République nous a reçus : le bureau ovale de Koulouba. Tiré à

maliweb.net - Le MNLA, seul contre « tousse » !

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Le MNLA, seul contre « tousse  » !« Quelle autre trouvaille sortira-t-on du chapeau pour que le très vorace

maliweb.net - Jeu trouble de la France auprès du MNLA Et les Maliens ressentent la main invisible de François Hollande

maliweb.net - Jeu trouble de la France auprès du MNLA Et les Maliens ressentent la main invisible de François Hollande
Ce n'est plus qu'un secret de Polichinelle, la France soutient le MNLA, et le MNLA roule pour la France ; c'est du pareil au même. L'on serait donc tenter de s'interroger aujourd'hui, pour coller à l'actualité : à qui profite le refus du MNLA de signer l'accord d'Alger ?






François Hollande

Nul n’est dupe. Malgré les avantages accordés à cette catégorie de Maliens cependant moins patriotes que les autres, dont des criminels invétérés qui mériteraient plutôt de comparaître devant la Cour pénale internationale, les voilà encore et comme toujours dans leur dynamique de mercenaires à la solde des puissances étrangères. Lorsque le terrorisme est utilisé comme outil de politique étrangère par des Etats, cela s’appelle guerre par procuration. Au Mali il ne s’agit pas de terrorisme mais de terrorisme d’Etat, les mercenaires employés pour ce dessein ne sont que des tentacules d’une même pieuvre, qu’ils prétendent agir au nom de l’Islam ou au nom de l’Azawad. Car il ne s’agit pas de combattants au nom de l’Islam ni même d’un Islam perverti mais de mercenaires sans principes, sans attaches ni programme ni but. Ils ne servent pas leurs intérêts propres mais ceux de l’Occident, de manière consciente et préméditée. Ces
mercenaires sont les harkis des temps modernes, et comme les harkis n’ont pas d’idéologie, les terroristes se prétendant de l’Islam n’en ont pas.
Notre confrère Ali El Hadj Tahar du journal Le Soir d’Algérie dans » Fruits rouges » le dit sans ambages : » Aucun musulman et aucun savant musulman ne peut ignorer que « vouloir créer un Etat musulman, c’est sacraliser le pouvoir », comme le résume le mufti de la république syrienne, cheikh Badr El-Dine Hassoun qui considère que l’Etat en terre d’Islam ne peut être que laïc et séculier pour que des hommes ne monopolisent pas les Choses d’Allah, qui sont censées appartenir à tous. Et ce, ajoute un autre imam syrien, Mohamed Saïd Ramadan Al-Bouti, pour que le savant musulman et la théologie musulmane ne soient pas prisonniers de potentats se prétendant de l’Islam comme l’ont montré les dictatures saoudiennes et celles des rois Hassen II du Maroc et Hussein de Jordanie… »
Aujourd’hui plusieurs interrogations s’imposent. Quels sont les acteurs de l’ombre et à qui obéissent les prétendus groupes « islamistes » et « séparatistes » qui s’apparentent beaucoup plus à des mercenaires qu’à des rebelles de conviction et de principes, aussi faux et archaïques soient-ils ? Comment a fonctionné le scénario qui a permis à ces mercenaires de s’installer au Mali ? Avec quels moyens et soutiens ? Pourquoi le Mali ne pouvait pas se défendre ? Comment il en a été empêché avant et après un mystérieux coup d’Etat ?
Les réponses à ces questions sont connues de tous, principalement par les seigneurs tapis dans l’ombre aux Etats-Unis et en France en leur qualité de fabricants et de vendeurs d’armes, et au Qatar en sa qualité de payeur de la facture pour le compte des mercenaires.
Soulignons d’abord que le gouvernement du Mali, pour couper cours à la surenchère et à l’irrédentisme, a bien fait de rappeler de manière solennelle que le paraphe du document dit projet d’accord d’Alger, en attendant sa signature, exclut toute idée de nouvelles négociations sur son contenu, tout en appelant la Médiation à ses responsabilités en tant que garant du processus de paix. Dont l’objectif est de permettre à notre pays de reconstruire le vivre ensemble et offrir aux réfugiés et aux déplacés la possibilité de regagner leurs foyers dans un climat apaisé.
La France sur le ban des accusés
Citons toujours Ali El Hadj Tahar dans Le Soir d’Algérie : » La dette malienne s’élevait à 3,19 milliards de dollars en 2012, ce qui est énorme pour un pays qui ne vit que de la vente du coton, d’élevage et d’agriculture. Comment satisfaire les besoins d’une population de 14 millions d’habitants avec un budget de l’Etat de 150 millions d’euros (année 2012), soit à peine la moitié du budget du ministère algérien de la Culture ? La France détient 25% de cette dette et le Qatar, 4%. Les créanciers refusent de passer l’éponge, ce qui oblige le Mali à accepter, en 1992, un plan d’ajustement structurel (libéralisation des prix, ouverture du marché, vente des terres agricoles aux Français) qui, au lieu de relancer la croissance, a rendu le pays plus vulnérable et dépendant de l’extérieur, avec un appauvrissaient plus grand. 72,8% des Maliens vivent avec moins d’un dollar par jour. La misère ne fait que grandir mais les créanciers restent
de glace. Pis : le 11 janvier 1994, la France décide de dévaluer le franc CFA de 50% par rapport au franc français, car le Mali fait partie de la zone franc comme quatorze autres Etats africains et des îles du Pacifique. Cette dévaluation met le peuple malien à genoux : la descente aux enfers peut commencer, et le plan se resserrer. Heureusement, Kadhafi offre des milliers d’emplois aux Maliens, y compris au sein de son armée. Mais lorsqu’il propose au Mali et à d’autres pays de sortir de la zone franc pour préparer la création d’une nouvelle monnaie africaine, de gros problèmes commencent pour les Maliens et Libyens. Les problèmes maliens sont aussi liés au refus du président Amadou Toumani Touré (ATT) d’offrir à la France une base militaire au Mali, base destinée à contrecarrer l’influence libyenne, chinoise, russe et américaine dans sa zone d’influence historique. Les militaires français ont été chassés du Sénégal et doivent
bientôt déguerpir du Tchad : la crise malienne va-t-elle empêcher cela et servir à renforcer le prestige d’une France civilisée libératrice des nations du terrorisme barbare ? La « menace » terroriste marche à tous les coups, y a qu’à voir l’augmentation exponentielle des ventes d’armes à travers le monde et la prolifération de bases militaires américaines. ATT aurait aussi voulu écarter la France (Total) de l’exploitation des gisements de pétrole qui ont été découverts… au Nord-Mali, au sud de la wilaya algérienne d’Adrar. Le pétrole est dans le ventre de la terre mais par-dessus, c’est la misère. Le remboursement de la dette et l’ajustement structurel imposé par le FMI ont mis le Mali à genoux : il n’avait même pas de quoi acheter des munitions pour ses soldats : c’est ce qu’a dit le président ATT ! D’ailleurs, déjà en 2010, selon un câble de Wikileaks, le brigadier général marocain Abdellah Hamdoun, directeur de
l’Intelligence marocaine, informait les Etats-Unis que le Mali manquait de moyens pour contrer Aqmi… »
Aussi, qui ne se souvient pas que la France soit venue chasser les « terroristes » de Kidal pour y loger le MNLA avec interdiction à l’armée et aux autorités maliennes d’y séjourner ? Même Iyad Ag Gali se promène à Kidal mais Ibk ne peut s’y rendre. Parce que la France l’a voulu ainsi, et que le Mali n’y peut rien.
De la responsabilité de l’OTAN
« Pour précipiter la chute de Kadhafi, l’OTAN a distribué 20 000 tonnes d’armes et de munitions aux groupes « révolutionnaires » par l’entremise du ministre de la défense du Qatar, en qualité de payeur de la facture. En septembre 2011, l’OTAN l’a également chargé de récupérer les armes en question, mais il a laissé des arsenaux entiers à disposition du Groupe islamique combattant en Libye (GICL), filiale d’Al-Qaïda. Le 10 novembre 2012, Mahmoud Jibril, leader du CNT et chef du parti Alliance des forces nationales libyennes, vainqueur des élections du 7 juillet 2012, disait sur la chaîne irakienne Al Hurra que le Qatar refusait toujours de récupérer les armes qu’il a distribuées aux groupes rebelles qui ont « libéré » son pays, ce qui suppose que Doha a aussi le contrôle sur ces groupes. En vérité, ce sont les Etats-Unis et la France qui sont les premiers responsables de cette situation car le Qatar ne peut laisser des armes dans la
nature sans blanc-seing. Cette information, parmi d’autres dont celles qui filtrent des déclarations officielles, conforte la thèse d’une conspiration au Mali…
Les arsenaux illégalement détenus en Libye et au Mali dépassent donc ceux de certains Etats de la région, c’est ce qu’ont montré les attaques du camp militaire et de l’unité méhariste de Ménaka, ainsi que les garnisons de Tessalit et d’Aguelhok les 17 et 18 janvier 2012.
Les arsenaux des « révolutionnaires » libyens semblent avoir été créés intentionnellement pour l’usage local permanent et une distribution régionale et internationale, également permanente », précise Ali El Hadj Tahar.
Pour rappel, le 17 janvier 2012, le MNLA, Ansar Dine et Aqmi mènent conjointement des attaques contre des casernes maliennes et conquièrent les principales villes du septentrion, dont Kidal, Gao et Tombouctou. L’alliance contre-nature des « séparatistes » et des pseudo-islamistes n’a étonné personne mais elle atteste que tous ces mercenaires n’ont aucune conviction religieuse ou politique réelle et qu’ils opèrent dans une même logique pour un même commanditaire, en fait qu’ils ne sont que des pions dans un plan étranger, tout comme la nébuleuse mère Al-Qaïda, dont les patrons ne sont pas dans des grottes mais dans des bureaux de banques, d’agences de renseignements, de bureaux de présidences ou de chefferies de gouvernements.
En outre, depuis l’entrée de la force serval à Kidal, des échos nous parviennent que la France serait empêtrée dans la recherche minière dans la zone. C’est pourquoi il est interdit toute entrée des forces régulières maliennes dans la zone dont l’accès est strictement réservé à la France et au MNLA. Aussi, dans la guerre de libération de Kidal, de forts soupçons pèsent sur l’intervention française auprès du MNLA le 21 mai 2014, notamment par le brouillage de communications, la présence physique de soldats français armés et l’observation de cadavres français fait foi, pour mettre en déroute l’armée malienne. S’agit-il de mercenaires français, ceux-là envoyés pour entraîner nos troupes et qui à l’occasion s’érigent en combattants contre leurs élèves ?
Que dire de l’atterrissage nocturne de cargos à Kidal ? Pour exporter l’or malien ? Quid des actes terroristes qui se multiplient au Nord et même à Bamako malgré l’opération Barkhane et la présence de la MINUSMA ?
Après Sarkozy, voilà Hollande. L’on peut parier que la main de la France n’est plus invisible, elle n’arrêtera d’ailleurs pas de nous gifler tant que ses objectifs ne sont pas atteints ou que nous commencions à lui jouer des tours en conséquence. Aux autorités de sévir tant que faire se peut. Il faut désarmer ceux qui refusent de signer l’accord, c’est de la responsabilité de la communauté internationale pour justifier sa présence à nos côtés. D’ici là, nous ne pouvons qu’accuser la France de s’être portée auprès du MNLA qui refuse de signer l’accord, alors pour des convenances de son employeur.
Mamadou DABO

maliweb.net - Pr Issa N’diaye sur la situation actuelle du Mali: "IBK n’a aucune excuse"

maliweb.net - Pr Issa N’diaye sur la situation actuelle du Mali: "IBK n’a aucune excuse"

«Avec ce projet d’accord, le Mali perd une large part de sa souveraineté» «IBK n’a aucune excuse et le risque d’une aventure nouvelle, même d’un nouveau coup d’Etat, suite à un désordre n’est pas à exclure»

Professeur Issa N’Diaye : « l’Algérie n’a pas trop intérêt à ce qu’il y ait un territoire autonome Touareg»
Pr. Issa N’Diaye
Le Pr. Issa N’Diaye est connu pour son franc-parler. Il est un homme qui ne mâche pas ses mots et qui dit tout haut ce que les autres murmurent tout bas. Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, l’universitaire et président de l’association malienne « Forum civique », se prononce sur les questions brûlantes de l’heure : Accords d’Alger, situation politique, futures élections régionales.

Journal Infosept : Pensez-vous que le projet d’Accord d’Alger, à l’état actuel est un bon texte pour l’unité et l’indivisibilité du Mali ?

Pr Issa N’Diaye : La lecture première que l’on puisse faire de ce projet d’Accord et son paraphe par le Gouvernement attestent l’abdication de souveraineté de la part du Mali. C’est un projet d’accord qui a été rédigé par la Médiation internationale et visiblement imposé à toutes les parties. Ce qu’on constate dans ce projet d’accord, c’est que le Mali perd une large part de sa souveraineté. Mais, ce n’est pas, plus par la faute des partenaires extérieurs de la médiation internationale que des maliens eux-mêmes, qui ont permis depuis un certain nombre d’années un glissement qui a abouti aux résultats que nous connaissons. Aujourd’hui, il y a un effondrement de l’Etat malien que nous constatons et que malheureusement, les politiques maliens ont refusé d’assumer. Et si on avait eu le courage politique quand il y avait eu le coup d’Etat de mars 2012 de faire une bonne lecture de la situation d’effondrement du pays, on aurait pu éviter cela. Mais qu’est-ce qu’on a fait ? On a dit «retour à l’ordre constitutionnel normal» comme si de rien était. Et aujourd’hui, on se trouve confronté aux mêmes problèmes.

En réalité, et j’ai l’habitude de dire que, la crise dans la partie nord du Mali qu’on appelle «crise au nord du Mali», n’est pas une crise du nord mais la crise se trouve bel et bien à Bamako. C’est la crise des Institutions de l’Etat malien et c’est cette crise là qu’il faudra bien résoudre. L’Accord d’Alger fait ce constat là et a décidé de trouver une solution aux problèmes du Mali sans que les maliens aient quelque chose à dire en ce qui concerne leur destin. Je pense que c’est l’amer constat qu’il faut faire et à partir de là, voir ce qu’il faut faire aujourd’hui pour que le Mali puisse récupérer un jour sa souveraineté. Mais, le coup est très dur et mal parti. Je pense aussi qu’il faut un certain courage et une lucidité politique et surtout convier les maliens à réfléchir sur la situation actuelle et à dégager de manière consensuelle les pistes de solutions.



Journal Infosept : Jusque-là, les groupes armés de la CMA refusent de parapher le projet d’Accord. Comment expliquez-vous leur comportement ?

Pr Issa N’Diaye : C’était prévisible. Parce qu’en réalité, si on se remémore un peu de l’interview (ndlr : Le Courrier du Sahara en date du 17 Janvier 2014) de Hamma Ag Mahmoud qui avait dit qu’à l’époque et en premier lieu que c’est la France qui avait autorisé le MNLA à occuper les villes du nord, à créer l’Azawad et qu’elle avait même promis l’indépendance de cette zone au MNLA. Et que deuxièmement, le même Hamma Ag Mahmoud dit que la France a le contrôle politique à Bamako. Cela veut dire que cette situation a été créée du fait de la France et c’est à elle de gérer les états d’âme du MNLA et de ses alliés. Parce que ce qui est clair, c’est qu’aujourd’hui une solution a été trouvée et imposée au Gouvernement malien. Donc, c’est à la France de prendre les mesures nécessaires pour imposer à ce regroupement, qui est sa création, le projet d’accord qui a été paraphé par le Mali. La France trouvera les moyens de faire rentrer ce regroupement dans les rangs, il y va de leurs propres intérêts. Je pense aussi qu’il s’agit d’un baroud d’honneur et qu’ils (les groupes rebelles de la CMA) finiront par plier aux exigences parce qu’ils n’ont aucune réalité politique et militaire sur le terrain. L’heure de la vérité a sonné pour eux. Car selon le même Hamma Ag Mahmoud, le MNLA a atteint ses limites et qu’il est appelé à disparaitre. Je pense qu’il a parfaitement raison dans ses conclusions.



Journal Infosept : Alors, que peut faire la France dans cette situation dans la mesure où c’est elle qui a refusé l’entrée de l’Armée malienne à Kidal lors de la reprise des régions nord du pays ?

Pr Issa N’Diaye : Cet imbroglio a été crée par la France et les occidentaux d’une manière générale comme le chaos qu’ils ont créé en Lybie. La situation au Mali répond d’une stratégie de longue date qui consiste à occuper des positions militaires stratégiques dans cette partie nord du Mali, notamment Tessalit. C’est une vieille revendication française et la 1ere République malienne avait très bien compris cela en demandant l’évacuation de toutes les bases étrangères du Mali et le départ de tous les soldats étrangers. Malheureusement, la gestion catastrophique du pays que nous avons connue, notamment sous la période ATT, a permis à la France de reprendre pieds au Mali et surtout de prendre la base de Tessalit en imposant des accords de défense au Gouvernement malien. Je pense que la France est là pour longtemps et donc à charge pour elle alors de gérer cette situation, notamment les atermoiements du MNLA. La France finira bien par trouver la solution car, c’est elle qui a créé le problème. Mais, maintenant, il y a d’autres acteurs qui sont entrés dans la danse et dont il faut prendre les intérêts en question. Il y a l’Algérie et aussi les Etats Unis d’Amérique. Et,, de plus en plus on voit venir d’autres pays voisins de la sous-région qui ont aussi des intérêts dans ce qu’on dit, principalement la Mauritanie et le Burkina Faso, qui ont longtemps abrité les bases de ces mouvements rebelles, mais aussi le Niger qui risque d’en subir les contres-coups. Parce qu’il y a pratiquement les mêmes problèmes. Cette gestion dans l’équilibre des intérêts réciproques, évidemment avec la dominante française, amène la France à trouver une solution sans état d’âme face à cette situation.



Journal Infosept : Pour vous, est-ce l’option militaire est-elle envisageable pour une paix durable au Mali ?

Pr Issa N’Diaye : Je pense qu’il faut combiner l’option militaire à d’autres options. On ne peut pas avoir de paix sans faire ce qu’on a évité de faire jusqu’ici, c’est-à-dire cantonner et désarmer toutes les forces rebelles. Donc, on ne peut le faire que par l’utilisation de la force et il ne faut pas se faire d’illusion. Cela veut dire qu’il faut sécuriser le territoire malien en donnant la pleine mesure à l’Armée malienne d’occuper l’entièreté du territoire national. Mais les problèmes de fond sont à mon avis liés à la gestion du pays aussi bien au nord que dans le sud. Ce qui veut dire qu’il y a des reformes démocratiques à opérer au niveau de l’Etat malien pour que le pouvoir politique puisse se rapprocher des populations pour qu’en retour ces dernières puissent aussi avoir leur mot à dire, participer à la prise de décision et aussi faire le suivi et l’évaluation. Je pense que le pays a été dirigé de manière autoritaire depuis 1968 et que les populations étaient négligées et considérées comme quantité négligeable. Le passage obligé, c’est les Assisses nationales souveraines et c’est aux maliens de dire sous quelle forme ils entendent être désormais gouvernés. Mais jusqu’ici, on a évacué cette solution et le projet d’accord d’Alger a comblé le vide et essaie d’imposer une réponse. C’est un processus qui va aboutir à l’affaiblissement du pouvoir central, à l’émergence d’un pouvoir local plus fort. Est-ce que ce pouvoir local sera à même de sauvegarder les intérêts des populations? J’en doute dans la mesure où ces pouvoirs locaux risquent d’être faibles face aux multinationales qui sont aux aguets en ce qui concerne l’exploitation des ressources locales, notamment minières.



Journal Infosept : Quelle analyse faites-vous de la situation politique actuelle du Mali ?

Pr Issa N’Diaye : La situation politique actuelle continue à être dans l’impasse. J’étais de ceux qui pensaient qu’IBK avait compris l’héritage qui était le sien puisqu’il a assisté à tout et a été témoin de tout. Pour moi, il n’a aucune excuse. Le constat est qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’Etat, la crise politique est endémique, il n’y a pas d’alternatives et le Mali ne voit pas de solution. Est-ce qu’il faut dire que la classe politique a atteint ses limites et qu’il faut entièrement la dissoudre pour une autre alternative ? Aujourd’hui, le discrédit est général au niveau de la classe politique. On peut dire que même ce qu’on appelle communément la Société civile, a perdu toute crédibilité. Il y a un vide dangereux aujourd’hui au Mali qu’il faut combler et aucun parti politique et société civile n’est en mesure de le faire. Il y a des risques d’explosions si on ne prend garde. A mon avis, il faut recourir à ses assisses nationales qui doivent analyser la crise, situer les responsabilités, sanctionner les coupables et renouveler l’espérance des maliens. C’est cela la solution. Or, j’ai l’impression que nous ne sommes pas entrain d’aller dans ce sens et que le désespoir est de plus en plus grand. Donc, le risque d’une aventure nouvelle, même d’un nouveau coup d’Etat suite à un désordre n’est pas à exclure. Il y a péril en la demeure et il faudrait que les maliens prennent conscience et se disent que c’est à eux de trouver les solutions à la crise multidimensionnelle dans laquelle est plongé le pays.



Journal Infosept : Un mot sur les premières élections régionales dans l’Histoire de notre pays ?

Pr Issa N’Diaye : Pour moi, les élections sont toujours une gâchette. Les réalités que nous avons connues jusqu’ici ont montré que les élections, depuis les années 1992, n’ont permis de résoudre aucun problème fondamental du pays. Je pense que ce n’est pas des élections, quelles soient nationales, régionales ou locales, qui vont résoudre le problème. Je trouve que le problème est de bâtir un système démocratique où les populations puissent participer aux prises de décisions et à la gestion de leur propre devenir. Les élections ne peuvent constituer qu’un moyen parmi tant d’autres, mais cela serait une erreur de continuer à privilégier les élections comme on continue à le faire aujourd’hui.



Journal Infosept : Que pensez-vous du Journal Infosept, qui se veut sous régional ?

Pr Issa N’Diaye : Je pense que c’est une bonne stratégie parce qu’il ne sert à rien de fabriquer son propre journal à côté. Il y en a de trop. Je trouve que, s’il peut y avoir un journal au-delà des frontières qui couvre en quelque sorte plusieurs pays et qu’il puisse y avoir une collaboration entre les différents journalistes, cela reste une bonne stratégie. Ce qui indique aussi la voie à ce qu’il y a lieu de faire en ce qui concerne les solidarités entre forces politiques et sociétés civiles au-delà des frontières. Je pense que c’est vers ce genre de solution qu’il faut aller. Si vous arrivez à le faire, donc, je vous dis CHAPEAU et je vous encourage vivement. En tout cas, c’est une des voies, les plus sûres pour pouvoir couvrir cet espace de manière plus efficace.

Propos recueillis

Par Dieudonné Tembely

maliweb.net - Mouvement de chefs séparatistes signalé après leur refus de parapher l'accord d'Alger : Iyad Ag Ghaly à Anefis et Cheick Haoussa à Aguelhok

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Iyad Ag Ghaly à Anefis et Cheick Haoussa à Aguelhok

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Cheick Haoussa, numéro 2 d'Ansar Dine
Cheick Haoussa, numéro 2 d’Ansar Dine
En dépit du paraphe de l’accord d’Alger par le Gouvernement malien et cinq mouvements armés issus de la plateforme des mouvements d’autodéfense, la paix est loin d’être acquise au nord du Mali, principalement dans la région de Kidal. Le mouvement de chefs jihadistes et de certains chefs militaires de la Coordination des mouvements de l’Azawad aussi bien à Anefis qu’ à Aguelhok est loin d’être rassurant. Il peut cacher, en effet, des préparatifs de guerre.

Iyad Ghali
Iyad Ghali
Après le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad de parapher l’accord d’Alger, les chefs jihadistes de la région commencent à sortir de l’ombre et multiplier des rencontres. Le chef d’Ansar Eddine, l’organisation terroriste dissoute, Iyad Ag Ghaly, a effectué un récent déplacement à Anéfis, localité qui abrite l’état-major des séparatistes. C’est dans cette ville que se réunissent le plus souvent leurs chefs militaires. On ignore ce qui a filtré de cette rencontre. Toutefois une rencontre entre Iyad Ag Ghaly et ces derniers est fort suspecte et lourde de conséquences pour l’instauration d’une paix durable au nord.

Quand on sait que cette rencontre intervient au moment où les rebelles de Kidal semblent s’éloigner de la paix. Les narcojihadistes, notamment Iyad Ag Ghaly et les chefs militaires, sont accusés de faire obstacle à la paix voulue par le Mali et la communauté internationale.

Aussi la rencontre d’Anefis pourrait avoir comme raison fondamentale de placer les troupes en état d’alerte.

En plus de la présence d’Iyad Ag Ghaly à Anefis, verrou stratégique avant Kidal, c’est l’un de ses lieutenants, non moins chef militaire du HCUA, Cheick Haoussa, qui a effectué un déplacement à Aguelhok. On se rappelle qu’il s’y était rendu, il y a de cela quelques semaines, pour tenir un meeting à quelques jours du paraphe de l’accord d’Alger.

C’est dans cette localité que plus d’une centaine de militaires maliens faits prisonniers ont été exécutés(par balles logées dans la nuque ou éventrés avec des sabres) en janvier 2012 par Ansar Eddine dont la branche militaire était dirigée par Cheick Haoussa.

Lorsqu’Ansar Eddine a été placée sur la liste des organisations criminelles et terroristes par le département d’Etat américain et la tête de Iyad Ag Ghaly mise à prix, certains de ses lieutenants, dont Cheick Haoussa, ont abandonné ce groupe pour créer le mouvement islamique de l’Azawad puis le Haut conseil unifié de l’Azawad (HCUA) la véritable force combattante sur le terrain à l’heure actuelle.

D’autres mouvements d’hommes armés sont signalés à Kidal. Certaines sources annoncent l’arrivée de renforts dans la ville.

Abdoulaye DIARRA

Mali : Accord de paix et de réconciliation d’Alger : Le MP22 appelle les forces patriotiques à empêcher la signature du document

Mali : Accord de paix et de réconciliation d’Alger : Le MP22 appelle les forces patriotiques à empêcher la signature du document

empêcher la signature du document

25 mars 2015
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MP22 photo archives
MP22 photo archives

Dans sa déclaration liminaire, Pérignama Sylla a expliqué que l’accord paraphé par le gouvernement semble à première vue avoir tenu compte des critiques. Mais le problème avec IBK, dit-il, c’est qu’il doit jouer à la souris et au chat avec François Hollande et en même avec le peuple malien. Suivant ses propos, le MP22 rejette le terme Azawad, surtout de la manière controversée et confuse avec laquelle il est évoqué dans le texte. Il s’inquiète de la représentation régionaliste, voire ethnique que les signataires veulent introduire dans la vie politique nationale. «C’est le début de la dislocation de l’unité nationale malgré toutes les dénégations des tenants de l’accord. On ne peut d’ailleurs pas comprendre cette introduction de la composante régionaliste et ethnique dans la vie politique nationale ; après le passage du président IBK sur les médias pour fustiger cela», a-t-il déclaré.

À en croire Pérignama Sylla, au fond, cet accord est anti-républicain, injuste et a un caractère féodal. Il dira que l’accord en question glisse de plus en plus vers une tendance réactionnaire et anti-démocratique en prônant l’ouverture du Haut conseil des collectivités aux notabilités traditionnelles et une meilleure représentation des populations du Nord du Mali dans les institutions et grands services publics, corps et administrations de la République.

Le conférencier Sylla a par ailleurs ajouté que cet accord, loin de vouloir corriger des prétendues injustices faites aux populations du Nord, tend plutôt à créer des situations de rente au sein de la République pour une catégorie de citoyens au nom de la couleur de peau, de leur origine régionale ou ethnique. Avant de souligner que le MP22 appelle les forces patriotiques du pays à dénoncer l’accord d’Alger et à se mobiliser pour empêcher sa signature.

Répondant aux questions des journalistes, Pérignama Sylla a expliqué que l’Etat du Mali n’a pas la volonté d’être prêt pour la guerre. «C’est la France qui dicte tout au Mali. Sinon, il n’y pas d’autre solution que de faire la guerre. Il faut mater ces rebelles, s’il ne veulent pas la paix», a-t-il déclaré. Et d’ajouter qu’il faut supprimer l’élection des présidents du Conseil régional et des présidents des Cercles au suffrage universel proposé par l’accord et garder le mode employé actuellement.

Pour Mohamed Tabouré, le document est la porte ouverte aux dérapages puisqu’il donne un large pouvoir aux régions du Nord dans l’accord paraphé.

Diango COULIBALY

Source : Le Reporter

mardi 24 mars 2015

Mali: Docteur amadou Sangaré à propos de la crise du Mali : «L’Azawade est une pure invention de la France pour s’approprier du pétrole malien»

Mali: Docteur amadou Sangaré à propos de la crise du Mali : «L’Azawade est une pure invention de la France pour s’approprier du pétrole malien»

pétrole malien»

23 mars 2015
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azawad1Les colons français n’ont jamais pu maitriser le déplacement permanent de pays en pays des Touareg.

Ce mode de vie de transhumance de pays en pays est le seul pratiqué par les Touareg depuis des siècles et des siècles.

C’est ainsi qu’ils ont échappé à l’esclavage de la colonisation française. Si les Touareg sont au Mali aujourd’hui, demain ils seront au Niger ; le lendemain ils seront en Libye, ensuite en Algérie, puis en Mauritanie et au Burkina Faso. C’est ainsi qu’ils ont toujours vécu au fil des siècles et les colons français n’ont jamais pu les suivre dans ce déplacement permanent de pays en pays.

Les Touareg n’ont jamais payé un centime de francs comme impôts aux colons français. Ils n’ont jamais été recrutés dans l’armée française pour aller défendre la «mère patrie» coloniale française. Aucun Tamasheq n’a fait les deux (2) guerres mondiales de 1914- 1918 et de 1939-1945. Parmi les Touareg vous ne verrez aucun ancien combattant de ces deux guerres mondiales.

Les colons français ont toujours appelé les Touareg le «Gitanes de l’Afrique». Cette histoire de l’Azawade est encore une pure invention de la France pour avoir la main mise sur les gisements de pétrole se trouvant dans le sous-sol malien.

A la fin de la deuxième guerre mondiale, en 1946, la France avait découpé le Sahara Malien, le Sahara Mauritanien, le Sahara Burkinabé, le Sahara Algérien, le SAHARA Nigérien pour former un territoire unique, un territoire français appelé le SAHARA FRANÇAIS afin de s’accaparer de toutes les richesses de ce grand territoire.

En 1956, à la loi cadre, les Présidents : Mamadou Konaté et Modibo Kéita du Mali, Sékou Touré de la Guinée Conakry, Ouenzin Koulibaly de la Haute Volta, Burkina Faso actuel, Hamany Diory du Niger, Moctar Ould Dada de la Mauritanie, François Tombalibaye du Tchad et même Félix Houphouet Boigny de Côte d’Ivoire ce sont tous levés ensemble pour combattre la formation de ce grand territoire français sur le continent africain. Et, depuis, la France n’a jamais abandonné cette idée de s’accaparer des richesses du Sahara.

Le Mali possède le gisement de pétrole le plus important sur le continent Africain. Le Mali est l’un des pays les plus riches en pétrole au monde.

Combien de sociétés de pétrole, Américaines, Japonaises, Russes, Chinoises sont venues pour extraire notre pétrole ? La France les a toutes chassées en faisant prévaloir son droit sur sa zone d’anciennes colonies Françaises.

La division du Mali en deux territoires et l’occupation du Nord par les bandits armés est tout simplement une guerre pour le pétrole.

Je ne parle pas dans le vide. Les dossiers de toutes ces sociétés de pétrole qui étaient venues pour extraire le pétrole malien existent à la direction nationale de la géologie et des mines (DNGM). J’invite tout le monde à aller les consulter. La CEDEAO, le MNLA, les Salafistes et Ançar-Edine et éléments AQMI, tous ces groupes rebelles sont au service de la France et sont financés, entretenus et armés par elle. Notre interlocuteur n’est pas ces groupes rebelles. Notre seul adversaire et unique interlocuteur est la France seule. Il ne faut pas que le Mali se trompe d’ennemis ; notre seul ennemi, c’est la France.

Aujourd’hui, le Mali doit négocier et signer avec la France les conditions d’extraction des gisements de pétrole existant dans le sous-sol malien. C’est à ce seul prix que le MALI retrouvera sa quiétude et son bonheur.

Les Touareg ignorent totalement que l’habillement et la nourriture des troupes françaises pendant les deux guerres mondiales 1914-1918 et 1939-1945 étaient fournis par les paysans africains jusque dans les villages les plus reculés, dans les confins des brousses. Chaque village devait payer, fournir par personne imposable un certain nombre de kilogrammes de coton pour l’habillement des militaires français, de riz, de mil, de sorgho pour leur nourriture, de caoutchouc pour la fabrication des pneumatiques pour les engins militaires, les fibres de dah pour confectionner les sacs pour les différents emballages. Les Touareg ignorent totalement que toutes les routes, les ponts, tous les chemins de fer qui existent sur le continent africain ont été bâtis, bras nus par nos pères et nos grands-pères soumis aux travaux forcés perpétrés par les colons européens.

Les Touareg doivent reconnaitre et remercier les populations sédentaires du Mali de leur acceptation et de leur coexistence pacifique avec eux depuis des siècles et des siècles.



Le peuple malien est naturellement un peuple très pacifique

L’Empereur du Mali, l’Empereur Soundiata Kéita qui fonda ce grand Empire de 1235 à 1255 a tenu la première Assemblée Nationale Constituante au Monde : «Kroukan-Fouga» qui mit en place la loi de la coexistence pacifique, la loi du bon voisinage, le cousinage «Séninkougna». Tous les pays qui entourent le Mali aujourd’hui ont été formés par le morcellement de ce grand Empire du Mali, l’empire le plus vaste sur le continent Africain, par les colons français pour leurs intérêts coloniaux. Tous ces pays étaient partie intégrante de ce grand Empire du Mali, c’est le cas de la Guinée Conakry, c’est le cas du Burkina Faso, c’est le cas de la Mauritanie, c’est le cas de la Gambie c’est le cas du Sénégal, c’est le cas du Niger.

Le Mali n’a jamais fait de revendication territoriale à aucun de ces pays. Le Mali se dit, cela n’a aucun sens de réclamer son territoire à soi-même. Car, le Mali est sûr que tous ces pays vont se retrouver un jour et s’unir définitivement dans la grande famille comme avait voulu l’Empereur Soundiata Kéita et le Président Modibo Kéita. C’est pourquoi, le Président Modibo Kéita n’a pas hésité à céder une grande partie du territoire malien à Moctar Ould Dada, Président de la Mauritanie quand la France avait poussé celui-ci à attaquer le Mali pour revendication territoriale en 1962, 1963, 1964 dans le but de déstabiliser le gouvernement du Mali.

Le Président Sékou Touré de Guinée et le Président Modibo Kéita du Mali ont mené la guerre de libération nationale de l’Algérie à côté du Peuple algérien jusqu’à la victoire finale. Le Président Actuel de l’Algérie, le Président Bouteflika pas dans est témoin de cela. L’unité de l’Afrique n’existe-t-elle pas dans l’hymne du Mali ?

Cette guerre imposée au peuple Malien aujourd’hui est purement et simplement une guerre pour le pétrole. Et c’est l’œuvre de la France.

Par Amadou Sangaré, docteur ingénieur pétrochimiste spécialiste des synthèses de chimie organique et de pétrochimie, professeur de biochimie à la retraite à Daoudabougou, Bamako

Inter de bamako
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lundi 23 mars 2015

maliweb.net - Amadou Djicoroni Traoré à propos du paraphe du texte le 1er mars dernier: «L’Accord d’Alger 2015 est inacceptable!»

maliweb.net - Amadou Djicoroni Traoré à propos du paraphe du texte le 1er mars dernier: «L’Accord d’Alger 2015 est inacceptable!»



Amadou Djicoroni

Amadou Djicoroni
1- La première et principale notion retenue dès les premiers mots du préambule c’est «la diversité humaine» érigée en «caractéristique de la Nation malienne». On insiste dessus pour dire que c’est sur cette «base» qualifiée de «novatrice» qui inclut la «diversité ethnique et culturelle» que l’on doit désormais «reconstruire» le Mali.

En langage clair cela veut dire que les Maliens ne constituent pas «UN PEUPLE » et qu’il y a au Mali des ethnies qui valent mieux que d’autres; ce qui impose qu’on change la base sur laquelle ce pays est organisé jusqu’à maintenant.

Il faut rendre à César ce qui est à César donc hisser les Tamasheqs, selon l’avis du MNLA, au-dessus des autres Maliens et reconstruire l’édifice National sur cette base. Il n’est même pas besoin de réfléchir pour comprendre que c’est le rejet pur et simple de la devise «UN PEUPLE UN BUT UNE FOI».

Or en adoptant cette devise à la veille de la proclamation de l’Indépendance de la Fédération du Mali, les pères fondateurs avaient tiré la leçon des conflits raciaux et surtout ethniques qui avaient ravagé plusieurs pays dès leur libération du régime colonial.

Voilà pourquoi le Code de la nationalité malienne a prescrit que sur les pièces d’identité (passeports – cartes d’identité, etc.) il est interdit de faire figurer les mentions ethnie et religion comme cela se faisait sous le régime colonial. Et, depuis le 22 septembre 1960, le Malien est Malien. Il n’est ni Malien Bamanan, ni Malien Bobo, ni Malien Tamasheq, ni Malien musulman, ni Malien protestant, etc…, il est Malien. C’est ce que signifie UN PEUPLE.

Toute évocation même voilée, des notions de religion ou d’ethnie concernant un MALIEN est une violation de la CONSTITUTION et de la DEVISE. Donc la base qu’on propose dans cet accord d’Alger est inacceptable.

«Quelques mots pour tromper ceux qui ne demandent que ça»

2- Le seul objectif retenu par ce soi-disant accord c’est: «la nécessité d’accélérer le développement économique, social et culturel du Nord du Mali» et cela à travers «un système adapté». Cela signifie en clair que le seul problème dont on doit s’occuper c’est le développement du Nord comme s’il n’y a ni Sud, ni Est, ni Ouest. Comment peut-on accepter que la condition de la Paix c’est le développement du Nord, uniquement?

Et on ajoute que cela doit se faire à travers un autre système que le système démocratique indiqué par la Constitution Malienne. Il s’agit donc de substituer au système démocratique un système basé sur la supériorité de l’ethnie TAMASHEQ. On ose, en plein 21ème siècle, nous proposer le régime féodal et esclavagiste qui a la faveur de certains IFOGHAS retardataires, indécrottablement réactionnaires! Évidemment le fameux «système adapté» nie la Constitution de 1992 et donc toutes les notions qu’elle contient.

Voilà pourquoi les mentions de «respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale, etc., etc.,» formulées à l’article 1 de cet accord, c’est une annonce pour les naïfs, de la vraie moquerie. C’est d’ailleurs une des caractéristiques générales de ce texte: quelques mots pour tromper ceux qui ne demandent que ça et le fond des choses bien détaillé dans l’ordre et dans le désordre comme au tiercé.

3- Le soi-disant accord met en cause la Constitution en parlant de «traduire dans la réalité les règles de bonne gouvernance» (préambule). Ce qui est explicitement dit dans le chapitre 1 article 3 (l’Etat malien prendra les dispositions requises pour l’adoption des mesures réglementaires, législatives, voire constitutionnelles nécessaires…) et surtout dans le titre II chapitre 3 article 6 (mettre en place une architecture institutionnelle).

Dans une œuvre d’édification, s’agissant de bâtiment ou de construction étatique, parler de travaux d’architecture c’est dire qu’on remonte à la conception, c’est-à-dire avant de placer même les premiers repaires des fondations. En langage clair il est question de concevoir une autre Constitution. N’est-ce pas se moquer du monde d’écrire cela pendant qu’on dit respecter tel ou tel principe de la Constitution? Surtout quand on ajoute que dans la nouvelle conception il faut «assurer une plus grande représentation des populations [du Nord] au sein des institutions nationales» (chap. 3 art. 6).

Est-ce à dire que désormais c’est par un système de quotas avec priorité aux populations du Nord que seront désignés les responsables au niveau des institutions nationales (au niveau de la Présidence de la République, à l’Assemblée Nationale, au Haut Conseil des collectivités, à la Cour Constitutionnelle, à la Cour Suprême, au Gouvernement, etc.)?

Dans cette dérive institutionnelle on va jusqu’à prôner l’ouverture du Haut Conseil des Collectivités et du futur Sénat, aux notabilités traditionnelles (du Nord évidemment). Pourquoi n’y accueillera-t-on les chefs féticheurs, les gnèguans, les sorciers, les jeteurs de cauris, les korodiougas et autres tenants de traditions? On se demande jusqu’où va la foutaise?

4- On fait de l’appellation AZAWAD un principe sacré inscrit en tête du chapitre 2 art 5 des «Fondements pour un règlement durable du conflit » Pour des raisons visiblement d’arrogance et de provocation, on qualifie l’Azawad de «réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique». On ajoute même que c’est une «réalité humaine» aux fins de la rattacher à ce qui est souligné dans le préambule et qui renvoie à la notion de race et d’ethnie.

On pousse la provocation, jusqu’à exiger du Gouvernement une Conférence qualifiée «d’entente nationale» sur la problématique de l’Azawad et «les causes profondes de la crise» afin d’aboutir à l’adoption d’une Charte Nationale incluant «les dimensions mémorielle, symbolique, identitaire et historique» de l’Azawad. Donc on fait de l’adoption de l’appellation Azawad une condition sine-qua-non de la Paix.

Or c’est la Première République qui a institué la décentralisation et la déconcentration administrative en créant dès 1961 les 6 premières Régions, 42 cercles et plus de 380 arrondissements en lieu et place des 27 cercles du Soudan colonial au sein duquel Kidal n’était même pas une subdivision. C’est en poursuivant cette politique de décentralisation que Kidal est devenu d’abord une subdivision, puis un cercle et maintenant une Région. Pour une région de si faible densité de population, n’est-ce pas suffisant?

Mais, dès le départ il a été retenu le principe de designer les régions, cercles et arrondissements du Mali par le nom de leurs chefs-lieux. Cela pour des raisons de stratégie d’unité. En effet si pour désigner la Région de Kayes, on avait pris le nom Khasso ou pour la région de Sikasso le nom Kènèdougou, que de frustrations on aurait créées? En effet, dans la région de Kayes il y a le Kidimaka, le Khaarta, le Kingui, le Bafing, etc et dans la Région de Sikasso, il y a le Wassoulou, le Miangala, le Banan, le Ganadougou, le Banimonotiè etc. Ces raisons ajoutées à celles évoquées dans le mémorandum du Gouvernement sont plus que suffisantes pour que la rébellion renonce à l’appellation Azawad.

5- Il n’est prévu pour représenter l’Etat dans les régions conçues dans ce texte qu’un rôle de «contrôle à posteriori» alors que toute initiative de l’Etat devra être soumise à un examen préalable des autorités régionales. Ce qui traduit bien la volonté d’indépendance, car la Région décide sans se référer et l’Etat est condamné à se soumettre à la volonté de la Région.

6- Le document parle de «diligenter la mise en place d’un Sénat». On sait que ce sera un changement complet de l’architecture institutionnelle du Mali. Personne n’a oublié que parmi les causes de la chute de Compaoré au Burkina Faso figure en bonne place cette histoire de Senat.

«Une violation flagrante de la laïcité»

7- Le soi-disant accord inclut le droit pour les Régions de «promouvoir des projets de coopération transfrontalière» (art. 43). Donc bien au-delà de l’autonomie, la Région a des droits diplomatiques à caractère de souveraineté internationale. Sans commentaire!

8- Le soi-disant accord inclut la volonté de donner aux « cadis un rôle dans la distribution de la justice». (art. 39) C’est une violation flagrante de la laïcité. A partir de là, pourquoi les responsables des bois sacrés ainsi que les officiants des komos et les serviteurs des fétiches ne participeraient-ils pas à la distribution de la justice?

9- Concernant les questions de défense et de sécurité, on envisage la création dans les Régions d’une «police territoriale» n’obéissant qu’à la Région. En réalité c’est le droit de créer une armée de Région. Ainsi au Mali il y aura autant d’armées que de régions. C’est la même situation qui a été créée dans certaines régions de la RD Congo où la guerre contre le pouvoir central dure depuis plus d’un demi-siècle.

10- L’accord paraphé crée des Régions dotées d’Assemblées élues au suffrage universel direct, de Présidents élus au suffrage universel direct, lesquels sont également chefs des exécutifs et de l’administration. Ces structures seront créées en priorité au Nord du Mali, dès la signature de l’accord mais elles ne sont «qu’applicables» dans les autres régions.

En clair dans les régions du Nord du Mali il y aura des états ayant leurs pleins pouvoirs (législatif, juridique et exécutif) dès la signature de l’accord. Il ne faut pas se laisser tromper par le mot «exécutif». L’exécutif dans un état c’est le gouvernement. Si un tel état a le droit d’adopter le nom de son choix, alors qu’il a déjà son drapeau, n’est-il pas un état indépendant?

11- On prévoit d’adopter comme principes, d’introduire dans l’armée la notion de «représentation des ethnies» (titre III art. 17). Dans quel pays a-t-on vu une armée constituée de cette manière ? On parle aussi de «progressivité du redéploiement des forces armées nationales reconstituées sur cette base». Et on évite de dire le rythme de cette progression.

Ainsi on pourrait facilement dire comme cela est proclamé aujourd’hui à Kidal qu’il faut que les Tamasheq soient les 60 ou 80% des effectifs avant toute progression. Le redéploiement pourrait ainsi être rejeté à l’éternité.

12- Le soi-disant accord codifie l’impunité des rebelles et en plus offre à tous ceux qui se réclament de la rébellion une garantie illimitée de vie opulente «soit par intégration dans les corps constitués de l’État, soit dans l’armée et les forces de sécurité, soit dans la réinsertion dans la vie civile»

Évidemment, on marque, quelques lignes après, la lutte contre l’impunité mais ce sera alors qu’on aura fini de donner à tous les rebelles ce qu’ils veulent. (chap. 8 art.18 à 21)

13- On prévoit la mise en place d’un Conseil national de réorganisation des forces armées et de sécurité basé lui aussi sur «la représentation des ethnies» (art. 25). Les nominations aux grands commandements et services devraient être faites sur la même base.

14- Le texte donne naissance à ce qui est désigné sous le nom de «zone de développement prioritaire» et qui est limitée aux Régions du Nord (art. 31 à 49). Et les résultats devront être atteints «dans un délai n’excédant pas 10 ou 15 ans». Pour son succès l’Etat s’engage à y consacrer les fonds nationaux et toutes les aides extérieures obtenues par le Mali.

Il est précisé que (art.38): «Le gouvernement soumettra dès les premières sessions du Comité de suivi, un document précisant ses engagements en la matière, les moyens propres qu’il envisage de mobiliser ainsi que le calendrier de mise en œuvre». Financement: sources publiques nationales et contributions internationales (chap. 2 art. 5)

15- Le prétendu accord donne aux soi-disant régions du Nord le droit à la libre disposition des «ressources naturelles, notamment minières» (chap. 5 art.12) Ce qui est une flagrante violation du Code minier du Mali dont les articles 3 et 4 stipulent clairement que les ressources minières du Mali sont propriétés de l’Etat qui en concède l’accès selon des règles de droit.

16- Ce soi-disant accord impose au Mali un Comité de suivi qui n’est autre que la Tutelle internationale pour gouverner le Mali selon la volonté de la rébellion, C’est ce Comité qui fait tout désormais au Mali (chap 19 art. 57 à 62): assurer le suivi, la supervision, la coordination de l’application; élaborer un chronogramme détaillé; interpréter les dispositions; concilier les points de vue; amener le Gouvernement à mettre en place les services publics; adopter les textes Constitutionnels, législatifs et réglementaires; transférer les ressources et les moyens requis; etc.

Il ne reste au Gouvernement que d’exécuter sans hésitation ni murmure la volonté de ce Directoire international placé sous la conduite de l’Algérie avec le Burkina, le Niger, la Mauritanie et le Tchad comme Vice-présidents. Que reste-t-il de la souveraineté du Mali? Si la médiation a réussi, que viennent chercher les médiateurs après la signature d’un accord en bonne et due forme? Que signifie cette pérennisation des médiateurs jusqu’à installer des démembrements du Comité de suivi dans les régions?

17- Il est imposé également au Mali, le recrutement et la rétribution d’un «Observateur indépendant.. chargé d’évaluer de manière objective l’état de la mise en œuvre du soi-disant accord et qui publie tous les quatre mois, un rapport exhaustif..».

«Les rebelles ne sont munis d’aucun mandat de qui que ce soit»

18- Jeune Afrique (n° 2822 du 8 au 14 février 2015) parle «d’impasse» et évoque même le «mythe de Sisyphe» à propos de ce que vit le Mali depuis 2012. En effet à Ouagadougou il a été signé un préaccord basé sur le constat que le Mali n’est pas un interlocuteur valable en face de la rébellion. Quelle injure! Impossible de ne pas comparer cette attitude de la rébellion à celle de Babemba qui a refusé de recevoir le capitaine Quiquandon avant que celui-ci ne se fasse circoncire, car un homme non circoncis est un «bilakoro» selon la culture Sénoufo, bamanan ou malinké…etc. Il ne peut être l’interlocuteur d’un notable.

Mais, le comble, c’est que les rebelles qui nous ont envoyé cette injure par l’intermédiaire de Compaoré ne sont jusqu’à ce jour munis d’aucun mandat de qui que ce soit. Il n’y a jamais eu d’élections pour désigner aucun d’entre eux pour parler au nom des populations du Nord du Mali. Et personne parmi les médiateurs (Africains comme Occidentaux) ne s’embarrasse du fait qu’ils n’ont ni légalité ni légitimité. Au contraire le Président Français Hollande s’est empressé de leur donner raison en ajoutant même qu’il est intraitable par rapport aux élections de 2013.

19- Nos autorités avaient commencé par dire qu’elles ne discuteraient pas avec des hommes en armes. Puis après quelques mois de tergiversations et sans rien expliquer au Peuple, elles ont accepté le dialogue sous surveillance des instances africaines et onusiennes avec les hommes en armes.

20- Nos autorités avaient martelé que les discussions sur le Mali ne se passeront nulle part ailleurs qu’au Mali. Et là encore, sans explication, elles sont allées à Alger et pas qu’une fois. Elles ont tracé des lignes rouges à ne pas dépasser. Voilà que toutes ces limites sont franchies et on tente de nous dire le contraire.

21- On a présenté les pourparlers comme un débat entre compatriotes Maliens, «nos frères» a-t-on dit et après quelques semaines, bien que la délégation gouvernementale soit conduite par «Un Haut Représentant du Chef de l’État», on parachute le Ministre des Affaires Etrangères à Alger pour coiffer l’ensemble, donnant le signe inquiétant que les choses ont changé et qu’il s’agit désormais d’une question entre le Mali et des Etrangers. C’était un signal indiquant aux rebelles que le Mali était prêt à accueillir les solutions de partition du territoire, la division du pays, les concessions devant les prétentions des bandits.

22- On parle de déployer une stratégie «destinée à hisser les Régions du Nord au même niveau de développement que le reste du pays» (chap. 12 art 35) et cela en 10 ou 15 ans. Ici il ya un non-dit qui tend à culpabiliser le Mali. Les autorités de notre pays ne sont nullement responsables du retard historique des zones nomades. Il s’agit là d’une notion pernicieuse historiquement et socialement fausse. Les Régions du Nord, Kidal notamment, n’ont jamais connu un quelconque développement avant l’indépendance du Mali.

Pendant les 70 ans de colonisation, Kidal n’a connu qu’une seule école celle d’Intadeinit que Moussa Traoré a transformée en prison à partir de 1968 pour enfermer les dirigeants de la Première République. C’est grâce à l’attention toute particulière de la Première République que l’on a vu partout à travers le cercle de Kidal, des écoles dotées de cantines pour nourrir les élèves, des dispensaires, des bureaux d’arrondissements, des maternités, des magasins de ravitaillements qui vendaient les produits de première nécessité au même prix qu’à Bamako, des puits aménagés, des campagnes de vaccination des animaux, des aires de maraichages au point qu’il y avait été organisé des Foires annuelles du Sahara (artisanales, maraichères et animales) auxquelles participaient l’Algérie, le Niger, etc.

Si aujourd’hui il y a des Premiers Ministres, des Ministres, des Députés, des Ambassadeurs, des officiers de tous grades et des milliers de soldats, de gendarmes, de douaniers, d’administrateurs, des professeurs, des docteurs, des ingénieurs, des d’opérateurs économiques, etc Tamasheqs, c’est parce que la République du Mali a résolument et puissamment œuvré pour qu’il en soit ainsi.

Les enseignants des années de l’indépendance suivaient les familles nomades dans leurs déplacements quotidiens pour instruire leurs enfants dans des conditions très pénibles. Maintenant en zone nomade on voit des bâtiments alors que jusqu’au départ des Français nul ne songeait à sédentariser les Touaregs. Le niveau économique, social et culturel de Kidal et de sa population n’a changé que depuis la naissance de la République du Mali et l’attention qui lui a été accordée. Auparavant les populations vivaient comme au Moyen Age.

Reconnaitre cela est une simple preuve d’honnêteté. Et, d’ailleurs, qui a détruit les infrastructures péniblement érigées au Nord, qui a tué les agents de développement, qui a provoqué l’exode massif des populations, qui a créé la situation d’où résulte la destruction du cheptel, qui enfin empêche que se poursuive dans la quiétude le travail de développement au Nord?

Depuis plus d’un demi-siècle les rebelles ont commis des crimes contre les populations civiles et l’administration malienne en 1963, en 1989, en 1996, en 2006, en 2012 et 2013? L’initiative de prendre des armes et de déclencher la guerre à plusieurs reprises, causant de nombreuses pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants dans un pays, n’est-elle pas en soi un crime contre l’humanité?

Ce sont les rebelles qui attentent aux droits des hommes, des femmes et des enfants, ainsi qu’au droit du Peuple du Mali de vivre en paix et dans l’unité, sur son territoire hérité de ses ancêtres. Au Mali il y a de nombreuses ethnies: Khasonké, Kakolo, Bellah, Bozo, Somono, Samogo, Gana, Peuhl, Sonrhaï, Dogon, Toucouleur, Touareg, Dafihng, Bamanan, Minianka, Arabe, Senoufo, Bwa, Maures, Shèmu, Mossi, Diakanke, Soninké, Mandeka, etc. Ils ont toujours vécu ensemble dans la paix, l’harmonie la plus totale, l’amitié et la fraternité.

«Quelle ethnie ou tribu noire a pris les armes contre les autres?»

Depuis 1960, quelle ethnie ou tribu NOIRE a pris les armes contre les autres pour quelque revendication que ce soit? C’est seulement parmi les Touareg que se sont formés des groupes qui ont osé prendre les armes contre le pays entier. Et pas qu’une fois. Une fois en 1963, une autre fois en 1989, une troisième fois en 1996, encore en 2006 et cette fois-ci en 2012 et ça dure. Chaque fois, tout le reste du Mali ne fait que les subir, alors qu’ils sont minoritaires même au sein de leur communauté qui, elle-même, est entièrement prise en charge par le travail des autres Maliens.

Comment s’étonner alors, que le peuple souverain y compris les Touareg patriotes qui sont la majorité, réagisse fermement? A l’égard de celui qui pointe son arme contre le drapeau, le pays et le peuple en formulant des exigences outrancières, quoi faire d’autre que d’appliquer l’injonction de l’Hymne national qui dit «Si l’ennemi découvre son front, Au-dedans ou au dehors, Debout sur les remparts, Nous sommes résolus de mourir!» Il n’y a pas d’autre alternative.

Quel pouvoir légitime accepte que des groupuscules terroristes sévissent librement sur son territoire au nom de quel principe de droit de l’homme? Comment se passent les choses en France avec les séparatistes Corses, en Espagne avec les Basques, en Colombie avec les FARC? Le Mali se défend et défend les mêmes valeurs que les pays où résident les donneurs de leçons au mépris de la dignité et de la souveraineté de notre peuple.

23- A propos du récent préaccord et de l’accord paraphé le 1er mars le Gouvernement a déployé une communication toujours biaisée. Dans un premier temps on a voulu cacher la mauvaise marchandise en disant que certains aspects étant secrets on ne pouvait pas donner le texte aux journalistes, C’est ce que d’aucuns ont qualifié de «caca de chat» car c’est une habitude chez le chat, d’enterrer des défécations.

Il a fallu le professionnalisme de certains journalistes pour que le texte soit disponible et que se déclenche un mouvement d’opposition à son adoption. Ce qui a obligé le pouvoir à organiser dans la précipitation quelques rencontres à la veille du départ pour de dernier round des négociations.

Et maintenant, avec l’accord que la délégation gouvernementale a paraphé avant de consulter le Peuple, on tente de convaincre l’opinion par une communication où on évite systématiquement toute évocation de quelque article de l’accord. Comme s’il s’agissait d’un sacrifice rituel sur un scorpion vivant. En effet, quand il vous est prescrit de faire des gestes rituels au-dessus d’un scorpion vivant, vous baladez vos mains suffisamment loin de l’insecte car vous savez que si vous le touchez, le sacrifice risque de vous coûter cher.

«Cet accord est mauvais en tous ses aspects»

Les défenseurs patentés de l’accord agissent de même. Ils en parlent sans jamais y toucher. Ils vous font la morale en vous disant les vertus de la paix; ils vous bercent d’illusions en vous jurant leur espoir d’une suite heureuse avec de faux «in Chah Allah»; ils vous cassent le moral en ressassant que le Mali a perdu la guerre, que l’armée est incapable, que Dieu même en a ainsi décidé; que refuser l’accord c’est être va-t-en guerre; que les gens sont fatigués, etc. Mais ils ne peuvent pas montrer un seul article de l’accord qui soit totalement positif pour le Mali et pour la Paix.

24- Il y a plus Malien que les Maliens, des gens qui aiment le Mali plus que les Maliens. Ce sont l’USAID, la Minusma et d’autres officines qui déploient une campagne forcenée dans les Universités, les écoles et parmi les associations de jeunes, de femmes, etc. pour faire accepter l’accord. Ils en ont imprimé des milliers d’exemplaires en 9 (neuf) langues et ils les distribuent en tenant de discours lénifiants. Pourquoi? On dit chez nous que celui qui affiche pour un bébé, un amour plus intense que celui de la maman elle-même, court le risque d’être soupçonné de mauvaises intentions.

Les gesticulations des rebelles à Kidal après le paraphe indiquent deux choses. C’est de la moquerie à l’adresse du Gouvernement en même temps qu’un coup médiatique à l’adresse de l’opinion internationale pour montrer qu’eux rebelles, ils ont un peuple derrière eux, qu’ils respectent et qui est mobilisé.

Ensuite c’est le désir de monter les enchères pour amener Bamako à vite procéder à la signature officielle de crainte de se voir imposer d’autres sacrifices et d’autres humiliations. En réalité c’est de la poudre aux yeux pour amuser la galerie.

CONCLUSION: Cet accord est mauvais en tous ses aspects. C’est un accord de partition du Mali; un accord raciste, injurieux, ethnocentriste; un accord de démantèlement de l’édifice national; un accord de démission nationale; un accord humiliant; un accord de trahison nationale. Il faut le dénoncer sans ambages. Tout patriote Malien et tout ami sincère du Mali a le devoir de le combattre.

NOUS SOMMES SONRHAÏ, DOGON, TOUCOULEUR, TOUAREG, DAFIHNG, BAMANAN, MINIANKA, ARABE, SENOUFO, BWA, MAURE, SHEMU, MOSSI, DIAKANKE, SONINKE, MANDEKA, KHASONKE, KAKOLO, BELLAH, BOZO, SOMONO, SAMOGO, GANA, PEUHL, ETC. NOUS SOMMES ET RESTERONS MALIENS!!!

Bamako, le 18 mars 2015

Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni

Tél: +22376057667 begin_of_the_skype_highlighting +22376057667 end_of_the_skype_highlighting BP 3243

Email: aslaruche@yahoo.fr

Me Harouna Toureh à propos du non paraphe de l’accord : «Le Mnla est dans son rêve»

maliweb.net - Me Harouna Toureh à propos du non paraphe de l’accord : «Le Mnla est dans son rêve»

«Le Mnla est dans son rêve»

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Les groupes armés contestent la présence de la Cm-Fpr de Maitre Harouna Toureh aux négociations
Maitre Harouna Toureh (au milieu)
Juste après le point-presse qu’il a animé le samedi dernier sur l’accord pour exprimer la position de la plate-forme des mouvements d’autodéfense, nous avons rencontré Me Harouna Toureh. Dans cet entretien, il fait le point sur la position de la plate-forme des mouvements d’autodéfense par rapport au non paraphe de l’accord par le Mnla et ses alliés.

En tant qu’acteur majeur des négociations, quelle lecture faites-vous de la résistance de la coordination par rapport au paraphe de l’accord ?

Le paraphe est un procédé juridique par lequel les parties prenantes à des négociations valident et authentifient le texte d’un accord en y apposant leurs initiales, ce avant la signature proprement dite de l’accord. A Alger, comme vous le savez, seuls les gouvernements du Mali et la plate-forme, en présence de la médiation internationale, ont paraphé l’Accord. Les mouvements de la coordination représentés par le Mnla n’ont pas jugé utile de le parapher, motif pris de ce qu’un délai de réflexion doit leur être accordé. En droit, puisqu’ils n’ont pas paraphé l’Accord, celui-ci ne leur est pas opposable, et ils ne peuvent non plus en tirer aucun avantage. Ils sont considérés (Ndlr, les mouvements de la coordination) comme étant des tiers à cet Accord. Tant qu’ils ne l’auront pas paraphé, tant qu’ils ne l’auront pas signé, ils ne peuvent pas prétendre à sa modification. Et même s’ils venaient à le parapher ou à le signer, ils ne peuvent le modifier sans le consentement des autres parties, en l‘occurrence le gouvernement du Mali et la Plateforme des mouvements. En effet, l’’article 65 de l’Accord stipule que « les dispositions du présent Accord et de ses annexes ne peuvent être modifiés qu’avec le consentement express de toutes les parties signataires du présent Accord et après avis du comité de suivi. » Vous voyez bien qu’il n’y a aucune crainte à ce jour que cet Accord soit modifié sur la seule initiative du Mnla et de la Coordination.

Quel doit être aujourd’hui la position du gouvernement malien ?

Le gouvernement du Mali est considéré dans cet Accord comme une partie au même titre que la plate-forme. Il s’est publiquement engagé après s’être vaillamment battu pour préserver plus que l’essentiel espéré et défendre «les lignes rouges» à ne pas franchir, il lui reste à respecter l’esprit et les termes de l’Accord librement pris. En étant conscients de l’étendue de nos responsabilités respectives et des défis majeurs à relever pour une bonne fin de cette nouvelle entreprise que constitue la mise en œuvre de l’Accord, je n’ai aucun doute que le gouvernement du Mali et la plateforme sauront honorer les attentes légitimes du peuple malien et dissiper les craintes de tout genre accumulées depuis 2012. Pour avoir vécu les évènements en direct, je puis vous assurer que ni la Minusma ni la Médiation dirigée par l’Algérie ne peuvent voir leur responsabilité retenue dans le non paraphe par le Mnla de l’Accord. J’ai la preuve que l’une et l’autre ont tout entrepris pour que l’Accord soit paraphé par toutes les parties prenantes, mais c’est sans compter avec l’obstination et l’amateurisme des dirigeants du Mnla présents à Alger.

Est-ce que la communauté internationale ne doit pas mettre la pression sur les mouvements de la coordination?

Je pense que cela va de soi dans la mesure où la non reconnaissance par le Mnla des termes de l’Accord constitue une volonté non équivoque de sa part à troubler ou compromettre la paix et la stabilité dans les régions nord du Mali. La communauté internationale dispose de moyens juridiques et militaires efficaces de pression contre les non signataires d’un Accord de paix et contre ceux qui, après l’avoir signé, le violent délibérément. Et une mesure moins contraignante physiquement consisterait déjà à empêcher tous les dirigeants de la coordination qui refuseraient de signer cet Accord après avoir participé pendant plus d’un an aux négociations à Ouaga et Alger à dormir tranquilles dans des hôtels cinq étoiles, de se rendre dans les pays membres de la Médiation. Les cantonner à Kidal, la capitale de leur rêve inachevé, leur ferait beaucoup de bien aux côtés des populations qu’ils ont prises en otage. Ils sont dans leur rêve. Le Mnla est dans son rêve. Ils sont dans une fiction politique, juridique, géographique. Ils n’ont aucune prise avec les réalités sociales, géographiques du pays quand ils vous parlent d’une partie de Mopti comme faisant partie de l’Azawad, ou de Tombouctou ou de Gao. Où sont-ils maintenant? Le Mnla n’est même pas partie à l’accord. Et puisque la coordination n’est pas partie à l’accord elle ne peut pas demander la modification.

Propos recueillis par Nouhoum DICKO

L’Algérie, ce voisin qui nous veut du mal.

maliweb.net - L’Algérie, ce voisin qui nous veut du mal.

Le premier rebelle ou terroriste qui franchira le premier kilomètre carré du territoire national trouvera en face de lui le premier soldat malien"!

Le ministre des affaires étrangères de l'Algérie
Le ministre des affaires étrangères de l’Algérie
Ces « gaillardissimes » déclarations sont du candidat à la présidentielle 2013 et du président de la République IBK qui a été depuis trimbalé, piétiné et humilié par ses amis du MNLA. Amitié qui a été célébrée en ces termes par « l’insubmersible » candidat IBK! « Ils me font confiance car ils voient en moi un homme sérieux » confiait- il au micro de RFI à la veille du scrutin présidentiel en parlant des bandits armés du MNLA et leurs alliés terroristes qui avaient appelé à voter pour lui! Tout comme la soldatesque de Kati et les religieux du Haut Conseil Islamique!

Qu’il est bien loin le temps, ne lui en déplaise, où le candidat IBK est allé tenir aux diplomates algériens un discours d’une insupportable flagornerie! C’était en juillet 2012.

Pour rappel, les péripéties de l’engagement du Mali aux côtés des Moudjahidines algériens sont assez connues pour qu’il soit besoin d’y revenir. Mais j’ai eu l’agréable surprise à la lecture, il y a un peu plus d’un an, d’un ouvrage intitulé : « Histoire secrète du pétrole algérien » de Hocine MALTI, de mesurer combien les premiers dirigeants du Mali, de l’US-RDA, ont pesé dans l’échec du projet français de concéder l’indépendance formelle à une Algérie du Nord et de créer une Organisation Commune des Etats Riverains du Sahara (OCRS) pour noyer l’annexion du Sud algérien et son pétrole dans une entité qui devait regrouper aussi le Sahara malien et nigérien. L’auteur note, pour notre fierté, que la réponse du Mali fut intransigeante.

Mais la graine de la division qui avait été ainsi semée au Sahara contribuera pour une large part à la première rébellion de l’Adrar des Ifogas contre laquelle, pour faire droit à la justice et à la vérité, l’Algérie prit résolument fait et cause pour l’unité du Mali. Et, à bien des égards, c’était la première et la dernière fois que notre voisin du Nord marqua de la considération pour notre pays.

Tout le reste de notre compagnonnage peut se résumer en une succession de coups bas, de chantage et de fourberie que le Mali, dur au mal, n’a eu de cesse d’encaisser jusqu’à l’apologie récente de la partition de notre pays à travers un soutien forcené aux groupes armés.

Le régime du Général Moussa Traoré a poussé jusqu’à la caricature cette démarche de subordination à l’Algérie, avec la reconnaissance en 1984 de la fantomatique république arabe sahraouie démocratique sous la pression de notre puissant voisin qui réussissait à l’occasion un coup double : faire admettre le POLISARIO comme membre à part entière de l’Organisation de l’Unité Africaine et chassant, du même coup, le Royaume du Maroc. Dans son dépit, Hassan II avait eu cette note d’humour : « après cette décision inqualifiable, je n’aurai plus à subir les discours de chefs d’Etats aussi analphabètes les uns que les autres. Il y a bien longtemps que le niveau du débat avait baissé à Africa Hall » (ancien site qui abritait les sommets de l’OUA).

Le Président Alpha Oumar Konaré, entre 1992 et 2002, a joué la stratégie de l’évitement. Il faut bien reconnaître qu’il n’avait pas lésiné dans l’abondement des fonds de réinsertion prévus par le Pacte national du 11 avril 1992 et qui se sont révélés un vrai tiroir-caisse pour les chefs rebelles de tous poils. La foucade de Bahanga qui, dans un mouvement d’intimidation, avait réussi à imposer sa fraction commune nouvelle Commune après la fixation de la liste définitive du découpage a été une des escarmouches qui n’ont jamais véritablement débouché sur de crises graves.

Le Président ATT n’a pas, lui, n’a pas eu la chance de son prédécesseur. En 10 ans, il a tour à tour eu à faire face à la rébellion du 23 Mai 2006 sous la houlette du même Bahanga et à celle du 17 janvier 2012, qui va se révéler être la pire crise sécuritaire vécue au Mali en plus d’un demi-siècle d’indépendance.

En mai 2006, l’Algérie sert de pays de repli pour les bandits armés après les assauts multiples et répétés contre l’armée malienne. Le pyromane algérien va plus tard se draper dans le manteau du pompier, offrant le gîte et le couvert à des négociations qui vont accoucher de l’Accord portant le nom de sa capitale. L’Accord d’Alger n’aura aucunement servi de panacée contre la résurgence de l’irrédentisme des groupes extrémistes touaregs même s’il ne mérite pas le sort indigne qui lui est parfois fait dans les jugements. Tamanrasset, le Pacte National, l’Accord d’Alger, l’Accord intérimaire de Ouagadougou sont de la même veine. Ce n’est pas tant leurs contenus qui sont en cause que le manque de fiabilité des protagonistes d’en-face.

Mais le vrai visage de l’Algérie apparaîtra au Malien après l’attaque du 17 janvier 2012 contre Ménaka, revendiquée par le MNLA. La Sécurité militaire algérienne fait rapidement la revue des acteurs de cette énième rébellion et constate que la France, avec le soutien actif de Sarkozy a pris une longueur d’avance dans la déstabilisation de notre pays à travers un soutien appuyé au MNLA et un coaching adroit des diplomates et membres de services français. L’Algérie déclenche immédiatement l’opération de remise en selle de IYAD AGHALI dont les jeunes du MNLA se méfient comme de la peste et qui, de son côté, n’a aucune envie de se mettre sous la coupe de gamins plus doués pour animer des blogs que pour conduire une guerre au long cours. L’Algérie n’ignore rien des tribulations islamo-djihadistes de son poulain, mais elle connaît trop le passé de l’homme pour croire à la sincérité de son revirement. Après tout, le MNLA ayant brandi la bannière laïque et libérale, le choix le plus porteur pour IYAD, par asymétrie, était de hisser l’étendard de l’islam dans cette bande sahélo-saharienne où un noyau dur du mouvement Al Qaïda avait réussi à s’implanter dans chacun des pays.

Ils sont nombreux aujourd’hui parmi nos compatriotes à se convaincre que l’Algérie n’est ni un pays ami du Mali, ni un voisin qui lui veut du bien.

La désillusion est, pour nous, si terrible qu’elle intervient au bout d’une course de plus de 50 ans où tous les dirigeants maliens ont eu à cœur de ménager le « délicat et ombrageux» voisin, souvent, le plus souvent au mépris de notre sens de l’orgueil.

Notre cher voisin dont sont sont originaires les terroristes engendrés par le FILS et le GIA de Abassi Madani et du GSPC de Hassan Hattab préfère voir Bel Moctar, Droukdel et Abou Zeid semer la terreur dans le Nord Mali et avoir un œil sur eux.

Au moment où le Mali se consumait, avec un risque mesurable que l’incendie se propage dans la case des voisins algérien et mauritanien, nos compatriotes eurent l’effroyable sensation d’étourderie en écoutant les dirigeants de ces deux pays nous convier au dialogue comme seule voie sortie de la crise. Et comme si cela ne suffisait pas, l’Algérie ouvrit la voie aux trafics les plus extravagants en direction du Nord où les produits de consommation courante coûtaient deux fois moins chers qu’à Bamako qui s’enfonçait dans les affres de l’après-putsch. « Cette relative abondance » avait largement contribué à créer un courant de sympathie d’une frange de la population autour d’Ançardine et du MUJAO.

Quand survint l’attaque de Ina Menas, le site pétrolier, à l’initiative du groupe terroriste » les signataires par le sang » conduit par Belmoktar, les Maliens s’attendaient à un exercice pratique des bons conseils qu’Alger nous avait prodigués, à savoir dialoguer avec les preneurs d’otages pour éviter toute effusion de sang. Sans en référer même aux pays dont les otages étaient ressortissants, les forces de sécurité algérienne lancent l’assaut meurtrier qui laissera plus de 50 étrangers.

Cela veut tout simplement dire que l’Algérie qui a toujours boycotté les différentes initiatives prises par le président de la République ATT dans le sens de stabiliser le Nord du Mali (CEMOG, création d’une force alternative des Pays du Champ) est le premier ennemi de notre pays.

Le Mali, à défaut de rejeter le document intitulé ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION AU MALI ISSU DU PROCESSUS D’ALGER, aurait dû y apposer le contreseing après le paraphe des autres Parties et notamment celui de la CMA.

Après 2 semaines de théâtre des rues, la Médiation se déplace à Kidal pour rencontrer le monstre qu’elle a enfanté.

Les maliens doivent comprendre que par cette visite, La Médiation qui a déjà reconnu l’AZAWAD comme REALITÉ SOCIOCULTURELLE MÉMORIELLE ET SYMBOLIQUE vient de conférer à Kidal le Statut d’un Etat bis.

Telle est mon intime conviction.

Fatoumata SAKO